Théâtre d'Ypres. Considérant que la différence entre cette som me et celle de 42,000 fr. est de 22,120 tr. Attendu que les frais annuels du service des eaux alimentaires s'élèveront la somme de 8,850 fr. Considérant qu'il est déjà porté au budget communal pour satislaire ce service une som me de 4,000 fr., qu'ainsi il y aura lieu de pour voir par des ressources nouvelles une somme de 4,850 fr. Considérant que la somme totale laquelle il doit être pourvu s'élève ainsi 26,970 (fr. 22,120 -f- fr. 4,850 26,970, soit en chiffres ronds fr. 27,000) Considérant que les ressources actuelles de la ville sont tout au plus suffisantes pour satisfaire aux dépenses ordinaires que dès lors, il y a lieu de créer des ressources nouvelles Considérant que ces dépenses sont destinées payer les frais de l'amélioration du service des eaux alimentaires que ce service est tout l'avantage des habitants de l'agglomération qu'il est donc juste de faire supporter ceux-ci la charge que ce service entraîne qu'au sur plus les habitants de la partie rurale de la com mune, qui ne profitent en aucune façon des eaux de la ville, ont supporter la charge des centi mes additionnels sur la contribution foncière et la contribution personnelle créés en 1881 pour établir le service des eaux qu'il n'y a pas lieu de leur imposer une charge nouvelle pour le même objet. Arrête 1° Il sera conclu un emprunt du montant total de 1,200,000 fr. au taux de 3,50 pour cent, intérêt et amortissement compris. Le Collège échevinai e3t autorisé négocier cette opération sous réserve d'approbation. 2° La taxe sur les chevaux de luxe et les che vaux mixtes créée par résolution du Conseil en date du 20 Mars 1880 approuvée par arrêté royal du 9 Février 1881, est portée respectivement 30 fr. et 10 fr. 3° Il est établi une taxe sur les voitures sus pendues sur ressorts servant «au transport des personnes, de l'import suivant A. Voitures 4 roues 20 fr. B. Voitures 2 roues 10 fr. Les chevaux et voitures des louageurs paten tés comme tels, ne sont pas soumis la taxe. 4° Il est établi une taxe sur les façades. Ne seront soumis cette taxe que les immeubles situés dans la partie de la commune où le service des eaux alimentaires est établi. 11 sera statué ultérieurement sur la manière dont cette taxe sera perçue dans le cas où la distribution d'eau serait organisée dans d'autres parties de la commune. La taxe ne pourra dépasser le taux de 30 centimes. A. 25 centimes par mètre carré de façade, pour les maisons et bâtiments ayant front rue et les maisons bâties sur cour ou jardin quand elles ne sont pas maisons ouvrières. B. 20 centimes par mètre carré de façade pour les bâtiments employés usage industriel. C. 10 centimes par mètre carré de façade pour les maisons ouvrières bâties sur cour ou enclos. D. La taxe est établie par mètre courant de s façade pour les terrains clos de haies, murs ou non clôturés, situés le long de la voie publi- que et qui ne iont pas dépendance de maisons ou d'habitations, ou ne sont pas employés un usage industriel. Pour les terrains, cours, jardins clôturés de murs ou de haies ou non clôturés, sis le long de la voie publique, il sera perçu une taxe de fr. 25 par mètre courant. Cette taxe ne peut être supérieure au taux de 1 fr. le mètre courant. Les administrations, sociétés, industriels ou résidents qui usent de l'eau de la ville en dehors de l'aggloméré payeront une redevance annuelle qui ne peut dépasser fr. 0-03 1 hectolitre. Sont exemptés de la taxe, les immeubles ap partenant l'Etat, la Province, la Ville ou des administrations publiques et affectés un ser vice public, ainsi que les parties d'immeubles appartenant des particuliers affectées au culte, 1 enseignement, ou des services hospitaliers. 