7 Avril 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Le désaccord clérical.
Pingres.
A la Chambre.
6 FRANCS PAR AN.
Heures de départ partir du 1r Octobre
d'Y près pour
Popermghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Ypres, le 6 Avril 1892.
Les pointus de la droite, plusieurs fois joués
par M. Beernaert, avaient organisé un mouve
ment dans les associations cléricales de provin
ce l'effet de forcer les représentants prendre
des engagements formels sur les questions de la
Revision et du Référendum.
De cette façon le ministère devenait le pri
sonnier de la majorité et les rôles étaient ren
versés.
M Beernaert, qui a plus d une malice dans
son sac, a déjoué la tactique des radicaux de
son parti et, adoptant leur manière d'agir, a
fait prendre aux députés rengagement formel,
de ne pas accepter de mandai impératif. El
finita la comedia, plus d engagements entre
mandats et mandataires M. Heernaert reste le
maître de la situation. Ces procédés soulèvent
des tempêtes chez les cléricaux. Voici, entre
autres, ce qui s'est passé l'Association conser
vatrice de Courtrai
On y a dit carrément que, si le gouverne
ment continuait forcer la volonté du pays, on
abandonnera le gouvernement.
On a exigé, des mandataires, une réponse
nette un oui ou un non, sur la question du
référendum.
A la demande de M. Corner Avez-vous,
oui ou non, pris, Bruxelles, l'engagement de
ne pas consulter le corps électoral et de con
server toute liberté?
M. le sénateur Lammens, avec une franchi
se parfaite, a répondu et c'est retenir Oui,
nous l'avons pris
C'est alors que se sont élevées de violentes
protestations, que plusieurs membres de l'as
semblée ont dit aux mandataires qu'ils avaient
suivre le mandat que leur confiaient leurs
mandants.
Le mandat impératif et le Référendum fini
ront par jouer un mauvais tour nos adversai
res. Il faut se reporter longtemps en arrière
pour rencontrer un pareil déchirement dans le
parti clérical.
La campagne contre le roi continue dans la
presse cléricale. Voici la Gazette de Liège qui
sè met hululer son tour sur l'aveuglement
de sa Majesté
Que veut le roi Le référendum dont le
pays ne veut pas.
il faudrait ressembler aux idoles païennes,
avoir des yeux pour ne pas voir, des oreilles
pour ne pas entendre, pour ne pas s apercevoir
que les semences des idees républicaines lèvent
en ce moment dans le pays, que le roi perd
ce jeu de l'affection qu'on lui vouait si légitime
ment.
Cette réduction de popularité s'accentue de
jour en jour, ces semences lèvent de plus en
plus vigoureuses il faut donc mettre fin le plus
tôt possible cet état èminemmeut dangereux
pour le pays. Et rien de plus simple, semble-
t-il. Pourquoi la droite n'enverrait-elle pas,
d'accord avec le gouvernement, une délégation
de députés et de sénateurs pour éclairer Sa
Majesté et la supplier de renoncer sa dange
reuse revendication
On admettra volontiers que cette démarche
parfaitement constitutionnelle, cet échange de
vues ne pourrait faire de mal, mais pourrait
produire grand bien.
Dans les jours plus particulièrement tristes
ou plus particulièrement heureux, au renou
vellement de Tannée, en réponse aux discours
du trône, la Chambre, le Sénat s'empressent
d'envoyer des délégations de leurs membres
leurs Majestés pour les féliciter, les plaindre,
leur transmettre l'opinion des Chambres.
«Pourquoi ne pas agir ainsi dans ces jours
difficiles?
Mais sa Majesté veut une discussion large
ment déployée I Qu'on l'accorde, mais pour
Dieu 1 qu'elle ait lieu tout de suite, sans tarder,
sans la laisser aller la Constituante.
Le roi s'est découvert et ne se tient plus
derrière l'écran traditionnel. Le roi sera discu
té quel bien peut sortir de là pour Sa Majesté,
pour la monarchie, pour le pays si uni la dy
nastie et qui doit le rester
Plus vite finie la discussion sur le référen
dum, et mieux ce sera pour tous.
