i\° 30. Jeudi, JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. A la Chambre. 32e ANNÉE. 14 Avril 1892 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqc1rit eunuo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal-doit êfrè adressée l'éditeur, rue au Beurré, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour >tant de la Bel?uj?ie et de l'Etranger ['Agence Rosset, 44, rue de la Madeleine, et 2, rué de ['Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du 1 Octobre d'Y près pour Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4_00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-46 - 5-20. Comines-Armentières, 5-30 11-162-46—5-20—8-55 P.oulers, 6-15 -7-45-10-40— 12-20 3-00 4-10 6-45. Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-46 5-20 (Dép. de Comines Courtrai 7-58.) Gourtrai-Bruxelles, 5-30 9-56 11-162-46 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-46 5-20. YPRES-FURNES. 5-00 7-34 10-20 1-00 4-00 6-25. FURNES-YPRES. 5-06 7-40 10-26 1-06 4-06 6-30. Ypres, le 13 Avril 1892. Les premiers jours d 'avril sont admirables une température ravissante, un soleil doux, bienfaisant, dans un ciel sans nuage des efflu ves prinlaniers sont dans l'éther immense tout ce qu'il faut pour donner la pauvre humani té la fièvre du renouveau. Par ces belles journées tout ensoleillées, on éprouve le besoin de faire de longues prome nades, sans plus nous occuper des soucis et des tracas de la politique. C'est le cas de répeler avec Alfred du Musset Oh si j'avais des ailes Par ce beau ciel si pur je voudrais les ouvrir Mais il ne s'agit pas de se laisser seduire par les charmes du printemps. Cette année, de grands événements se préparent en Belgique la politique fixe seule notre attention. En effet on va, dans quelques semaines, revi ser la Constitution. Or, une bonne constitution est ce qu'il y a de plus précieux pour un peuple. Il s'agit donc que la nôtre soit transformée de façon satis faire tous les intérêts. Que faut-il pour cela Que les électeurs soient assez réfléchis pour ne pas renvoyer les catholiques avec les deux tiers des voix au Par lement constituant. Notre Constitution future ne doit être ni catholique ni libérale elle doit être belge, c'est-à-dire nationale. Si, pour le malheur du pays, nos adversaires revenaient aux Chambres plus forts qu'aupara vant, ce serait la prépondérance d'un parti sur l'autre c'est-à-dire que nous aurions subir les exigences et les volontés de MM. Woeste et consorts. Pareille situation ne larderait pas créer parmi nous, inévitablement, un parti révolu tionnaire qui, ne trouvant pas satisfaction en Belgique, porterait ses regards vers les peu ples voisins. S'ils veulent détruire notre nationalité, les électeurs n'ont qu'à voter pour les cléricaux aux prochaines élections législatives. Cela dit, il est inutile, n'est-il pas vrai, d in- sister sur l'importance de ces élections d'où vont dépendre l'avenir et la sécurité de la Bel gique. La presse cléricale continue sa campagne contre le Roi. La Gazette de Liègereprenant la thèse du Patriote, donne entendre que, si Léopold 11 veut s'en aller, ce n'est pas le par ti de Nosseigneurs les évéques qui le retiendra. Pour un peu, l'organe de Mgr Doutréloux sou haiterait dès présent bon voyage Sa Ma jesté On prétend ici que le roi ne retirera pas sa demande et que le référendum sera porté au programme de la revision. Il est plus que pro bable, étant donne le discrédit où il est, qu'il sera repoussé. Quarrivera-t-ii Le roi, qni aura tenu bon en dépit des représentations les plus sages, des conseils les plus autorisés, voire de plusieurs de ses ministres, en dépit de la majoritedu pays, en dépit de I opinion publique qui, dès le premier jour, a hautement manifes te son peu de sympathie pour celte déplorable invention, le roi s inclinera—t-il devant la dé cision du pays ou posera-t il, comme d'aucuns le prétendent, un ultimatum sous forme de me nace d'abdication Devant l'insistance que met le souverain imposer la discussion d'un projet si évidem ment impopulaire