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Listes Electorales.
LES MESSIEURS AUX GIFLES.
Chronique locale.
N° 61. Dimanche,
51 Juillet 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
6 FKANCS FAI» AS.
LUnion libérale pose, en terminant son ar
ticle, une question que nous avons nous-même
posée plus d'une fois dans ces colonnes et sur
laquelle d'ailleurs bon nombre de journaux ont
insisté maintes reprises sans jamais obtenir
un mot de réponse.
52e ANNÉE.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRiT EUS DO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem; Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour
resta/* de 'a Belgique el de l'Etranger k 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
INous engageons tous nos amis récla
mer leur inscription.
Cet avis s'adresse spécialement
1° Aux personnes qui payent des contri
butions dans d'autres localités
2° A celles qui, par suite de décès, con
tinuent les affaires ou habitent des biens
de leurs parents.
3" Aux fils ainés ou gendres des veuves
payant le cens
4° Aux citoyens qui, soit par leurs fonc
tions, leurs grades ou leurs diplômes,
pourraient être inscrits en qualité d'élec
teur capacitaire (loi du 24 Août 1883).
Aux ternies de la loi, l'administration
coiinnttnulc ne peut donner aucun? suite
aux demandes d'inscription présentées
apres le 30 Aoûr.
INous prions instamment nos amis poli
tiques de ne rien négliger, car il est plus
que probable que les cléricaux traîneront
en longueur la revision constitutionnelle,
et que toutes les élections qui auront
lieu en 1893 se feront d'après les listes
électorales a dresser cette année.
Ypres, le 30 Juillet 1892.
Nous lisons dans Y Union libérale de Verviers
Avons nous encore des soldats en Belgique
La question estsaugrenue,dira-t-on elle ne l'est
cependant pas autant qu'on pourrait le croire.
FEUILLETON.
(suite et fin).
IV.
Le monsieur introduit au salon portait un bras en
écliarpe c'était Malivoire.
Le bras en écharpe faisait partie du truc, quand l'appa
rente position sociale de la protégée nécessitait cette com
plication. Dans ce cas, un duel fait toujours bien, et l'on
s'est battu. Qui a reçu le coup d'épée Naturellement, le
chevalier français. Il arrive donc chez la dame, le bras
soutenu par un foulard. Ciel s'écrie-t-elle, tout
émue, vous êtes blessé et c'est pour moi Ça
ne manque jamais son effet.
M,bc Dufourré entra vivement
Vous, Monsieur, dit-elle d'une voix troublée par
l'émotion ah Dieu soit loué, votre blessure est moins
grave qu'on ne me l'avait dit.
Malivoire resta abasourdi.
Ah balbutia-t-il, on vous a dit
Votre adversaire lui-même, oui, Monsieur.
Elle est raide fit-il part lui...
Dans toutes les villes de garnison, une revue
a eu lieu jeudi dernier, comme on sait, l'occa
sion de l'anniversaire de l'inauguration de Léo-
pold 1er. A Gand, Bruges, Liège, Bruxelles
[la veille], tou3 ceux qui ont assisté la revue
n'ont eu sous les yeux que des squelettes de ré
giments, de3 ombres de bataillons.
n A Anvers, la revue n'a pas eu lieu, cause
du mauvais temps, paraît-il, mais, môme dans
notre grand camp retranché, les effectifs sont si
réduits que l'on sembleavoir honte, en haut lieu,
de les exhiber en public.
Le corresp ndant anversois de la Meuse dit
qu'il est fort heureux qu'il ait fait mauvais
temps jeudi, car jamais la population d'Anvers
n'eût assisté un aussi misérable spectacle. La
revue devait comprendre l'infanterie, divisée en
deux brigades, plus l'artillerie et le génie, soit
un total de 9,000 hommes environ. Or, c'est
peine si l'on aurait pu en réunir 2,300
Le correspondant du journal liégeois s'est
livré une petite enquête celle-ci révèle des
faits réellement incroyables. Un major, entre
autres, lui a déclaré que jamais le scandale des
congés n'a été poussé si loin il ne reste plus
personne. Dernièrement, a ajouté le major, un
de mes officiers devait faire manœuvrer un ba
taillon la plaine or, sur les 1,000 hommes que
doit- comprendre un bataillon au complet de
paix, il lui en restait soixanle-dix-huit
Soixante-dix-huit hommes présents sur mil
le, a-t-on jamais vu un scandale pareil Est-il
étonnant que, dans ce3 conditions, le décourage
ment s'empare de notre corps d'officiers si dé
voué pourtant
Et puis, si l'on n'a pas de soldats, où passent
donc les quarante millions du budget de la
guerre
Si les renseignements donnés relativement
Puis, il demanda
xVlors... mon adversaire... vous le connaissez
Parfaitement, Monsieur c'est mon mari.
