Chronique locale. Concert des Guides. Nécrologie. Ouverture de la chasse. Théâtre Royal de l'Alcazar. salut aux dames, s intéressant de la chose pu blique, si souvent renouvelé depuis. Le parti catholique délogé de 1 Hôtel de Ville, la cité, dune voix unanime, le désigna au poste de bourgmestre et la décision royale ne lit que confirmer le vœu de tous. Pendant vingt ans, jamais sa popularité ne s'est démentie et ses ennemis politiques eux- mêmes rendaient hommage son impartialité. Celait un travailleur consciencieux, un admi nistrateur vigilant et, sous sa gestion, le port d'/Ynvers a grandement vu s accroître son im portance. Llu la Chambre, il y siégea de 1878 1880 et il y remplit avec distinction les fonctions de la vice-présidence. Léopold De Wael n'était âgé que de 67 ans. La ville d'Anvers perd en lui un grand citoyen, un magistrat inlégrcet un libéral de forte trempe. Nous avons reçu trop tard pour être imprimé dans notre numéro de Jeudi l'article suivant que nous noua empressons d'insérer Grâce Dieu et aux Guides, nous avons eu enfin une journée de Tuyndag. Ce n'est vraiment pas trop après toute une semaine d'un triste, mais d'un triste faire pleurer le dragon du Beffroi. Nous ne marchanderons pas nos éloges, et qu'ils reviennent Dieu ou au diable, nous les accordons avec plaisir parce qu'ils sont méri tés, et quand nous aurons dit que le concert des Guides a été beau, magnifique, comme rarement on en entend, comme on n'en entend presque jamais, nous n'aurons dit que ce qui est juste, que ce qui est vrai. Ici la politique n'a rien voir, et autant il est ridicule de décerner des éloges outrés au médiocre ou au mauvais, com me cela se voit trop souvent, autant il convient de reconnaître le mérite où il se trouve. Le beau est toujours le beau et rien ne saurait altérer son caractère, comme le mauvais ne saurait être rendu meilleur par des cajoleries ou des exagé rations de langage. De ces écarts, l'ignorance Beule est capable et elle ne saurait avoir d'autre effet que de gonfler sottement l'orgueil des im béciles et de faire rire les autres. Par contre, vanter le mérite, le vrai, est faire œuvre digne, servir une bonne cause. En parlant du concert du Dimanche 14, nous ne nous contenterons donc pas de dire que la musi que du 1er régiment des Guides a joué les plus beaux morceaux de son riche répertoire sous l'habile direction de son chef. Il y a mieux ue ces banalités et nous entrerons plus avant ans l'appréciation d'une fête laquelle ont pris part des professeurs et des premiers prix du Conservatoire de Bruxelles. On ne paie pas ces artistes avec de la monnaie de singe, et si nous parlons d'eux c'est le moins qu'on leur montre que leur talent ne s'est point dépensé en pure perte pour l'art. Nous les avons écoutés religieusement et ils nous ont ravis, malgré le bruit qui se faisait autour d'eux et qui, forcé ment, a dû les déranger, eux et leur chef émi- nent. Il est supérieurement regrettable qu'une musique de cette valeur doive se faire entendre au milieu d'un vacarme aussi assourdissant que celui de Dimanche 14. Et comme si ce n'était pa3 assez de ce tumulte, presque inévitable, nos maîtres avaient eu soin de faire traverser, cha que instant, par des gendarmes, la foule qui, affolée, se retirait en poussant des cris d'orfraie. On dit que les gendarmes avaient pour mis sion d'empêcher les voitures de traverser la place Mais comment se fait-il que tant de voi tures ont passé toute heure de la soirée Et si tels étaient les ordres donnés la maréchaussée nationale, pourquoi ne se tenait-elle pas tran quillement dans les rues qui débouchent sur la place? Mais non, il faut toujours des gendar mes partout et les montrer, depuis que nos maîtres se sont mis sous la protection de Pan- dor. Cela a commencé,par usurpation d'autorité, avant le lr Février 1891 et cela continue. On se croirait