Chronique locale. CHAMP DE FOIRL-GRAND'PLACE. Cirque Sosman. REFERENDUM du 12 Mars. Beaux Arts. Nécrologie. GARDE CIVIQUE ACTIVE. CONSEIL RECENSEMENT. E. TOUSSAERT. Exposition de Boulangerie Gand. Le Club de Pékin. GRAND MEETING Dimanche dernier un auditoire fort nombreux a répondu l'appel du Comité des présidents des Sociétés populaires. Des décisions très im portantes ont été prises. Un grand nombre de personnes ont apporté leur concours moral et pécuniaire. L'entrain, l'enthousiasme de l'assemblée té moignent combien l'idée de cette consultation est accueillie avec faveur. Les Yprois majeurs, de tous les partis, pour ront exprimer leur manière de voir sur la grande question nationale qui préoccupe tous les es prits. Ils s'empresseront, de remplir ce devoir patriotique auquel aucun bon citoyen ne peut se soustraire dans la situation grave où se trouve la Belgique. Tout le monde voudra concourir, dans la me sure du possible, ce référendum qui fera épo que dans les annales d'Ypres. Dimanche 5 Mars, 3 heures de relevée, un sera donné en la Salle du Café de la Bourse. Un des premiers orateurs de Bruxelles y prendra la parole. 11 faut qu'il y ait foule. L'entrée et la parole sont libres. Nous avons fait connaître nos lecteurs les succès qu'ont remporté, tant en Belgique qu'à l'étranger, les compositions musicales de notre concitoyen M. Henri Moerman. Deux nouvelles distinctions viennent de se joindre celles qu'à déjà obtenues notre jeune artiste. 1° Au concours annuel de l'Institut Populaire de France, M. H. Moerman a été classé premier avec félicitations du jury. Le sujet était une Toccata pour orgue. 2° L'académie artistique du Hainaut sous la direction de M. Joseph Huybrechts, professeur d'harmonie au conservatoire de musique d'An vers, appréciant les nombreux services que notre éminent concitoyen a rendus àl'art musical, 7ient de l'élever la dignité de membre correspondant et de lui décerner le diplôme d'honneur avec la médaille du mérite artistique de lr# classe. La vogue dont le cirque Hollandais jouit Ypres s'accentue de jour en jour. Tous les soirs, il y a foule. C'est ce qui a engagé le Directeur prolonger son séjour en notre ville et par cela les Yprois et le public de nos environs auront la bonne fortune de pouvoir assister encore quel ques représentations. La troupe de M. Sosman se compose de véri tables artistes en tous genres. La variété du pro gramme, le choix des exercices, les soius avec lesquels tout est représenté, le confortable des places l'intérieur, tout parle en faveur de cette troupe d'élit3 et nous donne la certitude que le cirque Hollandais verra affluer une masse de monde ses représentations. Chaque soir, le programme se termine par une pantomime et ce n'est pas la partie la moins curieuse et la moins gaie. Nous engageons les amateurs qui désirent as sister la soirée de Dimanche prochain, de prendre leurs billets l'avance, s'ils veulent avoir une bonne place. La mort redouble ses coups dans la Magistra ture yproise. Voici que, après M. Berghman, le Procureur du Roi, c'est M. le Juge Dussillion qu'elle vient de frapper, en pleine maturité d'âge aussi. M. Dussillion a succombé hier au soir, 10 heures, après une longue et cruelle maladie, supportée avec une résignation toute chrétienne. Sa perte sera vivement regrettée par tous qui l'ont connu. C'était un magistrat hautement intègre et im partial, profondément attaché ses fonctions. Il avait de la justice ce sentiment élevé, que, insti tuée pour sauvegarder les droits et les intérêts de tous, elle ne devait servir aucun parti, au cune opinion, aucune coterie. Ses collègues et le Barreau, auquel il avait appartenu, regrette ront surtout sa disparition. M. Dussillion était en même temps Major de la Garde Civique qu'il commandait en chef aussi affable que dévoué. Dans la vie privée, comme dans la vie publi que, c'était un homme de bonne et agréable com pagnie, sympathique tout le monde et dont la mort crée un vide dans la société yproise aussi bien que dans la Magistrature. Nous présentons son honorable famille, si durement éprouvée, nos plus sincères compli ments de condoléance. On annonce du Congo la mort du capitaine Bia, du 2e guides, qui tint garnison en notre ville pendant que ce régiment y séjourna. Le capitaine Bia commandait au Congo une des expéditions de la Compagnie commerciale de Katanga, et c'est au moment ou cette expé dition reprenait le chemin de l'Europe qu'il a succombé, victime de la fièvre. «IQDfn t DE Il est porté la connaissance des intéressés, que le Conseil de Recensement tiendra sa session annuelle le VENDREDI 10 MARS, 9 heures du matin, I Hôtel de Ville, Salle du Rez-de-Chaussee. Le Commandant ad 7/iL, Ypres, 3 Mars 1893. L'Ouverture de l'Exposition ayant été remise au 7 Avril, les demandes d'admission seront re çues jusqu'au 20 Mars, chez M. J. Verschueren, secrétaire du comité, rue du Bonheur, 14, Gand. Il y a un an peine il existait encore Pékin une misérable petite construction située derrière la légation d'Allemagne, au pied