AVIS TRÈSJWIPORTANT.
15 Septembre 1892
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Nous rappelons tous
nos amis que les listes élec
torales qui doivent servir
l'an prochain aux élections
communales sont affichées
depuis le 15 Août.
Tous les libéraux sont
instamment priés de signa
ler l'Association libérale
les électeurs catholiques
qui figurent indûment sur
ces listes et les libéraux
qui négligeraient de se faire
inscrire.
Patronages catholiques.
Euphémisme.
l\o 74. Jeudi,
52e ANNÉE
6 FRANCS PAU AN.
VIRES ACQUIRIT EUNRO.
Ypres, le 14 Septembre 1892.
11 no faut passe le dissimuler, le parti cléri
cal sait profiter de toutes les occasions qui lui
sont offertes, user de toutes les situations qui se
produisent, pour maintenir et consolider sa
domination sur les masses.
Habile l'excès, il suit pas pas le mouve
ment qui entraîne le peuple vers une transfor
mation sociale et économique et s'efforce con
stamment de faire tourner les événements
son profil exclusif et personnel.
C'est là le but des cercles ouvriers cléricaux,
des patronages catholiques et autres institutions
similaires.
Le parti ouvrier a compris la puissance de la
coopération, s'est nus l'œuvre et a pu déjà ar
river des résultats étonnants. Seul et aban
donné lui-même le travailleur est impuissant
par l'union il peut obtenir de larges réformes,
faire reconnaître ses droits politiques, sa quali
té d'homme et de citoyen.
Mais les cléricaux ne le veulent pas
Laisser le peuple faire lui-même ses affaires,
lui permettre de s'affranchir peu peu de la
tutelle du clergé, cela ne peut être et aussitôt
on s'est empressé de singer les institutions ou
vrières et instar des Maisons du peuple, on
a créé des patronages catholiques aux coopé
ratives ouvrières, on a opposé les Bon grain et
autres machines cléricales.
Le clergé est parti de celle idée qu'il faut
avant tout empêcher l'émancipation du salarié,
car le jour où le peuple connaîtra ses droits, où
il comprendra et saura ce qu'il peut et doit fai
re, où il n'ira plus prendre le mot d'ordre chez
son curé, c'en sera fait de la toute puissance
cléricale.
Et voilà pourquoi il faut chercher embriga
der les travailleurs dans les corporations, les
gildes, les confréries, les ligues, les associations,
et conserver ainsi la direction du mouvement
d'évolution qui s'affirme il faut l'embrasser de
plus en plus étroitement pour mieux l'étouffer.
Reconnaissons que celte tactique réussit
merveille, car les patronages catholiques fleu
rissent, les ouvriers vont aux fêtes qu on leur y
donne en échange de l'abandon de leurs droits
et de leur liberté ils portent leur argent dans
ces officines pieuses et paient ainsi bénévole
ment les verges avec lesquelles on les fouettera.
Le peuple a toujours été un grand enfant.
Mais jouer éternellement le métier de dupe,
on finit par se lasser et malgré tout le soin que
les cléricaux mettront dorer la pilule, celle-ci
deviendra trop amère.
Les curés auront beau faire delà foi et de
la religion, une question secondaire, multiplier
les attractions mondaines de leurs cercles, jouer
du piston ou battre la grosse-caisse le long des
rues, ils n'aboutiront fatalement qu'à perdre la
considération qui s'attachait leur personne
comme ministre du culte et cette soif de pou
voir, cette immixtion dans tous les domaines
étrangers la religion, pour lesquelles ils sacri
fient leur mission et leur dignité personnelle,
détourneront d'eux tôt ou tard jusqu'aux der
niers adeptes vraiment sincères de leurs super
stitions moyenâgeuses.
L'éducation politique du peuple, quoi qu'on
dise, se fait, lentement. Le droit de vote accor
dé tous la hâtera et si même les débuts du
suffrage universel sont mauvais, si le travail
leur ne distingue pas dès l'abord quels sont ses
véritables intérêts, ce ne sera pas pour long-
lem ps.
