Notre Premier.
Les Infatigables.
Dieu sait ce qu'il a donné d'ignorance, de bar
barie et d'arrêt dans le développement de la
marche de l'humanité
Et quel est l'argument décisif, aux yeux de
l'honorable Sénateur de par la grâce de Monsei
gneur l'Évêque, pour soutenir sa thèse, destruc
tive de la protection l'enseignement officiel,
ou comme il le dit, de l'égalité de subsides
toutes le9 écoles indistinctivement C'est que
toutes rendent les mêmes services.
Toutes rendant les mêmes services, toutes ont
droit aux mêmes faveurs, c'est la thèse de notre
Sénateur.
S'il en est ainsi, l'Etat qui paie le clergé sécu
lier, devra aussi payer le clergé régulier. Celui-
ci, comme le premier, rend des services, et les
Carmes déchaussés, les Dominicains, les Francis
cains, le9 Augustins et tous les capucins disent
la messe, entendent la confession, prêchent la
morale la morale surtout, et jamais la révolte
aux lois du pays tout comme nos curés et nos
vicaires salariés s'ils n'enterrent pas, cela ne
dépend pas d'eux, ils ne demanderaient pas
mieux si on ne les arrêtait sur ce terrain. Pour
quoi donc, s'il suffit de rendre des services au
public, nos frocards de toute robe n'émarge
raient-ils pas au budget de l'Etat comme leurs
frères en Jésus-Christ non ceints de la disci
pline La bure fait-elle toute cette différence
Nous ne faisons qu'indiquer sommairement,
sans vouloir nous y étendre, ce qu'a de fragile
l'argumentation de M. Surmont. Ce que nous
tenons pour certain, c'est la nécessité pour
l'Etat d'assurer l'enseignement tous les degrés.
Et il no suffit pas qu'un particulier,qu'il se nom
me, Jean, Paul ou Frère Bonaventure, ou Père
Folichard, appelle lui la jeunesse et lui pro
mette une instruction tous les degrés, pour
Sue l'Etat se croie autorisé se désintéresser
e ce service, le premier et le plus important de
tous. La garantie de stabilité, de progrès, man
que, et, si, en dehors des prévisions les plus
optimistes, les bonnes volontés venaient som
brer si, sous l'empire de circonstances impré
vues ou difficiles définir, pour ne pas parler de
celles qui, un jour ou l'autre, sont inévitables,
tous ces pionniers, chers M. Surmont, venaient
faire défaut ou dévier de la ligne que la civi
lisation doit suivre, où en serait-on et qui la
faute, si ce n'est l'Etat qui aurait manqué de
prévoyance et au plus impérieux de ses devoirs
Quoi qu'il en puisse être de cet enseignement
privé (qui n'a jamais fait que suivre de loin l'en
seignement public) le devoir de l'Etat est d'avoir
ses établissements, son personnel, lui, dont il
eBt sûr, qu'il contrôle, qui a sa confiance, qui
ne saurait faiblir ou saper nos institutions, et
dont l'unique mission est d'instruire et de pro
pager la science, en dehors de toute doctrine
religieuse qui est l'affaire des familles et des
ministres des cultes.
On lit dans un journal de Bruxelles
Voici le début du rapport de M. le sénateur
baron Surmont de Volsberghe sur le budget de
l'instruction publique
Le budget de 1893,tel qu'il a été voté par la Chambre
des représentants, comparé celui de 1892, présente une
diminution de 7,975 francs, résultant d'une augmentation
de dépense pour l'instruction publique de. 59,275 francs
et d'une diminution sur l'intérieur de 67,250 francs.
En somme, le budget de 1893 est plus élevé que celui
de l'année précédente, qui contenait les crédits nécessai
res pour les élections et pour la publication des rapports
triennaux sur l'enseignement public.
Le budget présente une diminution, mais en
somme il est plus élevé. Comprenne qui pourra
11 est vrai que cette diminution résulte d'une
augmentation.
Et l'on s'étonne que la commission révision
niste du Sénat, où ils sont XXI comme cela,
n'éclaircisse pas en un clin d'œil les complica
tions de la crise constitutionnelle.
Ce dont on ne s'étonnera pas ici, ajouterons-
nous, c'est de ce singulier rapport même.
