Au Dahomey.
Théâtre d'Ypres.
A nos lecteurs
Le Héraut d'armes et son
Tabar. M
Nouvelles diverses.
Depuis huit ans, ce n'est pas seulement la
guerre aux idées qu'il a poursuivie, mais aux
libéraux on a commencé par l'enseignement
public, pour continuer, sans interruption jus-
3u'aujourd hui, par {administration tous les
egrés.
On a jeté sur le pavé nos instituteurs,
pour les remplacer par les ignoranlins on a
destitue des fonctionnaires coupables de libéra
lisme, et leur place a été donnée aux hommes
du clergéet la presse de ce clergé a l'audace
de s étonner du nombre de concurrents pour la
moindre vacalure I Bile feint d'ignorer que le
nombre a été considérablement accru de toutes
les victimes de l'odieuse politique du gouverne
ment.
Si encore, après ces exécutions et ces coups
de parti que la politique explique sans pouvoir
les excuser, les elèrreaux, ceux qui sont chargés
spécialement de la distribution car l'exa
men n'est qu'un leurre des places disponi
bles, avaient cœur de maintenir la balance
peu près égale entre concurrents cléricaux et
libéraux, on pardonnerait ccsgens là unepar-
lie de leurs iniquités mais il nen est rien.
C'est un fait constant, prouvé par les docu
ments que les huit dixièmes des places vacantes
vont aux cléricaux. Celle partialité, cet ostra
cisme dont les libéraux sont frappés, est de rè
gle dans toutes les administrations officielles.
pq
L'Etoile nous donne des détails sur une réu
nion des députés partisans du suffrage universel
qui a eu lieu mardi IHôtel Continental, Bru
xelles.
Assistaient cette séance MM. Paul Janson,
Féron. Carpentier, Hanrez, Lambiotte, Richald,
Lemonnier, Lepoutre et Eugène Robert, repré
sentants de Bruxelles Flechel et Jeanne, dé
nués de Liège Steurs. Houzeau de Lehaie,
^escarts, Dufrane, Friart et Pierman, de Mons
froquet et Dereine, de Tournai Chaudron et
loppée, de Charleroi Henricot, de Nivelles;
Cambier et Warocquè, de Thuin.
MM. Bergé, de Bruxelles, Scoumanne, Thi-
riar et Paternotte, de Soignies, s'étaient fait
excuser de ne pouvoir assister la séance.
La délibération a été fort longue, et avant
de se séparer les députés révisionnistes ont dé
cidé la constitution d'un groupe de députes par
tisans du suffrage universel, en réservant tou
tefois les questions dàge, de résidence et
d'indignité.
Il a été décidé en outre qu'un appel serait
adressé tous les membres de la Chambre qui
consentiraient apporter leur appui aux dé
putés révisionnistes, et, les nouvelles adhésions
recueillies, le groupe sera définitivement con
stitué dans une seconde assemblée qui aura
lieu très probablement Mercredi prochain.
M. Henricot a exprimé des réserves.
Lhonorable député de Nivelles a déclaré qu'il
est partisan d'accorder le droit de vote tout
citoyen qui, l'âge de 21 ans, subirait préala
blement un examen. Mais, a-t-il ajouté, si
toutefois cette réserve n'était pas admise, je
voterai pour le suffrage universel.
La séance a été levée 4 h. 1/2.
Au moment où M. Paul Janson, entouré de
ses amis, quittait YHôtel Continentalun nom
breux public a fait une enthousiaste ovation,
mêlant aux cris de Vive Janson I les cris de
Vivent les députés révisionnistes
.aîQOIn.
M. Ballot, lieutenant-gouverneur au Bénin,
vient d'adresser au ministre de la marine un
long rapport sur les combats livrés au Dahomey.
En voici quelques extraits
Les effets du fusil Lebel dont on a déjà tant
parlé, sont terribles. Les balles parcourent les
chairs en vrille et font en sortant des ravages
considérables. On a trouvé dans la brousse d'é
normes arbres traversés de part en part, d'autres
littéralement sapés et, dernère, des piles de ca
davres de Dahoméens qui tombaient comme des
capucins de cartes.
