AVIS TRÈS IMPORTANT.
i\° 75. Dimanche,
11 Septembre 1802.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Nous rappelons tous
nos amis que les listes élec
torales qui doivent servir
l'an prochain aux élections
communales sont affichées
depuis le 15 Août.
Tous les libéraux sont
instamment priés de signa
ler l'Association libérale
les électeurs catholiques
qui figurent indûment sur
ces listes et les libéraux
qui négligeraient de se faire
inscrire.
Les concours.
Congrès des instituteurs.
52e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
La question des concours de l'enseignement
primaire est de nouveau lordre du jour.
Un remet en mouvement celle bonne vieille
balançoire. Faut-il conserver les concours
Faut-il les supprimer
On a plaidé depuis longtemps déjà et on con
tinuera plaider le pour et le contre avec les
meilleurs arguments du monde. Il y a d'excel
lentes raisons pour conserver les' concours
il y en a de non moins excellentes pour
les supprimer. Ceux qui veulent les maintenir
ont raison ceux qui veulent les faire dispa
raître dans le cinquième dessous n'ont pas tort,
et le sage Salomon lui-même, s'il revenait
en cette vallée de larmes, serait fortembarrassc
de se prononcer entre les deux camps.
M. De Burlet, qui n'est pas Salomon, va,
paraît-il, aborder après tant d'autres l'examen
de ce formidable problème. En bon officieux,
le Journal de Bruxelles s'empresse d'annoncer
celte grande nouvelle au pays
8 On s'occupe sérieusement, paraît-il, au dé-
Eartement de l'intérieur et de l'instruction pu-
lique, d'examiner la question de savoir si 1 on
supprimera ou maintiendra les concours canto
naux entre écoles primaires.
On dit que l'honorable ministre s'occupe
lui-même de l'étude de cette question.
En tiièse générale, il est assez naturel qu'un
ministre daigne étudier lui-même les questions
sur lesquelles il doit se prononcer. On n'etudie
jamais trop dailleurs. Si, par exemple, M. De
Burlet avait étudié suffisamment l'histoire na
turelle, il ne s'exposerait pas, quand il est en
chasse, prendre les faisans pour des cailles et
se voir dresser procès-verbal par des gardes
plus ferrés que lui sur l'ornithologie.
Mais, pour le cas particulier dont nous par
lons, nous avons bien peur que l'honorable
ministre ne se donne une peine inutile. Quoi
qu'il fasse, il reviendra bredouille de son ex
pédition sur le terrain des concours Qu'il
décide blanc ou noir, il peut être certain
d'avance qu'il sera en bulle aux plus vives
critiques.A sa place, nous n'étudierions rien du
tout et nous déciderions la chose la courte
paille.
Dans un article qu'elle consacre la désor
ganisation du service des chemins de fer,
l'Opinion d'Anvers cite le l'ait suivant
Un de nos amis qui a pris Dimanche der
nier, Gand, le train de 10 h. 18 pour Blalon,
nous apprend qu'il y avait sur ce train composé
de sept huit voilures, un seul garde pour le
convoyer, recueillir les coupons, maintenir
l'ordre, etc. Or, il y avait plusieurs kermesses
dans les communes desservies par la ligne, et
c'était dans les stations intermédiaires un tohu-
bohu incroyable. N'est-ce pas miracle si
des malheurs n'arrivent pas tous les Dimanches
avec un pareil système d'exploitation
Les malheurs arriveront inévitablement si
l'on persiste diminuer le personnel précisé
ment le jour où on devrait le renforcer.
On lit dans I Organe de Mons
A quelque chose catastrophe sera proba
blement bonne. On nous écrit de Bruxelles
qu'à la rentrée des Chambres il sera réclamé
une enquête sur la situation réelle des machi
nistes, chauffeurs et gardes attachés au chemin
de fer de l'Etat, ainsi que des aiguilleurs et
signaleurs.
Il est utile, en effet, que l'on sache, et le
plus tôt possible, si par mesure d économie,
qui, dans l'affirmative, serait aussi intelli
gente que monstrueuseles dits agents sont
surmenés, comme on le dit un peu partout.