Pour qui connaît les incohérences, désormais
légendaires, par où a passé le budget de notre
ville, nulle surprise que M. Surmont se soit
ainsi embrouillé propos du budget de l'instruc
tion publique. La préoccupation au sujet de
l'un a évidemment déteint sur l'autre.
Mais nous voilà bien avertis dorénavant,
nous aurons des budgets certainement diminués
mais selon la méthode ou conception nouvelle de
M. le Bourgmestre et de ses deux adjoints,
c'est-à-dire diminués l'aide d'une augmentation
A vos poches bénévoles contribuables
Il y aura encore des beaux jours pour vos écono
mies
Ypres, le 25 Février 1893.
Monsieur VEditeur,
Le malotru qui préside la rédaction de
l'Organe catholique de l'arrondissement est dé
cidément d'une outrecuidance qui dépasse tou
tes les bornes.
Si le Journal évangélique mettait lui-même
en pratique les sentiments de modestie qu'il
prêche aux autres, cela lui siérait beaucoup
mieux que les airs de bravache qu'il se donne
ridiculement et cela Berait surtout plus chré
tien.
Quand on s'arroge le titre d'Organe catholi
que il ne faut pas qu'on s'en serve comme d'un
masque.
Le Journal d'Ypres fait parade de la par
faite hospitalité que les Wallons reçoivent
Ypres. Qu'entend-il par là Est-ce que ce
journal hébergerait par hasard quelques Wal
lons notre insu Nous reconnaissons la par
faite courtoisie de la grande majorité des Yprois,
mais il faut bien reconnaître aussi que nous ne
sommes pas précisément chez les Montagnards
écossais. Est-ce que les Wallons ne payent pas
leurs loyers, leurs contributions Est-ce que le
boucher, le boulanger, l'épicier leur fournissent
les vivres gratuitement Est-ce que les Wallons
ne contribuent pas dans la limite de leurs res
sources la prospérité de la ville Alors que
signifie la phrase saugrenue du Journal
n Mais nous nous trouvons d'accord avec le
Journal Y Ypres, une fois n'est pas coutume,
quand il constate l'esprit de confraternité entre
Flamands et Wallons, ce dont nous sommes heu
reux et fiers.
Cette confraternité, nous la devons, non pas
au Journal évangélique qui fait tout ce qu'il
peut pour la détruire, mais au bon sens et la
sagesse des habitants et aussi l'esprit de bonne
camaraderie, de franchise et d'honnêteté que
les Wallons apportent dans leurs relations avec
la population. Cette confraternité nous nous
efforcerons de la maintenir en dépit du Journal
d' Ypres.
Agréez, Monsieur l'Editeur, l'assurance de
ma considération très distinguée^
Un Wallon.
La société de gymnastique les Infatigables
fondée depuis quelques mois peine, a donné
Lundi, 20 Février dernier, au Café de la Bourse
une fête qui a admirablement réussi la grande
salle était presque comble.
La partie martiale de la fête mouvements d'as
souplissements, canne royale, barres parallèles, sauts
périlleuxassauts de fleurets, etc., etc., a fort bien
marché. Ces jeunes gens ont montré dans ces di
vers exercices une adresse et une dextérité que
des sociétés fondées depuis longtemps pour
raient leur envier.
Cette soirée était complétée par une partie
musicale. Léocadie et la Pluie d or, ouvertures
pour symphonie, ont été parfaitement exécu
tées et ont fait le plus grand plaisir puis le
Torrent, duo pour violons, par MM. Walckers, a
été exécuté avec beaucoup de sentiment, ces
jeunes amateurs se souviendront longtemps du
charmant accueil qu'on leur a fait Martha,
morceau de piano exécuté par MM. Jacques
Janssens et Maurice Vergracht a été très appré
cié, l'exécution en était remarquable la ro
mance chantée par M. Ordies, l'Oiselet et l'Amour
mérite une mention toute spéciale M. Bartier
a chanté, avec grand succès, deux romances
Patrie et Visite Ninon il conduit sa voix en
véritable Maestro, les applaudissements ne lui
ont pas fait défaut M. E. Deweerdt a prêté son
concours cette gentille soirée, il a une excel
lente mémoire et dit ses chansonnettes avec es
prit et distinction.
M. Jacques Janssens, président, a offert, au
nom de la jeune société, un magnifique bou
quet M. Carlos Dewaele et a fait, en peu de
mots, l'éloge de l'habile chef.
