Chronique locale. N° 17. Dimanche, 55e ANNÉE. 26 Février 1895. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Bulletin politique. M. De Lantsheere. Un exploit de M. Woeste. M. Surmont au Sénat. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqcirit ecndo. 1 1 INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. l es annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour te restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. On mande du Caire, que plusieurs changements vont se produire dans le ministère, Riaz-pacha a pris déjà l'instruction publique tout en conservant le portefeuille de l'intérieur. Les relations entre le Khédive et lord Cromer sont très satisfaisantes en ce moment. On informe de Rome que M. de Zerbi député qui était impliqué dans les poursuites relatives aux scandales des banques vient de mourir. Cette mort cause une émotion énorme dans les cer cles parlementaires et politiques. On s'attend la chute du ministère. De Saint-Pétersbourg on mande que malgré le froid une statistique montre que le choléra a recommencé ses ravages. Les Gouverneurs des provinces Russes ont reçu du ministère de l'intérieur l'ordre de faire exécuter dans les villes, bourgs et villages de leur juridiction toutes les mesures d'assainissement capables de conjurer l'ex plosion possible d'une épidémie de choléra au prin temps. Les funérailles du banquier Bleuchioeder ont eu lieu hier Berlin. Malgré ce qu'en disent plusieurs journaux Italiens, on ignore absolument Berlin le projet que l'empereur Guillaume aurait formé de se rendre Rome pour assister aux fêtes des noces d'argent du roi Hum- bert et de la reine Marguerite. A Belfast le bill du home rule de M. Gladstone a soulevé de violentes protestations. Il a été dit dans une réunion qu'il n'y avait d'autre alternative qu'uim union complète avec la Grande Bretagne ou une indépendance complète pour l'Irlande, et qu'il faut résister, par tous les moyens, au bill de M. Gladstone. La grève des ouvriers filateurs du Lancashère con tinue une conférence aura lieu demain Manchester entre les grévistes et les patrons. La nouvelle du prochain mariage du Prince Ferdi nand de Bulgarie a été accueillie avec faveur par la presse Européenne, qui y voit l'assurance du maintien de la situation actuelle dans ce pays. Ypres, le 25 Février 1893. Nous touchons l'heure suprême de la revi sion sans qu'on puisse dire ce qu'il adviendra. Y aura-t-il entente, et s'il y a accord, avec qui le gouvernement signera-t-il un traite d'al liance momentané Mystère.... Personne n'en sait rien. Libéraux modérés et progressistes repoussent avec énergie et la même ardeur le taux différentiel de l'habitation. Si celui-ci est maintenu, en dépit de l'attitude du pays et du désir du roi de voir la revision aboutir, ce sera la dissolution. L'accord dépend donc unique ment de M. Beernaert. On croit quelque coup de théâtre qui rapprochera les partis au cours de la discussion. Ce sont là des rumeurs en 1 air mais s il venait se produire, ce ne se rait évidemment qu'à la fin du débat, après que les chefs des diverses fractions auraient exposé leurs idées et détaillé leurs systèmes. Nous devons nous attendre une nouvelle édition de la discussion qui a eu lieu chez les XXI de la Chambre, où chacun a défini sa doctrine électorale sans vouloir sérieusement la modifier. Les évolutions ne se produiront qu'au dernier moment, on peut en être certain; aussi les séances n'offriront-elles un intérêt puissant qu'au moment où de part et d'autre des lentauves suprêmes se feront pour faire aboutir I oeuvre révisionniste. M. Beernaert, paraît-il, ouvrira le débat et exposera les vues du gouvernement en mainte nant l'habitation, le taux différentiel, toutes ses dernieres propositions. S'il cède, ce sera donc au moment où il faudra conclure. Tout entêtement de sa part aurait les suites les plus funestes. 