Chronique locale.
A bientôt.
L'Académie.
Compte-rendu de la
Tuindag.
M. Brunfaut insiste.
La proposition d'adjudication est mise aux
voix.
Votent oui MM. Brunfaut, Vermeulen, Pou-
part et Van Eeckhout.
Votent non MM. Colaert, Bergkman, de
Stuers, Gravet, Breyne-Devos, Struye, Iweins
d'Eeckhoutte, Boone, Begerem et Biebuyck.
M. le Président demande introduire d'ur
gence l'approbation du compte de l'église Sl-
Nicolas, où il était question d'un prêt d'argent
fait par le curé, alors qu'il s'agissait réellement
d'un don. Cette erreur étant redressée, le compte
est approuvé.
Budget de Véglise Sl-Martin pour l'année 4895.
Approuvé.
Modification au règlement sur le débit du pain.
Le Collège propose d'ajouter au règlement un
article qui permet de surveiller les débitants de
pain venant de l'extérieur.
Après un court échange de vues, on adopte
d'ajouter comme article nouveau Le règlement
est applicable aux boulangers et débitants de
pain étrangers.
La séance publique est levée 6 heures un
quart.
Ypres, le 13 Août 1892.
Un vœu souvent émis, toujours ajourné,
prend de plus en plus consistance et semble sur
le point dentrer dans la voie de la réalisation.
Nous voulons parler de Congrès libéral.
Tant que le libéralisme était déchiré par ses
discordes intestines, on avait beau pousser la
réunion d'un Congrès, c'était pousser la ruine
plus profonde encore du parti. Comment, en
effet, ramener l'unité, la conciliation, des
fractions qui, hier encore, se déclaraient une
guerre impitoyable, bien décidées se canton
ner chacune dans son camp, et ne voyant le
salut que dans le triomphe du programme
qu elles s'étaient donné, sans concession possible
la partie rivale. Dans une situation sembla
ble, toute tentative de fusion eût été vaine ou
dangereuse et loin d'opérer un rapprochement,
un Congrès n'eût eu d'autre résultat que de
découvrir plus clairement la barrière qui sépa
rait ceux qui ne pouvaient se donner la main
que dans des conditions exceptionnelles où le
salut commun imposeet commande ce sacrifice.
Tant que ces conditions exceptionnelles ne
se présentaient pas avec leur caractère pressant,
toute tentative d'accord entre les deux grandes
fractions du parti libéral, était un rêve et un
congrès devait nécessairement aboutir un
échec lamentable.
Heureusement le temps, qui finit toujours
par remettre tout en place, est venu démontrer
que ce qui était impossible hier, a cessé de
l'être aujourd'hui etque, loin d'être impossible,
le congrès s'imposera dans un bref délai et
aura pour résultat infaillible de ramener l'union
et le rassemblement sincère des forces libérales
trop longtemps disséminées et perdues pour
la grande cause qui n'a que trop souffert de ces
malheureuses dissensions. Chacun apportera
un peu d eau dans son vin. Déjà un grand pas
a été fait dans ce sens au mois de Juin dernier.
Les passions ont fait place la raison et par
des concessions réciproques a été scellé le
commencement d'une union qui a amené la
victoire qui a sauvé le parti libéral d'une ruine
irrémédiable. Le prochain congrès devra faire
le reste, non pas un congrès de l'Association de
Bruxelles, non pas un congrès de la Ligue,
mais un congrès sans parenté étroite tel ou
tel groupe, un congrès libéral où tous, modé
rés, progressistes et radicaux viennent se
donner fraternellement la main dans un but de
délivrance suprême et ce congrès sera pour
quelque temps ce que celui de 1846 a été pen
dant tant d'années, la plateforme sur laquelle
se mouvait avec des succès si éclatants le parti
du progrès.
Des esprits impatients voudraient voir ces
nouvelles assises s'ouvrir dès demain Le mo
ment est-il bien venu Beaucoup pensent que
non et que quand on a attendu si longtemps
on peut bien attendre encore quelques mois.
D'ici là, la Constituante se sera reunie, le pays"
aura plus clairement fait entendre sa 'voix du
choc des opinions, comme on dit, aura jailli la
lumière et de ces discussions qui ne pourront
manquer d'être complètes, chaudes et mûre
ment délibérées, sortira, on peut l'espcrer, la
note moyenne et exacte de la situation géné
rale. Cest là qu'on sentira le pouls du pays,
quelle est sa force de résistance en même temps
que sa force d'émancipation.
Tout ne sera pas parfait, il est inutile de le
prédire, mais même avec les lacunes inévita
bles, le nouveau régime montrera les solutions
acceptées et celles qui resteront poindre l'ho
rizon. De là un programma présenter au
Congrès.
Ce programme sera nécessairement large. Il
ne devra plus comprendre ce qui aura été déci
dé et acquis, il comprendra les désiderata qu'un
avenir prochain sera appelé réaliser et qui
seront acceptables par la grande majorité des
libéraux de toute nuance. Ce programme de
viendra celui des associations libérales du pays,
et ainsi marchera, sous ce nouveau drapeau,
notre parti la conquête de nouvelles victoires.
