Où sont les bonis? La férule. Paperasserie. Milice. Levée de 1893. N° 12. jeudi, 53e ANNÉE. 9 Février 1893, JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. M. Woeste contre M. Woesle. 0 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqcirit e(jni>0. =9*; ABONNEMENT PAK AN: Pour rarrondissement administratif et Idem. Pour le restant du pays tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 7-00. INSERTIONS Annonces: ia ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour r:-'.ant de la Belgique et dê l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Ypres, le 8 Février 1893. Depuis l'avènement du ministère Beernaert, le trésor public est subitement passé de la dé tresse la prospérité. Chacun sait ça. Et il a suffi que le grand ministre mette la main la poêle pour qu'immédiatement l'ère du déficit succède 1ère des excédents. En a-t-on assez parlé, s'en est-on assez ap plaudi, de ces bonis factueux se chiffrant tous les ans par des dizaines de millions Voilà cependant que s'offrait une occasion d'en faire emploi, de cet abondant disponible. Des membres de la Chambre ont demandé que la pension servie aux derniers survivants des combattants de 1830 soit portée de fr. 1-64 2-18 fr. par jour. 11 devait en résulter une aug mentation de dépenses de 40,000 francs. Eh bien, le croirait-on Malgré toutes les considérations d'humanité qu on a fait valoir, malgré l'appel fait aux sentiments de justice et de patriotisme, M. Beernaert s'est refusé l'a doption de ce modeste crédit, en alléguant les nécessités do l'équilibre budgétaire. II s'en faut donc de 40,000 francs, sur un budget total de près d'un milliard, que nous soyons en déficit 1 Où sont donc allés les bonis ou n'auraient- ils jamais existé que sur le papier? Ce qui est certain, c'est qu'aujourd'hui la caisse est vide. Vide, malgré les impôts qu'on s'est appro priés sans vergogne, après les avoir deloyale- ment combattus Vide, malgréla réduction dcssubsidesalloués l'instruction publique Vide, malgré les économies tant prônées et les combinaisons financières vantées comme admirables Banqueroute financière et banqueroute mo rale, voilà où nous en sommes. Voici quelques pensées remarquables de leminent et tournoyant majoritaire alostois. C'est l'Avenir social qui les publie. On com prend que M. Woeste ne chérisse guère ce journal [Vingt ans de polémique, t. 11p. 4) C'est un des périls manifestes de noire Belgique constitutionnelle que ces grands collèges qui menacent d'écraser le pays sous le talon de la majorité parfois très faible qu'ils renferment et je ne contesterai pas que la re présentation proportionnelle ne donne une solution cette difficulté redoutable. A la Chambre naguère: (La R. P. 1892, p. 119, reproduisant les A/m. Parlem.) Que le pays soit électoralement mal déli mite, personne ne le contestera mais ce que je conteste c'est que la représentation propor tionnelle soit un remède ce mal (Revue générale1886, nov. p. 647) Si on demande N'est-il pas juste que la majorité et la minorité aient dans chaque ar rondissement un nombre de sièges proportion nés leurs forces respectives 11 serait difficile de résoudre une telle question négativement. Bien parlévoilà un discours profitable. Voilà une parcelle de lhistoire des varia tions majoritaires de M. Woeste il y en a bien d'autres. •ooojgooo Pour se faire une idée de l'ascendant domi nateur qu'a pris M. Woeste et de l ingérence universelle qu'il s'atlribueet que tout le monde, droite, subit sans récriminer, il faut lire, aux Annales parlementaires du 5 Décembre der nier, ce petit incident, relatif un projet de réorganisation de la garde civique. On y verra que M. Woeste se considère absolument comme le tuteur des ministres, comme leur directeur spirituel, comme leur précepteur souverain, leur dictant non-seulement les résolutions prendre, mais jusqu aux éludés aborder. Voici ce suggestif incident M. Woeste. Je ne m'oppose pas ce que I honorable Ministre de 1 Intérieur examine les idées qui lui ont été soumises. M. Buls. C'est bien heureux. M. Anspàch J'ai entendu, avec beaucoup de plaisir, que M. le Ministre d'Etat ne s'oppose pas ce que