Supplément au PROGRÈS D'YPRES du 6 Avril 1893.
Chemins de Fer
Bulletin politique.
L'habitation.
FLANORE OCCIDENTALE.
En recevant, loccasion de son anniversaire,
la délégation de Sleswig-Holstein, le prince de
Bismarck a prononcé une allocution se termi
nant par ces mots 11 est important pour l'a
venir de Allemagne que la puissance et la
grandeur se réunissent dans la personne de
1 Empereur. Longue vie. Trois fois longue vie
lui.
On veut voir dans ces mots la preuve que le
vieux chancelier desirese réconcilier avec lEm-
pereur.
il y a très peu de nouvelles de l'étranger, les
journées de Pâques n'étant pas propices en évé
nements politiques et les principaux parlements
européens étant fermés. La Chambre des com
munes ne rouvrira ses portes que le 5, pour
aborder immédiatement la discussion du home
raie. En prévision de ce débat, les conserva
teurs mènent une campagne désespérée contre
le projet de M. Gladstone.
Partout ils organisent des meetings, ils don
nent des conférences et font circuler des péti
tions. L'une d'elles a recueilli dans lUIster, la
province organiste de l'Irlande, plus de 17,000
signatures. Mais toute cette agitation, tout ce
fracas, tout ce luxe décoratif de moyens d'op^-
posilion ne servira rien. Le home rule sera
voté par la Chambre des communes et contre
signé par la Chambre des lords, sinon celle-ci
disparaîtra. Elle le sait, et préférera l'approuver
que mourir.
Elle n'aura pas tort.
M. Lepage, représentant de Bruxelles et
membre de la Ligue libérale, a été interviewé
par l'un de nos confrères.
L'habitation selon vous est-elle morte
Réponse de M. Lepage
MM. Frère, Janson, Broquet et la plupart
des orateursde lagauche en ont fait unecritique
impitoyable dont il me semble impossible que
la combinaison DeSmet puisse se relever. Cesl
un système inique. C'est aussi un système im
praticable. Depuis quinze ans je m'occupe du
travail électoral peut-être m'accorderez-vous
quelque compétence en la matière. Eh bien,
1 habitation est impossible. Je me proposais de
Je démontrer mais, devant la lassitude natu
relle delà Chambre, j'ai renoncé la parole.
Quinze des dix-huit députes de Bruxelles ont
parlé cela suffit.
«rra» e 4iat*
Les explorateurs du Katanga.
Une grande manifestation s'organise Bru
xelles en l'honneurdesexplorateurs du Katanga.
Les héros de celte fête seront MM. Delcom-
mune, Paul Le Marinel, Franqui, qui a rem
placé le regretté capitaine Bia. la tête de son
expédition, ledocteur Briarl, Didderich, le lieu
tenant Derscheide des grenadiers, le docteur en
sciences naturelles. Cornet, et le docteur en
medecine Amerlinck.
Ces vaillants explorateurs ont quitté le Congo
le 22 Mars dernier. Ils arriveront vers la mi-
Avril Lisbonne d'où ils partiront directement
pour Bruxelles.
Le programme de la manifestation n'est pas
encore complètement arrête.
Toutefois, dès maintenant, il estdécidequ'une
réception solennelle aura lieu la gare du Midi
qu'un banquet sera organise en (honneur des
explorateurs.
A chacun des chefs d'expédition il sera fait
remise d'une médaillé commemoralive en or,
les adjoints recevront une médaillé en argent.
Une réception aura probablement lieu au lo
cal de la Société des Ingénieurs et industriels
la Bourse. On parle aussi d une seance extraor
dinaire la société royale de geog: aphte.
Les frais de la manifestation seront couverts
laide de souscriptions particulières.
M. Paul Le Marinel, le premier Belge envoyé
au Katanga, ne pourra assister la fêle, étant
parti le b Janvier dernier pour le continent
Africain en qualité d'inspecteur d Etat. Mais la
médaillé dor frappee en son honneur, lui sera
envoyee en Afrique.
Voici les conditions d'abonnement
1' Edition. Comprenant 52 numéros par an, parais
sant tous les Samedis
On se charge an bureau du journal de l'impression
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SOCIÉTÉ ANONYME
L'Administration a lhonneur de prévenir
MM. les Actionnaires que la 95® assemblée
générale semestrielle aura lieu au siège de la
Société Bruges, Marché du Vendredi, DN°12,
MARDI 9 MAI PROCHAIN, midi, et qu'une
assemblée préliminaire aura lieu dans les bu
reaux de la Société, 10, Moorgate Street,
Londres, MERCREDI 3 MAI, 2 heures de
relevée.
