Chronique locale. Les sans-travail. Une économie. Un beau débarras. Nécrologie. Dans la partie de la rue de Louvain entre la rue Royale et la rue de la Presse Dans la rue Ducale, etc., etc. Cette interdiction ne concerne pas les rassem blements occasionnés par le service militaire, les têtes ou divertissements publics et les cérémo nies religieuses ou funèbres. Art. 2. Quiconque aura fait partie d'un rassemblement prohibé par l'article précédent sera puni d'un emprisonnement de huit jours trois mois. Art. 3. Les dispositions du premier livre du Code pénal seront appliquées l'infraction prévue par la présente loi, y compris les para graphes 1, 2, 4, 5 de l'article 66, les paragraphes 1 et 2 de l'article 67, le paragraphe 2 de l'article 69 et l'article 85. Art. 4. La présente loi sera obligatoire le lendemain de sa publication. Dans l'exposé des motifs, le gouvernement après avoir constaté que les autorités compé tentes avaient eu raison d'interdire toute démonstration autour du Palais, ajoute Il est bon que semblable prohibition soit géné rale, qu'elle emane de la loi elle-même et qu elle soit plus efficacement sanctionnée. Cela est spécialement opportun dans un moment où les pouvoirs publics ont régler les plus graves intérêts du pays et sont trop souvent 1 objet dattaques inconvenantes. Attaques inconvenantes est joliment bien trouvé Le projet de M. De Burlet est d'autant plus injustifiable que M. Buis avait su faire régner lordre dans les parages de la zone neutre. A quoi bon celte nouvelle loi de police qui ressemble un défi Enfin le Moniteur de l'Hôtel de Ville a retrouvé la parole. Il s'est enfin décidé dire quelques mots des emprunta, non pour les expliquer, les discuter, mais pour en faire retomber la responsabilité sur l'Administration libérale. Cela ne pouvait man quer. C'était dans l'ordre et il fallait bien s'y attendre et s'il n'a pas parlé des nouveaux im pôts plustôt, c'est que le moment n'était pas venu. Nous, nous avons parlé trop hâtivement, au gré du Journal. Si le Journal voulait être bien sincère, il dirait que nous lui ferions plaisir de ne plus en parler du tout. Et si nous voulions bien nous taire, nous ne doutons pas qu'il ne consente ne plus en souffler mot, son tour. Nous ne demandons pas mieux. Malheureuse ment cela n'est pas possible et, pour ce qui nous concerne, nous devons au Journal la vérité nous en parlerons encore souvent, car il serait souve rainement injuste de ne pas reconnaître et de ne pas proclamer que ceux qui, en moins de deux ans, ont fait un trou d'au-delà de cinquante mille francs, dans lequel trou ils ont encore jeté les cinquante-cinq mille francs que les libéraux leur avaient laisses, ne soient pas les vrais res taurateurs de nos finances. Pour le moment, nous attendrons le fameux budget qui sera discuté, ce soir, Samedi, et qui, ce qu on nous assure, Bera muet quant aux impôts. Ce sera drôle. Et toute cette mise en scène de projets d'im pôts, se succédant avec une rapidité vertigineu se, n'aurait été que comédie De qui se moque-t-on donc ici Nos sans-travail se ressouvenant des promesses faites par les cléricaux avant et après le lr Fé vrier, se sont présentés, Lundi 6 ar, chez M le Bourgmestre, pour avoir de l'ouvrage et de pré férence de l'ouvrage dans les nouvellos fabri ques. M. le Bourgmestre, pris l'improviste, et n'ayant d'autre fabrique que la fabrique d'im pôts, provisoirement fermée, les a remis Jeudi 9, en leur donnant rendez-vous l'Hôtel de Ville. Les sans-travail, au nombre de cent et plus, étaient au rendez-vous au jour et l'heure fixés. Et M. le Bourgmestre, aussi Non, Bruxel les. Et M. Colaert A Bruxelles aussi, revisser la Constitution. Que faire eu cette conjoncture Il reste l'échevin de3 travaux publics. En route, la recherche de M. l'Echevin. M. l'Echevin arrive, rapide comme Pégase. On voit cela d'ici. Où est M. le Commissaire de police Allons, dare, dare, qu'on cherche le Commissaire. M. l'Echevin s'installe, ayant ses côtés M. le Commissaire. Les sans-travail exposent leur détresse et le désir d'en sortir. Tous sont prêts travailler dans les fabriques le métier Jacquart, la fila ture, la rubannerie, rien ne saurait les arrêter. Par exemple, ils ne tiennent pas du tout être employés dans la fabrique d'impôts. Très bien. M. le Commissaire de police inscrit les noms de tous ces braves gens. On leur promet de s'oc cuper d'eux. Le Collège s'en occupe. Mais ce qui chipote le plus, c'est qu'il y a des promesses, tant de promesses et les ouvriers ont de la mémoire. On ne peut cependant les répan dre, des semaines entières, dans les cabarets, comme au beau temps des élections, et leur faire crier, du matin au soir vive la calotte Mais, que taire On délibère. Les morts vont vite dans la ballade. Et les croque-morts encore plus vite Ypres. Jeudi, au lever de l'aurore sans ses doigts de rose il y en avait dix avant qu'il fût midi, il n'en restait plus que trois. Et les autres, tous disparus. Grève des disciples de Caron sur lequel ils