104. Jeudi, 29 Décembre 1892. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Dédié la bourgeoisie. Les tabacs. Hospices civils. Legs. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE* Y PRES-FU RN ES FURNES-YPRES. Ypres, le 28 Décembre 1892. A l'Iieure où il parait de bon ton et d'oppor tune polémique, dans certains milieux démo cratiques, de sonner les funérailles de la bour geoisie et de crier bien haut que les classes moyennes ont épuisé leur rôle et qu'elles n'ont plus qu'à s'effacer devant la toule puissance des classes populaires, nous saluons avec bonheur et faisons nôtres ces belles paroles de M. Van- derkindere dans son discours la Ligue libé rale de Bruxelles. Nous croyons avec réminent député de la capitale que la bourgeoisie ne doit pas abdiquer; que sa mission, dans l'organisation démocrati que qui scbauche, demeuregrandeel nécessaire, et que s'il lui est interdit désormais d'accaparer la direction de l'Etat, elle a le droit de préten dre une large participation au gouvernement. Elle n'a que trop péché par infatuation, cest vrai mais qu'elle se garde de pécher par excès d'humilité. Voici les nobles paroIesdeM. Vanderkindere Il y a des pays où la liberté subit une écbp- se l inlervention du pouvoir, la protection, paraissent des solutions aisées, et les démo- cralies sont promptes trancher par la force les questions difficiles. Notre programme nous, c'est le progrès par la liberté. Que la bourgeoisie se souvienne de la tâche glorieuse qu'elle a accomplie de- puis un siècle elle s'est émancipée elle môme, et elle a émancipé le peuple. Cette tâche n'est pas achevée. Ce que nous demandons la classe moyen- ne d'aujourd'hui, ce n'est pas une stérile ré- sislance des revendications légitimes ce n'est pas le souci égoïste de ses intérêts pro- près, l exclusion de tous les autres. Nous sa- vons qu'elle a la volonté d'associer la classe ouvrière au gouvernement du pays. Mais qu'elle se garde de faiblesse ou d excès d'hu- milité. On lui a répété si souvent que son «rôle est fini, qu'elle semble parfois prise de découragement et prête s'abandonner elle— même. Qui ne sait se defendre ne mérite plus de vivre. Or il faut qu'elle vive, cette bourgeoisie Ii- bérale qui nous a donné plus d un demi siè— cle de paix et de prospérité il faut qu'elle accomplisse jusqu'au bout, sans défaillance, en marchant aux reformes, sa mission modé- ratrice, et qu'elle aide la Belgique traverser intacte la crise de la révision conslitulion- nelie. Le budget tles vtrirs et nfeyèns a permis Onésiphore-Beernaert de prononcer un grand discours où M. Coremans a découvert des ar guments interlopes. Bigre Nous y avons vu autre chose... Dédaignant les réclamations des cultivateurs de tabac du Uainaut, d'Ypres et de Courtrai, réclamations amplement justifiées, le ministre a deelaréqu'il n abaisseraitplns l impôt fixe I centime 1/2 par plant et qu'il se gar derait plus encore de le supprimer. Cependant, M. Nyssens et d'autres orateurs avaient demandé avec force arguments l'aboli tion complété de l'accise frappant la culture du tabac indigène. Fontanorose, en se montrant d'un avis oppo sé, a prétendu que le tabac n étant pas un objet de première nécessité, qu'il soit employé par les fumeurs ou les pnseurs, constituerait tou jours une fantaisie. A quoi on lui a fait remar quer qu'il était la seulejouissance des ouvriers et des agriculteurs. Un bel argument, en vérité, pour le minis tre Il se préoccupé bien de ces braves gens. Qu'ils délaissent le Labac si, grâce l'accise, il n'est pas toujours la portée de leur bourse Les cultivateurs de tabac de l'arrondissement d'Ypres et ceux qui dégustent leurs produits se souviendront de ce job trait. Puisque le ministre ne veut plus qu'ils fument, ils prendront leur revanche de la façon la plus sûre en le faisant fumer maigre lui au moment venu. LÉOPOLD II, Roi des Belges, A tous présents et venir, Salut. Yu l'expédition du testamentreçu par le notai re De Gryse, de résidence Becelaere, le 20 No vembre 1885, et par lequel M. Charles Godt- schalck, propriétaire àZillebeke, disposecomme