Chronique locale. Le Te Deum. Épuration. Théâtre d'Ypres. A nos lecteurs sert, M. le recteur Motte porte la santé du Roi, fait des allusions aux difficultés actuelles et ex prime l'espoir que la sagesse du gouvernement fiermettra qu'une revision prudente soit faite de a Constitution. Il boit aussi au ministère ainsi qu'aux autorités judiciaires et administratives. Le ministre fait allusion aux dissensions qui se sont produites entre les étudiants l'occasion des fetes. Il s'excuse en quelque sorte d'être un trouble fête. Il ne méritait ni cetexcès d'honneur ni cette indignité. (Applaudissements.) L'orateur fait l'éloge du gouvernement et de son œuvre sur le terrain de l'enseignement supé rieur. Dans Ba péroraison il dit que le Roi qui étend sa sollicitude aussi sur l'enseignement, a promu au grade de commandeur de son ordre M. AVage- ner, administrateur inspecteur officiers MM. Vancauwenberghe, l'abbé Renard, Plateau, Van Wetter chevaliers M. De Ridder, M. le recteur Motte et M. Thomas, ainsi que M. Verschaffelt, secrétaire du conseil académique. Cette pluie de décorations est très favorablement accueillie. M Wagener remercie la ville de Gand pour sa sollicitude constante pour l'enseignement. (Applaudissements). M. Bruneel, échevin, excuse le bourgmestre retenu par un deuil de famille, et assure que la ville continuera consacrer tous ses efi'orts et tous ses sacrifices l'enseignement, dans l'intérêt de la science, de la vérité et de l'humanité. (Ap plaudissements). M. le recteur de Leyde prononce un toast hu moristique en hollandais. M. le recteur de Bonn, en français, vante l'en seignement qui crée le patriotisme, mais qui crée aussi la fraternisation de l'humanité entière. (Applaudissements Puis M. le recteur de Lille, reprenant la même pensée exprime la conviction que les générations futures, plus éclairées et meilleures, verront la fraternisation internationale des peuples. Il fait également allusion aux fêtes universitaires de Lille et espère que ces fêtes seront cordiales. Les nouveaux décorés reçoivent le3 félicita tions de leurs amis. M. Paul Frédéricq, profes seur, qui devait être décoré aussi, qui a été l'âme des fêtes et qui cependant a été omis, est très en touré. Le banquet a fini 10 heures. Le ministre s'était esquivé l'anglaise 7 h. 50. e-"-^£_js2KT3krg&si_a— Société pour la propagation de renseignement par l'aspect. Pour inaugurer la eérie de leurs conférences pendant le courant de cet hiver, les membres du comité ont eu l'heureuse idée de demander le concours de M. Minnaert, professeur l'école normale de Gand et inspecteur des écoles de cette ville. Le sujet traité, Samedi dernier, Kr l'éminent conférencier était, comme nous vions annoncé les Hollandais et leurs mœurs. M. Minnaert a dépeint la Hollande en termes captivants il a prouvé qu'il avait étudié fond ce peuple, ses mœurs, son territoire et son his toire. 11 a commencé par se poser la question que se posent généralement les touristes qui visitent la Hollande pour la première fois comment un tel pays peut-il exister En effet, avec leurs cô tes basses, leurs lacs, leurs dunes, la vie des Hol landais est une lutte continuelle contre cet éter nel et implacable ennemi l'Océan. Il leur a fallu une patience surprenante, il leur a fallu déployer des prodiges d'énergie pour élever ces digues dont le conférencier nous a donné la description et la composition. Malgré ces travaux gigantes ques, tout moment la Hollande a été en butte des inondations terribles qui parfois lui enle vaient des villages entiers, parfois des provinces. M. Minnaert a décrit la nature du sol de ce pays, composé en grande partie de terre d'alluvion. De là ces grandes difficultés pour élever des bâ tisses ou des édifices généralement la solidifica tion du sous-sol coûte plus de la moitié du prix de l'édifice lui-même. M. Minnaert a parlé en suite