vie.
VÂNDENPEEREBOOM.
N° 77. Dimanche,
25 Septembre 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
INAUGURATION
L'élection d'Alost.
S2e ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
Nous donnerons en supplément. Mercredi
prochain, 6 heures du soir, les discours qui
seront prononcés Dimanche, 25 c\ l'occasion
de l'inauguration du monument Vandenpeere-
boom.
Ypres, le 24 Septembre 1892.
DU MONUMENT
Nous rappelons nos lecteurs que
l'inauguration de la statue élevée
l'auteur des Ypruna aura lieu demain,
Dimanche, midi.
La cérémonie sera, nous dit-on, simple
et sans grand apparat officiel: elle aurait
ainsi un caractère en rapport avec les
sentiments bien connus de modestie qui
distinguaient 1 erninent Citoyen, dont elle
ravivra le souvenir.
Mais ce n'est pas un motif pour que
chacun en particulier se dispense de pren
dre part une solennité destinée glori
fier un des plus illustres enfants de notre
chère ville d'Ypres Nous insistons donc
sur l'appel fait par la Commission et que
nous avons inséré dans nos précédents
numéros. Déjà le Journal d Ypres invite
courtoisement ses amis s'associer la
fête et on peut espérer que cet appel sera
entendu.
Nous comptons que nos amis, de leur
côté, ne resteront pas en défaut non plus
de pavoiser leur demeure et sauront se
souvenir, eux surtout, d'Au'iionsE V.YN-
DteNPEEREBOOM I
Que demain donc le drapeau national
soit arboré toutes les habitations, qui
ne seront celles ni de catholiques, ni de
libéraux, mais uniquement de concitoyens
Yprois unis dans le même élan de respect
et de reconnaissance envers l'historien de
leur antique et belle cité
Nous apprenons que les habitants de la
Place Vandenpeereboom ont spontanément
décidé d'illuminer leur façade pendant la
soirée de Dimanche.
Bravo et merci
L'Ami cle l'Ordre definil le parti catholique
Voilà bien l'habituelle impudencede l'organe
de levêchéde Nainur, dit la Flandre libérale.
Les catholiques sont le vrai parti de la li
berté Vraiment où et quand ont-ils donc
pratiqué la liberté? De tout temps, l'oppres
sion a été l'arme favorite de 1 Eglise, qui consi
dère la liberté comme un des legs les plus abo
minables de la Révolution.
La liberté I Les cléricaux la réclament tant
qu'ils sont dans l opposition, mais aussitôt qu'ils
ont saisi le pouvoir, ils la suppriment.
Que dire de la diminution des impôts? Le
ministère a conquis le pouvoir au cri de
bas les impôts non seulement il ne les
a pas réduits lui qui affirmait leur complète
inutilité mais il les a maintenus bien plus,
il en a créé de nouveaux.
C'est ainsi que les cléricaux entendent la
diminution des impôts.
Il en est de môme de la réduction des char
ges militaires. Voici comment celle-ci a été
opérée on a élevé le nombre des années de
service de dix treize. C'est ce que les cléri
caux appellent réduire les charges militaires.»
L Ami de l'Ordre parle encore de la réduc
tion des dépenses les forts de la Meuse 84
millions, une petite somme nous prouvent
que, sous une plume catholique, réduire veut
dire augmenter.
Enfin, les catholiques, d'après le journal de
l'évéque de Namur, veulent le moins possible
de gouvernement. Sous ce rapport, ils n'ont
plus rien souhaiter le ministère a prouvé,
clans des circonstances récentes, que lui aussi,
tient le moins possible faire œuvre de gou
vernement, tout au moins quand il s'agit de
faire respecter et protéger nos nationaux
l'étranger.