suit Vu la délibération, en date du 13 mai 1892, Êar laquelle la commission administrative des ospices civils d'Ypres sollicite l'autorisation d'accepter la libéralité précitée Yu les avis du conseil communal d'Ypres et de la députation permanente du conseil provincial de la Flandre occidentale, en date des 4 Juin et 25 Novembre 1892 Vu les réclamations formulées, les 3 Juillet et 6 Octobre 1892, au nom de certains héritiers légaux du testateur contre les dispositions re produites ci-dessus Vu les pièces de l'instruction desquelles il ré sulte que, déduction faite des legs particuliers, droits de succession et charges diverses, la suc cession dont il s'agit peut être évaluée provi soirement et approximativement 4,458,680 francs Vu la déclaration, en date du 15 Novembre 1892, par laquelle l'administration hospitalière d'Ypres prend l'engagement d'aliéner les biens immeubles que pourraient recueillir les hospices en vertu des dispositions testamen taires en question, sauf ceux situés dans la commune de Wytschaete, sur lesquels l'hospice que le testateur a eu en vue doit être érigé, ainsi que les propriétés situées Gheluvelt et Zillebeke, grevées d'usufruit... Vu les articles 910 et 937 du Gode civil, 76-3° et paragraphes derniers de la loi com munale Sur la proposition de Notre Ministre de la justice, Nous avons arrêté et arrêtons Article unique. La commission administrative des hospices civils d'Ypres est autorisée ac cepter aux conditions prescrites le legs prémen tionné, sous déduction d'une valeur de deux mil lions, sur l'acceptation de laquelle il sera statué ultérieurement en même temps que sur les ré clamations susvisées et sous réserve des droits résultant du dit legs pour les orphelins ou en fants abandonnés de l'arrondissement d'Ypres et de la province de la Flandre occidentale, droits sur lesquels il sera également statué dans la suite. Notre ministre de la justice est chargé de l'exécution du présent arrêté. Donné Laeken, le 21 Décembre 1892. LÉOPOLD. Par le Roi Le Ministre de la justice, Jules Le Jeune. tJJ fKAiill^^ lr AK Ai*# O G VIRES ACOUIKIT El'NOO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. .tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 2C. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour h -es^apt de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, *'2, rue de rEnseignerrfénf,-Bruxelles. Heures de départ partir du 1r Octobre cê'Ypres pour Poperingbe, 6-55 8-52 9-03 -9-43 11-50 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50* 3-43 6-25. Houthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Oomines,5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53 -6-23. Langemarck-Ostende, 6-569-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courtrai-Bruxelles, 5-13 9-41—10-59—2-29—5-03. Courtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. 4-43 7-23 9-49 12-43 3-43 6-28. 4-47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19. J'institue pour mon légataire universel les hospices de la ville d'Ypres, avec charge de créer un établissement d'éducation agricole, où seront recueillis des enfants or phelins ou abandonnés, d'abord de la ville d'Ypres et puis de l'arrondissement et, en troisième ordre, de la province. On complétera l'institution, suivant que les ressources le permettront, par l'adjonction ou la création d'une école ménagère, pour les filles orphelines ou abandonnées. Mes désirs et intentions sont que les enfants admis dans l'établissement soient élevés dans le but d'en faire, les garçons, de bons ouvriers agricoles, propres tous les travaux de jardinage, d'agriculture, de surveillance des bois et propriétés les filfes, de bonnes femmes de ména ge, de bonnes cuisinières, gouvernantes ou ménagères. Je désire que cet établissement soit construit sur ma propriété, sise Wytschaete, et porte mon nom. Le coût des constructions doit être prélevé sur les re venus de mes biens, de manière que le capital légué reste intact. ooq^OCO

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Le Progrès (1841-1914) | 1892 | | pagina 1