LIGNE DE FURNES A YPRES.
A Ostende.
les votes sous le manteau, dans les salons, dans
les boutiques et même dans les cuisines, partout
où on ne le chercherait ni le découvrirait pas.
Il exploite les relations mondaines, les rap
ports journaliers avec les fournisseurs du ména
ge et de la toilette. Il se fait arme du bon ton,
des amusements où l'on invite, du bénéfice
fourni et de l argent dû.
On doit montrer patte blanche pour être reçu,
pour fournir, pour recevoir payement de ce
qu'on a fourni. Et quand, la veille d'une élec
tion, les pieuses amazones se lancent en charge,
elles manœuvrent sur un terrain savamment
reconnu et entretenu.
Tel électeur qui se fâcherait tout rouge, si on
lui offrait mille francs de son vote, cède la
menace de perdre une clientèle, de voir une
vieille note rester impayée, ou d'une exclusion
qui fermera sa femme des maisons haut co
tées.
Ah si les femmes libérales faisaient seule
ment le quart de ce que font les femmes cléri
cales Si elles voulaient bien prendre, sur le
terrain féminin, leur part du combat que sou
tiennent ailleurs leurs maris, ne pas les laisser
seuls devant l'ennemi
A la guerre comme la guerre Les timides
et les dégoûtés ont tort, I heure où l'on se bat.
On ne se défend pas bien, avec des manchettes
et des délicatesses contre qui n'en emploie pas.
La politique n'est pas l'affaire des femmes.
Mais c'est par les femmes que les cléricaux ga
gnent leurs batailles...
Ils ne sont pas par terre encore, et ils n'y se
ront pas encore de sitôt... Que trouveront ici,
si on laisse durer leur règne, que trouveront en
ce pauvre pays, dans dix et vingt ans, les enfants
que les mères libérales élèvent aujourd'hui avec
tant de soins et de craintes Que les mères
pensent 1 avenir, et elles passeront par-dessus
leur répugnance.
Onésiphore avait fait un rêve.
Ce rêve, c'était après avoir déversé des
avalanches de fromages sur les cléricaux famé
liques de s'adjuger lui-même le fromage
des fromages, en d'autres termes le poste de
gouverneur de la Société Générale.
Patatras Voilà que la mort de M. Tesch
vient déjouer tous les calculs de Son Excellence.
On écrit de Bruxelles au Journal de Liège:
La mort de M. Tesch dérange toutes les
combinaisons de M. Beernaert. Celui-ci se
promettait la succession de M. Tesch la Société
Générale. C'était son rôve.
Or, il est difficile que M. Beernaert aban
donne en ce moment la direction du ministère.
A moins que, séduit par l'exemple de M. De-
volder, il ne plante là les choses de la politique
et ne fasse qu'un saut du ministère au gouver
nement de la Société Générale.
N'est-ce pas navrant
Quelle incertitude Quelles angoisses Va-
t-il conserver ce misérable portefeuille minis
tériel qui rapporte une misère de 21,000 fr.
par an, et que le verdâtre archange d'Alost a
d'ailleurs l idée fixe de lui enlever le plus tôt
possible? Va—l—il permettre rage
qu'un autre lui enlève le fromage suprême, le
fromage-Roi
Quelle tempête sous ce crâne ministériel
Et comme au fond ce pauvre Fontanarosc
doit envoyer tous les diables les électeurs qui
lont maintenu au pouvoir Mardi dernier!
Le représentant de la... purge.
A Waterloo, les cléricaux ont acheté la fem
me d'un électeur libéral, laquelle, a fait avaler,
mardi malin, son mari, une purge assez
violente, au risque de le rendre très malade.
Le malheureux n'a pu aller voter Nivelles,
si bien que M. Pastur, candidat clérical, a
pu être élu une voix de majorité.
Sans cette purge, M. Pastur était soumis au
ballottage.
Si M. Pastur n'est pas un ingrat, il défendra
avec energie, la Chambre, les intérêts de la
vidange, et il parlera avec chaleur de la noble
matière laquelle il doit son mandat de consti
tuant.
Et même, il ferait bien de siéger sur une
chaise percée.
Aucunedécision surles questions importantes
en suspens n'a été prise au cours de la réunion
du conseil des ministres qui s'est tenu samedi
de quatre heures cinq heures et qqartau dé
partement des finances.
Cependant, il est presque certain que les nou
velles Chambres seront convoquées une date
tombant entre le 42 et le 19 du mois prochain.
Mais on ne sait pas encore si le Roi assistera
la séance solennelle d'ouverture, et si Sa Majes
té y prononcera un discours. Les ministres se
sont occupés du poste vacant de ministre des
affaires étrangères, mais aucun choix n'a été
arrêté.
Une nouvelle réunion du conseil des ministres
aura lieu mercredi prochain.
La mort de M. Tesch réduit neuf le nombre
des ministres d'Etat depuis un an il en est mort
cinq MM. Victor jacobs, Chazal, d'Elhoungne,
de Mérode et Tesch. Jamais pareille mortalité
ne s'était produite.
Le plus ancien des ministres d'Etat est main
tenant M. Frere-Orban. Les autres sont MM.
Bara, Nothomb, Lambermont, De Lantsheere,
de Jonghe d'Ardoy, Guillery et Woeste, tous
nommés par le gouvernement actuel.
On lit dans la Gazette
Il y aura, dans quelques jours, après le
ballottage, une réunion officieuse, Bruxelles,
des principaux membres de la droite parlemen
taire on y examineraiten petit comité le projet
que caresse le gouvernement de ne réunir les
constituants que pour leur faire nommer une
Commission et les renvoyer jusqu'au mois de
novembre.
