Chronique locale. Le coup de pied de l'âne. Théâtre d'Ypres. Acta Sanctorum. Nouvelles diverses. g Variétés. HonsoisVoisin, SLes Récite urs tle Reries, C'est l'exclusion absolue de la classe ouvrière, et le scandaleux oubli des promesses dont, pendant deux ans, on l a leurrée. Si le gouvernement voulait donner raison aux meneurs de la démagogie, justifier les impatiences révolutionnaires qui se font jour et précipiter les catastrophes que tous les vrais amis de la démocratie ont cœur de prévenir, il n'agirait pas autrement. Lourde est sa responsabilité [Le Libéral Le Journal d'Y près sent-il enfin l'odieux de la politique de destitution brutale pratiquéo par ses patrons Il faut le croire, vu la misérable explication qu'il balbutie pour leur justification. Monsieur Rabau aurait exprimé le désir de ne pas être réélu Voilà ce qu'ose imprimer le moniteur de l'Hô tel de Ville. Il croit pouvoir se permettre cette pantalonnade, parce qu'ii prend M. Rabau pour un bon zig. Le Journal se trompe. Et c'est trop de moquerie pour l'un et trop de zèle pour les autres. Quoi Monsieur Rabau se serait laissé porter par les Hospices, et puis aurait été dire aux autres, aux cléricaux, qu'ils auraient bien fait de le remplacer par un des leurs A qui fera-t-on croire que l'ex-administrateur des Hospices, l'homme sérieux qu'on connaît, soit tout-à-coup devenu le plus inconsistant des farceurs Non, mille lois non, M. Rabau n'a jamais joué ses anciens collègues ce tour pendable. Et, si, chose impossible, il se fut permis cette impardonnable sottise, M. Surmont se fût em pressé de le faire connaître au Conseil commu nal, avant le vote, toute récrimination cessant dès ce moment de trouver place. Mais M. Sur mont ne l'a pas fait, parce que, le faisant, il au rait menti. Et la gauche a voté pour M. Rabau, selon les propositions des Hospices, et toute la droite pour M. Fraeys, contrairement cee pro positions. Voilà la vérité, et la vérité encore est que M. Rabau comptait bien être renommé. Et M. Ra bau, vu ses anciens et intelligents services, vu son caractère de modération, avait le droit de penser qu'il était l'abri de tout ostracisme. Mais M. Rabau qui est encore un libéral de la vieille roche, a compté sans son hôte, le clérica- calisme outré, intransigeant, intolérant, tout d'une pièce qui n'admet ni compromission, ni condescendance d'aucune sorte. Tout ou rien, telle est la devise nouvelle chez nos bons amis les cléricaux. En acceptant une candidature des Hospices et clignant de l'œil aux cléricaux, M. Rabau se fût joué des premiers. Il en est incapable et nous protestons pour lui. L'insulte est gratuite et absolument immé ritée. Le moniteur de l'Hôtel de Ville ne se contente donc pas de l'insulte adressée M. Rabau du haut de l'Hôtel de Ville, il voudrait encore le couvrir de ridicule. C'est deux fois trop et le public s'en souvien dra, car le public est écœuré. 3 a Le Journal d'Ypres, ne sachant plus comment se retourner, fait entendre que si M. Rabau n'avait fait connaître officiellement nos édiles son intention formelle de se retirer des Hospices, l'Administration communale se serait peut-être (oh oui, peut-être fait un plaisir de le re nommer. Nous n'en croyons pa3 un traître mot, l'intention de nos édiles étant trop connue, et ce qu'avoue, d'ailleurs, le Journal lui-même quand, quelques lignes plus loin, il annonce la même opération sur les membres des Hospices et sur ceux du bureau de bienfaisance dans un an. puis dans deux ans, enfin dans trois ans, pour finir. Liez tout cela ensemble, ces regrets et cette résolution bien arrêtée de nettoyer les adminis trations charitables. N'est-ce pas d'un joli ton neau Et combien sincères sont toutes ces protesta tions de respect Mais le Journal se trompe et va trou vite en besogne. Halte-là Dans deux ans, dans trois aus, nous verrons cela. On ne recommencera plus aussi facilement le petit l'auama d'Ypres, pas plus que le grand de Paris. Par arrêté royal du 7 Janvier 1893, la médaille de lr® classe est décernée M. J. Clinckemaille, chef dé bureau au Commissariat de l'arrondisse ment d'Ypres. Tous nos concitoyens applaudiront cette distinction qui vient honorer l'un des fonction naires les plus méritants et les plus zélés. Nous adressons M. J. Clinckemaille nos plus siucères félicitations. Par suite de l'indisposition d'un acteur de la troupe du théâtre de Bruges, sous la direction de M. Lourdo, la représentation qui devait être donnée, Lundi dernier, a dû être remise ce SOIR. Le spectacle sera composé de opéra comique en un acto, par MM. Brunswick et Arthur de Beauplan, musique de M. Ferdinand Poïse. opéra en 3 actes et 4 tableaux, de MM. Carré et Cormon, musique de M. Georges Bizet. L'orchestre sera dirigé par M. Classe, chef d'orchestre du Théâtre de Bruges. Les bureaux s'ouvriront 7 heures lever du rideau 7 1/2 heures très précises. Ce sera un spectacle charmant et digne de faire salle comble. Un triste accident est arrivé Saint Jean-lez- Ypres. Un enfant de trois ans, commettant l'im prudence de mettre la bouche l'orifice d'un coquemar rempli d'eau bouillante, a été horri blement brûlé. 