Wattrelos. Nous ne parlerons pas des isoloirs qui ser vaient de bureaux l'entrée de l'enceinte, c'est encore un souvenir cher aux yprois et que nos maîtres ont raison d'exhiber de temps en temps. Mais revenons nos moutons et si les condi tions d'une audition musicale étaient déplora bles, même dans l'enceinte réservée, force d'attention et d'ouvrir toutes nos oreilles, nous sommes parvenus, en cherchant bien, nous caser de manière ne pas trop mal entendre. Commençons par l'ouverture de Guillaume- Tell, le chef-d'œuvre de Rossini, avec son qua tuor pour bassons, ce quatuor admirable qui n'a pas vieilli et ne vieillira pas, rendu dans la per fection, dans toute sa suave ampleur. Quoi d'étonnant A la tête de ce quatuor se trouvait, nous a-t-on dit, le sympathique professeur de basson du Conservatoire Royal de Bruxelles, M. Neuman. Aussi quelle finesse, quelle pureté c'est peine si on respire est-on au ciel ou sur terre Quelle belle musique, cette ouverture Ce pendant nous aurions voulu, et probablement M. Julien Simar aussi, un mouvement moins précipité dans le C barré afin de permet tre aux basses de mieux dessiner leurs gammes chromatiques. De même dans le final où la bro derie des clarinettes a été quelque peu embrouil lée. Mais cela près, admirons, car ces choses arrivent aux orchestres les plus renommés, plus forte raison dans un corps de musique où le chef n'a pas encore eu le temps de s'imposer dans son entièreté. Strauss, qui cependant n'avait pas vite peur, disait que ce qu'il redou tait le plus, c'était de ne pouvoir contenir la fougue de ses exécutants. Les Scènes pittoresques de J. Massenet, les Danses hongroises de Brahms et la Rapsodie n° 3 de Listz ont été interprétées d'une manière remar quable. Les Danses hongroises méritent une mention toute particulière. L'excellent directeur, M. J. Simar, possède ses classiques modernes sur le bout des doigts. Impossible de donner plus d'ampleur et de style la phrase d'introduction la Rapsodie et plus de brio dans le vertigi neux final. Dans Y ouverture de Maximilien Robespierre de Litolff, ce beau poème symphonique où la vie agitée du tribun populaire est dépeinte avec tant d'intensité, jusqu'à la scène de l'échafaud où l'on entend tomber et le couperet et la tête du supplicié, le tout a été rendu avec une expres sion saisissante. Voilà bien de la musique des criptive. Il n'y a que des musiques composées comme celle du 1er Guides qui peuvent se per mettre ces transcriptions symphoniques. Faut-il parler de la Marche Turque de Mozart, de la charmante Fantaisie Espagnole de Gevaert, avec le joli solo de hautbois, joué supérieure ment Non. A tout cela il n'y a qu'un mot et ce mot dit tout admirable Le lendemain, au milieu d'une aflluence de monde infiniment moindre que la veille, mais d'un soleil, par contre, rôtir le dilettante le plus endurci, l'ouverture de Y Opéra Tannhauser de Wagner et le Freyschutz de Weber, irrépro chables. Faut-il parler du Duo concertant pour deux grandes flûtes, exécuté par MM. Vande- kerckhove et Gazon, bissé outrance MM. Vandekerckhove et Gazon sont deux premiers prix du Conservatoire Royal de Bruxelles et ils l'ont, ma foi, bien fait voir, ou entendre, comme vous voulez. Enfin, citons encore YEspanaun véritable casse-cou instrumental, joué la perfection et applaudi avec enthousiasme. Ç'a été la fin, une bonne fin. Maintenant, il nous reste remercier M. J. Simar des trois ou quatre heures délicieuses qu'il nous a fait passer au pied de la tribune. Au milieu de cet enthousiasme général, où tout n'a été qu'une longue ovation pour lui, il doit y avoir eu dans son esprit un singulier mélange de joie et de peine, de joie pour les applaudisse ments qu'il a recueillis, de peine au souvenir d'un douloureux événement auquel il eut assister, dans cette ville même, il y a peine quelques mois, et il a dû s'étonner que