des canaux dont le pays est sillonné, des immenses travaux d'assèchement, des polders. Le caractère froid et calme des habitants est en rapport avec leur climat, avec leur lutte conti nuelle contre l'eau. Le Hollandais, froid au premier abord, est en réalité très-hospitalier. Il a été question encore du développement scienti fique do la Hollande, et surtout de la peiuture sous ce dernier rapport, la Hollande a droit au premier rang parmi les plus grands peuples de l'Europe. L'histoire politique de la Hollande nous a été ensuite esquissée grands traits. En fin, l'éloquent conférencier en est arrivé aux co lonies hollandaises et leur histoire ce sujet il a rappelé les guerres contre la France et l'Es pagne. La partie la non moins intéressante de cette belle conférence a été le voyage que M. Min naert nous a fait faire, au moyen de vues la lumière oxihydrique, dans les différentes pro vinces et les différentes grandes villes de la Hollande. Nous avons parcouru la Zélande Flessingue, Middelbourg, Veere. Nous avons vu le Hollandsche Diep et le Moerdijck. Nous avons visité Dordrecht qui nous a rappelé de mul tiples souvenirs historiques, puis Rotterdam avec ses magnifiques promenades, Schiedam, La Haye. Amsterdam, etc. Partout l'orateur a évoqué le hou venir des grands hommes de la Hollande Rois, hommes d'État, marins, pein tres, poètes. M. Minnaert a fini par parler du journalisme en Hollande il a dit que là bas la polémique se faisait sérieusement par des moyens de persuasion, par des arguments de nature convaincre, et non par des attaques virulentes et par des personnalités haineuses. Il a souhaité que, sous bien des rapports, nous prissions exemple sur ce peuple du Nord. Enfin, il a terminé en parlant du profond attachement et du profond respect qu'éprouvent tous les Hollandais pour la dynastie royale. Depuis l'organisation de ces instructives con férences par la Société pour la propagation de l'en seignement par l'aspect, jamais nous n'avons vu une salle aussi bien remplie. Le public nom breux et choisi a fort goûté la conférence de M. Minnaert et l'a vivement applaudi. Nous le félicitons notre tour pour son beau talent de diction, pour la variété qu'il a mise dans le développement de son sujet, et pour la grande part qu'il vient d'apporter la prospérité et la vitalité de la jeune société, prospérité et vitalité qui ne feront que s'accroître et s'accentuer mal gré toutes les Carcassonnades du monde. Le Te Deum l'occasion de la fête patronale du Roi a eu lieu hier par un temps superbe, au milieu d'une foule exceptionnellement nom breuse. Sous le régime bienfaisant et prospère des saints qui nous gouvernent, tout le monde veut en être. C'est qui se mettra le plus en évidence et c'est une vraie fête mondaine, au haut de la tour du beffroi, dans les rues et jusqu'au pied de l'autel. Dès le matin, le carillon entonne la Braban çonne qu'il fait suivre, le folichon, de Les gentilles petites filles de Paris ont de gentils petits pieds les chamarrures se croisent et se re croisent en tous sens par un soleil doré le tribunal, le conseil communal, la garde civique, l'armée prennent place dans le Chœur de l'Eglise -, M. le doyen, la tête de son Chàpî- tbe, fait son apparition par la petite porte de gauche, se retourne gravement vers le public auquel il esquisse une respectueuse salutation avec un gracieux sourire les violons chantent leur chant d'allégresse, la cérémonie bat son plein pendant que les dames rangées des deux côtés de la grande nef attendent avec anxiété la sortie de ces beaux Messieurs, tout fiers d'être contemplés avec une si respectueuse admiration. Et voilà la Belgique encore une fois sauvée pour un an. C'est toujours cela de gagné. Le Conseil communal a procédé Samedi, 12 Novembre dernier, an renouvellement partiel de la Commission de la Bibliothèque publique. M. J. Kilsdonk, ancien