Mais je le crains bien, cette solution si sim
ple, cette démarche respectueuse auprès du roi,
cette discussion approfondie n'auront pas lieu,
et le navire sera lancé dans les eaux menaçan
tes d'une mer tempétueuse. Nous étions trop
heureux Capoue nous a affaiblis et troublés
Tous pingres les libéraux se complait
répéter la bonne presse I
Il n'y a que les cléricaux pour se montrer
larges et généreux
Il n'y a pas d'exception celle règle
En voici une preuve palpable que nous ap
porte unarliculel de l'Etoile Belge.
Sous ce titre Un voyage salé, un journal de
la ville rapporte que les frais de voyage du gé
néral Pontus se rendant dimanche Tournai en
tournée d'inspection, pour rentrer le soir même
Bruxelles, se sont élevés la somme de deux
par le Trésor public
Or, un coupon de lre classe aller et retour
de Bruxelles Tournai coûte douze francs
Nous ne pouvons croire pareil gaspillage
quand les petits employés de l'Etat gémissent
dans une si injuste médiocrité pécuniaire.
Au surplus la réputation d'économie du gé
néral Pontus est inattaquable. Il est d'un scherp
incontesté il couperait, comme on dit, une cens
en quatre.
Nul n'est plus ménager que lui de l'or ou
de l'argent monnayé.
Uu exemple loin de dissiper follement
quelques francs pour l'achat de ses cartes de vi
site, celles de son épouse et de ses iils, le général
préfère les commander l'Institut cartographi
que, qui les lui livre gratis. C'est toujours ça
de bon
Et c'est ça qu'on appelle les cartes du dépar
tement de la guerre
Deux cent trente francs 50 cra" pour un voya
ge Tournai, sans compter les cartes gratis, ce
n'est pas de la pingrerie cela du moins, au
contraire
Le Moniteur publie I arrêté royal par lequel
M. Beernaert, chef du cabinet, est chargé par
intérim, du portefeuille des affaires étrangères.
11 n'y aura donc pas de nomination nouvelle
avant les prochaines élections.
A l'ouverture de la séance, M. Beernaert dé
pose un projet de loi approuvant divers arran-
fements internationaux relatifs la protection
e la propriété industrielle, signés Madrid les
14 et 15 Avril 1891.
Quelques autres projets de loi sont déposés
par M. Lejeune
l\° 28. Jeudi,
52e ANNÉE.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acqcirit ecnro.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
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4.00 6-42 9-05 9-58.
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6-42.
Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines,5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-46 - 5-20.
Comines-Armentières, 5-30 11-162-465-20—8-55
Roulers, 6-15 -7-45-10-40— 12-20 3-00 4-10
6-45.
Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57
-12-17 3-56—6-21.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 Tl-16—2-46 5-20
(Dép. de Comines Courtrai 7-58.)
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5611-16 2-46 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-46 5-20.
5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25.
5-06 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30.
cent trente francs cinquante centimes payer
Séance du 5 A vril.
1" Un projet de loi qui distrait les communes de Jumet
et de Roux du canton judiciaire de Charleroi (Nord) pour
en former un nouveau canton de justice de paix avec
Jumet pour chef-lieu;
2° Un projet de loi permettant aux tribunaux, en ma
tière sommaire, de renvoyer l'enquête devant un juge
commis
3° Un projet de loi modifiant la procédure en divorce
4° Un projet de loi donnant compétence aux directeurs
des prisons, des dépôts de mendicité, des maisons de
refuge ou des écoles de bienfaisance de l'Etat pour rece
voir les déclarations d'appel ou de recours en cassation
5» Les procès-verbaux de la commission chargée de
préparer un projet de loi sur la police des mœurs.
M. Deburlet dépose deux projets de loi, l'un
augmentant le nombre des membres du Sénat et
de la Chambre des représentants, conformément
au dernier recensement décennal, l'autre aug
mentant le nombre des conseillers provinciaux,
conformément au même recensement.