là où il a vu de si inconvenantes pasquinades de la part d'une jeunesse égarée, on rencontre encore, heu reusement, des esprits assez distingués pour rendre un hommage éclatant au talent et au mérite. Mais passons un voile sur cette sinistre équipée et félicitons de nouveau le chef des Guides du plaisir qu'il nous a procuré. Et dire que le jeune maestro n'est la tête de cette musique que depuis quelques mois. Que sera-ce quand son âme aura eu le temps de se fondre dans l'âme de ses exécutants et que chef et musiciens, tête et membres, mûs par un seul ressort, feront un tout indissoluble ou le moin dre mouvement, le plus petit geste, un cligne ment de l'œil,un soupir,se transmettra instanta nément du centre la circonférence Et ce mo ment viendra, car non seulement M. J. Simar est un savant, un musicologue, un compositeur, mais c'est un artiste plein de feu, de sentiment et d'entrain, un artiste dans le sens élevé du mot, un inspiré qui a reçu le baiser des Muses. Sous sa direction le 1er Guides brillera parmi les cinq ou six premières musiques de l'Europe. 3. ■r.jCg) Sg. Nous apprenons avec plaisir que les démar ches faites par le Cercle commercial d'Ypres au près de la Société de la Flandre Occidentale, en vue de maintenir les trains de 7 h. 35 du soir d'Ypres vers Courtrai et de 6 h. 15 de Courtrai vers Y près, ont pleinement réussi. Les deux trains sont maintenus l'hiver prochain. Voilà une nouvelle et belle occasion pour l'in telligente rédaction du Journal d'Ypres d'érinter les membres du Cercle commercial et Monsieur le Directeur de la Société de la Flandre Occi dentale. a r^tcaio C Notre concitoyen et ami M. ERNEST STOF- FEL, capitaine en second du 3e Régiment de Lanciers, Adjointd'Etat-major, aide-de-camp du Lieutenant-Général l'Olivier délia Trebia, est décédé Gand le 18 Août 1892 après une courte et douloureuse maladie. ERNEST STOFFEL comptait parmi les plus brillants officiers de l'armée belge un splenaide avenir lui était réservé. La mort cruelle l'a en levé trop tôt, hélas l'affection de ses nombreux amis. Que sa famille éplorée reçoive nos plus sincè res condoléances. 'niieeicceeeeum» Nous apprenons avec plaisir que le Cycliste belge illustréorgane libre de la vélocipédie, pa raissant tous les Jeudis, a obtenu la médaille d'or, l'Expo3ition internationale de sport Scheveningen (La Haye), 1892, sous le haut pa tronage de S. M. la Reine-Régente. On peut s'abonner au bureau du journal le Progrès d'Ypres, au prix de 5 fr. par an. Le numéro 15 centimes. I3I-OCS:^SsXJC C" Le joyeux Clovis obtient un succès fou l'Al cazar où l'on recommence faire des salles com bles tous les soirs. C'est que l'ouverture du plafond aidant on y est aussi bien qu'en plein air pour les tièdes soi rées de cette belle fin de saison. Le programme est d'une variété rare la troupe excellente M® Bob Walter y brille au premier rang. On la fête beaucoup, succès aussi pour le quatuor toulousain pour Mes Dumont, Paulu- cette, Daubreuil, Raiter, et le duo Nerson Petit. Le Moniteur a publié hier l'arrêté suivante L'ouverture de la chasse est fixée, en 1892, aux époques ci-après indiquées, soivoir Au 25 août, dans les provinces d'Anvers, de Brabant, de Flandre Occidentale, de Flandre Orientale, de Limbourg et pour les parties des provinces de Hainaut, de Liège et de Namur si tuées sur la rive gauche de la Sambre et de la Meuse, y compris tout le territoire des villes de Charleroi, de Liège, de Huy et de Namur Au 1er septembre, dans la province de Luxem- bourg et les parties des provinces de Hainaut, de Liège et de Namur situées entre la Sambre et la Meuse et sur la rive droite de la Meuse. Toutefois, la chasse l'aide du chien courant ou du lévrier et celle au faisan ainsi qu'au gros gibier (cerfs, daims, chevreuils) ne sont permises qu'à partir du l«r Octobre.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2