Chronique locale. 55e ANNÉE. 5 Février 1895 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Jérôme Paturot la recherche d'un impôt. A la Chambre. l\° 11. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIR1T EONIK). YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Cela ne va donc pas tout seul, trouver des impôts Nous avons eu les mètres carrés des façades qui ont fait tirer la langue tous ceux qui le système métrique n'était pas de l'hébreu, et les mètres carrés sont rentrés dans le sixième des sous. Aux mètres carrés est venue se substituer la valeur cadastrale. Ah la valeur cadastrale, c'était du nana, c'était de la manne, et le pont aux ânes était franchi Un instant, cousin. La valeur cadastrale, n'est-ce pas un peu une contri bution sur le foncier Et le foncier, qui est déjà trop surchargé et qu'il est plutôt question de réduire, cela s'impose-t-il si facilement 11 paraît que non et la valeur cadastrale ira re joindre les mètres carrés au sixième dessous. Quel guignon Dieu de Dieu Que faire, car il faut, tout prix, sortir de l'impasse Manger les cinquante-cinq mille francs laissés par les libéraux en manger autant en 1892 sur l'année 1893 se trouver les mains vides, et nous no sommes encore qu'au commencement de Février. Débrouillez- ji moi cela, car, il n'y a pas dire, mon bel ami, il me faut des picaillons, et il n'y en a pas. Des impôts Oui, vous voyez comme c'est aisé dire, mais faire C'est une autre paire de manches, et cela me fait trembler dans ma peau d'administrateur modèle. Ainsi retentissent les échos de l'Hôtel de "Ville et cela ne pouvait manquer. L'Hôtel de Ville n'est donc pas le lit de roses rêvé par les cléricaux Oh non, jamais un Hôtel de Ville n'est un lit de roses, mais quand on y va comme on y va maintenant, dépenser sans compter, s'adjoindre un troisième échevin, parce que cela ne va pas assez vite avec les deux autres payer et payer toujours, comme si le Pactole était venu remplacer l'Yperlée et tout le monde commande, et l'on paie toujours alors le lit de roses devient en un rien de temps, un lit d'épines. C'est sur ce lit qu'on est couché main tenant et comme dit le proverbe on a toujours le lit qu'on se fait. Et pendant ce temps Jacques Bonhomme de s'écrier Que serait-ce si cela durait cinquante ans Puisqu'il n'est question en ville que de la ges tion financière de nos maîtres, aussi inquiétante pour l'avenir que déconcertante pour le présent, nous ne saurions laisser passer sous silence un fait qui n'a son analogue dans aucune des cin quante années d'administration libérale. On sait, et l'embarras de nos hommes d'Etat faire leur budget en fait foi, le pétrin dans le quel ils pataugent depuis plusieurs mois. Ce qu'on ne sait pas, ce sont les expédients aux quels ils recourent pour boucher les trous que cause leur imprévoyance, et, comme les crédits sont toujours dépassés longtemps avant la fin de l'exercice en cours, il se tait que les revenus ne suffisent plus faire face aux dépenses. Cepen dant il faut payer. Mais la caisse est vide. Com ment se tirer de là N03 aigles du Collège ne sont pas embar rassés pour si peu. 11 y a un moyen les Hospices sont là, allons aux Hospices, et l'on va aux Hos pices réclamer 40,000 francs, une bagatelle, dont 30,000 sont déjà mangés. Il faut tout dire. Ces Messieurs y vont pren dre l'argent en leur nom personnel et cet argent remplace l'argent de la ville, absent. Ils le ren dront, nous n'en doutons pas. Mais cela est-il régulier Nullement et cela mène droit aux abus. D'abord les Hospices ne peuvent prêter sans hypothèque. Y a-t-il été question d'hypothèque Nenni. Ces Messieurs sont solvables, plus que solva- bles, nous le savons Cela enlève-t-il l'opéra tion son caractère d'irrégularité? Premier point. Second point. Avant d'emprunter, le Collège a-t-il demandé au Conseil être autorisé con tracter cet emprunt Non. Oh Nous le supposons bien, on objectera que ces Messieurs ont fait cette opération en leur nom personnel mais, en fin de compte, au pro fit de qui cette opération a-t-elle été faite Au profit de qui? De la ville. C'est donc la ville qui reste débitrice. Et la ville a donc une dette cachée qu'ignore le Conseil Et c'est là la maison de verre Et cela n'est pas du tripa touillage Donc une dette contractée sans l'autorisation du Conseil. Un tel système d'administration peut mener loin et nous aurions l'air d'être malveillants si nous en faisions ressortir toute» les conséquen ces possibles. Nous nous abstiendrons dans l'es poir qu'il ne Be renouvellera pas. Toutefois, nous nous permettrons de nous de mander, et cette réflexion viendra naturellement tous ceux qui voient plus loin que le bout de leur nez, ce qui se passerait si, avec un Conseil communal homogène clérical, les Hospices étaient composés de créatures tout la dévotion de l'Hôtel de Ville Et voilà ces parangons de toutes les vertus. Combien de fois, dans l'opposition, leurs jour naux n'ont-ils pas insinué en quelle méfiance il fallait tenir l'administration libérale A les en tendre, les dessous ténébreux de l'Hôtel de Ville demandaient un prompt remède et il n'y avait que leurs patrons pour y porter le fer rouge. Ces patrons sont arrivés, ils ont tout fouillé, tout remué, tout contrôlé, l'Hôtel de Ville, aux Hospices, partout, et ils en sont revenus bredouille. A leur tour, ils ont mis la main la pâte et la voilà, la pâte Et le Journal d'Ypres autrefois si soupçonneux, si méticuleux, si léger l'accusation, si mé chant, se tait. Son silence en dit trop. Quand nous avons entendu M. Henrez, dans la séance du 2 dr de la Chambre des Représen tants, dire la question des eaux doit être résolue d'après un plan d'ensemble et avec Vintervention de l'Etatles communes n'ayant pas les ressources suffi santes pour résoudre ces questions nous pensions voir se lever, comme mus par un ressort, MM. Struye et Colaert se joignant leur collè gue pour appuyer ces observations si justes. C'était le moment pour eux de saisir la balle au bond et d'en tirer parti pour la ville d'Ypres, que cette question des eaux embarrasse si fort. C'eût été mieux que d'enfiler des tirade3 de magister sur les Papillonacées et le reste, aux quelles le ministre n'a pas même daigné répon dre, et peut-être en Berait-il sorti une éclaircie pour la solution de notre question des eaux. Mais non, on se tait, alors qu'il faudrait parler. -T52T LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant, de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2r rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du 1* Octobre cf'YpRES pour Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25. Houthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines,o-13 7-44 8-00 —9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23 12-03 2-44 3-53 6-23. Langemarck-Ostende, 6-56 9-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Courtrai-Bruxelles, 5-13 9-4110-592-295-03. Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. 4-43 7-23 9-49 12-43 3-43 6-28. 4-47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19. Quand ça finira-t-il avecque cet impôt L'un frappe trop gauche et l'autre trop droite, C'est la mort, en tout cas, du bourgeois qu'on exploite. Oh de grâce, cessez, vous arraché? peau.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1