Un seul de nos soldats est tombé entre les
mains des Dahoméens, c'était un marêchal-des-
logis des spahis qui s'était dès le début de la
campagne distingué par son audace et qui est
mort victime de sa témérité.
Pendant le combat de Dogba, s'étant aven
turé au milieu d'un groupe de Dahoméens, il fut
pris et les amazones lui tirent subir d'horribles
mutilations.
Par représailles, on a fusillé des prisonniers
dahoméens. Parmi ces derniers se trouvaient
deux amazones qui, après un court interroga
toire, ont subi le sort commun.
Ce sont surtout les amazones qui font preuve
d'un courage et d'une audace incroyables.
Le steamer Thibet vient d'arriver Marseille
ramenant un convoi de blessés du corps expédi
tionnaire duDahomey. Voici quelques renseigne
ments donnés par un de ces blessés un journa
liste
Les Dahoméens se battent très bien. Ils sont
très courageux, toujours attaquer, résistant
avec bravoure et se reformant deux ou trois fois
avant de lâcher pied. Quelques-uns sont des ti
reurs très adroits, et ce sont ceux-là qui se pos
tent dans les arbres pour viser les officiers.
Behanzin a plus de 12,000 hommes armés.
Du reste, dans les villages que traversaient les
troupes françaises, il n'y avait plus que des fem
mes. Quand ils vont au combat, les Dahoméens
sont guidés par des féticheurs qui ont une queue
de vache dans une main et une sonnette de l'au
tre. ils s'excitent, se grisent même avec de mau
vaise eau-de-vie.
h Le 28 Septembre, au combat livré sur les
bords de l'Ouémé, les Français ont tué plus de
douze cents ennemis. On a constaté les effets fou
droyants des Lebels dix ou douze cadavres, les
uns sur les autres, comme tués par la même balle.
Aussi, après le combat de Dogba, le champ de
bataille était horrible voir.
Troupe Fontenel/e.
Le 16 de ce mois, la troupe Fontenelle vien
dra nous donner
1) LE DÉPUTÉ DE BOMBIGNAC
2) GRUIGOISE.
Désireux de plaire ses LECTEURS ET
ABONNÉS, l'admon du Journal vient de passer
un traité avec un peintre de mérite, bien connu,
M. L. Vernanchet, 217, rue Lafayette Paris,
(médaille d'or Paris 1886 et admis au salon des
Champs Elysées) qui lui permet de fournir une
véritable prime artistique d'une valeur réelle de
40 francs, consistant en un PORTRAIT PEINT
A L'HUILE d'après photographie sur panneau
bois tout encadré (cadre or cache sablé or,
mesurant extérieurement 32 x 28) au prix de
faveur de 15 fr. net de tous frais, franco de port
et d'emballage. Ou une seconde prime consis
tant en un portrait BUSTE 1/4 NATURE d'une
valeur de 80 francs au prix de faveur de 26 fr
net de tous frais (mesure extérieure 40 x 35 c/m).
LES PHOTOGRAPHIES MODÈLES SONT
RENVOYÉES INTACTES AVEC LES POR
TRAITS. Il suffit d'envoyer au bureau du jour
nal, un mandat-poste de 15 tr. (ou pour le
portrait 1/4 nature de 26 francs) joint la pho-
thographie bonne épreuve -, en indiquant Bon
adresse bien exactement et de donner le signa
lement de la personne représentée couleur des
cheveux, sourcils, yeux, teint, costume et ac
cessoires.
L'EXÉCUTION EST BIEN SOIGNÉE ET LA
RESSEMBLANCE ABSOLUMENT GARAN
TIE. Les portraits sont livrés dans le délai ma
ximum de trois semaines.
CKSiCPC!^
La Société protectrice des enfants martyrs
marche résolument de l'avant.
