Bonheur national. Moralisation chrétienne de l'armée. Chronique locale. Fauteuil soufflé. Les vieux. Une distinction bien méritée. une majorité follement réactionnaire qu'aucun frein n'arrêtera, que n'entravera aucun contrô le. Le parti libéral, momentanément réduit limpuissancc, ne pourra plus exercer son in fluence salutaire entre les partis extrêmes Il n y aura plus que des fanatiques en présence, fanatiques noirs d'un côté, fanatiques rouges de l'autre, et I on voit d'ici comment l'apaise ment si désiré sera rétabli parmi nous. Il faut une forte minorité libérale la Consti tuante c'est pour notre pays non seulement une garantie d'ordre et de paix c'est encore et sur tout une nécessité de salut public et une condi tion même d existence. Dormez-vous moins bien sous le règne de M. Beernaert que vous ne dormiez sous celui de iM. Frère-Orban Vos digestions sont-elles plus lentes et plus difficiles Bon estomac, sommeil paisible, c'est la moitié du bonheur. Faites-vous de mauvaises affaires Empê- che-t-on votre commerce ou votre industrie On a bien tenté un moment, l'époque du blocus de Bruxelles. Mais ce n'était qu'un avertissement, pour vous apprendre le respect envers la noblesse, que vous commenciez perdre. Est-ce que la pièce de cent sous ne vaut pas toujours cinq francs Est-ce qu'il n'y a pas des places et des déco rations pour tout le monde Est-ce que, sur un simple certificat de bonnes pratiques signé par le curé de sa paroisse, chacun n'est pas sûr d'obtenir du gouvernement tout ce qui peut être agréable? En coûte-t-il tant daller la messe, chaque Dimanche, de se confesser Pâques, de aecorer sa maison quand sort la procession Est-ce qu'on ne s'amuse pas, voyons?... Le nombre des tavernes a doublé Bruxelles, en dix ans. Combien de bières nouvelles, rafraî chissantes et toniques, qui se débitent presque pour rien I Des courses toutes les semaines en été, et souvent deux fois par semaine, des kermesses, des théâtres, des trains de plaisir, et le vélocipède Comparez donc le nombre des vélocipèdes ce qu'il était il y a huit ans, quand le Grand Ministre a pris le pouvoir Et n'a-t-on pas fait de bonnes petites lois, commodes, qui permettent de préserver les honnêtes gens, bien notés, des ennuis des con damnations auxquelles ils peuvent s'exposer Y a-t-il eu guerre ou révolution A-t-on envoyé lçs fils des bourgeois la caserne Et quand ce sera l'heure des coups, ne sont-ce pas toujours les pauvres qui seront la bataille Les impôts? Oui, on les perçoit toujours. Mais ça, cest un reste des libéraux qui les ont établis. Du reste, les caisses de l'Etat se rem plissent tous les jours, grâce l'habileté du Grand Financier et rien ne repond qu'un matin ou l'autre, il ne les supprimera pas, qu'il ne les restituera même pas... Songez, d autre part, qu'on a tout maintenant au rabais, les robes, le linge, les pantalons, les gants et les parapluies Et quand les missionnaires cléricaux, qui vont porter aux bourgeois douteux la bonne parole, ont terminé leur touchant tableau du bonheur national, ils se croisent les bras dans une pose triomphante De quoi vous plaindriez-vous donc Au fait, de quoi se plaint-il, le bourgeois douteux?... 11 cherche, rassemble ses réflexions des derniers temps. Sans doute, ça ne va pas mal pour lui. Mais il a grand'peur que ça ne dure plus longtemps. Sans être Tonnerai des curés, il trouve qu'on ne doit pas tout faire pour eux. Il craint qu'une armée de pauvres defende mal la propriété. Il trouve qu'on a tort d'exaspérer comme on a fait, les revendications populaires dont plus d une est armée de justice, qu'on a été très im prudent en livrant le peuple l'ignorance, au lieu de le préparer l'exercice des droits poli tiques dont on ne peut plus lui refuser le don forcé. Bref, il lui semble que ça vacille, et'que le moment est venu d entrer dans une autre voie. Mais il ne parle pas avec facilité sur ces sujets-là, et aux premiers mots, on lui coupe la parole Rengaines de journaux libéraux L'avenir Il est Dieu, l'avenir Allez-vous vouloir régler ce qui arrivera dans quelques années et ce qui n'arrivera pas. Cependant, en bonne prudence... Eh parlons du présent, n'est-ce pas, et pas du lendemain... Il sera temps de se re tourner, quand demain sera là, et de se plain dre, s'il y a lieu... A chaque jour suffit sa peine... Le présent est tranquille continuons donc... Et là-dessus, bourgeois, dormez sur les deux oreilles Dans une visite d'inspection faite Ypres, vendredi dernier, la caserne d'infanterie, le révérend ministre de la guerre avisa, dans l'a telier du maître cordonnier, l'école du 3e de ligne, deux chromos collées aux parois avec d'autres placards, et représentant des Vénus plus ou moins callypiges. L'indignation du saint homme se traduisit par les mesures suivantes Il fit lacérer les gravures, infligea quinze jours d'arrêts au maître cordonnier, lui défendit de sortir désormais en bourgeois et de coucher 1 atelier, selon I habitude des artisans de caser nes. On espère que l'énergie déployée cette oc casion et en d'autres analogues par le chef de farinée, aura pour