Listes Electorales. i\° 66. Jeudi, 18 Août 1892 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le Landjuweel Anvers. Population de la Belgique. 52e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqdir1t ecndo. Nous engageons tous nos amis récla mer leur inscription. Cet avis s'adresse spécialement 1° Aux personnes qui payent des contri butions dans d'autres localités 2° A celles qui, par suite de décès, con tinuent les affaires ou habitent des biens de leurs parents. 3" Aux fils aînés ou gendres des veuves payant le cens 4° Aux citoyens qui, soit par leurs fonc tions, leurs grades ou leurs diplômes, pourraient être inscrits en qualité d'élec teur capacitaire (loi du 24 Août 1883). Aux termes de la loi, l'administration communale ne peut donner aucune suite aux demandes d'inscription présentées après le 30 Août. [Nous prions instamment nos amis poli tiques de ne rien négliger, car il est plus que probable que les cléricaux traîneront en longueur la revision constitutionnelle, et que toutes les élections qui auront lieu en 1893 se feront d'après les listes électorales dresser cette année. Ypres, le 17 Août 1892. Les journaux cléricaux conjurent leurs amis politiques s'organiser en vue des prochaines élections. Ils prévoient qu'il sera pénible d'a bandonner leurs machines électorales, qui fonctionnent merveille, fruitdelantde labeurs et de peines. Sous l'ancien régime, ils étaient sûrs d'une poignée d'électeurs sans vergogne ni conscience. Ils savaient que pour remporter la victoire, il fallait une certaine somme d'argent. Eh bien, cette somme d'argent était largement dépensée, et les cléricaux pouvaient, la veille des élections, engager des paris La victoire était certaine, en effet, et ils n'en dou taient pas. Avec le nouveau corps électoral, il n'en sera plus ainsi. On peut corrompre une rivière, un fleuve, disait expressivement Lamartine on ne peut corrompre l'océan. Evidemment, si nos maîtres avaient pu faire accepter la proposition de M. de Smet-de Naeyer, ils auraient été plus sûrs d'eux-mêmes et de l'avenir, mais ils savent, d'après la tour nure que prennent nécessairement les choses, que le suffrage universel, avec des tempéra ments, bien entendu, aura le pas sur les autres formules. Il sera difficile, alors, aux cléricaux, de se livrer aux fraudes électorales. C'est qu'il fau drait des sommes énormes pour gagner quel ques électeurs, et encore, y parviendraient-ils? Les censitaires qu'ils tenaient l'œil, étaient forcés et contraints d'agir selon leurs volontés. Ils n'auraient osé manquer leurs engagements. Ils avaient vendu leur conscience et il ne s'a gissait pas de se laisser rebuter, la dernière heure, par un sentiment de dégoût. Les mêmes moyens de coercition ne pourraient exister sous le suffrage universel, alors que chacun aurait le droit de vote. Si nos adversaires éprouvent le besoin de s'organiser, ce n'est pas une raison pour que nous nous croisions les bras. Organisons-nous également cl faisons en sorte que nous soyons en mesure, aux prochai nes élections, qui ne tarderont pas avoir lieu, de lutter avec avantage. C'est un devoir qui s'impose. Nous l'avons déjà dit et nous le répétons, il est urgent de s'en occuper. Rendons celte justice au Bien public il fait le possible et l'impossible pour arriver ce rapprochement politique, cet accord des par tis que M. Beernaert proclame indispensable si l'on veut mener bien l'œuvre de la revision constitutionnelle. Parlant du départ de M. Rolin, l'ancien mi nistre de l'intérieur, pour le royaume de Siam, l'excellente feuille cléricale imprime Pendant que M. llolin instrumentera en qualité de mammamouchi siamois, ses anciens collègues de 1878 1881, MM. Frère, Graux et Bara, continuent manger du clérical, et, comme de vieux chevaux de fosses charbonniè res, tourner sans cesse dans leur cercle archi- vicieux. A dire vrai, nous ne croyons pas que M. Rolin soit le plus plaindre, et mieux vaut travailler fût-ce même quelques milliers de lieues de son pays l'implantation de la civilisation en terre barbare, que de s'échiner, en terre belge, rendre vie et force ce hideux et méprisable moribond qui s'appelle libéralis me.... Ce cher Bien public Sur mon cœur I Jamais, cérémonie ni réjouissances publiques n'ont attiré dans aucune ville du pays une afïluence d'une densité semblable celle de la foule agglomérée dimanche Anvers. Dès six heures du soir, pendant que l'inter minable cortège du fMiiajuweel parvenait l'extrémité de son parcours, les larges avenues conduisant la gare de l'Est étaient littérale ment bloquées par des milliers de personnes jouant de3 coudes, secrasant les orteils pour reprendre le train. Devant l'entrée de la station, un véritable maelstroëm humain, une mêlée de bras, de parapluies, de cannes venaient battre les portes vitrées de la gare derrière lesquelles s'alignaient les baïonnettes de deux rangées de fantassins. La gare a été du reste encombrée de voya geurs pendant toute la nuit. Les départs se succédaient presque de minute en minute et l'on ne pouvait apporter plus de célérité drainer cette masse compacte mais éreintée, glacée par les courants d'air qui ré gnaient dans cette gare les voyageurs s'im patientaient, récriminaient ils ne pouvaient en réalité accuser de tout cela que le succès sans précédent du cortège du Landjuweel... Veut-on savoir combien il y a eu de trains spéciaux en destination d'Anvers, dimanche? Trente-huit, dont un venant de Lille, un de Luxembourg et un de la Hollande. Le plus grand nombre de ses convois ont été fournis Bruxelles. ~~ts2t" Le nombre des voyageurs partis dimanche de la gare du Nord et de la gare do l'Allée Verte, Bruxelles, a été de 35,000 dont 30,000 pour Anvers. Certains trains, vu l'encombrement, ont mis jusqu'à 5 heures pour faire le trajet de Bruxelles Anvers. lEtoile dit ce matin que la mort de M. Ho- dister et de quatre do ses compagnons ne peut plus être révoquée en doute. On annonce de Paris la mort du baron Lim- nander, le compositeur bien connu, l'auteur des Monténégrins. Il était né Gand en 1814. La Société du Haut-Congo va s'adresser incessamment au gouvernement belge et récla mer son intervention officielle dans le conflit 3ui vient d'éclater entre elle et 1 Etat Indépen- ant du Congo. A cet effet, un rapport complet sera remis M. Beernaert qui sera sollicite, en sa qualité de ministre des affaires étrangères par intérim, de prendre la defenso de nationaux qui voient leurs intérêts gravement compromis par suite des agissements d'un gouvernement étranger. Nous trouvons dans XIndépendance une inté ressante statistique de la population belge. En 1876, la Belgique avait 5,336,185 habi tants, en 1890, elle en avait 6,069,321. Celte simple opposition numérique est déjà frappante elle le devient plus encore si l'on compare, par exemple, les chiffres de 1831 ceux de 1890; en 1831, la Belgique avait 3,785,814 habitants; en soixante ans, nous avons donc gagné 2,283,507 ^sujets mâles et femelles, soit 60,32 p. cent. Par millier d'habitants, il est assez curieux de constater le chiffre des mariages, des décès et de naissances en 1830, il était respective ment de 6,50, de 25,57 et de 32,30 en 1880, de 7,03, de 22.29 et de 31,04 en 1890, la pro portion est de 7,32, 20,77 et 28,98. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossei 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1