Le ministère veut gagner du temps, et pour
peu qu'il fasse nommer M. deSmet de Naeyer
rapporteur de celte Commission, il serait sûr
d'en gagner autant qu'il en voudrait.
Il paraît que les chefs de la droite sont assez
partisans de ce petit système. Ils l'approuveront
sans doute leur réunion et ils espèrent que
personne n'essayera de ruer dans le rang. En
quoi ils pourraient bien se tromper.
-
La Patriecopiée par d'autres journaux
cléricaux a affirmé assez jésuitiquement que
des irrégularités s'étaient produites dans le
scrutin de l'élection d'Ostende.
L'organe de l'évêché de Bruges avait affirmé,
notamment, que l'on avait trouvé dans l'urne
4 bulletins de plus que le nombre de votants
par conséquent, que M. Pieters, n'ayant qu'une
voix de majorité, devrait entrer en ballottage
avec M. Carbon.
Cette déclaration est absolument fausse. Nous
tenons de la source la plus sûre, que les bulle
tins ont été comptés quatre fois et que leur nom
bre correspondait avec celui des votants.
Ce sont des scrutateurs cléricaux qui nous ont
donné ce renseignement positif.
La Patrie est tout aussi véridique quant au
nombre des bulletins annulés elle en comp
te 87
Dans les deux bureaux on n'a annulé que 42
bulletins, la plupart libéraux.
En outre, un des bureaux, si libéralement com
posés, d'après la Patrie était présidé par M.
Albert Vanderheyde, un des chefs du parti
clérical Ostende le premier bureau était pré
sidé par M. le juge de paix Verstraete.
Tout s'est donc passé très régulièrement dans
l'élection d'Ostende ce qui le prouve surabon
damment, c'est qu'aucune réclamation ou pro
testation n'a été soumise aux bureaux.
La Patrie est-elle satisfaite
Que ce véridique journal en prenne son parti.
L'élection des libéraux Ostende peut être
considérée comme validée par les Chambres.
Un affreux malheur est arrivé, Mardi dernier,
vers trois heures de l'après-midi, en la demeure
de M. le représentant Struj-e.
Le sieur Cvitrier, était occupé tra
vailler aux fenêtres donnant sur la cour de M.
Struye, quand tout-à-coup l'échelle glissa et
Cvint s'abîmer sur le sol.
Après les premiers soins prodigués par un mé
decin, ce malheureux jeune homme fut trans
porté l'hôpital civil dans un état désespéré.
Il parait que les porteurs n'avaient pas con
science de leur triste mission, puisque pendant
le transfert l'hôpital de cet ouvrier, ils se sont
mis rire et siffler. Mais cela ne nous étonne
guère, car un de ces gaillards fait partie de
l'école du respect.
TRAIN DE PLAISIR.
LE DIMANCHE 26 JUIN, l'occasion des
grandes fêtes offertes aux Gardes Civiques de Belgi
que. par la vile d'Ostende, il sera organisé un
train de plaisir avec réduction de 50 sur le
prix des places.
Ce train prendra des voyageurs toutes les
stations de la ligne.
Les billets pourront être pris aux stations, du
Jeudi 23 Juin au Samedi 25jusqu'à 1 heure de
l'après-midi.
A Ypres et Furnes les billets doivent être
pris au dépôt.
HEURES DE DÉPART.
Ypres, 6.00. Brielen, 6.16. Elverdinghe,
6.27. Woesten, 6.34. Lion Belge, 6.42.
Oostvleteren, 6.48. Elsendamme, 6.58.
Hoogstade-Linde, 7.02. Pollinchove, 7.08.
Loo, 7.16. Forthem, 7.25. Alveringhem,
7.35. Nieuw-Herberg, 7.43. Wulveringhem-
Vinckem, 7.48. Présende, 7.53.— Steenkerke,
7.58. Furnes (Station), 8.10.
Arrivée Ostende (Kursaal) 9.30 heures.
Départ d'Ostende (Kursaal) 6.10 heures soir.
Ostende, le 15 Juin 1892.
-ZS25
Braconnage au Harem.
On écrit de Constantinople
On sait la place que prend la femme dans la
vie de tout bon musulman. Dès qu'ils ont at
teint l'âge de la puberté, les fils des sultans sont
pourvus de ce gracieux complément. Mais les
princes turcs ne choisissent pas eux-mêmes.
Le fils aîné du Sultan, Mehmed-Sélim-Effendi,
un jeune homme d'une vingtaine d'années, élevé
dans le harem, estimant sans doute par compa
raison que les aimabies personnes dont on avait
fait choix pour lui ne méritaient pas les homma
ges qu'elles étaient en droit d'attendre^ de leur
seigneur et maître, résolut de choisir lui-même.
On n'est jamais mieux servi que par soi-
même. n
Il jeta son dévolu sur une de ces belles filles
qif'aux jours de grande fête la validité-sultane
offre son fils.
Le jeune Selim-Effendi, avec ses vingt ans
pleins de promesses, ses grands yeux passionnés
dans lesquels flamboyaient toutes les ardeurs de
l'Orient, n'était pas fait pour déplaire YAllaik
(favorite du Sultan) du harem paternel. Il eut
peu de peine faire comprendre une langue que,
sous tous les ciel3, les filles sont curieuses de se
faire expliquer.
Le jeune prince emmena l'esclave dans ses
appartements particuliers. Et là, n'ayant d'au-
iSociéti Nationale des Chemins de Fer vicinaux.
LA DIEECTION.