5 0) Restauration de l'escalier du beliroi fr. 1,471-23. Voilà trois dépenses faites sans autorisation du Conseil, que l'on nous demande de ratifier purement et simplement, sans même nous en donner le détail. AQ Nettoyage des rues et frais d'assainisse ment, fr. 2,500 dépensés. Je ne critique ici que le fait de ne pas nous avoir demandé l'autorisation car je suis con vaincu que cet argent a été dépensé très utile ment. Voilà, Messieurs, deux travaux importants faits aussi sans que nous en ayions seulement été prévenus, loin qu'on nous ait demandé l'autori sation. n II est regrettable, hautement regrettable que le Collège, qui paraissait si pointilleux au point de vue de la légalité, quand il s'agissait de la gestion de l'Administration libérale, le soit si peu dans sa propre gestion. Vous voyez, Messieurs, que le budget qui nous est soumis ne brille pas précisément par la correction. Je le voterai néanmoins sous bénéfice des observations qui précèdent parce que je ne veux pas, en émettant un vote négatif, désorga niser les services administratifs. Mais je prie le Collège de se montrer, l'avenir, plus circon spect quand il s'agira de critiquer la gestion de ses prédécesseurs, plus respectueux des préroga tives du Conseil, en s'abstenant de dépenser de fortes sommes sans notre autorisation et se montrera ainsi, pour tout dire, plus fidèle ob servateur de la loi. J'espère aussi que c'est la dernière fois que nous serons appelés voter le budget au mois de Février. C'est là un fait qui ne s'est ]amais vu Ypres et qu'il serait déplo rable de voir se renouveler. J'ai dit Le budget est une supputation des dépenses et des recettes probables -, on y vote les crédits nécessaires dans l'administration, crédits qui ne peuvent être dépassés. Le compte relate les dépenses faites pendant un exercice. Le reproche fait l'ancienne administration d'empiéter d'un exercice sur l'autre, de reporter dans un compte des dépenses faites sur un autre exercice,se justifient surtout quand on considère que cette façon de gérer les affaires fausse abso lument la situation réelle et qu'il faut au moins 3 ans pour la débrouiller. C'est ainsi que dans les comptes des dépenses faites pour le festival 1890 ont été reportées l'article entretien des bâtiments. Il y a en outre dans la comptabilité commu nale, ce que l'on appelle le livre journal, où les dépenses et les recettes sont inscrites jour pour jour. Ce livre n'est pas un simple brouillon, mais doit concorder avec le compte et en former une pièce de contrôle. Il avait été inscrit 1,000 fr. pour la restaura tion de l'escalier du beffroi, or, en réalité, la dé pense s est élevée 1400 fr. environ. Ce mécompte est possible dans tout travail de res tauration. Ce qui manque pour parfaire la som me ne sera pas prélevé ailleurs, mais sera voté au budget présent. Quant aux Pompiers, ils ont toujours coûté de l'argent. Et si M. Brunfaut reproche actuelle ment de gaspiller de l'argenton peut lui répon dre par un autre exemple. Dans les travaux d'installation du système des eaux, les condui tes en ville sont défectueuses. Le réservoir a sauté et il ne reste que la conduite de Dicke- busch, qui soit satisfaisant. On peut donc dire que c'est l'unique résultat de toute cette dé pense. 