Courses d'Ypres,
DIMANCHE 5 JUIN 1892,
L'école du respect.
A quoi servent les punaises
A V I S.
Ce n'est donc pas encore tout-à-fait l'école du
respect que le nouveau Corps des Pompiers. On
l'a Dieu Vu, Dimanche 8, l'exercice et cela n'a
étonné personne, le contraire seul serait éton
nant, vu les hommes d'élite qui composent ce
corps, autreiois si beau, si discipliné, si choisi
et si sévèrement recruté.
C'est qu'on n'y regarde pas de près dans le
nouveau corps pour faire de sa tête et envoyer
les chefs tous les diables, sans plus de compli
ments que ça. Et comment en serait-il autre
ment Sans égards pour les antécédents ou la
conduite actuelle,on a ramassé la lie de la truelle
ot de l'empeigne on a bâclé comme on a pu ce
qui devait figurer comme corps de Pompiers
il fallait le nombre, c'est-à-dtre la quantité la
qualité ne se présentant pas et se rebifiant, il a
fallu se contenterde la quantité et cette quantité
011 l'a, on sait quel prix, et on le saura encore
mieux un peu plus tard, on en peut être certain.
Déjà les chefs s'en sont aperçus plus d'une fois,
mais Us font semblant de rien. Tant que la rue
n'en est pas le théâtre et qu'on peut cacher ce
3u'on tient ne pas montrer au public, on a soin
e garder l'affront pour soi on ronge son frein
en silence", on boit la honte dans le coin et on se
tait. Cela n'empêche que tout s'ébruite et que
finalement ces misères, tenues secrètes, devien
nent bientôt le secret de polichinelle.
Ainsi Dimanche un homme désobéit son chef,
en vue de toute la brigade. Il devient insolent,
il se fiche de son chef comme de Colin Tampon,
avec cette différence qu'il accompagne son
je menfichisme de tous les crrrrr... qui ne trou
vent nulle part place dans la litanie do tous les
Saints.
Le lieutenant, d'un pas imposant, interpose
son autorité. Le tambourcar c'était un tambour:
Je me f... de vous.
Vient le capitaine avec ses hautes bottes et
ses éperons Même accueil. Le capitaine, tout
comme le lieutenant, est enveloppé dans le mê
me jemenfichisme.
Le capitaine avec ses bottes et ses éperons,
désarçonné, menace le récalcitrant d'en appeler
au Bourgmestre.
Le tambour professe pour le Bourgmestre la
même idolâtrie que pour les autres.
Enfin, M. le Bourgmestre s'approche, joi
gnant son autorité celle des deux ou trois pre
miers. Les trois ou quatre autorités chantent
dans le vide. Le tambour est inébranlable et ne
plie pas. Les trois ou quatre autorités sont vain
cues et, pour marquer son dédain ou sou indé
pendance ou sa supériorité, le tambour jette là.
t>a caisse qui, par son grondement sourd, semble
partager la colère de son maître.
Une vraie scène de Pompiers lr Février.
Tout cela est profondément déplorable et
d'autant plus triste que le mal ne peut que gran
dir.
Les chefs sont inexpérimentés, incapables de
conduire des hommes, sans autorité. Ils sont le
jouet de la fausse position qu'ils ont créée et
acceptée. Les hommes savent sous quelles pro
messes ils sont entrés ils savent quelles bat
teries ils ont cédé et quelles sont les conditions
qu'ils ont eux-mêmes imposées ils s'aperçoi
vent, de leur côté, tous les jours de quelle im
popularité ils jouissent parmi les ouvriers d'une
honorabilité plus grande bref, tout ce ramassis
de condamnés, de déserteurs, de correctionnaires
et de vendus, qu'est-ce que cela peut produire
et peut-on s'attendre autre chose qu'à la dis
location, la désagrégation et la plus miséra
ble et la plus honteuse des dégringolades
Tu l'as voulu, George Daudin.
Dans un certain monde, on n'est pas content,
mais pas content du tout, du Journal d'Ypres.
On s'attendait si bien, après l'enterrement civil
de la semaine passée, voir le pieux défenseur
de la boutique épiscopale enfourcher son grand
dada de Y enfouissement, et montrer avec l'indi
gnation qui est le propre des amateurs de servi
ces de première et deuxième classe, toutes les
horreurs d'un cortège funèbre que ne guide pas
la croix, mais rien, pas un mot, pas la plus pe
tite injure, pas la moindre grossièreté Si cela
continue comme ça, on ne verra plus d'enterre
ments civils.
