ASSOCIATION LIBÉRALE
i\° 103. Dimanche,
25 Décembre 1892.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
AVIS IMPORTANT.
RÉUNION GÉNÉRALE
Lundi 26 Décembre,
Encore
la question des eaux.
Les abus du capacitariat.
6 FRANCS PAR AN.
LE PROGRÈS sera envoyé gratuitement jusqu'au
premier Janvier prochain, aux personnes qui s'abon
neront, pour une année, dater de cette époque.
D'YPRES.
au Café de la SSourse
RUE CARTON,
v 7 heures du soir.
DISCUSSION DU RÈGLEMENT.
Nous venons de recevoir une nouvelle bro
chure intitulée La question des eaux ali
mentaires Ypres. Exposé de la situation
par P. Vermeulen, Conseiller communal et
Membre de la Commission des eaux, suivi de
Examen du rapport de M. fingénieur Temmer
man, concernant le drainage par Ch. François,
ingénieur.
Cette brochure ne porte pas d'épigraphe,
mais si elle en portait une, on est tenté de
croire que ce serait si cette histoire vous
emb..., nous allons la recommencer. A cela
près, elle est bien écrite, claire, lumineuse et
aussi attrayante, mais pas plus convain
cante, que l'Eau et l'Industrie avec quel
ques grains de sel et passablement de piment
mordant en plus.
Ce n'est pas nous de la discuter comme
elle s'adresse directement M. Temmerman
qui sert ici de cible, c'est la cible de répon
dre, si elle le juge propos, ce que probable
ment elle ne manquera pas de faire.
Il nous suffira nous de constater qu'à en
croire l'auteur ou pour mieux dire les auteurs
de la brochure, tout ce qui a été fait est comme
non avenu et demande un remaniement com
plet. On trouvera peut-être drôle que la Com
mission, dont M. Vermeulen a fait partie et
dont il revendique, en tête de sa brochure, la
qualité de membre, composée, si nous ne
nous trompons, l'instigation ou avec l'ap
probation de l'auteur de la brochure, que
celte Commission, disons-nous, ait pu se
fourvoyer aussi pitoyablement qu il semble
rait au dire de l'auteur. Et M. Temmer
man n'ayant été que le rapporteur de la
Commission qui no s'est prononcée qu'après
avoir eu tous ses apaisements sur toutes les
opérations qui ont été prescrites et exécutées
d'après ses indications, c'est donc la Commis
sion aussi bien que l ingénieur de la ville qui
est mise en cause. C'est la Commission en
définitive qui a conclu et tous ses membres
sont solidaires, y compris un peu M. Vermeu
len lui-môme. C'est du moins ainsi, qu'à notre
bumble avis, les choses apparaissent première
vue, et il nous est impossible, nous profanes,
de les considérer autrement, moins qu'un
plus ample informé ne fasse éclater notre
erreur.
Quoi qu'il en soit, d'après ce nouveau tra
vail de MM. Vermeulen et François, les eaux
de Dickebusch, acceptées comme eaux alimen
taires, la suite du rapport de M. Temmerman,
ne valent et ne vaudront jamais quatre fers
d'un chien, et les investigations opérées au
Polygoneveld en vue de l'établissement de ga
leries souterraines ont été incomplètes et ne
sont nullement probantes.
Partant de là, M. Vermeulen conclut a 1°
qu'il ne faut admettre les eaux de Dickebusch
que dans le cas où l'impossibilité d'utiliser
les eaux de drainage serait absolument dé-
montrée. Or, dil-il, cette démonstration
n'est pas fuite.
2° Qu'un spécialiste compétent et autorisé,
habitue aux travaux de ce genre, soit chargé,
dans le plus bref délai possible, de faire une
élude approfondie de la crête de partage des
bassins de la Lys et de l'Yperlée l'Est de la
ville.
A défaut d'obtenir de ce bassin l'eau néces-
saire l alimenlation de la ville, de charger
MM. Swarts et lvemna 1° déffectuer uneserie
danalyses bactériologiques des eaux de
Dickebusch, surtout au moment où elles sont
le plus mauvaises; 2° de faire sur place et
en grand, s'ils le jugent utile ou nécessaire,
un essai du procède Easton et Anderson pour
la purification des eaux par le fer.