10 ans et il s'agit actuellement de pompiers et pas de réservoir. Au reste, les fautes des uns n'excusent pas celles des autres. Il y a eu du reste bien des crédits, ventes de terrains, etc., qui n'ont pas été réalisés et qui figuraient simplement pour équilibrer le budget. La somme qui figure comme emprunt en 1880, pour le service des eaux, ne représente pas entièrement ce qu'il fallait pour ces travaux, mais renferme des sommes empruntées antérieu rement pour d'autres nécessités. Aussi une par tie des impôts nécessaires payer les intérêts, n'ont jamais été recouvrés. Ailleurs il y a 6,000 fr. pour distributions de prix en deux ans. Les petits crédits, tels que ceux de la bibliothèque, ont étéxognés. Il est impossible de continuer l'administration avec les ressources actuelles. L'emprunt fait la banque sur dépôt de titres, a permis de mar cher jusqu'ici. 11 n'a jamais été question de l'opération faite par le Collège. Les fondations n'ont pas encore pu être re faites. Au compte prochain l'on verra que l'adminis tration actuelle aura agi avec plus de franchise et ne cachera pas,comme dépenses de bâtiments, celles qui ont été faites pour le festival. Une discussion assez longue s'engage ensuite au sujet de la réalité du bénéfice de 71,000 fr., provenant de la conversion ou de la réduction d'intérêts. Le crédit de 1893 est augmenté de 400 francs l'ancien crédit étant venu insuffisant cause des services de processions, augmentation du per sonnel, nomination d'un employé comptable, service au théâtre, gratifications pour les exerci ces supplément de traitement M. Ducorney la réorganisation en un mot justifie le crédit extraordinaire de 800 fr. L'Échevin reproche M. Brunfaut d'avoir fait inutilement dépenser une forte somme pour des raccords qui n'ont jamais servi. Une discussion s'engage propos de l'établis sement de nouvelles bouches d'eau et de la res ponsabilité du Collège. Il faudra absolument les changer cause du danger de congellation. L'in génieur en a reconnu la nécessité. L'Harmonie assiste aux processions, le chef a eu des épaulettes, les plumets ont été rétablis pour les musiciens beaucoup d'instruments ont dû être renouvelés cause du triste état des ins truments rentrés. Du reste M.Brunfaut a reconnu lui-même l'infériorité des instruments. Plusieurs crédits ont été dépassés. Comment rapprocher ce fait des critiques inscrites au rapport de Monsieur le Bourgmestre 19,000 fr. ont été reçus en plus que les prévisions du budget comme part du fond communal. La ville reçoit 16,000 fren raison de sa populationL'assu rance a payé 16,000 fr. pour l'incendie de l'aca démie. Cette somme n'existe pas en remploi et avec toutes ces ressources dont ne disposait pas l'ancienne administration, il arrive que ni les instituteurs, ni les agents de police n'ont été payés. Applaudissements dans le public). Les membres du Collège se regardent d'un air interrogateur. B) Achat d'un drapeau et d'instruments pour l'Harmonie communale fr. 1,029-50. i> E) Acquisition et placement de réverbères, fr. 265, dépensés aussi. F) Installation téléphonique, fr. 800, dé pensés comme les autres, toujours sans autori sation. G) Déplacement de la bascule et construc tion d'un bureau l'abattoir public, fr. 1,520. Dépensés. E) Déplacement de la bascule publique la Grand'Place, fr. 2,000. Dépensés. Reconstitution de capitaux. VIII. Je remar que aussi que le Collège ne porte plus rien au budget pour reconstituer les capitaux de fonda tion. Après les critiques de M. le Bourgmestre, voilà une chose qui aurait dû être faite depuis longtemps. Or, non-seulement on ne prévoit rien pour 1893, mais on n'a pas même reconstitué le capital de la caisse de secours des pompiers, qui figure au budget de 1892. M. le Président répété M. Brunfaut qu'il n'a pas la moindre notion de ce que c'est que la comptabilité communale. M. Brunfaut observe qu'en tous cas le crédit a été insuffisant et qu'il faut un supplément re chercher d'une ou d'autre façon que le résul tat final lui parait équivalent. M. le Président rappelle qu'il a été question de folles dépenses. De son côté il en relèvera quel ques-unes. Le festival de 1890 a coûté 17,000 fr. MBrunfaut (interrompt) y compris les kios- quet dont, les bois sont restés acquis la ville. M. le