En résumé, superbe fête, attrayante soirée,
dont l'honneur rejaillit en grande partie sur le
principal organisateur, M. Dewaele, qui ne s'est
épargné ni peines, ni démarches pour la faire
réussir.
Le bal qui a suivi la fête et qui a été fort ani
mé s'est prolongé jusqu'à une heure du matin.
Nous adressons nos plus sincères félicitations
ces vaillants jeunes gens et leur habile chef
qui se sont surpassés dans l'organisation de cette
soirée et nous leur disons Au revoir
g
La Réforme, qui a appris l'arithmétique, com
me vous et moi, est sortie du Sénat, Mardi der
nier, l'esprit tout bouleversé. Contrairement
toutes les notions qu'elle a amassées l'école,
elle y a appris de la bouche de M. Surmont,
rapporteur du budget de l'Instruction publique,
qu'un budget s'allège mesure qu'on le sur
charge, et cela la met dans un état qui la fait
douter de toutes les lois de l'équilibre.
On voit bien que la Réforme n'est pas habituée
aux calculs transcendants de nos financiers. Si
elle voulait se donner la peine de passer quel
que temps au milieu des administrés du rappor
teur du budget de l'instruction publique, peu
peu elle s'initierait aux mystérieuses beautés
qui font le plus bel ornement de nos finances
publiques, et, alors, elle ne s'étonnerait plus
qu'en augmentant un budget on le diminue. Cela
se voit tous les jours ici.
N'est-ce pas M. Surmont qui, en arrivant
l'Hôtel de Ville, blâma, avec un aplomb stupé
fiant, la gestion financière de ses devanciers,
promettant de faire connaître aux Yprois ébahis
ce que c'est qu'administrer selon toutes les rè
gles de Barrême. Aussitôt il se met l'œuvre, et
au fur et mesure qu'il avance, il recule. Avan
cer en reculant, c'est comme au Sénat, diminuer
le budget en l'augmentant. C'est toujours la
même transcendance.
Nous autres, nous comprenons cela, parce que
nous nous y habituons.
Et ce n'est pas d'aujourd'hui que M. Surmont
pratique cet art ingénieux qui déroute tous les
calculs des arithméticiens vulgaires. 11 y a quel
ques dix ans, au plus, qu'il entra aux Hospices
de Messines. Son premier soin y fut d'éplucher
la comptabilité de cette riche et importante In
stitution, que les libéraux avaient régie depuis
des temps que nous ne saurions préciser, depuis
peut-être toujours. Naturellement un clérical
bon teint, comme M. Surmont, manquerait
son devoir s'il approuvait ce que les libéraux
ont fait. Sus donc aux libéraux et en avant la
critique tout bien considéré, la situation des Hospi
ces de Messines n'est pas telle qu'on la présente.
Voilà l'entrée en matière de M. Surmont Mes
sines et, quelques jours plus tard, le nouvel ad
ministrateur montre ses collègues que le
bilan se solde en déficit. Mais il va travailler
réparer cela.
Le voilà l'œuvre. 11 manœuvre et tant et si
bien, qu'au bout de l'an, le budget présenté par
M. Surmont se solde avec un excédent. Un excé
dent, cela se retrouve encore, mais l'extraordi
naire, le superlatif du tour de force, le fin du fin,
c'est que M. Surmont obtint ce résultat avec
une diminution de recettes et une augmentation de
dépenses
Neuf cent quatre-vingt-dix-neuf sur mille se
creuseraient en vain la tête pour comprendre
qu'on puisse combler un déficit avec une dimi
nution de recettes et une augmentation de dé
penses, ils n'y parviendraient pas. En effet, et
nous devons bien avouer que cela se comprend
difficilement, mais enfin, voilà, c'est la transcen
dance, toujours la transcendance.
Et les bons de caisse, donc Ne sont-ce pas les
bons de caisse de M. Surmont qui ont sauvé nos
finances si outrageusement maltraitées par les
libéraux Ces boTis de caisse, des esprits fermés
toute innovation, se demandent avec une cu
riosité mal placée ce que sont ces bons de caisse
Leur imagination tourmentée se rejette tout de
suite sur les bons du Panama. Mais il n'y a au
cune similitude entre les bons de caisse de M.