Une bonne plaisanterie.
Leur accord.
M. Beernaert.
A propos
d'enseignement religieux.
Les pieux.
N° 6. Jeudi,
53e ANNÉE.
19 Janvier 1893.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Un procédé d'épuration de l'eau
destinée la boisson.
6 FRANCS PAR AN.
Ypres, le 18 Janvier 1893.
Un ancien sénateur indépendant, le comte
Van der Burch, préconise le suffrage universel
vingt-cinq ans avec application du vote
plural.
Son système est d'un lumineux absolument
éclatant.
Du coup toutes les réformes proposées jus
qu'ici sont reléguées au second plan et tombent
dans le troisième dessous.
L'excellent comte donne deux voix aux ca-
pacitaires, et une demi-douzaine de voix
chaque censitaire trois voix s'il paye au moins
25 francs d'impôt et est en même temps capa-
citaire une voix de plus pour 50 fr. d impôt,
encore une de plus s'il paye 100 francs d'impôts,
et ainsi de suite jusque sept voix pour ceux qui
paient 400 francs
Sept voix I l le comte est généreux.
Enfin la revision est faite, la Belgique est
sauvée et les partis sont d'accord, la formule
tant cherchée étant trouvée.
Loué soit le comte Van der Burch et son vote
plural... qui a le mérite d'être dix fois plus
réactionnaire encore que le vote censitaire.
M. Nothomb, interviewé sur la revision,
après avoir fait ressortir les difficultés de
l'heure présente, a conclu d'une façon caracté
ristique, conclusion que nous livrons aux médi
tations de tous les libéraux. Il a trouvé que
c'était un résultat merveilleux et qui faisait
honneur au gouvernement d être arrivé se
quereller pour une centaine de mille électeurs.
Je ne massocie nullement, a-t-il ajouté, au
haro que les propositions de M. Beernaert ont
provoqué. Quand les électeurs seront huit cent
mille, ils seront assez forts pour étendre jusqu'à
sa dernière limite le corps électoral.
Cela veut dire très nettement qu'au besoin,
M. Nothomb, comme M. Woeste, comme M.
De Smet, votera les propositions ministérielles.
Admirez la discipline du parti l M. Nothomb
est président de la Ligue nationale du suffrage
universel, donc adversaire déterminé du capa-
citariat et de l'habitation.
Il a organisé des meetings en faveur de la
formule qu'il a déposée, il a prononcé des dis
cours contre les autres systèmes, avec grand
fracas il a donné sa démission de président de
l'Association conservatrice en guise d'adhésion
la politique de M. Janson relativement au
droit de suffrage, et cependant il bat en retraite
et plie bagages dans un but de conciliation et
d'union. Il va jusqu'à faire honneur au gouver
nement de la situation présente encore un peu
il féliciterait M. Beernaert d'avoir déposé des
propositions d'un esprit si opposé aux siennes.
Cette attitude donne fort penser.
En dépit des irréguliers qui semblent se
détacher du gros des troupes, les cléricaux res
tent unis. Leurs meetings, leurs proclamations,
leurs discours en faveur du suffrage universel
n'empêcheront pas les radicaux de la droite
d'accepter les propositions du chef du cabinet.
Ce qu'ils veulent avant tout, c'est conserver le
Kouvoir et, comme le démontre l'interview
othomb, ils s y appliquent avec obstination,
malgré la différence des idées et des principes
qui les séparent parfois.
Pour le reconquérir, les libéraux leur tour
ne devraient-ils pas se faire quelques conces
sions
Le correspondant bruxellois de Y Union libé
rale de Verviers, confirmant une nouvelle que
nous avons donnée, sexprime ainsi
Il résulte des renseignements les plus
exacts et les plus sérieux, que le chef du cabi
net, la revision étant faite, prendra sa retraite.
Constamment aiguillonné, ou contre-carré
par M. Woeste, il déclaré en avoir assez. C'est
M. De Burlet qui Jui succédera sous la surveil
lance étroite du député d'Aîost. Le portefeuille
des finances ira probablement M. de Smet de
Naeyer.