11 a expiré quelques instants après au milieu d'atroces souffrances. On télégraphie de Charleroi que le parquet vient de lancer un mandat d'arrêt charge d'un nommé Louis R..., instituteur libre, âgé de vingt ans, prévenu d'attentats la pudeur sur des enfants âgés de moins de onze ans. Suicide d'enfant. Navrante histoire que celle de ce jeune écolier dlxelles qui, la suite d'une mesure de rigueur prise contre lui, s'est pendu Lundi au bois de la Cambre. Voici les faits Antoine L..., élève de 4me l'athénée d'Ixelles, âgé de 14 ans, était convaincu, sur la dénoncia tion d'un ou de plusieurs de ses condisciples, d'avoir dessiné ou écrit sur les murs de l'école. Cette gaminerie paraît avoir été prise au tragi que, car l'enfant fut renvoyé de l'école. Antoine L... estif boursier, nous dit-on. Cette circonstance a-t-elle eu pour effet de grossir en core se3 yeux la peine sévère dont il avait été l'objet? On ne sait mais toujours est-il qu'il n'osa retourner chez lui, àEtterbeek, et que, désespéré et perdant la tête, il se rendit au bois de la Cambre et se pendit un arbuste. Un ouvrier aperçut le cadavre du garçonnet vers midi, mais, sacrifiant un préjugé malheu reusement très répandu dans le peuple, il se gar da de rien faire avant d'avoir prévenu la police. On constata la mort de l'enfant peu de temps après elle ne devait remonter qu'à quelques in stants. Le corps a été ramené, le soir, au domicile des parents, dont on se figure la douleur. Antoine L... était un des meilleurs élèves de sa classe et, les années précédentes, il avait rem- orté aux distributions des prix de nombreux et rillants succès. L'héritage d'un Roi Il y a une vingtaine d'années, un matelot dal- mate, Jerko Dominic, arriva après bien des aven tures aux îles Sandwich. Il s'installa dans une de ces îles, sut plaire la reine de ce lopin de terre, l'épousa et devint roi lui-même, sous le nom d'Hermann 1er. Après avoir gouverné pendant vingt ans, le roi mourut en 1891 sincèrement regretté par ses sujets, qui élevèrent au trône le fils du roi, âgé de cinq ans seulement. La reine fut proclamée régente. Sachant que son fils était d'origine européenne, elle avait éprouvé le désir de retrouver en Europe des pa rents de Jerko Dominic. Chaque fois qu'un na vire européen arrivait dans l'île, la reine se ren dait bord pour demander des renseignements. Finalement, le commandant du navire de guer re autrichien Tasana se déclare prêt faire les recherches nécessaires. Le commandant en ayant référé au gouvernement de Vienne, une enquête fut faite Fiume, d'où Dominic était originaire. On retrouva la sœur de Jerko, mais chose inat tendue, on retrouva également une femme qui se prétend épouse légitime de l'ancien matelot, abandonnée par lui il y a plus de vingt ans. Mm® Dominic élève des prétentions l'héritage de son mari, non pas la couronne, bien entendu, mais la fortune mobilière que le roi Hermann l*r a pu laisser. Mm® Dominic a adressé une requête en ce sens au gouvernement hongrois. L'instruction primaire Paris. Le budget du personnel des écoles primaires de la ville de Paris, pour l'année 1893, a été fixé 10,602,000 francs. Le nombre des instituteurs de tout grade est de 1,562 et celui des institutrices de 1,544, auxquels il faut ajouter 361 profesesurs de couture, cuisine et repassage, et 431 hommes et femmes de service. Un menu de pompiers, rédigé pour un banquet Bourg-Argental Jambon au feu de cheminée Tête de veau sapeur Vol au vent sulfure de carbone Filet de bœuf asphyxié Civet de lièvre la Sainte-Barbe Coup de balancier Anguille en demi-garniture Flageolets sifflet d'alarme Dindonneaux incendiés Salade d'uniformes Bécasses montées l'Echelle aérienne. Le verre d'eau. Le Neic-York Herald rapporte qu'une habitante d'Ashford, dans le comté de Kent, vient de rece voir la nouvelle d'un héritage inattendu de 3 millions 750,000 francs. Cette somme lui est lé guée par un monsieur qu'elle ne connait que pour lui avoir offert un verre d'eau, il y a quel ques années, comme il se trouvait indisposé au milieu d'une foule stationnant devant Bucking- ham palace, Londres. Dumas jugé par Delpit. Voici quelques notes bio graphiques et anecdoiiques données, par Albert Delpit, sur Alexandre Dumas, l'occasion de la publication du 7* volume de son théâtre Peu d'hommes ont été, je ne dirai pas plus méconnus mais plus mal connus. L'auteur de Francillon s'est détour né de la foule. Très dédaigneux, il n'a point permis tout le monde de le pénétrer. Très orgueilleux, il a beaucoup vécu en lui-môme. Il a peu livré de sa personne, parce qu'il se mettait trop haut pour se donner tout venant. On a colporté sur lui des anecdotes fausses jusqu'à la ca lomnie, et des aventures niaises jusqu'à l'imbécilité. M. Alexandre Dumas fils a souri des unes et plaisanté des autres il les a toutes méprisées. On l'a dit avare il a haussé les épaules. Un publiciste (il est mort) lui écrivit certain jour: Mon cher maître, je suis dans une grande détresse... etc. M. Dumas fils mit sur sa carte Voilà. Est-ce assez Et il enveloppa la dite carte d un billet de cinq cents francs le tout fut envoyé droit l'homme de let tres. Quand on est bien élevé et qu'on reçoit une carte de

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2