Chronique locale. 16 Octobre 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Deux pour un. La paix scolaire. l\° 85. Dimanche, 52e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACOUIRIT EDNUO. tout ce qui concerne le journal doit être Adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. Heures de départ partir du Octobre rf'YpREs pour Popertnghe, 6-55 8-52 9-03 -9-43 11-50 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 YPRES-FURNES. 4-A3 -7-93 O 40 13-43 3 43 G-28. FURNES-YPRES. On l'a dit et répété, dan8 le camp clérical, que les catholiques, au pouvoir, allaient faire des choses comme on n'en aurait jamais vu Et ils tiennent parole, sapristi Nommer un Directeur de l'Académie et de l'Ecole industrielle, le por ter aux nues et chanter sa louange et la prospé rité de l'établissement auquel il est préposé signaler les progrès des élèves et lui en attri buer tout l'honneur et le lendemain lui couper une aile, comme une poule qu'on veut empê cher de voler au-dessus du mur, enfin le mettre de côté comme un indigne et mettre sa place un autre dont on n'avait pas voulu auparavant, cela s'est-il jamais vu et ne faut-il pas une ad ministration hors ligne pour donner au monde le spectacle d'une évolution aussi ébouriffante Et tout cela se fait de l'air le plus simple du monde, sans qu'il y paraisse. C'est que l'acroba tie est un métier qui n'est bien pratiqué, avec facilité, aisance et élégance, que par ceux qui s'y appliquent de bonne heure. Mais alors, cela va tout seul et c'est pas plus difficile que ça Donc M. Temmerman est nommé Directeur de l'Ecole industrielle. Mais M. Ceriez venait peine d'être nommé Directeur de l'Académie et de l'Ecole industrielle et il ne le sera plus Pardon, vous ne comprenez pas, M. Ceriez res tera Directeur de l'Académie et il est destitué de la direction de l'Ecole industrielle le Direc teur de l'Ecole industrielle est définitivement M. Temmerman, ingénieur de la ville. Voilà. Il y aura donc deux directeurs du même éta blissement Oui. C'est drôle, je n'ai jamais vu cela, deux directeurs du même éta blissement Possible, cependant si vous ne comprenez pas, vous comprendrez peut-être mieux quand je vous dirai que c'est comme si S1 Martin avait deux doyens, l'Hôtel de Ville deux bourgmestres, un régiment doux colonels et ainsi de suite. Maintenant je ne comprends plus du tout. Et tout cela par le fait de nos édiles. Sans souci des besoins de l'établissement, sans s'in quiéter des aptitudes nécessaires la direction de l'école dont s'agit, sans tenir compte des can didatures présentées par la Commission de l'Académie, qui avait désigné comme candidat la direction, par quatre voix contre deux, M. Temmerman, M. Colaert et probablement bien aussi un peu M. Surmont avaient décidé d'éle ver ce poste difficile, M. Ceriez, et M. Ceriez fut nommé par le Conseil. C'était, disait-on alors, la vertu récompensée. On prévit que la vertuj qui est toujours une bonne chose, n'eût pas suffi en l'occurrence et que le gouvernement eût fait la grimace la vertu. 11 y a des fois que le gouvernement, tout vertueux qu'il soit, trouve qu'il est aussi un temps pour le mérite et il voulut récompenser le mérite. De là, rixe entre la vertu et le mérite. Les partisans de la vertu tinrent bon et les autres aussi. Euhn, le gouvernement qui savait quoi s'en tenir sur ce qui se pelotait Ypres, ne par venant pas avoir raison de ces effrénés défen seurs de la vertu, signifièrent, un beau jour, que l'Ecole industrielle d'Ypres était supprimée Vous croyez que cela fit beaucoup de tapage Un peu, oui, mais pas beaucoup. Nos représen tants se flattaient, in petto, que les bureaux du ministère et le ministre en tête auraient été mis au pas par M. Beernaert et qu'il ne fallait pas attacher trop d'importance ce tintouin qu'ils allaient réduire l'état do tempête dans un verre d'eau. Us allaient arranger tout cela. Mais l'orage continua, l'air fut sillonné