Plus vite qu'on le pense, l'ouvrier saura com
prendre qu'il doit confier la défense de ses droits
aux mandataires librement choisis par lui et
non pas aux curés. Il fera lui même ses affaires
sans le concours de ces intermédiaires intéres
sés, qui sous prétexte de l'aider, n'ont jamais
cherché qu'à l'asservir et l'exploiter.
Le clergé en est sa dernière évolution, il
appartient au peuple d'éviter de se laisser leur
rer en formant la clientèle des patronages ca
tholiques.
Vérité au delà, erreur en deçà
11 est avec le Ciel des accommodements, a dit
Molière il en est aussi, et de bien grands,
avec le clergé et la religion.
On sait de quelles malédictions fut accablé
)ar nos prêtres l'article i de la loi de 1879 sur
enseignement primaire, article qui autorisait
e clergé donner l'enseignement religieux
dans les écoles en dehors des heures de classe.
L'épiscopal cria l'abomination et donna le
signal d une guerre odieuse et implacable
notre enseignement officiel et nos malheu
reux instituteurs.
Cette guerre impie fit de nombreuses victi
mes, et des milliers d'infortunés se virent
indignement chassés de la position qui leur per
mettait de donner du pain leurs enfants.
Or, voici que les catholiques français récla
ment, au nom de l'apaisement religieux, l'ap
plication de mesures identiques celles qui
ont été si violemment répudiées par les cléri
caux belges.
De nombreux organes de la presse républi
caine trouvent ces réclamations parfaitement
légitimes.
Les feuilles républicaines françaises font
observer, avec raison, qu'il n'y a aucune utilité
entraver la volonté des familles et leur ôter
la possibilité de faire distribuer aux enfants
renseignement religieux qu'elles souhaitent de
leur voir accorder, du moment où cet enseigne
ment se donne en dehors des heures de classe,
et sans nuire aux matières qui constituent
l'objet principal de l'enseignement primaire.
C'est ce que nous n'avons cessé de répéter
lorsqu'il s'est agi d introduire l'article 4 dans la
loi de 1879.
La presse conservatrice française soutient
absolument la même thèse que les journaux
républicains, ce qui nous porte, naturellement,
croire que la religion catholique n'est pas du
tout la môme en France qu'en Belgique.
Comment, en effet, ce que notre clergé con
sidère comme détestable ici serait-il regardé
comme excellent par le clergé français?
Nous avons beau méditer ce difficile problè
me, nous ne parvenons pas en trouver la
solution.
Les feuilles cléricales pourraient peut-être
nous éclairer.
La Pairie de Bruges (l'amère Patrienous
apprend que si les socialistes ont été battus
l'élection d'Alost, c'est grâce la prévoyance
de ses amis catholiques.
«Prévoyance» est très joli. Mais d'autres
vocables eussent été plus exacts pression,
corruption, falsification, fraude, par exemple.
L'annulation de l'élection est demandée;
mais il va sans dire qu'elle ne sera pas obtenue.
Le Moniteur publie le budget de la province
de la Flandre occidentale pour l'exercice 1893,
qui est approuvé, sous la réserve que le taux de
la taxe provinciale sur les permis de port d'ar
mes do chasse continuera être fixé 10 francs,
conformément l'arrêté royal du 29 Août 1892.
A dater du 1er Janvier 1893, le taux de la taxe
Srovinciale sur les chious créée par le règlement
u 19 Juillet 1873 sera établi comme suit
APour les chiens lévriers, 50 fr. par tête
Sue les dogues, boules-dogues, boules-terriers,
ogues d'Ut m ou grands danois, chiens de Terre-
Neuve, chien3 de Saint-Bernard, chiens de Leon-
berg, chiens des Pyrénées et autres similaires,
10 francs par tête
C. Pour les chieus ne rentrant pas dans les
deux premières catégories, 3 fr. par tête.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrés Pour
le restant de la Belgique et de l'Elranger f Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
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B. Pour les chiens de chasse et de luxe, tels