i\° 84. Jeudi, 20 Octobre 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. L'église est une école de respect. Suppression d'école. L'impôt sur le travail. A Malines. La haine théologique. S 2e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. mm* Heures de départ partir du \T Octobre d'Y près pour Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 -9-43 11-50 Y PRES-FURN ES 4-43 7-23 9 49 12-43 3-43 6-28. FURNES-YPRES. Ypres, le 19 Octobre 1892. Des gens s'étonnent que le cléricalisme, qui s'attribue si complaisamment l'apanage de tou tes les vertus chrétiennes, soit précisément le parti qui se livre en matière électorale la cor ruption la plus éhontée. Mais quand on étudie I hisloire d'une façon quelque peu approfondie, la différence des esprits doedes et naïfs qui jugent encore l'Egli se d'après les apparences quand on pénClre derrière les coulisses de ce grand théâtre où se joue la comédie apostolique et romaine, alors la première surprise s'évanouit devant la réalité des faits. Nous publions ci-après, pour l'édification de ceux qui douteraient encore, des extraits em pruntes aux lettres dépêches, adressées par Chateaubriand, ambassadeur de Franceà Rome, son ministre des affaires étrangères. Nous ne croyons pas que le parti clérical révoquera en doute ce témoignage émanant d'un des plus ar dents défenseurs de lEglisc, de l'auteur du Gé nie du Christianisme. Ce grand écrivain ren dait compte, dans ses communications diplo matiques, des intrigues inqualifiables qui ont précédé l'élection de Pie VIII au trône pontifi cal. Il a reproduit ces documents dans ses Mé moires dOutre-tombe 15 Mars 1829. Je me suis jadis, Monsieur le comte, trouvé dans des circonstances difficiles, soit comme am bassadeur Londres, soit comme ministre pen dant la guerre d'Espagne, soit comme membre "de la Chambre des pairs, soit comme chef do l'opposition mais rien ne m'a donné autant d'inquiétude et de souci que ma position actuelle au milieu de tous les genres d'intrigues. Il faut que j'agisse sur un corps invisible, renfermé dans une prison dont les abords sont strictement gardés. Je n'ai ni argent donner, ni places pro mettre les passions caduques d'uue cinquantaine de vieillards ne m'offrent aucune prise sur elles. J'ai combattre la bêtise dans les uns, l'igno rance du siècle dans les autres le fanatisme dans ceux-ci, l'astuce et la duplicité dans ceux- là dans presque tous, l'ambition, les intérêts, les haines politiques et je suis séparé par des murs et par des mystères de l'assemblée où fer mentent tant d'éléments de division. A chaque instant, la scène varie tous les quarts d'heure, des rapports contradictoires me plongent dans de nouvelles perplexités. 17 Février 1829. Si l'on avait des millions distribuer, il se rait encore possible de faire un pape; je n'y vois que ce moyen, et il n'est pas l'usage de la France. Si les cardinaux, qui se trouvent la tête de la hiérarchie ecclésiastique, ne reculent pas de vant une politique aussi peu scrupuleuse, faut- il trouver bien extraordinaire que nos petits cléricaux suivent leur exemple? 11 ne restera bientôt plus d'écoles officielles ou laïques dans nos communes Par arrêté royal du 12 Octobre, la commune de Pervyse (arrondissement de Furnes) est dis pensée de 1 obligation de maintenir son unique ecole primaire communale. Pervyse est une commune qui compte plus de 1,400 habitants. L'éternel considérant pour motiver cette sup pression c'est que Tunique ecole communale est peu fréquentée. Or, chacun connaii les moyens mis en usage par nos administrations cléricales et le clergé pour faire déserter les écoles officielles au profit des écoles religieuses. C'est là un argument de Tartuffe 1 Les cléricaux jouent aux démocrates seule ment, ils n'en prennent que le masque. Le Moniteur d'hier nous en donne une preu ve ojficielle. Voici Un arrêté royal du 10 Octobre, autorise le Conseil communal de Beersel (Brabant) per cevoir, pendant trois ans, une taxe sur les OU VRIERS occupés la fabrication des briques. Voilà comment Nos Maîtres pratiquent la Démocratie et la question sociale Us taxent le travail des ouvriers I Sont-ce là les fruits de leurs congrès Démo cratiques Les ennemis de l'enseignement public vien nent encore une fois de se signaler par une odieuse manœuvre de guerre. Le bureau administratif de l'athénée de Ma lines a majoré le minerval scolaire; de 44 francs par an, il l'a porté 72 francs. Il fallait favoriser la concurrence des collèges épisco- paux. A l'heure môme où, pour faire le vide dans l'école de l'Etat, des administrateurs infidèles leur mandat frappaient d une odieuse contribu tion les pères de famille sympathiques l'en seignement officiel, le collège St-Rombaut ré duisait sa rétribution scolaire. La complicité du bureau administratif et du clergé est donc évidente et palpable. Jamais la conspiration de lautorité publique contre les écoles de la Nation ne s'est affichée avec plus de cynisme. La mort d'Ernest Renan et les solennelles funérailles que lui a faites le gouvernement Français ont fourni tous les échos de la sa cristie un thème invectives. L'illustre auteur de la Vie de Jésus, l'inimi table écrivain, qui honora par tant de merveil les de style et de pensée les lettres Françaises, le laborieux savant qui enrichit de tant de dé couvertes le domaine de l'histoire religieuse, se voit conspué et outragé après sa mort avec plus d'àprete et de fureur encore qu'au temps où parurent ses livres les plus retentissants et les plus abhorrés. La haine des gens d'église n'a pas désarmé. Le temps ne l'a pas attiédie la mort ne l'a pas calmée. A lire les feuilles dévoles, on croirait assister une nouvelle explosion, plus bruyante et plus grossière, des fanatiques colères qui ac cueillirent, en 1863, la publication de la Vie de Jésus. Ce ne sont que plaies injures, malveillantes imputations, malédictions impitoyables et écœurantes railleries Et pourtant, jamais plus noble esprit ni cœur plus sincère n'avait abordé, pour l'eclairer aux rayons de la science et la raviver la flam me du sentiment religieux, l'histoire de nos origines chrétiennes. Renan a nié le miracle et substitué l'explica tion psychologique la croyance aveugle et béate voilà son crime. Qu'il ait eut tort ou raison, nous n'avons pas le rechercher ici. Ce qui est certain, c'est que s'il a découronné Jésus-Christ deson auréole di vine, il s'est prosterné devant ses idéales vertus, et a tracé de son caractère et de son rôle le plus sublime portrait qui soit jamais sorti de la plume d un historien. Son livre a peut-être éloigné du catholicisme bon nombre d'esprits mais innombrables sont les cœurs où il a ranimé le sentiment religieux. LE PROGRÈS viiies acqoirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès; Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, ei f, rut de l'Enseignement, Bruxelles. 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25. Iloutbem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. domines, 5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5.03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53 -6-23. Langemarck-Ostende, 6-569-45 11-57 3-39 6-03. Courlrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courlrai-Bruxelles, 5-13—9-41 -10-59—2-29—5-03. Courlrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. 4-47 7-27 9-53 1-03 3-47. 6-19.

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1