11 n'est nullement dit, dans cette hypothèse, qu'il serait suivi par la majo rité, qui a une peur bleue de la dissolution. Tout ceci pour bien démontrer que I on avait tort de croire des événements importants dès les premières séances, la fin seule du débat étant capable de les provoquer. Les amis de M. VVoeste mènent une formi dable campagne contre M. De Lantsheere, président de la Chambre, parce qu il s'est con tenté (contenté est superbe I) de rappeler l'ordre M. Brialmont lors de la séance de Ven dredi, sans sévir contre M. Anspach. Avec raison l'honorable député de Thuin a pu dire que M Woeste avait manque tous les devoirs de I bonneur et aux devoirs de sa profession en parlant de la sale aventure galante la Chambre, outrageant ainsi un officier supé rieur qui ne pouvait se défendre et mettant en cause, de la façon la plus lâche, une femme, une inconnue, qu'il livrait aux curiosités pas sionnées du public. M. De Lantsheere n'a pas rappelé l'ordre M. Anspach et il a bien fait. Il a trouvé, sans doute, que M. Woeste avait manqué des sen timents qui doivent êlre respectés. Son silence est la condamnation du député d'Alost. Celui-ci ne s'y trompe pas de là sa colère contre M. De Lantsheere et les imprécations inopportunes, car elles donnent une impor tance caractéristique au rôle joué par le prési dent de la Chambre. Plus elles deviendront violentes, plus ce rôle grandira comme la flétrissure qui a, ce jour-là, marqué le leader de la droite d'une trace indélébile. A la Chambre, il a été question d'un incident où M. Woeste, le séraphique, avait constitué des témoins. La Chronique a fait des recher ches et donne de cette affaire évoquée par M. Anspach, les détails suivants Dans une discussion suscitée, le 13 Dé cembre 1877, au sujet du respect réserve aux autorites en général par les cléricaux, M. Bara rappela, comme exemple, qu'en 1871, dans la Revue généraleM. Woeste avait appelé M. Jules Anspach magistrat prévaricateur. iM. Woeste prit la parole et maintint indirectement son appréciation de 1871sans que le président M. Thibaut intervint. M. Jules Anspach demanda la protection présidentielle contre M. Woeste, qui aggravait ainsi son injure en la rééditant six ans d intervalle. Refus du prési dent. M. Anspach déclara alors qu'il saurait se proléger lui-même. Echange de témoins. M. Woeste, qui, aujourd'hui, invoque sa foi de chrétien, constitua MM. Jacobs et de Zerézo. Les pourparlers furent rapidement menés. Le 14 Décembre, M. Allard, témoin de M. Anspach, l'autre était M. De Brouckere, actuellement sénateur annonça que l'affaire était arrangée pacifiquement. (Naturellement, avec M. Woeste). Cet incident prouve que M. Woeste, s'il a un assez mauvais caractère, compose avec sa bile des qu'on menace de lui tirer les oreilles. Il composa ce jour-là et retira son expression inqualifiable. Et cette sympathie pour les écoles officielles est telle que M. Surmont a éprouvé, une fois de plus au Sénat, le besoin de développer son thè me favori protection égale aux écoles libres et aux écoles officielles. Or, protection égale pour tous les genres d'établissements d'instruction, on sait ce que cela veut dire, et il n'est personne qui n'entrevoie, dans cette théorie de l'égalité, la destruction, dans un bref délai, de l'instruc tion publique, ou l'Etat hors l'école, grâce l'abus d'influence de nos tonsurés de toute cou leur et de toute robe. Et qu'on n'aille pas invoquer M. J. Simon, qui a dit un jour, ce qu'il ne répéterait plus aujourd'hui, que l'Etat a préparer sa destitu tion dans le département de l'enseignement. Ce sont là idées théoriques faisant l'initiative privée la part qui lui reviendrait dans des cir constances que dans un rêve lointain, mais in certain, un philosophe ou un idéologue peut es quisser comme un nommage au progrès illimité. Mais, nous n'en sommes pas là, et l'Etat hors l'école, aujourd'hui, loin d'être un bien, ne se rait que le retour l'état de choses ancien, et LE PROGRÈS L'Etal hors l'école, c'est la thèse des pointus de la droite dont M. Lammens est le prototype et M. Surmont l'infatigable acolyte. Passe pour M. Lammens qui n'a pas nous rendre compte des idées extrêmes qu'il professe et dont la position, en cette circonstance, est nette mais il n'en est pas de même pour M. le baron Surmont de Volsberghe, Bourgmestre d'Ypres, protecteur attitré des écoles officielles et président de tous nos établissements d'instruc tion publique. Conçoit-on un président des écoles officielles, n'ayant pour ces écoles que tout juste ce qu'il faut de sympathie que la dose que lui prescrivent les lois auxquelles il ne sau rait se soustraire sans se mettre en révolte ou verte avec les devoirs de sa fonction

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1