et soutenir une lutte dont l'issue lui sera, selon toutes probabilités, con traire, plusieurs se croient en droit de se de mander où l'on veut en venir, et si cette obsti nation si naïvement impolitique n'est pas la conséquence de projets que nous ignorons. La matière est délicate, je le sais, et il n'est pas aisé d'en parler mais enfin, ce n'est pas d'aujourd'hui que des bruits de lassitude courent dans certains milieux. Des gens qui se disent bien informés et qui pourraient l ètre laissent entendre que la royauté a des en nuis, des fatigues, des responsabilités insuffi samment compensées aux yeux du souverain, et qui pèsent un peu aux épaulés royales, les quelles pourraient bien avoir de vagues désirs de s'en décharger. Si cela était, si ces racontars avaient quel ques fondements, faudrait-il voir, dans l'insis tance si étrangement apportée l'obtention du référendum, une sorte de Bisquons-tout destiné, en cas de défaite, ménager une porte de sortie, et, en cas de réussite, fournir au roi une indépendanceplus granderjui serait une compensation suffisante aux ennuis du pou voir Le parti clérical a reculé devant une crise ministérielle il fallait tout prix sauver les fromages, ces bons fromages dont il s'empiffre avec un si formidable appétit. Mais, comme le fait remarquer la Réforme ils semblent dispo sés, le cas échéant, ne pas reculer devant une crise dynastique. Qu'en pense la cour de Belgique, qui, en 1884, a donné un si rude coup de main aux cléricaux pour les hisser au pouvoir La presse libérale entière, prise dans toutes ses nuances, a salué avec un véritable enthou siasme la bonnCnouvelle de l'accord signé entre l'Association et la Ligue. Cet accord, fort honorable pour les deux so ciétés politiques, leur donne pleine liberté de choisir leurs candidats et laisse chacun son programme intégral. C'est ainsi que l'Associa tion est laissée entièrement libre de réclamer et de défendre le référendum, tandis que rien n'empêchera la Ligue de le repousser. Elles sont liées cependant Iraternellement par des inté rêts supérieurs, ceux du libéralisme, qui au raient été frappés de mort si les querelles d'an- tan avaient repris le dessus et étouffé les conseils de sagesse, de prudence et de tactique. L'union libérale signée Bruxelles doit s'é tendre tout le pays pour être féconde, fertile en durables et heureux résultats. Bonne dans la capitale, elle ne saurait devenir mauvaise en province. Les raisons qui l'ont provoquée là-bas sont excellentes pour tous les arrondissements libé raux. Si elle se rétrécissait l'agglomération bruxelloise, le but ne serait pas atteint et la journée historique du 14 juin ne donnerait pas le grand, l'éclatant résultat que l'on pressent, en admettant que partout les troupes unies et concentrées se présentent au feu. En 1884, le parti catholique, oubliant tout ce qui pouvait le diviser, n a envisagé que les questions qui devaient I unir. Il a mené la cam pagne avec un élan superbe le mot n'est pas exagéré. Au parti libéral suivre son exemple et, huit ans de distance date fatidique pour les conservateurs prendre une revanche qui n'a que trop tardé. On annonce de Bruxelles qu'au cours de la dernière séance du conseil des ministres, le roi des Belges aurait exprimé le désir de voir se réunir en cette ville un congrès international charger d'examiner les mesures prendre con tre les anarchistes. D'autre part, le Mémorial diplomatique publie l'information suivante re lative la possibilité d'un projet de ce genre D'après des renseignements que nous rece vons de Londres, le cabinet anglais ne serait plus, l'heure qu'il est, hostile en principe l'examen de mesures communes prendre con tre les anarchistes. Si la reunion d'une confé rence était proposée, il ne refuserait pas d'y participer afin d'aviser, avec les autres puissan ces, une action internationale contre les dy- namitards. Séance du 12 A v'ril. M. Magis a repris son discours il a établi une fois de plus que le gouvernement a caché LE PROGRES

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1