professeur de rhétori que ot M. J. Cordonnier, archéologue, ont été remplacés par MM. Arth. Merghelynck et L. Biebuyck. Aux yeux des littérateurs de sacristie, nos grands écrivains du siècle étaient quelque peu négligés, dorénavant ceux-ci auront dans la Bi bliothèque des représentants qui sauront les ap précier et leur donner le rang qui leur est dû. De Banville, Ohnet, Alphonse Daudet, Guy de Maupassant, Sully-Prudhomme, etc seront les hommes de M. L. Biebuyck, Emile Zola et Er nest Renan, les chéris de M. Merghelynck et ce sera comme un vrai bouquet de fleurs. On aurait bien attendu pour remplacer MM. Kilsdonk et Cordonnier que ces Messieurs fus sent morts ou incapables par suite d'infirmités, comme cela eût dû se faire selon toutes les con venances, mais qu'est-ce qu'en auraient pensé les membres de l'Académie et de l'Institut de France ia!cai«. La troupe du Théâtre de Gand, sous la direc tion de M. Fontenelle, donnera ce soir, la Salle de Spectacle, une représentation des plus at trayantes. Le spectacle sera composé de LE DÉPUTÉ DE BOMBIGNAC, comédie en trois actes, du théâtre français, par A. Bisson, et GRINGOIRE, comédie en un acte, du théâtre français, par Th. de Bauville. Les journaux français ont donné un compte- rendu très élogieux de ces deux comédies et nous sommes persuadés que le public Yprois se ren dra en foule cette représentation. Les bureaux seront ouverts 7 heures et le spectacle commencera 7 1/2 heures précises. Désireux de plaire ses LECTEURS ET ABONNÉS, l'admon du Journal vient de passer un traité avec un peintre de mérite, bien connu, M. L. Vernanchet, 217, rue Lafayette Paris, (médaille d'or Paris 1886 et admis au salon des Champs Elysées) qui lui permet de fournir une véritable prime artistique d'une valeur réelle de 40 francs, consistant en un PORTRAIT PEINT A L'HUILE d'après photographie sur panneau bois tout encadré (cadre or cache sablé or, mesurant extérieurement 32 x 28 au prix de faveur de 15 fr. net de tous frais, franco de port et d'emballage. Ou une seconde prime consis tant en un portrait BUSTE 1/4 NATURE d'une valeur de 80 francs au prix de faveur de 26fr., net de tous frais (mesure extérieure 40 x 35 c/m). LES PHOTOGRAPHIES MODÈLES SONT RENVOYÉES INTACTES AVEC LES POR TRAITS. 11 suffit d'envoyer au bureau du jour nal, un mandat-poste de 15 fr. (ou pour le por trait 1/4 nature de 26 francs) joint la photo graphie bonne épreuve en indiquant son adresse bien exactement et de donner le signalement delà personne représentée: couleur des cheveux, sourcils, yeux, teint, costume et accessoires. L'EXÉCUTION EST BIEN SOIGNÉE ET LA RESSEMBLANCE ABSOLUMENT GARANTIE. Les portraits sont livrés dans le délai maximum de trois semaines. Bulletin financier. (Indèp.) Revue de fa semaine. En fait de politique révisionniste nous nous bornerons constater que la crainte des événements d'aujourd'hui a mis en émoi quelques esprits timorés qui, par leurs ven tes, ont fait baisser la rente 3 1/2 p. c. 102.50. Le 3 p. c. est également assez loin du cours rond de 100 fr. que nous signalions dans notre dernier numéro, on le traite aujourd'hui 99 65 nul doute cependant que le pair ne soit bicntOt regagné. Nous avons un bon point en faveur du 3 p. c. Annuité en une seule bourse il a fait un bond de fr. 0.50, regagnant ainsi une bonne partie de l'avance prise sur lui par le perpétuel. Fermeté également du 3 p. c. Vicinal ce titre qui a la garantie de l'Etat, mérite le même cours que le 3 p. c. Perpétuel. Quant aux lots vicinaux ils se maintiennent convenable ment, mais ils n'ont pas la faveur que rencontrent les lots de Bruxelles et d'Anvers, cotés respectivement 104 et 406, grâce l'approche du tirage. La revue de la cote des obligations belges offre comme point saillant une hausse générale. Tout ce qui présente

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 2