Et maintenant, ne trouvez-vous pas, avec
l'Ami de l Ordre, que le parti catholique est le
vrai parti de la liberté, de la réduction des
dépenses, de la diminution des impôts et des
charges militaires
Nous lisons dans la Chronique:
On nous assure qu'un gros, très gros bonnet,
auquel on parlait des chances d'annulation qui
pèsent sur la dernière élection des membres du
conseil de l'industrie Alost, aurait répondu
son interlocuteur
«Ta, ta, ta I Soyez donc tranquille. L'affaire
est dans le sac. Nous la tenons pour acquise.
Et toutes les criailleries n'y feront rien.
Un tel langage ne nous étonne en aucune
façon. Nous sommes, depuis quelques années,
sous le régime du despotisme administratif, du
bon plaisir ministériel. Et comme ce régime,
qui fonctionne au profit des cléricaux, n'éveille
guère chez les libéraux que des mécontente
ments d'un platonisme placide et fugitif, il n'y
a aucune raison pour que cela finisse.
Le calolinismeautoritaire s'affermit et s'ancre
tous les jours. Nous sommes mûrs pour la res
tauration de toutes les servitudes.
Et les gens de progrès qui inaugurent celle
heure un mouvement en faveur de la créma
tion peuvent raisonnablement s'attendre être
servis au-delà de leurs vœux. On rétablira
avant peu les bons autodafés de la sainte In
quisition. On crèmera les gens vivants, pour
eu qu'ils se permettent d'être libres-penseurs,
t on laissera faire alors, comme on laisse tout
faire aujourd hui.
Alors sera réalisé, dans une certaine donnée,
l'accord patriotique des partis, rêve de M.
Rcernaert.
Les augures cléricaux, exploiteurs de la
mort comme de la vie, poussent aujourd hui des
imprécations aiguës contre l'incinération des
créatures humaines. Le jour prochain où on
incinérera les libéraux en vie (comme au bon
temps de Torquemada), les augures cléri
caux se réconcilieront assez vite avec la cré
mation. Ils trouveront quelle a du bon. El la
question aura fait un grand pas.
Revenons l'élection d'Alost. Outre les faits
de scandaleuse pression dénoncés par nos con
frères bruxellois, on nous signale celui-ci
Les ouvriers avaient reçu les bulletins pa-
tronaux dans des enveloppes fermées par une
ficelle qu'ils ne devaient ouvrir que devant
le bureau, en tirant la ficelle, ?ous les yeux
des patrons et des contre-maîtres, qui sla-
tionnaient derrière le bureau et notaient les
malheureux coupables de ne pas apporter le
bulletin scellé qui leur avait été remis. Ce
bulletin était écrit sur un papier jaunâtre,
immédiatement reconnaissable.
Ces choses-là ne se produiraient pas, si les
élections des membres du conseil de industrie
étaient réglées comme les autres élections.
Pourquoi, diable, en est-il autrement?
Pourquoi n est-il pas fait usage du couloir
électoral et de listes tamponner, qui as
surent l'ouvrier volant la liberté de son vote?
Si le système employé pour les élections
ordinaires est bon, pourquoi n'csl-il pas mis
en pratique pour la composition de conseils où
les intérêts des ouvriers et ceux des patrons,
intérêts parfois contradictoires sont destinés
se trouver en présence
L'équité demande, exige, que l'on respecte,
en telles occurrences, la liberté de chacun.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
tires iCQUIRIT EtJKDO.
ABONNEMENT PAB AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce i«>» concerne journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSEKTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25
Insertions Judiciaires la ligne, un franc.
Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour
le cet'ant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles.
Nous sommes, nous catholiques, le vrai parti de la
libellé, de la décentralisation, de la réduction des dé
penses.
Nous voulons le moins possible de gouvernement, de
gouvernants, de fonctionnaires.
Nous voulons le plus de liberté possible et beaucoup
plus qu'elles n'en ont maintenant, aux communes, aux
provinces, aux associations.
Nous voulons la diminution des impôts et des char
ges, et notamment des charges militaires.
I—