Comment le monsieur que, hier au soir j'ai...
C'était mon mari.
Ace moment, la voix de Dufourré, discutant avec la
bonne, se fit entendre dans l'antichambre.
Lui lit Mme Dufourré éperdue s'il vous trouve
ici, cette fois, il vous tuera... il me tuera
Mais, Madame, je ne demande pas mieux que de m'en
aller... par où
Tenez par ici. Monsieur, vous trouverez la salle
manger qui donne sur l'antichambre
Et elle le poussa vivement il était temps, car Dufourré
entrait.
V.
Madame, dit-il, un homme était avec vous l'instant
Ne niez pas Du reste, il ne peut sortir d'ici, j'ai fermé la
porte d'entrée, en voici la clef, et je vais...
Mme Dufourré le retint
Vous auriez, dit-elle, la lâcheté de frapper un ad
versaire hors d'état dose défendre, puisque vous l'avez
blessé en duel, il y a quelques heures
Hein fit Dufourré, ahuri, l'homme qui est ici, c'est...
Votre adversaire il est venu, son bras blessé sou-
aux effectifs sont exacts, si nous n'avons que
dix quinze mille hommes sous les armes, alors
que le budget de la guerre est volé pour plus
de 40,000 hommes, il est clair que la plus
grande partie de ce budget n'est pas employée,
ou tout au moins ne lest pas {entretien des
troupes. Qu'en fait-on
Entendons-nous bien. Nous n'accusons nul
lement nos gouvernants de détourner celte
partie du budget pour entretenir des danseuses
du théâtre de la Monnaie. Le R. P. Boom d'ail
leurs ne le permettrait pas. Les millions éco
nomisés sont employés d'autres dépenses mi
litaires. Mats quelles sont ces dépenses et pour
quoi cache-t-on la vérité
Une chose est certaine en tous cas c'est que
les Chambres votent chaque année unecinquan-
taine de millions pour l'entretien d'un effectif
convenable et que nous n'avons qu'un fantôme
d'armée.
Cinquante millions pour un fantôme, c'est
excessif.
Est-ce que l'un ou l'autre des députés ne se
décidera pas demander enfin des explications
là-dessus
2_
Depuis que notre éditeur a exposé sa vitrine
le portrait de M. Alphonse-Charles Eau, d'Os-
tende, la victime du plus lâche des attentats, le
rédacteur extraordinaire du Journal dTpres ne
sait plus quel saint se vouer. Par le temp3 de
chaleur qui court, il ferait bien do se soigner.
La rage est contagieuse.
Jugez-en, amis lecteurs
D'abord, parce que nous avons exposé ce por
trait, non-seulement nous pillons la Chronique
mais encore nous la singeons.
N'e3t-ce pas abominable
Comme si le pieux organe des sacristies ne pil
lait et ne singeait pas, deux fois par semaine, le
tenu par une écharpe, prendre de mes nouvelles, simple
démarche d'un homme bien élevé, dont la carte vient de
m'apprendre le nom.
La pauvre femme prêchait dans le désert Dufourré
n'entendait rien il se creusait la cervelle pour s'expliquer
ce coup d'épée qu'il n'avait pas donné et que son adversaire
avait cependant reçu.
D'ailleurs, Monsieur, dit la vertueuse épouse, voici
la lettre dont je vous ai parlé lisez-là
La lecture faite, Dufourré, édifié, se fit celte réflexion
Alors, le Don Quichotte d'hier au soir est un faux
brave qui espérait, par une prétendue blessure, attendrir
ma femme
Et, pris d'un rire satanique, il se dit
Oh je vais le couler
Eli bien êles-vous convaincu demanda Mme Du
fourré.
Le mari, dont le rire satanique s'était arrêté subite
ment, ne répondit pas il pensait
Je vais le couler... Mais lui aussi va me couler...
Et je serai ridicule, grotesque aux yeux de ma femme.
Cette lettre ne vous édifie pas mon ami, dit celle-
ci eh bien je vais faire appeler votre adversaire par la
bonne.
Et elle se dirigea vers un cordon de sonnette.
Non non s'écria vivement Dufourré, je te crois,
chère amie, et je vais ouvrir la porte ce Monsieur.
PROGRÈS