Dans sa séance du 28 Octobre le conseil a pris
deux importantes résolutions.
Il a décrété la création Bruxelles d'un asile
où seraient recueillis les enfants qu'il importe
rait de soustraire immédiatement la garde des
Fiarents qui les exploitent ou les martyrisent.
l a décidé également d'assurer la défense des
enfants qui sont l'objet de poursuites judiciai
res.
Le Héraut d'armes était un guerrier noble
(écuyer) qui avait été d'abord Chevaucheuret
ensuite, Poursuivant d'armes et qui briguait de
devenir Chevalier. Comme juge d'armes, il était
établi pour juger des armoiries et des titres de
noblesse. Sa mission ne se bornait pas pincer
les faux nobles, il allait jusqu'à briser tout ap-
Earât héraldique qui n'était pas dûment établi.
ne assez forte amende en résultait et il en béné
ficiait. Assez souvent peu lettré, parfois ancien
militaire, on comprend l'importance relative
qu'il faut attacher certains documents. Quant
leurs gravures héraldiques, elles laissaient par
fois désirer par des hachures irrégulières.
Ces fonctions étaient toutefois très honora
bles, mais un petit nombre cependant de Hé
rauts d'armes peu intègres et guidés par le
lucre trouvaient dans ces fonctions un moyen
d'exploitation de faux brevets furent compo
sés pour certains bourgeois. Aussi quelques Hé
rauts d'armes ont paye par la guillotine, leurs
exploits d'abus de confiance.
La bibliothèque du ministère des affaires
étrangères conserve toutes les attestations sur
parchemin de ces huissiers héraldistes.
Leur costume était le Tahar qui était un
vêtement serré la taille, ouvert sur les côtés,
avec de larges manches qui s'arrêtaient au
coude. Ce fut d'abord un vêtement militaire que le
Tabar et que les Chevaliers du moyen-âge plaçaient
sur leur armure et orné de leur blason. Les Hé
rauts d'armes conservèrent toujours dans leur
costume le Tabarseulement il prit la forme
d'un petit manteau court. (2)
uitain
Théâtre Royal de l'Alcazar.
Le rôle du pompier Macassar est tenu mainte
nant par l'excellent comiquç Raiter, le créateur,
M. Victor Raskin, du Théâtre Wallon de Liège,
ayant été forcé de demander la direction un
congé pour des raisons de santé.
Le crime de Choisy-le-Roi
Deux ouvriers, en se rendant leur travail,
avant-hier matin, trouvaient, quelques mètres
du pont de Choisy-le-Roi, dans un fossé dit le
pourtour du parc le cadavre d'une jeune fille
etendue au pied d'un saule. La victime était tête
nue, les cheveux épars, les bras tendus en avant.
A la tempe gauche, une blessure profonde d'où
avait coulé un flot de sang.
On constata que la mort remontait dix heu
res. La ieune fille, qui s'était défendue, portait
au cou des traces de pression et avait reçu un
coup de couteau. Elle fut reconnue, pour la fille
d'un nommé Simon, homme de peine chez M.
Oouppé, entrepreneur Thials.
Voici d'ailleurs le récit du drame fait par le
malheureux père
Je poursuis chaque jour mes travaux un peu
tard. Samedi, je n'étais pas rentré sept heures.
Bruxelles-Electrique atteindra dimanche soir
l'Alcazar Royal de Bruxelles sa trente cinquième
représentation. La revue de MM. Malpertuis et
Garnir marche triomphalement vers la centième.
Et le succès loin de se lasser grandit chaque
représentation. On acclame surtout l'original
défilé des personnalités parlementaires et le mer
veilleux tableau électrique de la fin. Enfin des
scènes nouvelles d'actualité récente sont annon
cées.
Bruxelles-Electrique sera donné pour la qua
trième fois en matinée, dimanche, 2 heures.
(1) Robe de chambre chez les flamands
(2) Le costume ofliciel des membres du Conseil Héral
dique rappelle quelque peu celui du Héiaut d'armes.