5° Il est établi une taxe de 5 francs sur chaque débit de boissons existant dans l'aggloméré où le service des eaux est organisé. Les taxes reprises sous les nos 4 et 5 seront Eerçues charge des propriétaires des immeu les. Ces diverses taxes sont recouvrables comme en matière de contributions directes. Un règlement spécial déterminera le mode de formation du rôle et de perception de la taxe. Le montant de la taxe portée sous le n° 4 sera fixée chaque année au moment de la confection du rôle, parle conseil communal. Ces taxes seront perçues partir du lr Janvier 1893. Le produit de l'emprunt sera employé cou vrir les dépenses nécessaires l'amélioration du service des eaux, la construction d'égouts ou l'exécution de tous autres travaux dont la né cessité est reconnue, comme aussi la conver sion de la dette communale, contractée envers les hospiceâ et le bureau de bienfaisance. 11 sera tenu un registre spécial pour la comp tabilité de l'emprunt. Cotte comptabilité sera soumise chaque année l'approbation du con seil communal. Nous avons donné, dans notre dernier numéro, un compte-rendu succinct, même un peu sec, du meeting du Cafédela Bourse, de Dimanche 22 jan vier, laissant nos lecteurs le soin de j uger de la valeur des arguments apportés par les orateurs en faveur de leur thèse. C'est dire que nous n'avons pas pris position dans le débat. Le Journal d'Ypres qui a assisté cette réunion n'a pas cru en faire de même, et, comme tou jours, quand quelque chose ne le coiffe pas, son premier soin est de dénaturer les faits et d'a moindrir, de réduire même rien, si possible, ce qui ne lui plaît pas. Si, donc, nous revenons cette journée, c'est beaucoup moins pour en Ïiarler que pour faire ressortir une fois de plus e peu de sincérité de la feuille en question. Pourquoi,quand une réunion compte de huit neuf cents personnes au moins, dire que la nouvelle salle du Cafô de la Bourse avait 7> peine contenir les quelque 400 personnes Pourquoi dire u que le quart au moin3 des meetinguistes était composé de jeunes gens de quinze vingt ans quand la vérité est que la salle était composée, au contraire, d'hommes de tout âge y en avait-il trois de quinze vingt ans et que la bonne bourgeoisie, l'hon nête et laborieuse bourgeoisie, y formait l'im mense majorité Pourquoi tronquer aussi effrontément les faits Cela change-t-il les choses? Et ce système d'altération fait-il des dupes ou plutôt fait-il d'autre dupe que celui qui s'en rend le mala droit artisan Plutôt que de chercher jouer de3 niches la vérité, le Journal d'Ypres ferait beaucoup mieux, si le suffrage universel lui déplaît, de lui opposer des arguments sérieux et de combattre la ques tion, qui agite et énerve le pays, par des raisons économiques ou philosophiques qui prouvent un esprit rassis et réfléchi. Car si le suffrage uni versel peut se soutenir par des arguments puisés dans un principe d'égalité et de justice, le suf frage restreint peut appeler son secours des faits et des raisons qu'il n'est pa3 toujours facile de réduire néant mais ce ne sont pas les carabistouilles du Journal d'Ypres qui grossiront ses rangs, au contraire. TJne cuisinière en ferait autant, et nous ne nous attarderons pas relever la faiblesse de raisonnement du petit pourfen deur du suffrage universel. Toutefois dans une discussion, quelle qu'elle soit, on défend toujours mal une cause quand on n'a pas même l'esprit de Laisser de côté ce qui est le moins défendable. Ainsi, pour ne parler que de ceci quand, pour critiquer le cens les sufro-universalistes rappellent qu'avec le cens, le Christ qui était pauvre, n'aurait pa3 même été électeur, cela est juste comme conséquence et écrasant pour le cens. Le Journal croit- il par hasard qu'il ait opposé ce fait tout-à-fait exceptionnel, nous le voulons bien une réponse victorieuse, en disant qui le Christ ne se désolerait pas, si, revenant n parmi