d'éclairs, et le ciel, en courroux, ne se rassénéra pas. L'Ecole industrielle resta supprimée, moins qu'un directeur capable ne fût mis la tête de l'établissement Le directeur fut tout désigné, il était là, on n'avait qu'à baisser pa villon et l'orage allait se dissiper Peut-on, voyons, engloutir, sous la bourras que, des centaines de jeunes gens qui ne deman dent que l'instruction, qui en ont soif et qui ne peuvent s'en passer La situation était critique. La vertu vaut-elle tant d'entêtement ruineux pour l'enseignement? Non, mille fois non. On le comprit enfiu et le Collège se décida consentir ce que l'Ecole industrielle 11e fût pas rayée de nos institutions d'enseignement public, et M. Temmerman fut nommé, dans la séance du Conseil communal du 8 Octobre 1892. On finit donc par où l'on aurait dû avoir commencé. C'est bien et c'est fâcheux. C'est bien pour directeur qu'on aura gratuitement blessé dans son honneur, dans son prestige et dans ses autres petites combinaisons, et nous ne serions pas étonnés de voir le fonctionnaire meurtri se retirer pour sauver sa dignité. Au moins on le dit. Nous l'en croyons capable. A moins qu'il ne préfère rester directeur in partibusquelque chose comme évêque d'Héroopolis. Mais qui la faute pourquoi être si maladroit Tout cela était prévu, écrit, annoncé et formellement arrêté. Les écoles industrielles sont de plus en plus l'ordre du jour, en Belgique comme en France, comme en Allemagne, comme en Italie, comme partout. Quand on s'occupe d'enseignement, on doit savoir cela et l'Hôtel de Ville on aurait dû le savoir et le prouver. Enfin ils ne font pas beaucoup et quand ils font quelque chose, vous voyez comme c'est réussi. Et quelle économie, quelle horreur du gaspillage scolaire Deux pour un, deux colonels au même régi ment ■ooo M. Surmont a repris, cette semaine, la signa ture l'Hôtel de Ville. De cette façon le FF. passe l'état d'ex-FF. Il paraît que cela ne cause pas des regrets bien amers. La popularité de M. Colaert suit une marche descendante, on ne saurait le nier, quoi cela tient-il S'il fallait juger de la moralité des concours des écoles primaires par le tapage qu'en fait le Journal d'Ypres, on serait bien vite édifié sur la comédie qui se joue en vue de la ruine de nos écoles officielles. Prouver que les écoles libres sont supérieures aux dernières, c'est préparer la substitution des unes aux autres et le tour sera joué, et tout ce qui se fait actuellement n'a pas d'autre but, tel point que les concours sem blent ne plus être qu'une immense duperie que le régime clérical permet d'accomplir son aise. Nous ne nous amuserons donc pas débrouil ler les causes particulières du triomphe factice des écoles saintes nous ne ferons pas ressortir les petites et le3 grandes manœuvres employées pour opposer aux enfants de l'école communale, des recrues ramassées droite et gauche, jus que dans les écoles payantes et parmi les meil leurs élèves des écoles des environs (car tout cela n'est qu'une chaîne), enrôlées expressément pour les besoins de la cause et présentées comme si elles appartenaient réellement l'école primaire gratuite; nous ne rappellerons pas qu'en l'absen ce de tout contrôle sérieux de leur population ré gulière (les inspecteurs officiels n'y étant pas ad mis), le3 écoles libres ont la partie belle pour entrer en lice avec des emprunts d'origine variée, tout cela est inutile. LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25. Ilouthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines, 5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 10-2312-03 2-44 3-53 6-23. Langemarck-Ostende, 6-56— 9-45 11-57 3-39 6-03. f.ourlrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courlrai-Bruxelles, 5-13 9-41—10-59—2-29—5-03. Courtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. 4-47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19. -*

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1