ont pris modèle. Seulement autrefois quand Caron refusait son service, cela ne s'appelait pas grè ve, comme aujourd'hui, on se contentait tout simplement de dire que Caron ne vous faisait franchir le Styx que moyennant la pièce, défaut de quoi il vous plantait là, grelotter sur la rive. Nos descendants de Caron s'y prennent autre ment. N'ayant plus le Styx ni la barque, ils vous disent paB d'argent, pas de suisse, et ils B'en retournent chez eux, abandonnant le som bre métier d'autres. Ont-ils raison, ont-ils tort Les croque-morts font le service tour de rôle, sans distinction de classe d'enterrement et versent dans une caisse commune le produit de leur service, partager entr'eux mensuelle ment. An bout du mois, cela leur fait chacun un maigre salaire. Pour un service de cinquième classe, ils sont cinq en fonction et touchent de ce chef la somme de six francs, partager entre dix^ L'épidémie a apporté ce service des modifi cations. Un varioleux, ne passant plus par l'église,est transporté directement au cimetière, et toute cérémonie religieuse étant supprimée, l'administration a jugé que deux porteurs au lieu de cinq suffisaient et que deux francs, au lieu de six, était une rémunération suffisante. Les croque-morts estiment que 2 francs partager entre dix est dérisoire, surtout qu'à toute heure ils doivent être prêts et que la corvée n'est pas précisément une kermesse. D'où conflit. Les intéressants fonctionnaires se rendent donc l'Hôtel de Ville où ils sont reçus par M. Berghman auquel ils exposent respectueusement la situation, le priant d'avoir égard tous les côtés de la question. Mais M. Berghman, tout ce que peuvent lui dire les réclamants, oppose un invariable et sec si cela ne vous convient pas, allez-vous en. En présence de tant de bonne vo lonté, que voulez-vous qu'ils fissent Nous comprenons le raisonnement lait d'un côté comme de l'autre. Mais l'Administration, on fixant le prix de ce nouveau genre d'enterre ment, n'a-t-il pas quelque peu négligé le côté passablement répugnant, voire même dange reux, de ce service Bpécial On ne saurait nier que ces modestes et utiles fonctionnaires, pour un service extraordinaire, aient droit quelque chose de plus que la plus mince rétribution, et que 2 francs par enterrement, même quand le corbillard transporte deux ou peut-être trois morts la fois, ce n'eBt pas encore précisément ce qu'on pourrait appeler du gaspillage Mais peut-être l'administration communale sait-elle tout cela aussi bien que nous et, au fond, préfère-t-elle trouver une occasion de caser ses amis, il y en a tant qui sont là attendre ce qu'on leur a promis que faire des économies En tout cas ce ne sont pas des économies de ce genre qu'on saurait approuver et qui sauveront la caisse communale. Le rédacteur habituel et extra-ordinaire du Journal d'Ypres s'est amusé, une nuit que sa haine politique l'empêchait de dormir, admi rer, du haut de son observatoire, l'étoile Alpha du Centaure, et calculer la distance de VAlpha la terre. Il a trouvé dans sa caisse ou sa boîte as tronomique, que cette distance est de huit mille milliards de lieueB. Ami convaincu du bonheur éternel dans un monde meilleur, il s'est deman dé en combien de temps il pourrait parcourir cette énorme distance et quel serait le prix du voyage, en première classe Lassé de voir autour de lui, tant de libéraux qu'il ne parvient pas faire entrer dans le giron de son église, fatigué d'emb....nuyer Bes concitoyens qui ne pensent pas comme lui, il est décidé partir En supposant qu'il se mette en route aujour- notre ami est dans un pays de félicité éternelle. Son ticket, en première classe, coûte 3,037,500,000 francs presque rien pour un si beau débarras Toutes les sociétés libérales, drapeaux en deuil, nous tous, la larme l'oeil, le crêpe au bras, nous conduirons noire ami la gare Adieu, cher Camarade, que le voyage ne te paraisse pas trop long Le service funèbre, suivi de l'inhumation j dans le caveau de la famille, a été célébré, ce matin, en l'église de Brielen, au milieu d'un grand concours de monde, qui avait tenu témoigner d'une douloureuse sym pathie l'égard d'un mari trop éprouvé et d'une famille dont les deuils se succè dent sans interruption. Société pour la propagation de l'enseignement par l'aspect. YPRES. Prochainement conférence avec projections photographiques-lumineuses. Sujet LE PANAMA. pour le comité "ooomooo- ~!SS~ La mort éprouve terriblement la famille Hynde- rick. A peine la tombe du président la Cour de j cassation est-elle fermée, que son fils, le chevalier Emile Hynderick, Procureur général près la Cour d'appel de Gand, perd sa femme, Mme Irène de Kerchove, frappée en pleine jeunesse par un mal foudroyant. Elle possédait, développées un haut degré, toutes les qualités de l'épouse et de la mère. Tous ceux qui l'ont connue prendront une vive part au deuil profond qui afflige son mari et son fils. (Indépendance Belge). Le Secrétaire, Eugène VEULEMANS.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2