De son côté, le Soir a annoncé que M. Beer
naert comptait prendre un repos légitime après
avoir accompli sa tâche, c est-à-dire fait la
revision.
Le bureau administratif de l'athénée de tluy
s'est fait censurer par le ministre de l'ignorance
nationale pour avoir mis les parents des élèves
en garde contre le soi-disant enseignement re
ligieux organisé dans rétablissement.
Tout comme le bureau administratif de
l'athénée de Louvain a naguère encouru les fou
dres ministérielles, pour avoir signalé aux pè
res de famille, le caractère absolument faculta
tif du cours de religion.
L'un et l'autre avaient voulu prémunir les
parents contre l'accaparement des consciences
et les abus du prosélytisme clérical Quoi qu ait
pu décider M. de Burlet, ils ont vaillamment
fait leur devoir.
Les dangers dont s'effrayait bon droit le
bureau de Louvain existent, flagrants et indé
niables, l'athénée de Huy.
Le prêtre attaché cette école est l'auteur
d'un manuel d'histoire religieuse, inspiré par
l ultramontanisme le plus étroit et marqué au
coin du plus ardent fanatisme.
On y lit que l'Inquisition est d'instruction di
vine, que le pouvoir spirituel conserve le droit
de condamner les hérétiques et de leur appli
quer même des peines corporelles, que léglise
a le droit de dominer la société civile et que le
législateur est sans pouvoir vis-à-vis d elle, et
autres insanités condamnées par la conscience
moderne.
Voilà donc ce qu'on enseigne aux cours de
religion de l athénée de Huy, dans une école de
l'Etat, avec l'argent du Gouvernement, sans op
position de la part du Ministre de l'Instruction
publique, sous l'empire d'une Constitution qui
proclame l'Egalité des Cultes, la Liberté de Con
science et la Souveraineté de la Nation l
Et quand les citoyens chargés d'administrer
cette école appellent l'attention et l'animadver-
sion des parents sur un tel enseignement, c'est
eux qu'on censure
Joli régime, et quand le balaiera-t-on
Une dame Serrane, de Gand, avait fait un
testament par lequel elle léguait l'église St-
Nicolas tous ses bijoux, la condition que le
clergé de cette église fit chanter 2000 messes
pour le repos de son âme.
Les bijoux furent évalués la somme de qua
tre cents francs. Pour lors, cette somme étant
inférieure au prix des messes, la fabrique de
l'église a été autorisée ne pas faire dire cel
les-ci.
Mais M. le Ministre de la Justice l'a parfaite
ment autorisée recevoir les 400 francs, sans
rien donner en échange.
Comme flibusterie administrative, c'est très-
réussi.
Vous entrez chez un bijoutier et vous lui of
frez 400 francs d'une rivière en diamants mar
quée 4000 francs l étalage.
Quelle plaisanterie, répond le bijoutier.
Puis il met vos 400 fr. dans sa poche, en vous
priant de croire l'assurance de sa parfaite con
sidération.
Comment appellerait-on cela au tribunal cor
rectionnel
C'est cependant ce que fait, avec la compli
cité ministérielle, la fabrique d'eglise de St-
Nicolas.
Ce procédé, indiqué par M11® C. Chipilow
(de Genève),est basé sur l'oxydation des matières
lues par le permanganate de potasse ou
e soude.
Ajouté la dose de 0 gr. 05 0 gr. 06 centigr.
par litre, le permanganate purifie complètement,
ainsi que Mlle Chipilow a pu s'en convaincre,
l'eau la plus infecte et la débarrasse la fois des
microbes et des matières organiques solubles
qu'elle contient.
Pour qu'une eau ainsi purifiée puisse servir
l'alimentation, il faut en éliminer le permanga
nate, qui est toxique. Pour cela, il suffit, s'il
s'agit de petites quantités de liquide, d'ajouter
l'eau additionnée de permanganate un peu de
sucre ou d'eau de vie, de cognac ou de vin. Ces
substances décomposent le permanganate sous
leur influence l'eau perd sa couleur rouge et
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acquir1t eokdo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
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[Le Libéral.)
LE
PROGRÈS