M. le Ministre de l lntérieur veuille bien étudier la question. Puisque le chef de la droite donne avec tant de bonté celte permission M. le Ministre, j'espère que celui-ci voudra bien en user. Conseil Provincial de la Flandre Occidentale. Le Conseil s'est réuni Mardi matin en session extraordinaire pour désigner ses candidats la place de conseiller la Cour d'appel de Gand en remplacement de M. Van Alleynnes, démis sionnaire. M. De Lange, vice-président du Tribunal de lre instance Courtrai a été désigné par 54 voix comme 1er candidat, M. De Bie, président du Tribunal d'Audenarde, a obtenu 2 voix. M. De Bie prénommé a ensuite obtenu 40 voix pour la seconde candidature et M. Bie- buyck, juge de paix Ypres, 11 voix. M. De Net, vice-président du Tribunal de Bruges, a obtenu une voix. 060 t Nous avons signalé, l'autre jour, l'ingénieuse innovation introduite parle R. P. Boom dans le service des chemins de fer. Trouvant sans doute que la paperasserie y est insuffisante, il a fait mettre au rebut les lettres de voiture, de format raisonnable, en usage jusqu'à ce jour, pour les remplacer par des lettres de format gigantesque, du maniement le plus in commode et de plus, il a fait confectionner des modèles différents pour le pays flamand et pour le pays wallon, ce dont on s'était parfaite ment bien passé jusqu'à ce jour. Mais ce n'est pas tout nous n'avons pa3 tout dit... Le suave ministre, amoureux des compli cations, a aussi imaginé de faire imprimer des lettres de voiture différentes selon les pays de l'étranger France, Allemagne, Angleterre, Hollande, Autriche, Iiussie, etc., etc. De sorte que dans les bureaux s'empilent ac tuellement TREIZE sortes de lettres de voiture les commerçants et les malheureux employés du chemin de fer perdent littéralement la tête au milieu de ce gâchis polyglotte on prévoit des suicides. Alors qu'il est si simple d'avoir un modèle de lettre de voiture uniforme pour l'intérieur du pays et un autre pour l'étranger C'est le régime adopté partout par les compa gnies de chemins de fer, qui, elles, ont horreur de la paperasserie et qui, ma foi, ont bien rai son. Elles ont, de plus, des lettres de voiture grandes comme le papier correspondance ad ministrative. Tandis que le R. P. Boom nous im pose maintenant quelque chose comme des draps de lit. La paperasserie nous tuera, en Belgique. Elle est ridiculement encombrante dans l'ad ministration et l'exploitation des chemins de fer de l'Etat. Elle est pire encore au département des finances. Un statisticien a calculé que pour faire entrer cent sous dans ces caisses, l'Etat dépense envi ron quatre francs et dix-sept centimes en pape rasses, en employés et en fonctionnaires de toute espèce. Je n'ai jamais été plus surpris que le jour où j'ai vu Londres le ministère des finances. Les finances de l'empire britannique, qui étend sa puissance dans toutes les parties du monde, ont bien peut-être l'importance des finances bel ges.... Eh bien toute l'administration tient dans un bâtiment grand peine comme notre Palais des Académies. Allez plus près de nous, Liège, voir les bu reaux où siège l'administration centrale des chemins de fer du Nord-Belge. Une maison mo deste et tranquille, ou quelques employés seule ment font bonne besogne. Cela suffirait peine au R. P. Boom pour y installer un des nombreux bureaux d'une des nombreuses divisions de l'une des nombreuses directions ou inspections de l'un de ses nombreux services. Et cependant, le chemin de fer du Nord-Belge est infiniment mieux administré que le chemin de fer de l'Etat belge. Nous croyons être agréable ceux de nos jeu nes concitoyens que lesort n'aurait pas favorisés, en leur rappelant ci-après un avis très utile in séré au Mémorial administratif de la province. Recrutement des miliciens pour le bataillon df ad ministration (infirmiers, boulangersbouchers, etc.). Les miliciens de la nouvelle levée qui désirent être incorporés dans le bataillon d'administration et qui croient réunir les conditions et les qualités exigées pour servir dans ce corps, sont invités se rendre, leurs frais LE PROGRÈS

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1