Chemin de fer.
Enseignement primaire.
Les victimes de l'Etat.
Chronique locale.
Où 's que sont
les 16,000 francs?
N° 16. Jeudi,
25 Février 1895.
i i i11»
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
0 FRANCS PXR AN.
Heures de départ partir du \r Octobre
cTYpres pour
UN TRUC AVOUÉ.
M. de Burlet vient de publier le rapport
triennal sur la situation de l'instruction pri
maire en Belgique pendant la période compre
nant les années 1888, 1889 et 1890. Nous y
trouvons quelques renseignements intéressants
sur les concours cantonaux, qui fournissent
chaque année la presse cléricale l'occasion de
chanter les louanges des écoles libres et démon
trer leur supériorité sur les écoles communa
les. Si cette supériorité existe, ce n est pas
coup sûr par le nombre d'élèves que les écoles
libres envoyent ces concours. Voici les chif
fres
Pendant les trois années ci-dessus, le nombre
d'élèves concurrents a été, pour les écoles pri
maires communales, de 35,986 pour les éco
les adoptées, de 7,898, et pour les écoles libres,
de 4,715.
Quant aux adultes, les écoles communales
ont présenté 9,877 élèves, les adoptées 480 et
les libres 280 seulement.
Les élèves des écoles libres obtiennent par
fois certains succès dans ces concours. Nous ne
le contestons pas. Mais quelles circonstances
ces succès sont-ils dus? Cette fois-ci, c'est M.
de Burlet lui-même qui va répondre
Les écoles^entièrement libres, dit-il, l'em-
portent généralement sur les deux aulres ca-
tégories décotes concurrentes. Mais il importe
de rappeler qu'aux termes des instructions,
la participation aux concours est obligatoire
pour les ecoles communales adoptées et sub-
sidiées, tandis qu elle est facultative pour les
écoles entièrement libres C est ainsi que telle
école libre ayant participé avec succès, celte
année, au concours peut ne pas se présenter
au concours de l'année prochaine.
C'est-à-dire que, quand la classe est bonne
et les élèves bien choisis, l'école libre entre en
lice. Dans le cas contraire, elle s'abstient.
11 est facile, dès lors, de comprendre ses suc
cès.
Le truc est avoué M. de Burlet a eu au
moins le mérite de la franchise.
M. Van Hammée, le curé Malinois si griève
ment blessé lors de la colision de trains la
gare du Nord, a touché une indemnité répara
trice. On nous dit que M. Vandenpeereboom lui
a alloué la somme de soixante mille francs.
Ce résultat a été obtenu sans procès ni plai
doiries, par voie darrangement amiable et de
liquidation bénévole.
Nous ne nous en plaignons pas, et nous esti
mons que la somme payée au digne curé, qui a
perdu deux jambes et a endure d atroces souf
frances, n'est nullement exagérée.
Mais nous esperonsqu'à l'avenir l'Etatsemon-
trera aussi généreux l'égard de tousjes ci
toyens qu il estropie, encore qu'ils n'aient pas
l'avantage d être membres du clergé.
11 rompra, ce faisant, avec ses détestables
habitudes, qui consistent plaider outrance
et épuiser tous les degrés de juridiction avant
de lâcher un sou.
Quand il s'agit de pauvres ouvriers tués par
la faute des proposés du gouvernement, on en
voie bien vite chez leurs veuves ou leurs orphe
lins un fonctionnaire qui obtient en échange
d unemaigreelridiculeaumône, un désistement
de tous droits.
Dautres fois, on continue la veuve, pendant
trois ans, le salaire du mari tué.
Pourquoi trois ans Parce que c'est le terme
requis pour la prescription.
Ce temps écoulé, le secours cesse brusque
ment, et si la pauvre femme s'adresse aux tri
bunaux, ceux-ci doivent lui repondre a Trop
tard
Si vous en doutez, demandez ce qui en est
M. Paul Janson, qui a vainement signalé et fie-
tri, la barre comme la tribune, ce truc pro
fondement, odieusement malhonnête.