Et M. l'ingénieur François, de son côté, se
joignant M. Vermeulen, affirme qu une
etude hydrologique du plateau susdit sim-
pose la responsabilité du Conseil commu-
nal
Le drainage, continue-l-il, constitue pro-
bablemenl la meilleure solution tous les
points de vue le doute ne peut être élevé
en ce qui concerne la qualité. Si ce projet
peut être adopté, il sera aussi le plus écono-
mique.
Les eaux microbiennes de Dickebusch ne
peuvent être acceptées qu'avec résignation,
s'il est démontré qu'il n'est pas possible de
trouver ailleurs de leau potableune dis-
lance économiquement accessible.
C'est nous qui soulignons ces dernières li
gnes, parce qua elles seules elles résument tout
le débat et seront probablement toujours le
dernier terme de la question. La Commission
des eaux n'a pas raisonné autrement, parce
qu'elle savait bien qu'il faut toujours finir par
accepter ce qu'il est possible d'obtenir, la plus
belle fille du monde ne pouvant donner que ce
qu'elle a.
Nous avons reçu, depuis notre premier arti
cle sur les abus du capacitariat, une foule de
lettres de nos lecteurs de province.
Tous sont d'accord pour dénoncer les fraudes
auxquelles donne lieu le système des examens.
Le capacitariat par examen, nous écrit un de
nos abonnes de la Flandre, est la ruine du par
ti libéral dans toutes les communes où l'ensei
gnement n'est pas organisé sérieusement. Or,
c'est le cas des neuf dixièmes des communes
belges.
Le même correspondant nous énumère quel
ques ruses inédites, inventées par les bons clé
ricaux.
Le truc de la copie marquée est pratiqué
avec audace. 11 varie d'année en année. C'est
ainsi qu'à Menin, tantôt les récipiendaires ca
tholiques lignent leur papier avec une règle
qu on leur donne la veille de l'examen, et tan
tôt plient leur papier dans lesens delà longueur,
de manière laisser la marge découvert.
Dans les deux cas, le jury, composé de la fine
fleur des cléricaux du canton, est averti. Les ré
cipiendaires catholiques sont tous admis, et les
libéraux, tous refusés.
C'est simple et la portée de tous les curés.
Mais il y a mieux. Quelques brasseurs d'exa
mens ont inventé un moyen superbe de présider
la confection des listes électorales.
Quand, par hasard, l'un des récipiendaires
catholiques est assez instruit pour être sûr de
passer l'examen, au lieu d'inscrire son propre
nom dans l'enveloppe qui accompagne sa com
position, il y inscrit celui d'un récipiendaire
illettrée, qui, de son côté inscrit dans son enve
loppe le nom du récipiendaire instruit.
Résultat l'illettré passe brillamment son
examen. Le récipiendaire instruit est busé
mais il se représente l'année suivante, et passe
sans la moindre difficulté.
Cest le remplacement appliqué l'examen
électoral.
De cette manière, les cléricaux sont sûrs d'ob
tenir deux fois autant de diplômes que les libé
raux.
Ceux-ci, découragés par des insuccès dus
une corruption éhontée, renoncent peu peu
courir les chances de l'examen électoral. Et nos
maîtres restent les maîtres.
Cest ce capacitariat par examen, avec tout
son cortège de fraudes et de tricheries, que le
gouvernement se dispose offrir la gauche
modérée en échange de l'occupation.
M. Beernaert et M. Woeste, unis dans une
pensée généreuse, nous donneront un cèuf pour
avoir un bœuf.
Méfions-nous de l'œuf il contient, en guise
de poussins, des milliers de capacitaires cléri
caux
(Etoile Belge).
ANNÉE.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acqcirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
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le de la Belgique et de l'Etranger I'Abence Rossbl, 44, rue de la Madeleine,
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ORDRE DU JOUR:
Ypres, le 24 Décembre 1892.