Jeudi dernier a eu lieu la distribution de prix
aux élèves de l'Académie et de l'Ecole profes
sionnelle. On s'attendait un discours inaugu
ral de la part du nouveau directeur. Un
nouveau directeur doit toujours avoir quelque
chose dire, sur la situation actuelle de l'insti
tution qu'il est appelé (est-il appelé diriger,
sur l'impulsion qu'iLso propose de lu» imprimer
et sur les changements qu'il croît utiles d'y in
troduire C'est tout un programme qu'il a
développer et chacune de ses paroles est un
rayon qui éclaire l'avenir et donne une anima
tion nouvelle cette jeunesse qui l'écoute, avide
de science et enthousiaste d'art, on l'a bien
vu au Strijd naar Lanweren. A moins d'être
une machine, va comme j' t' pousse un
homme nouveau a toujours une nouveauté
produire et c'est cette nouveauté qu'on attend
et qu'on aspire savourer. Ce régal, il n'a pas
été donné aux élèves d'y mettre la lèvre. Est-
ce que le silence une fois de plus était d'or Par
contre, les élèves médaillés ont été conduits
chez eux, solennellement, avec tous les hon
neurs qui accompagnaient autrefois les prinû
de l'Académie. Nous félicitons la commission
de l'Académie d'avoir rétabli cet usage antique
et solennel et nous pensons que celte restaura
tion d'une vieille coutume qui a fait la joie de
plusieurs générations a été généralement ap
prouvée, comme sa suppression avait été, il y
a quinze ou vingt ans, généralement regrettée.
Et pourquoi a-t-on cessé alors de reconduire
les lauréats en voiture? Eh 1 bon Dieu, c'est
tout simple parce qu'on ne pouvait plus se
procurer les voitures en nombre suffisant pour
cette cérémonie. A cette époque, les loueurs de
voitures n'avaient pas, comme ils l'ont depuis
peu, des voitures gala, découvertes on ne
disposait que de voitures de maîtres et les maî
tres d'alors qui appartenaient au parti catholi
que, obéissant un mot d'ordre, finirent par
refuser catégoriquement leur concours cette
solennité, entachée de libéralisme. C'était une
des formes de la guerre menee par les catholi
ques l'administration. Pas de voitures, pas de
cortège, et le cortège traditionnel fut remplacé
par un cortège pied les elèves furenteonduits
par les autorités et les professeurs au local de
l'Académie où leur fut offert le vin d'honneur
et le reste et les1 lauréats reçurent le vin d'hon
neur au lieu de le donner, comme c'était l'usa
ge quand on descendit dans la modeste demeu
re des prix d'Académie. On pourrait discuter
sur les avantages et les désavantages de l'une et
de l'autre manière d honorer les jeunes lauréats,
mais on ne saurait contester qu'au point de vue
du clinquant, du tape-à-l'œil et de la poudre
aux yeux, tout l'avantage est l'exhibition
tintamarresque.
Aussi bien en ressort-il un exemple de plus
ajouter tant d'autres, c'est que les catholi
ques ne font que prendre pour leur compte ce
qu'ils ont enrayé chez leurs adversaires.
Démolir d'abord et singer ensuite.
Cependant si bien qu'ils singent, ils ne sont
pas encore parvenus les copier avec la fidé
lité photographique etchaque fois qu'ils copient,
ils restent en-dessous de leurs modèles.
Quand nos amis présidaient cette cérémo
nie, ils ne faisaient aucune distinction entre les
divers élèves médaillés et que ceux-ci fussent
d'Ypres, de Tombouctou, de Londres ou de
Dickebusch, ils prenaient place dans les voitu
res, tout comme ceux de la ville, ce genre
d'encouragement étant destiné tous les élèves
méritants du même établissement.
Il n'en a pas été de même, ce qu'il paraît,
Jeudi dernier. Deux bons élèves de la classe
d'architecture et du cours de modelage, si nous
sommes bien informé, deux Cominois, se sont
vu refuser cet honneur accordé si gracieuse
ment leurs condisciples.
Ces jeunes gens, moins bien traités que
leurs condisciples, en ont été péniblement
affectés. Cela se comprend. A cet âge (amour
propre est souvent plus chatouilleux qu'à tout
autre et ces froissements sont cruels.
Pourquoi ces deux poids et ces deux mesures
pourquoi cet ostracisme
On a remarqué l'absence de M. le Bourgmes
tre au cortège.
On dit M. le Bourgmestre malade.
Notre compte-rendu de la Tuindag sera
court
Il n'y a pas eu de Tuindag.
On a construit une grande enceinte autour
du kiosque où joueront les Guides.
L'entrée est de 1 franc. Ce n'est pas beaucoup
pour y entendre moins bien que dehors.
Si cependant l'enceinte pouvait se remplir,
cela mettrait du beurre dans les épinards de
l hôtel-de-ville. Mais malheureusement le pu
blic n'aime pas 5 se visser là une chaise, où,
comme nous venons de le dire, on entend
moins bien que plus loin. On l'a bien vu en
1890, lors du grand festival. L'entrée de l'en
ceinte était gratuite, et le public préféra se
promener ou se placer ailleurs.
Nous apprenons avec plaisir que le Conseil
communal de Bruxelles vient de désigner M11*
LAURF, TEDESCO, comme professeur
pour les mathématiques l'école Gatti de
Gamond.
Mlle LAURE TEDESCO est une enfant
d'Ypres. La nomination de professeur dans le
principal établissement d instructiondeBruxel-
les, lui fait honneur ainsi qu'à notre école
communale de demoisellesdirigée par Mme
Juncker, d'où, après avoir obtenu les premiers
prix dans toutes ses classes elle est sortie
summa cum lande.
Femme de cœur et de talent, elle saura in
culquer ses qualités ses jeunes élèves elle ne
faillera pas la noble mission qui lui est dévo
lue. Son passé nous est un sûr garant pour
l'avenir.
Tous nos vœux accompagnent M11* LAUBE
TEDESCO.