résultat de fournir un argu ment triomphant en réponse aux critiques pro chaines lancées la tribune parlementaire par le général Brialmont. Nonhélas Henritje ne sera pas encore Sénateur cette fois-ci Ce sera pourplus tard. Roulers, pas plus qu'Ypres jadis, n'en a voulu. Il s'était bien glissé en avant, mettant la disposition des électeurs de la Mandel un dévoue ment toute épreuve et quelques cléricaux de là-bas avaient, bien aussi, soutenu sa candida ture mais les gros et les influents du parti n'ont point voulu entendre. ny a aussi des moucheurs au pays de la mo rue et des harengs saurs. Comme il fallait toutefois ménager les suscep tibilités de notre aspirant-sénateur, les plus malins du terroir ont imaginé de mettre le fau teuil au concours. Ils ont donc organisé une espèce de jury d'ex amen composé du maître d'école, du sacristain et d'un aspirant sous-surnuméraire de l'Hôtel- de-Ville. On se figure le programme bébête que ces trois fortes têtes ont dû élaborer.... Des ques tions résoudre par un âne de troisième ordre, quoi Eh bien Henritje n'a pu répondre aucune Ainsi, pour ne citer qu'un exemple celle de savoir quelle rivière arrose la ville de Roulers..? Notre ambitieux petit personnage, aussi savant en géographie qu'en tout le reste, a bravement répondu l'Yperlée C'est qu'en fait de cours d'eau il ne connaît que celui-là, et encore, seulement, pour avoir un jour, l'occasion d'un débordement de ce capri cieux ruisseaudemandé au Conseil de "la Province que celle-ci poursuivît la ville d'Ypres en paiement de 100,000 francs de dommages- intérêts Pauvre Henritje P. S. On nous apprend au dernier moment que le costume était déjà fait. Et de trois Une haute distinction de commandeur dans l'ordre impérial du Medjidieh vient d'être ac cordée M. Ch. Vercamer, d'Ypres, ancien inspecteur cantonal de l'enseignement primaire St-Josse-ten-Noode. En 1891, au cours de son voyage en Egypte, M. Ch. Vercamer reçut l'insigne mission de visiter les établissements scolaires tant dans les provinces qu'au Caire. Il adressa ensuite au ministre de l'instruction publique un mémoire intéressant, distribuant ici des éloges, signalant là les défectuosités corriger, les lacunes combler ou les écoles nouvelles créer. Ce travail, accompagné d'une collection de rapports et de mémoires sur les diverses branches de l'instruction publique en Belgique, eut le meilleur accueil et devint l'objet d'une étude sérieuse au sein du gouvernement égyptien. Ce qui le prouve surabondamment, c'est la haute récompense dont notre compatriote vient d'être l'objet. Nul doute que les instituteurs belges et sur tout ceux du canton de St-Josse-ten-Noode n'ap prennent avec une vive satisfaction cette heureuse nouvelle. M. Ch. Vercamer compte parmi eux de nombreux amis qui n'oublieront point la part si active qu'il a prise au maintien et au relève ment des écoles officielles, attitude qui lui a valu l'antipathie du gouvernement clérical. Puisse l'œuvre de M. Ch. Vercamer porter ses fruits sur cette terre lointaine et y contribuer largement au progrès de l'instruction publique J'aime voir, dans le Parc, passer les braves vieux... Ils vont...., traînant leur corps en leur démarche lente Ets'appuyant des mains sur un bâton noueux, Tandis que le soleil met des reflets soyeux Dans les cheveux blanchis de leur tête branlante. Vers la terre courbés, ils vont silencieux, Et l'on sent les voir qu'ils descendent la pente Qui conduit au tombeau, tant leur front soucieux Se penche, tant leqr marche est déjà chancelante. Des regrets inlinis se montrent dans leurs yeux Presqu'àdemi fermés, et, trouble et vacillante Leur vue des regards vers le mystérieux Du monde, où va sombrer leur vieillesse croulante Et pourtant, ils sont gais parfois l Lorsque, joyeux, A leurs côtés s'en vient, l'allure turburlente, Un essaim de bébés, ils observent les jeux, Sèmés de rires fous, de la troupe charmante Le visage ridé de ces pauvres aïeux S'éclaire d'un sourire et, douceur consolante Us caressent parfois les fronts et les cheveux, De leur main de vieillards osseuse et tremblotante... J'aime voir, dans le Parc, passer les braves vieux. Moyen de prolonger la durée des fleurs. Les horticulteurs ou amateurs, lisons-nous dans Y Horticulteur châlonnaispeuvent avoir avantage prolonger la durée des fleurs en vue d'une fête ou d'une exposition. On sait que les fleurs qui ne donnent pas do graines durent plus longtemps que celles qui en donnent et que les fleurs doubles se flétrissent moins vite que les simples. Les fleurs qui ne sont pas fécondées sont donc de plus de durée que celles qui l'ont été. Ces observations sont donc d'une exactitude parfaite et chacun peut s'en rendre compte. Pour allonger de quelques jours la durée de certaines fleurs, il suffit d'en empêcher la fécon dation. Or, le moyen le plus simple faire pour cela, est de couper, l'aide de petits ciseaux, une partie du pistil cela s'exécute, du reste, assez vite. Il y a un autre moyen qui, je crois, n'est pas encore connu, malgré que depuis bien des an-

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2