nous, il se voyait privé du droit de suf- n frage Que cela ne l'empêcherait pas de prê- cher ses semblables, le respect de la vie et du bien d'autrui, l'amour de la pauvreté et la résistance aux diverses concupiscences Qu'il ne laisserait pas pour cela de semer partout, v par l'exemple et par la voix,cette bonne parole, n etc. Et qu'il finirait, maintenant, comme alors de dire, en parlant de ses ennemis Seigneur pardonnez-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font n Certes lion, le Christ ne se plaindrait pas, parce que né pour la souffrance et d'une clémen ce divine, il ne se plaignait pas. Mais s'ensuit-il qu'il n'eût pas été souverainement injuste que, le plu s grand de tous, Il eûtétérelégué parmi les indignes et les misérables Et le Journal d'Ypres croit-il que le plus sage de tous, le Christ n'eût as mérité, avant tout autre, d'avoir son mot ire dans l'Etat Hé bien, là est la question et toute la question. Eucore une bonne. Le Journal ne serait pas éloigné d'admettre le S. U., mais une condi tion c'est que la Société fût faite son image. N'était la coalition antireligieuse dirigée par la franc m açqnn e riela Religion, dit-il, aurait depuis longtemps ramené les saines notions chez des milliers de malheureux aujourd'hui égarés par les doctrines subversives et par tant le bulletin de vote n'étant plus une arme dangereuse entre les mains de l'ouvrier, c'est nous, les catholiques, qui aurions depuis long temps appliqué le suffrage universel. Pour le moment nous ne le pouvons pas. Le philosophe Fichte avait dit: le moi est tout. Scheliing, un autre philosophe, retournant la proposition disait tout est moi. Il y a là un lien de famille entre le Journal et ces deux illustres penseurs. Comme eux, il voudrait bien procla mer, mais dans un autre sens, que lui (Joubnal) est tout, ou que tout est lui. Le Journal a encore un autre parent, c'est Bol, un petit penseur d'un autre genre. Quand M. l'abbé dit Bob joue avec Lilie, Bol ne consent jouer avec Lilie que pour autant que Lilie joue avec lui, tout seul. Le Journal d'Y près ne veut jouer avec le suf frage universel que pour autant que le suffrage universel joue avec lui tout seul C'est d'un comique achevé. -c Entendu sur la Grand'Place Dieu de Dieu faut-il venir en ville, pour se m crotter comme cela Celle qui parlait ainsi, était une jeune cam pagnarde arrivée au marché et que la boue de nos rues salissait jusqu'aux reins. Ainsi ce ne sont plus seulement les Yprois qui se plaignent mais encore les villageois qui cepen dant n'ont pas vito peur de la crotte. Allons donc, M. Berghman, Justin, faites donc nettoyer nos rues. Annonçons une vraie fête au théâtre pour le Lundi, 30 Janvier 1893. Je dis vraie fête car tout le monde sera satisfait, tant au point de vue de la morale qu'au point de vue des yeux. La troupe de M. A. Milliaud, déjà appréciée par nous, vient, en effet, jouer Un MMeaa Mariage, comédie en quatre actes, d'Emile Augier, de l'Académie française. La haute morale, la philosophie et tout l'es prit de bon ton de cette agréable pièce attireront les vrais amateurs, qui ne voudront pas laisser échapper l'occasion, rare aujourd'hui, d'aller applaudir une bonne troupe de comédie venant jouer une bonne pièce. Mraes N. Milliaud et R. Desnoyer, MM. Ven- kens, Marchand, Saulieu, Jussieu, etc., etc., forment un ensemble excellent et de tout pre mier ordre. Maintenant, Mesdames, je vous conseille d'al ler admirer les toilettes des artistes qui.,sont toutes d'un goût parfait. La représentation sera terminée par de3 mo nologues dits par quelques artistes'do la troupe. Enfin l'étoile Noëlly chantera, avec le goût et le charme qui la caractérisent, le3 chan3ons choi sies de son répertoire que tout le monde pourra entendre.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2