Nous nous souvenons de procès soutenus avec
acharnement par l'Etat devant les tribunaux de
première instance, d'appel et de cassation, et
qui ont abouti, après des procédures désespé
rantes, l'octroi des indemnités que voici
Douze cents francs un vieillard dont le fils
unique avait été écrasé par une locomotive,
sortie" par distraction sans son chauffeur.
Douze mille francs un jeune homme de
trente ans, marchand de bestiaux, dontla jambe
avait été broyée dans un déraillement.
Douze cents francs pour récrabouiilemcnt
d'un marchand de meubles.
Etc., etc., etc.
M. le curé Van flammée parait avoir fait
changer la jurisprudence.
Toutes nos félicitations, pour lui d'abord, et
ensuite pour les futurs écrasés.
53e ANNÉE.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acquir1t el'kdo.
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5-03 8-40.
Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53
-6-23.
Langemarck-Ostende, 6-569-45 11-57 3-39
6-03.
Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03
7-35.
Courtrai-Bruxelles, 5-13—9-41 -10-59 2-29-5-03.
Courtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03—
5-37.
Y PRES-FU RN ES
4-43 7-23 9-49 12-43 3-43 6-28.
FURNES-YPRES.
4-47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19.
Ypres, le 22 Février 1893.
Quand M. Surmont, faisant la critique de la
gestion financière de l'Administration libérale,
se montra si implacable l'endroit de la fonda
tion Vandenpeereboom (12,000 fr.), nous lui ré
pondîmes que cette fondation avait toujours été
reconnue dans tous les budgets de la ville que
la mention en était rappelée chaque anuee
qu'elle n'avait jamais cessé un instant d'exister,
qu'on en tenait compto tous les ans, en termes
précis, et que s'il y avait aux yeux de M. Sur
mont une irrégularité, elle était de pure forme
et rien que de forme qu'au fond la fondation
subsistait administrativement et que la ville en
servait ponctuellement les intérêts. Nous ajou
tions que si jamais l'Administration cléricale n'en
faisait d'autres, cela nous aurait étonné et que
nous étions sûr qu'un jour, un jour prochain,
nous lui aurions montré dans l'œil d'autres
poutres elle qui voyait si bien les pailles chez
autrui. L'expérience est faite et c'est M. Colaert
qui nous la livre, dégagée de toute fausse cou
leur, claire et brutale.
Depuis quelque temps déjà nous nous étions
demandé ce qu'étaient devenus les 16,000 fr. de
prime d'assurance des magasins incendiés de
l'Académie
Ces 16,000 fr., représentant la partie détruite
du patrimoine de la ville, étaient-ils convertis
en valeurs de portefeuille, provisoirement, en
attendant la reconstruction de nouveaux maga
sins, ou définitivement au cas où cette recon
struction fût jugée inutile
Quelle que tût la solution, ces 16,000 fr. de
vaient rester, sous une forme ou l'autre, la re
présentation de l'avoir inaliénable de la ville, la
ville n'étant pas autorisée se défaire de ses
propriétés. Les magasins de la ville faisaient
partie de ces propriétés et pas plus qu'il n'est
permis, sans vote régulier du Conseil commu
nal, sanctionné par l'autorité supérieure, de
vendre un bâtiment communal quelconque pour
en verser le produit dans la caisse pour les be
soins courants, pas plus, disons-nous, il n'est
permis de le faire pour les magasins et d'en
dépenser la valeur représentative qui est ici,
dans l'espèce, le produit de l'assurance. Ce pro
duit, tout comme le bâtiment d'où il provient,
constitue un capital inaliénable au meme titre
que toute autre partie du patrimoine de la ville.
Et cette sage prescription est formelle. Elle
empêche que le patrimoine ou les propriétés de
la commun© ne disparaissent une une sans
qu'on sache ni où ni comment ou qu'on ne s'en
aperçoive que quand il serait trop tard. Une ex
ception est faite pour les ventes a arbres, et en
core la question est controversable.
T X?
PROGRÈS