Président continue qu'en 1S80 une distri bution des prix a coûté 2,000 fr. Il est vrai que c'était en pleine lutte scolaire et qu'il était né cessaire de dépenser de l'argent pour peupler les écoles. M. Brunfaut ne peut rechercher ce qu'il y a de fondé dans ce reproche. Les faits datent de M. le Président rencontre le reproche fait d'in scrire nouveau au budget la somme de 50,000 fr., provenant du Palais de Justice. Elle a été retranchée l'année dernière ceux de la voie nouvelle où étaient entrées les négociations. Un autre arrangement paraissait devoir s'établir. Il a échoué et l'on en est revenu l'ancien accord, qui a été cependant amélioré, en ce que l'admi nistration nouvelle a dégrévé le parc d'une ser vitude onéreuse, c'est-à-dire que la ville renon çait l'aliéner comme terrain bâtir. M. Brunfaut demande do quel droit le Collège a fait cet emprunt. Il avait été entendu qu'une émission de bons de caisse aurait été faite, mais M. le Président répond que le Collège a jugé ce genre de prêt plus favorable et l'a conclu. M. Poupart croit, comme M. Brunfaut, que le Collège, autorisé la création de bons de caisse, ne l'était pas pour emprunter la banque. M. le Président répond, qu'étant autorisé lever de l'argent, l'un emprunt équivalait l'autre. M. Oolaert veut réfuter les dépenses extraordi naires, que M. Brunfaut a imputées pour les Pompiers. M. Brunfaut rappelle que la nouvelle brigade de dix hommes, 16 tambours et clairons, ont été nommés sans autorisation du Conseil et malgré le règlement qui est formel, quant la composi tion de la compagnie. Ce surcroit de personnel se justifie moins qu'en présence de l'augmenta tion de pression de l'eau de la ville, ce qui sou vent dispensera de recourir une partie du matériel. M. Colaerl continue que la faute des dépenses nouvelles retombe sur M. Brunfaut, qui s'est retiré et a désorganisé le corps des pompiers. Il est reconstitué et sa composition vaut celle de l'ancien corps. Il s'en félicite. M. Brunfaut proteste et cite l'incendie de l'a cadémie où M. Colaert l'a félicité au sujet de l'intervention des Pompiers. M. Colaert reprend qu'en tous cas ces raccords sont délaissés et que s'il a félicité le Comman dant, c'était pour les hommes et non pour les pompes. M. Brunfaut croit que le raccord pouvait être modifié et que les- anciennes pompes ont fonc tionné la satisfaction générale. M. Colaert opine que l'ancien matériel ne peut plus servir et insinue qu'après le départ des anciens officiers on est entré dans le magasin des pompiers. M. le Bourgmestre appuie l'affirmation de M. Colaert et dit qu'à la suite de cette introduction, on a dû changer les serrures. M. Brunfaut a souvent constaté de son temps que des ouvriers de la ville entraient et sortaient par le magasin et a fait modifier les clefs la suite de cette constatation. M. Brunfaut doute de la nécessité de cette mesure. M. Colaert revient l'Harmonie communale. Il y a une augmentation de crédit pour les con certs, qui ont lieu tous les 15 jours. M. Brunfaut a critiqué les instruments de l'é cole communale, mais pas ceux des pompiers. M. Colaert lui répond qu'on supprimera les instruments de l'école pour mettre en main des élèves ceux qui ne servent plus aux pompiers. M. Brunfaut ne saisit pas l'avantage résultant du remplacement de mauvais instruments, par d'autres que M. Colaert considère également comme ne pouvant plus servir. M. le Président se lève pour réprimer la mani festation. AI. Brunfaut croit intéressant de faire con naître au Conseil ce que les Pompiers ont coûté depuis deux ans. 11 croit que personne ne soup çonne la somme qui a été payée. Elle s'élève 39,079 fr. 25 c. AI. Colaerl affirme que le chiffre est exagéré.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 5