52e ANNÉE.
1' Décembre 1892
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS IMPORTANT.
Gens et bon sens.
Les XXI de la Chambre.
l\° 96. Jeudi,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQCIRIT ECNDO
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premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abon
neront, pour une année, dater de cette époque.
Ypees, le 30 Novembre 1892.
11 est question depuis quelques jours dans la
presse, d'une nouvelle formule, jusqu'ici
anonyme qui serait présentée par le gouver
nement titre de transaction. C'est un hoche
pot du cens, du capacilariat, du vole plural et
du suffrage universel, le tout compliqué d une
échelle d'âge et de privilège pour les citoyens
mariés 1 Ouf 1
Il n'est plus question d'une combinaison chi
noise de cens, de capacilariat, d'occupation et
d'habitation, mais d'un système de suffrage gé
néralisé. Ce qualificatif est un de ceux, dont le
tarluffisme clérical se sert pour dissimuler le vrai
sens des mots et des choses c'est une feuille de
vigne employée cacher la nudité du suffrage
universel.
L'idée est d'établir non point un vrai régime
d'égalité, mais une organisation électorale fon
dée sur les bases suivantes
Suffrage universel 30 ans
Réduction 25 pour les mariés et les censi
taires 10 francs
Obtention du capacilariat par diplôme pour
tous les citoyens non censitaires de 25 30
ans
Vote plural des pères de famille 25 ans,
des censitaires et des capacilaires 30 ans.
C'est cet amalgame qu'on appelle le suffrage
généralisé.
Il serait plus simple, plus clair et plus précis
d'inscrire dans la Constitution un nouvel arti
cle 47 en ee sens
Art. 47. Tous les Belges sont électeurs.
Il faut pour exercer le droit électoral
Etre âgé de 80 ans accomplis
Etre domicilié depuis 50 ans dans la môme
localité
Etre propriétaire d'un immeuble ou d'un
bien de 100,000 francs au moins
Etre possesseur d'un diplôme de trois facul
tés de l'enseignement supérieur
Etre père d au moins 5 enfants
Etre d'une taille de lm75 au minimum
Etre doué d'une santé irréprochable
Etre muni d'un certificat de bonne conduite
de son commissaire et de son confesseur.
De celte manière on ne pourrait plus dire
que le cens est maintenu et que le bon sens
n'est pas la base du droit électoral on serait
aussi dans l'impossibilité de prétendre que les
gouvernements révisent dans un mauvais sens.
Si pareille réformo était adoptée, les diri
geants seraient tranquilles le suffrage univer
sel serait dans la loi fondamentale et le corps
électoral serait suffisamment restreint pour don
ner toute tranquillité aux conservateurs, aux
réactionnaires et aux capitalistes, ainsi qu'au
Roi et ses ministres.
A leur point de vue, ce serait l'idéal et ils se
raient évidemment satisfaits. Comme l'audace
ne leur manque pas, ils expliqueraient, de leur
mieux, l'excellence de leur législation électo
rale.
Puisqu'ils prétendent qu'il n'y a nul mouve
ment danslepayset queseulsquelques meneurs
poussent une agitation factice il leur sera fa
cile d'imposer, toutefois grands renforts de
soldats, de gendarmes, de policiers et de ma
gistrats, leur projet la nation.
Seulement ils courront quelques risques, il
est inutile de leur dissimuler. Le temps des res
trictions au droit de citoyen est passé et tout
ce qui aura pour effet d'ecarter de l'urne une
catégorie quelconque de belges sera broyé sous
la poussée populaire.
Une législation qui refuserait l'électoral aux
hommes de 21 30 ans, les plus vigoureux et
les plus généreux de la nation, accordant un
double privilège aux censitaires et aux capaci
laires, en réduisant pour ceux-ci leur âge d'ad
mission au scrutin 25 ans, tout en multipliant
leurs voix, est condamnée tomber sous la ré
probation publique.
A la masse affamée de droils et de justice, il
faut des satisfactions sérieuses la vie politique.
Faute d'accorder temps des concessions in
dispensables, les gouvernants s'exposent voir
la revision faite et le suffrage universel décrété
malgré
ui.