Après tout, c'est peut-être une tactique et
nous avouons que ce n est pas maladroit du tout.
Comment diable, la feuille de sacristie n'a-t-
elle pas vu cela plustôt
A moins, car il y a une autre façon d'interpré
ter ce silence, moins, disons-nous, que le Jour
nal n'estime que ce qu'il y a de plus horrible
encore qu'un enterrement sans prêtre, c'est un
enterrement où les mauvais drôles du parti clé
rical, se mettant sur le passage du cortège, se
livrent là, sans respect j our la dépouille mor
telle qu'on conduit sa dernière demeure,
toutes les polissonneries qu'un fanatisme stupide
peut distiller dans l'âme des dévots. Et ce sera
là, nous sommes tenté de le croire, ce qui a rete
nu le fougueux confrère. Après tant de zèle
dans la rue, le sien devenait inutile et aggra
vant. Il s'est tu, cela se comprend. Il s'est tu,,
non par respect pour le mort, mais par prudence
et par ménagement pour son ami.
Et cependant ce zèle bête de ces défenseurs
compromettants de l'escarcelle cléricale, n'a-t-il
pas sa source dans le zèle tout aussi bête de leur
organe attitré Bien un peu, n'est-ce pas
Tels maîtres, tels élèves.
bes de ceux qui seront assez récalcitrants
pour ne pas se laisser écorcher par cet in
dustriel de nature interlope. Quand il s'agit de
ruiner un ami, il serait par trop stupide de ne
pas vider tout le sac malices.
Mais plaisanterie part, est-ce que tout est
dit quand on a*présenté un magasin comme in
fecté de punaises et y aurait-il, par hasard, une
récompense honnête recueillir pour qui porte
aussi manifestement préjudice un honnête
travailleur, en le calomniant de la plus abomi
nable façon
Dimanche dernier, pendant l'exercice des
pompiers, l'esplanade, un tambour, nommé
Rs'est rendu coupable d'un acte d'insubor
dination hautement repréhensible.
M. le bourgmestre Surmont, qui a été témoin
de la conduite de Rcomprendra-t-il la
fin qu'il n'y a pas moyen de tenir bon ménage
arec des brebis galeuses Depuis six mois en
viron que le nouveau corps des pompiers existe,
plusieurs hommes ont déjà reçu leur démission,
pour différents motifs. Il ne s'agit pas de pren
dre quelques membres de la jeune garde ca
tholique pour en faire des pompiers, il faut
encore qu'ils soient dignes de porter l'uniforme.
Par suite de la nomination prochaine de M. de
Bie, juge au tribunal de Courtrai, ce président
du bureau principal au lr Février, au siège de
conseiller la Cour d'appel de Gand, M. Dumor-
tierrsubstitut près le tribunal d'Ypres, rempla
cera M. de Bie au tribunal de première instance
Courtrai et M. Leroux, avocat Ypres, sera
nommé substitut Ypres. Enfin ça y est.
Jusqu'ici les punaises étaient considérées
comme appartenant aux hémiptères hétéroptè-
res, ce qui était déjà très beau pibr une punaise,
et l'espèce particulière qui nous entoure, le
cimex dotnesticus se contentait de se promener
dans les fissures des bois de lits d'où il sortait,
la nuit en tapinois, pour extraire de la peau de
l'homme le suc rouge dont il faisait ses délices.
En dehors de ces occupations dont l'utilité est
très contestable, on ne s'intéressait guère cet
insecte auquel on se bornait lui faire la chasse
quand on le pouvait, ce qui ne réussit pas tou
jours, mai3 le progrès aidant ici comme en tout
le reste, la punaise est devenue, qui l'eût jamais
cru un engin précieux au service de la politi
que, et c'est au plus malin en tirer le parti
qu'en peut tirer celui qui ne se laisse pas arrêter
par des scrupules d'honnêteté courante. Or, le
malin et peu scrupuleux en cette matière, on le
devine, c'est le Journal d'Ypres.
