Chronique locale. i\° 23. Dimanche, 35e ANNÉE. 19 Mars 1895. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Ce que dit le 12 Mars. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Pendant que les partisans et les adversaires du référendum du 12 Mars interprêtent chacun sa façon les chiflres, sans jamais tomber d'ac cord, il est dans ce référendum quelque chose qui est moins sujet controverse et que nous tenons relever avant tout. Il s'agit de savoir ce que donnerait le suffrage universel chacun des par tis, s'il était admis. Sous ce rapport, la consulta tion n'est pas sans un côté utile c'est qu'elle nous renseigne très approximativement sur le rôle réservé au S. U., malgré les nombreuses abstentions qui, première vue, semblent ob scurcir la situation. Nous tâcherons donc de débrouiller l'énigme du 12 Mars et nous le ferons avec impartialité, sans parti pris, en chercheur curieux de la véri té, rien que la vérité et toute la vérité, comme au palais. Le corps électoral, avec le S. U., compterait, inscrits 3645, Dont électeurs généraux 607 Id. id. communaux 1912 Non-électeurs 1733 Votants 1471. Des 1912 électeurs, 631 ont voté pour le S. U. 11 id. contre id. 1 bulletin nul. Des 1733 non-électeurs, 828 ont voté pr le S. U. 5 id. contre. Pour plus de simplicité, nous admettrons que les 16 et le nul sont tous catholiques, ce qui n'est pas prouvé. Mais soit. Nous avons donc 1912 électeurs inscrits. Au lr Février 1891, sur 1871 inscrits, il y a eu 1748 votants la lutte était acharnée et la pro portion de votants exceptionnellement grande. Mettons que les 1912 inscrits amènent au scru tin 1750 votants, et, pour être large, divisons les 1750 électeurs en deux parts égales, soit 875 de chaque côté. On pourrait donner plus aux libé raux qui sont incontestablement les plus forts, en dépit du brigandage du lr Février. Nous y reviendrons tantôt. Pour commencer, nous avons donc 631 pour le S. U. Ces 631 sont évidemment des libéraux, puis que les catholiques ne pouvaient se rendre au scrutin. Do 631 875, il y a 244 abstentions, tous libé raux également, dont les uns ne se sont pas rendus aux bureaux électoraux parce qu'ils ne sont pas partisans du référendum, et dont les autres estimaient que la question posée était trop étroite et empêchait toute manifestation autre qu'un oui ou un nonsoit pour d'autres motifs. Parmi les non électeurs inscrits, (1733), 828 ont voté pour le S. U. Si des 1733 on défalque 10 qui est la moyenne des abstentions toute élection décédés, malades, absents, etc. soit 173, il reste tabler sur 1560 non-électeurs. La moitié de 1560 est 780. Les non-électeurs ont donc fourni 48 votants de plus que la moitié ou 828. 875 -p 828 1703 votants. 1750 électeurs 1560 non-électeurs 3310 dont la moitié 1655. Mais, si les libéraux ont réuni 1703 voix, c'est-à-dire 48 de plus que la moitié, les catholi ques en auraient eu 48 de moins, différence 96. Mais en abandonnant aux catholiques tous les non-électeurs abstentionnistes, ne sommes-nous pas trop généreux Pourquoi tous ces non-élec teurs seraient-ils catholiques ou au moins adver saires du S. 13. Et combien n'en serait-il pas venu, s'ils n'en avaient été empêchés par le clergé ou leurs valets Ce calcul est difficile établir d'une façon exacte. IL y en aurait eu, on ne saurait le nier. Mettons, pour ne pas exagé rer, et pour rester plutôt en-dessous de la vérité qu'au-dessus, qu'il y en eût eu 50, c'est 50 ajouter 1703 1753. Et en ajoutant ces 50 du côté libéral, il faut aussi eu retrancher 50 du côté catholique. Diffé rence, en faveur des libéraux 100. Soit 96 100 196. Ce raisonnement ne s'applique que pour au tant qu'on admette comme définitifs les chiffres de l'élection du lr Février. Or, ces chiffres sont mensongers. Plus vraisemblables et exacts se raient les chiffres du 19 Octobre 1890. En repre nant donc la situation de 1890, ce n'est pas égaliser les partis comme nous l'avons fait, en commençant, pour plus de clarté, et en rédui sant nos forces leur extrême limite, qu'il faut se contenter do faire, mais restituer au parti libéral sa majorité du 19 Octobre 1890, c'est-à- dire, ajouter 60 voix aux 196 de plus haut, et conséquemment en retrancher autant des catho liques, ensemble 120, qui, joints aux 196, for meraient une majorité de 316 voix. Sous le titre Un ami de Vouvrier récompensé de son amitié, le Journal d'Ypres rit comme un petit sot de l'accueil fait par les ouvriers un libéral un socialiste comme il l'appelle sur les travaux de la nouvelle salle de M. Iweins. Le Journal a tort et nous le lui dirons plus ample ment dans un prochain numéro. D'abord nous croyions une zwanze depuis, nous avons ap pris que ce qui nous paraissait une plaisanterie, genre clérical, n'est qu'une des nombreuses for mes sous lesquelles les cléricaux entendent la tolérance et les petits procédés, d'homme homme, enseignés an PATRONAGE. Avez-vous remarqué que pas un catholique n'a protesté quand M. Janson a rappelé, au cours de son dernier discours la Chambre, que les candidats catholiques de Bruxelles, pour ga gner des voix, allaient boire dans tous les caba rets et embrassaient les femmes des électeurs Les libéraux riaient et les catholiques se te naient cois. M. Janson a rappelé encore combien d'argent ces bons catholiques dépensent régulièrement pour faire réussir leur candidature il a ajouté que boire dans les cabarets et surtout embrasser la femme de l'électeur, cela n'était pas bien dif ficile et n'exigeait pas de grandes aptitudes de législateur, qu'il suffisait de ne pas être bien regardants et d'avoir une bouche tout, pour se tirer d'affaire, mais que cela ne supposait pas de grandes études spéciales. En effet tous ces plaisirs sont le partage ex clusif du grand parti de la religion, de la morale et de l'ordre. Et si M. Colaert avait été en voix, ce jour-là,il aurait pu ajouter qu'ici, Ypres,on est tout aussi avancé qu'à Bruxelles, et il aurait dit vrai. Il aurait même pu ajouter que Bruxelles avait des leçons prendre l'ancien chef-lieu de la West-Flandre. Qu'ici, avant les élections, on ne se contente pas de rigoler dans les cabou- lots, de verser boire des semaines durant, de trinquer sur le zinc avec les malandrins, mais qu'on s'ébaudit avec les sirènes du Zaalhof com me d'aimables tourlourous et que le lendemain de la victoire on pince un chaud rigodon dans les rues, en rond avec ces Patte-en-l'air et ces La Golue, que c'est un vrai bouquet do fleurs. LE PROGRÈS VIRES ACQUIRIT EC.NDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour le, res:»nt de la Belgique et de l'Etranger ('Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du \T Octobre d'YpREs pour Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 - 9-43 11-50 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25. Houthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines, 5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23—12-03 2-44 3-53 -6-23. Langemarck-Ostende, 6-569-45 11-57 3-39 6-03. Courlrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-30 -7-35. Courlrai-Bruxelles, 5-13 9-41—10-59—2-29 -5-03. Gourtrai-Gand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. 4.43 7-23 9-49 12-43 3-43 6-28. 4.47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19. Et nunc erudimini.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1