C'est ce qui arrive partout et toujours dans
tous les pays, sous tous les régimes et toutes
les époques, lorsque les gens qui sont la tèle
des affaires bafouent ceux qui forment les cou
ches inférieures, dont l'ascension est le fait le
plus important de la vie moderne.
Les gouvernants et les constituants auront
beau faire, beau dire et beau résister, finale
ment, c'est au suffrage universel qu'on arrivera
et s'opposer la revendication populaire, c'est
aggraver l'hostilité en Ire les classes, c'est fomen
ter des crises nouvelles et provoquer, coup
sûr, un conflit entre dirigeants et dirigés.
[Le Libéral.)
Les cléricaux peints par eux-mêmes.
Le sacro-saint Courrier de Bruxelles con
sacre au pieux Patriote un article intitulé
Bamum et C", dont voici la conclusion
La Commission de revision de la Chambre a
émis Samedi de nombreux voles.
M. de Burlet a déclaré tout d'abord que le
gouvernement reconçait au référendum. Jubi
lez, M. Woesle
M. Janson a immédiatement repris pour son
compte la proposition du gouvernement, qui,
mise aux voix, a été repoussee par 15 voix con
tre 3.
Des propositions identiques de MM. Féron et
Hanssens ont subi le même sort.
On s'est occupé ensuite de l'article 1er, et M.
Beyneo a rappelé, ce propos, que le Luxem
bourg a encore des relations déterminées avec
la Confédération germanique. Le député de
Neufchâteau a demandé que pour l'avenir ces
relations obligées soient supprimées.
La Commission a émis un avis favorable,
l'unanimité.
Une proposition de M. Woeste La loi rè
gle, s'il y a lieu, le régime des colonies a été
adoptée par 12 voix contre 2 et 4 abstentions.
La- Commission a estimé, par 9 voix contre
5 et 2 abstentions, que les députés devaient
avoir libre parcours sur les chemins de fer et,
par 11 voix contre8, que le privilège devait être
valable durant toute l'année.
Le principe de l'indemnité aux sénateurs a
été rejeté par parité de voix, celle aux séna
teurs non censitaires, par 9 voix contre 6 et 4
abstentions.
Le libre parcours a étc accordé aux séna
teurs. Si ça peut faire leur bonheur, qu'ils le
soient
Nous lisons dans la correspondance bruxel
loise du Bien public
Les débals violents que la scandaleuse
affaire du Panama a suscités la Chambre des
députés de Paris et dans la presse française,
émeuvent les nombreux détenteurs de valeurs
panamiennes disséminés en Belgique. Aussi
parlent-ils de constituer un consortium, une
sorte de syndical pour sauvegarder leurs inté
rêts et leurs droits l'instar de ce qui s'est fait
pour l'Argentin. On évalue trente millions
de francs la somme de capitaux belges versés
dans celte affaire. Il en est môme qui affirment
que celle somme dépasse cinquante millions.
Comme toujours c'est l'appât des fabuleux bé
néfices que l'on faisait miroiter qui a, il y a
quelques années, déterminé la fièvre du Pana
ma parmi les détenteurs de capitaux belges.
On y remarque une foule de domestiques, ser
vantes, petits négociants, en un mot, toute
LE PROGRÈS
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
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le/estant de la Belgique et.de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine,
ev-, rut de l'Enscignerocnl, Bruxelles.
Nous saisissons cette occasion de rappeler au Patriote
que nous attendons toujours de sa loyauté la rectification
qu'il nous doit.
Dans son numéro du 4 Novembre, le Patriote a avancé
contre uous des imputations calomnieuses dont il préten
dait pouvoir faire la preuve.
Nous lui avons opposé un démenti catégorique avec le
défi d'apporter celle preuve.
Depuis, le Patriote a gardé un silence complet.
Cet aveu implicite de son erreur n'est pas suffisant. En
stricte loyauté, le Patriote nous doit une réparation plus
complète" Nous avons le droit de demander qu'il fasse
savoir ses lecteurs que ces accusations étaient fausses.
S'il s'agissait d'un journal libéral, nous n'hésiterions
pas l'y contraindre légalement.
Vis-à-vis d'un journal catholique nous sommes désar
més si la voix de la justice et de la loyauté ne suffisent
pas l'émouvoir.
Nous laissons le public catholique juge de ce procédé.
Renoncement au référendum. Les Colonies.
Libre parcours des Législateurs.