des murs de la ville tartare, et qui servait aux réunions de la société étrangère. Ce local, pompeusement dé coré du nom de Peking clubse composait uni quement d'une pauvre salle, ou plutôt d'un étroit boyau, dans le fond duquel se trouvait un zinc où se débitaient un petit nombre de con sommations, choisies de manière satisfaire les goûts variés de la colonie cosmopolite de Pékin whisky pour les Anglais, bière et kummel pour les Allemands, vodki pour les Russes, cognac et chartreuse pour les autres. Aux murs, des rayons chargés de livres, anglais pour la plu part au milieu de la salle, une table sur la quelle traînaient quelques journaux illustrés. Au dehors, un tennis gronnd qui, en hiver, se transformait en patinage. Voilà ce qu'était le Club de Pékin. Tout cela vient de disparaître, ou plutôt de se transformer. A la place de la pauvre petite baraque d'antan s'élève, aujourd'hui, une élé- ante maison de briques, contenant salle de illard, salle de lecture, buvette, salle de jeu, salon des dames, etc. Au lieu de deux tennis, il y en a aujourd'hui quatre, dont l'un sera spéci alement réservé pour le patinage On le voit Pékin se civilise, ou plutôt s'oc cidentalise de plus en plus. Il faut dire que cette transformation est étroitement limitée au petit Pékin des Européens et il restera encore, fort heureusement pour les amateurs de pittoresque et de fortes impressions, dans le Pékin indigène, assez de couleur et assez d'odeurs pour ne pas leur faire regretter la disparition de l'ancien Péking club. c.OO a- Les débuts de Cornélius Herz. Ce pseudo-médecin était grand-officier de la Légion d'Honneur; nul n'a ja mais su pourquoi, pas même lui aussi la conscience publique a-t-elle éprouvé un soulagement lorsque, ces jours derniers, ce trop fameux aventurier a été solennel lement rayé de la matricule des membres de la Légion d'Honneur. A ce propos Marius Talion, ancien élève en pharmacie, nous donne les détails suivants sur les débuts de Cornélius Herz, dont il fut le collègue dans une pharmacie située au 142 de la rue de Rivoli Cornélius Herz commença sa médecine avant la guerre Heidelberg, où il mena joyeuse vie, grâce une rente de mille francs que lui faisait mensuellement son père. Il y étudia surtout les maîtres de la musique allemande et y devint d'une belle force au piano. Son père ayant été ruiné, Cornélius vint pied Paris et se proposa, comme élève en pharmacie, dans une offi cine, 142, rue de Rivoli. Le pharmacien, qui avait son personnel au complet, lui offrit 30 francs par mois pour promener son chien et lui faire prendre des bains sur les berges de l'Hôtel de Ville fonction dont il s'acquitta, parait-il, avec une remar quable intelligence. Entre temps, Cornélius poursuivait ses études d'off""»:»» de santé et, au bout de quelques années, il s'établissait en celte qualité Charenton où il épousait une blanchis seuse de ffn qui lui apportait 2,500 francs de dot. Ce mo deste pécule fut bien vite dépensé. A bout de ressources, il envoya sa femme comme servante en Angleterre et, lamentablement, il battit le pavé de Paris jusqu'au jour où il se lança dans les affaires, qui lui procurèrent, au grand étonnement de ceux qui l'avaient connu, richesses et di gnités. Les distractions de Schumann. La Société musicale l'Euterpe vient d'exécuter chez Erard, sous la direction de M. Abel Duteil d'Ozanne, son distingué fondateur, le Faust de Schumann, qui n'avait jamais été joué intégra lement en France. Le succès a été considérable, et on peut se demander comment les grands concerts Lamou- reux et Colonne, u'ont pas encore songé depuis longtemps mettre cette œuvre véritablement superbe, sur leurs programmes. Ace propos, voici une anecdote assez piquante sur l'illustre auteur de cet admirable Faust, dont nous devons la complète révélation M. Duteil d'Ozanne. Lorsque l'auteur de Faust était plongé dans ses médi tations, rien ne pouvait l'en faire sortir il perdait l'usage de la parole et se contentait de siffler, sans se préoccuper de ce qui se passait autour de lui. Un soir, il était attendu dîner ehez son amie, Mme Henriette Voigt, de Leipzig, qui avait réuni une nombreuse société. L'heure de se mettre table était depuis longtemps passée et Schumann ne paraissait pas. Il aura oublié mon invitation, pensa Mme Voigt, et elle fit servir le dîner. Enfin on sonna, c'était Schumann. Il salua de la tête, droite et gauche, sans proférer une syllabe et alla droit au piano, où il se mit préluder. Puis il se leva d'un air visiblement satis fait, tourna un instant dans la pièce en sifflotant un air et regagna rapidement la porte. On ne le revit plus de la soirée. Une autre fois, il alla rendre visite son ami Dorn, le salua et s'assit en face de lui, toujours sans ouvrir la bouche. C'est en vain que Dorn essaya d'engager une conversation, Schumann écoutait avec amabilité, sourit, redevint grave, mais... resta muet. Enfin Dorn s'arrêta de parler, et les deux amis restèrent pendant un bon moment

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2