Car cc surmenage serait inhumain et il
constituerait pour la sécurité du public un
énorme danger.
En dépit des instances de plusieurs députés
cl de quantité d'industriels, le gouvernement
n'a voulu accorder la section belge de l'expo
sition de Chicago qu'un subside de 300,000 fr.,
oubliant que les matériaux, boiseries, décors,
draperies, tout ccqui est relatif lornemenla-
tion, coûte beaucoup plus cher aux Etals-Unis
qu en Belgique.
L'emplacement accordé nos compatriotes
étant 1res avantageux côté de la galerie d hon
neur, près de l une des portes principales, avec
un crédit de 5 600,000 francs, il eût été aisé
de donner aux vitrines de nos commerçants un
cadre chatoyant de draperies et de motifs dé
coratifs de haut style. Que l'on se rappelle la
façade de noire section Paris en 1889 et la
disposition très artiste des compartiments I
Pour produire sur les Yankees la sensation
voulue, il eût été indispensable de faire aussi
bien. Notre renommée s'en fut trouvée on ne
peut mieux.
Avec la somme votée, relativement minime,
le magnifique emplacement qui nous a éle dé
volu, loin d'être mis en relief, paraîtra modes
te et pauvre si on le compare aux luxueuses
sections de la France, de l'Allemagne, de l'An
gleterre et de l'Italie. Espérons que le salon des
Beaux-arts, destiné recevoir les œuvres les
plus typiques et les plus caractéristiques de nos
compatriotes, peintres et sculpteurs, sera dis
posé convenablement, de façon mettre en
valeur tableaux et œuvres d'art, destinés affir
mer notre réputation artistique au-delà des
mers.
L'ornithologie
est une science fort négligée
en Belgique et nous invitons M. Deburlet,
minislrede l'instruction publique ce qu'il dit),
réorganiser, dans les écoles de I Ltat, les
cours où est enseignée celle branche de I hisloi-
re naturelle.
Ainsi, voyez ce qui arrive propos de loi-
seau abattu par M. le ministre en chasse le 31
Août dernier.
Le garde-chasse témoin de son exploit affir
me qu'il a tiré un faisan.
M. Deburlet soutient que sa victime est une
caille.
Le chasseur qui accompagnait Son Excellen
ce dit que l oiseau honoré du plomb ministériel
était un perdreau.
Et voilà aujourd hui le Journal de Bruxelles
déclarant que celait un canard.
Caille, perdreau, faisan, canard nous n'a
vons que l'embarras du choix, comme vous
voyez... Mais qui s'en rapporter?
Si vraiment nous en sommes là. en Belgique,
que les plus fortes tètes ne sont pas capables de
distinguer une caille d'un faisan, ou un per
dreau d un canard, eh bien c'est du joli
En tout cas, il me semble que le procès-ver
bal du garde-chasse, seul qualifié pour cela,
doit faire foi.
Mais après Que M. Deburlet ait tiré un fai
san en temps prohibé, le cas n'est pas bien
grave,et j'incline l'indulgence. Il est peut-être
myope, ce ministre
Et si nous n'avions pas d'autres griefs, hélas 1
articuler contre lui, nous serions irop heureux.
P.-S. Dernières nouvelles. Des rensei
gnements pris bonne source nous permettent
de déclarer que M. le ministre est excusable.
Bourrelé de remords, il a, dans un moment
d'affolement, tiré sur le premier gibier venu.
Mais c'était pour l'envoyer la famille d'un in
stituteur réduit par lui la famine.
Le Congrès des instituteurs qui a siégé
Anvers a voté, après de très intéressants dé
bats, les résolutions suivantes
1. Le programme de l'école primaire doit
tenir compte de la vie utilitaire et réelle de
l'homme, du milieu social et des besoins immé
diats de l'époque. Mais vu la multiplicité de
LE PROGRÈS
TIRES ACQCIRIT fclINDO.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
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Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour
le restant de la Belgique et de l'Etranger J'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et -2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Ypres, le 10 Septembre 1892.