Les dépôts d'actions et de procurations pres
crits par l'article 40 des statuts pourront être
faits au siège de la Société Bruges, aux bu
reaux de la Société Londres, chez MM. Riiffer
et fils, banquiers Londres et chez MM. Bai
ser et C", banquiers Bruxelles.
Conformément l'art. 49 des statuts, aussi
tôt après l approbation du bilan, les comptes de
la Société, avec les pièces l'appui, seront
déposés jusqu'au 29 Mat prochain, au local de
la Société, l'inspection des actionnaires.
Bruges, le 31 Mars 1893.
E. YANDEN BOGAERDE.
ORDRE DU JOUR
Comptes du 2nd semestre 1892.
Tirage au sort de 237 obligations 2® série.
*•-'
L'habitation est impossible, venant de
l'honorable M. Lepage, le mot est retenir. Nul
mieux que lui ne connaît le travail électoral
son jugement a donc une valeur exceptionnelle
que M. Paul De Smet sera seul nier.
Un portrait de Napoléon III.
On vient de publier des souvenirs inédits d'un ancien
ministre du Président Louis-Napoléon, qui fut aussi un
écrivain éminent, M. Aiexis de Tocqueville. Plusieurs ex
traits de ces souvenirs ont déjà été donnés par les jour
naux. Nous citerons le portrait suivant de Napoléon 111,
tracé avec une grande impartialité et, en même temps,
nous semble-t-il, avec une vérité absolue
Louis-Napoléon avait, comme homme privé, certaines
qualités attachantes une humeur bienveillante el facile,
un caractère humain, une âme délicate, beaucoup de sû
reté dans les rapports, une parfaite simplicité, une certaine
modestie pour sa personne au milieu de l'orgueil immense
que lui donnait son origine.Capable de ressentir del'affec-
tion, il était propre la faire naître chez ceux qui l'ap
prochaient. Sa conversation était rare et stérile chez lui,
nul art pour faire parler les autres et se mettre en rapport
intime avec eux aucune facilité s'énoncer lui-même
mais des habitudes écrivassières et un certain amour-pro
pre d'auteur. Sa dissimulation, qui était profonde comme
celle d'un homme qui a passé sa vie dans les complots,
s'aidait singulièrement de l'immobilité de ses traits et l'in-
signitiauce de son regard car ses yeux étaient ternes et
opaques comme ces verres épais destinés éclairer la
chambre des vaisseaux, qui laissent passer la lumière mais
travers lesquels on ne voit rien.
Très insouciant du danger, il avait un beau et froid
courage dans les jours de crise et, en même temps, chose
assez commune, il était fort vacillant dans ses desseins.
On le vit souvent changer de route, avancer, hésiter, re
culer son grand dommage, car la nation l'avait choisi
pour tout oser, et ce qu'elle attendait de lui c'était de l'au
dace el non de la prudence. 11 avait toujours, dit-on, été
très adonné aux plaisirs et peu délicat dans le choix. Cette
passion de jouissances vulgaires et ce goût de bien-être
s'étaient encore accrus avec les facilités du pouvoir. Il y
alanguissait chaque jour son éuergie, y amortissait et ra
baissait son ambition même. Sou intelligence était incohé
rente, confuse, remplie de grandes pensées mal appareil
lées, qu'il empruntait tantôt aux exemples de Napoléon,
tantôt aux théories socialistes, quelquefois aux souvenirs
de l'Angleterre, où il avait vécu sources très différentes
el souvent fort contraires. Il les avait péniblement ramas
sées daus des méditations solitaires, Imn du contact des
faits et des hommes, car il était naturellement rêveur et
•chimérique mais, quand on le forçait de sortir de ces va
gues el vastes régions pour resserrer son esprit dans les
limites d'une affaire, celui-ci se trouvait capable de jus
tesse, quelquefois de finesse et d'étendue, et même d'une
certaine profondeur, mais jamais sûr et loujours prêt
placer une idée bizarre côté d'une idée juste.
En général, il était difficile de l'approcher longtemps
de très près sans découvrir une petite veine de folie, cou
rant ainsi au milieu de sou bon sens, et dont la vue, rappe-
laul sans cesse les escapades de sa jeunesse, servait les
expliquer.
On peutdire, au demeurant, que ce fut sa folie plus que
sa raison qui, grâce aux circonstances, fit son succès et
sa force car le monde est un étrange théâtre. Il s'y ren
contre des moments où les plus mauvaises pièces sont cel
les qui réussissent le mieux. Si Louis-Napoléon avait été
un homme sage ou un homme de génie, il ne fût jamais
devenu Président de la République.
Il se fiait son étoile il se croyait fermement l'instru
ment de la destinée et l'homme nécessaire.
Nous recommandons d'une manière toute spé
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