Voici. Le sieur Gilon le gène ou lui déplaît
comment lui couper les vivres, pour l'empêcher
de l'avoir entre les jambes Hé bien, c'est tout
trouvé, la punaise est là, pourquoi ne pas s'en
servir? Valère Gilon ouvre une salle de vente où
il placera les meubles qu'on veutbien lui confier,
il faut le démolir avant qu'il ait pu prendre as
siette et, vite, au milieu d'un article sur l'Asso
ciation libérale où Gilon vient propos comme un
Eoing sur un œil, le tendre et doux organe de la
onne cause place cette recommandation tout
l'avantage de la nouvelle entreprise c'est pour
le coup que la vieille ratatinée (1 Association) sera
sa place au milieu des vélocipèdesbahutshardes
piperies et punaises qui font la garnison habituelle de
ces sortes de locaux"! Y
Autrement dit je vous avertis,bourgeois dis
posés traiter avec le sieur Gilon, méfiez-vous, le
plus clair des profits qui vous attend chez cet in
dustriel de marque, c'est un joli lot de punaises.
Le procédé n'est peut-être pas, comme nous
l'avons dit, de la plus exquise honnêteté, mais
comme coup droit, il faut avouer qne c'est d'un
machiavélisme qu'on chercherait en vain chez
les libéraux.
Il faut voir si le Journal arrivera ses fins.
S'il ne réussit pas tout-à-fait, selon ses désirs, il
lui reste encore insinuer qu'en entrant dans
cette salle de vente,les braves bourgeois d'Ypres
auront se prémunir contre des chausses-trapes
que le sieur G. ne pourra manquer de dissimuler
dans l'un ou l'autre endroit de sa maison, après
quoi il restera, comme dernière ressource, des
cartouches de dynamite lancer entre lesjam-
La Commission du Sport Hippique de cette
ville, a l'honneur d'informer le public, qu'elle
acceptera, jusqu'au Dimanche, 22 Mai, midi
précis, chez son se3rétaire, M. J. Onraet-Parret,
rue de la Prison, 6, les soumissions cachetées
pour le buffet principal établir dans la Plaine
d'Amour, le jour des Courses, fixées au 5 Juin
prochain.
3 heures de relevée.
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2° Prix de l'Yperlée, Course internationale
au trot monté, Handicap par dislancePrix 700
francsdont 400 fr. au premier, 200 fr. au se
cond et 100 fr. au troisième, pour tous chevaux.
Poids commun 70 kil. Distance 3,000
mètres minimum entrée 35 fr. au fonds de
Course.
4° Prix de la Plaine, internationale, au trot
attelé, Handicap par distancePrix 700 francs
dont 400 fr. au premier, 200 fr. au second et 100
fr. au troisième, pour tous chevaux. Poids
commun 100 kil. voiture et conducteur. -- En
trée 35 fr. au fonds de Course. -- Distance
4,000 mètres minimum.
5° Prix de Consolation, au trot monté et
attelé, Prix 300 francs, dont 150 fr. au pre
mier, 100 fr. au second, et 50 fr au troisième,
pour tous chevaux ayant participé au trot ci-
dessus nos 3 et 4 sans avoir gagné. Distance
3,000 mètres minimum entrée 15 fr au fonds
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Longueur de la Piste 827 mètres environ.
Handicapeur trot M. J. Bouckaert.
1° Prix des Membres Protecteurs (Welter
handicapPrix: 700 francs pour tous chevaux
n'ayant pas gagné depuis le lr Janvier 1892, une
somme de 2,000 fr., en un ou plusieurs prix.
Inscription gratuite forfait, 15 fr. Les for
faits au second. Le gagnant après la publication
des poids, portera 3 kilos de surcharge. Dis
tance 1,600 mètres environ.
3° Prix de la Ville, (Course plate récla
mer), Prix: 700 francs pour tous chevaux de 3
ans et au-dessus, réclamer pour 4,000 fr.
Entrée 30 fr. forfait, 15 fr. Poids 3 ans,
65 kil. 4 ans, 72 kil. 5 ans et plus, 74 kil.
Le cheval indiqué dans la lettre d'engagement
comme étant réclamer pour 9,000 fr., recevra
5 kil. de décharge pour 2,000 fr. 10 kil. pour
1,000 fr. 12 kil. En outre, 2 kil. de décharge aux
juments. Les chevaux belges de 5 ans et au-
dessus n'ayant jamais gagné une somme de
2,500 fr. en un ou plusieurs prix, recevront en
outre, une décharge, de 5 kil. Pas d'autres dé
charges. Distance 1,400 mètres environ.