Garde vous
Théâtre d'Ypres.
Ratier-Club Yprois.
Les Belges au Katanga.
Il aurait pu ajouter que l'ambition ne veillit
pas et qu'il est certaines haines dont la flamme
peut faiblir mais ne s'éteint jamais. (11)
Au reste, pour M. Bossaert surtout, tout cela
n'est qu'une question d'appréciation. Pour sa
part, il n'a pas cru se déshonorer en se mêlant
une bande de radicaux, de socialistes, de gens
tarés, (12) etc. Il n'a même pas hésité se mettre
leur tête, parcourir avec eux toute notre
ville, trinquer avec eux comme avec des inti
mes. (13) Aflaire d'appréciation que tout cela
Soit. M. Bossaert est meilleur juge que nous de
ce que sa dignité peut se permettre. (14)
Mais ce qu'il ne devait certainement pas se
Krmettre c était de promener les insignes de
)rdre de Léopold dans une manifestation aussi
peu patriotique. (15)
Car tout chez les musiciens libéraux suinte le
fransquillonisme depuis leurs sentiments gal-
lophiles et leur admiration pour les institutions
et les faits du régime républicain de la révolu
tion française, jusqu'à leur tenue calquée sur
une tenue française et d'un débraillé encore su
périeur celui du modèle, jusqu'à leur chef,
jusqu'à leur répertoire, jusqu'à leur prédilec
tion pour la Marseillaise et leur mépris pour la
Brabançonne.
Oui, M. Bossaert se trouvait là, avec l'insigne
national sur la poitrine et du vin français
1 fr. 25) dans le ventre, lorsquo le drapeau est
enfin apparu la foule des curieux catholi
ques principalement et il n'a pas protesté
lorsque, au mépris de l'air national, on a salué
ce drapeau pour la première fois, d'un air fran
çais. (16) Et il a eu le courage de marcher sous
les plis de ce drapeau, ainsi baptisé et sacré
fransquillon, par un tas de républicains et
d'amis des jacobins français, travers des rues
où tout le patriotisme libéral réuni était parve
nu faire flotter jusque quatre drapeaux na
tionaux
Et voilà Voilà, dans leur exacte teneur,
offenses l'orthographe et la grammaire com
prises, les deux libelles du journal des cagots.
Cette fois, le Journal s'est surpassé, et il est
évident que le rédacteur ordinaire, cependant
très-fort en get en langage des halles, a été
aidé, si pas par toute la rédaction réunie, au
moins par le plus bilieux, le plus haineux et le
plus instinctivement grossier d'entre les com
pères.
Nous savions bien que la fête de Lundi avait
eu un succès splendide. Mais, vraiment, nous ne
nous doutions pas que cela pût aller ce point.
Après les débordements de la presse cléricale,
en délire de fureur et oubliant toute retenue, le
succès est double.
Merci 0 goujats de plume Cuistres mâtinés
d'esclave romain insultant aux triomphes, en
core merci
(16) Le Salut au Drapeau composé pour la circon
stance par M. Deliège, le chef de l'Harmonie des Anciens
Pompiers.
Dans une réunion tenue, Vendredi 31 Mars,
au Cercle catholique, M. Surmont, le père de la
cité, a engagé ses amis se rendre maîtres du
Conseil des Prud'hommes et de la Garde Civique.
Les élections pour la Garde Civique ont lieu
Dimanche, 16 Avril prochain.
GARDE A VOUS
Nous reproduisons, sans y ajouter foi, l'arti-
culet suivant de Paris-Bruxelles, lequel articulet
n'est qu'une reproduction modifiée de ce que
nous avons lu, il y a quelques jours, dans le Jour
nal de Bruges qui lui-même l'avait extraitdu jour
nal le Soir.
Une nouvelle qui fera du bruit dans le monde
militaire.
Le ministre de la guerre de Belgique vient de
décider le transfert de l'Ecole d'équitation, au
mois d'Octobre prochain, d'Y près l'ervueren.
Déjà on aménage les anciens haras de la co
quette voisine de Bruxelles, ces haras immenses
qui n'ont jamais servi, pour ainsi dire.
C'est la suite, paraît-il, d'études faites par
un groupe d'officiers belges l'Ecole d'équita
tion française de Saumur que cette décision a
été prise, car on sait qu'il y a deux ans des offi
ciers de l'Ecole d'Y"près y ont été envoyés en
mission.
De plus, on est décidé créer en Belgique une
Ecole de pupilles pour la cavalerie. Celle-ci aura
son siège Ypres. Les jeunes gens qui en feront
partie, de l'âge de onze quinze ans, monteront
des poneys, ceux de seize dix-sept ans, âge au
quel ils peuvent s'engager définitivement, des
chevaux ordinaires de cavalerie. En somme, tout
sera l'instar de l'Ecole de Saumur.
L'adjudication des poneys a été faite, et il en
coûtera de ce chef 139,000 fr. 43 c. au gouverne
ment.
Les poneys choisis comme convenant le mieux
au service sont des poneys de Tarbes, mais on
fera toutefois un essai de poneys normands, dit-
on, plus tard.
Cette cavalerie en miniature sera vraiment
charmante, car les poneys, suivant les clauses
de l'adjudication, mesureront de 1 m. 20
1 m. 45.
Les officiers de l'Ecoled'équitation ne se plain
dront pas d'être plus même de goûter davan
tage des plaisirs de la capitale beige mais, par
contre, les Yprois et les Yproises regretteront
apparemment le départ des officiers très mon
dains, auxquels on doit cette institution émi
nemment agréable, récréative le Cor-Club
organisateur des pique-niques estivaux Zonne-
beke et au Vrijbosch, et des représentations co-
purchic, dont le3 officiers sont les plus assidus
spectateurs, au Grand Théâtre d'Ypres, qui res
semblera désormais, hélas une grange.
TOURNÉES SAINT-OMER.
Représentation du Mercredi 12 Avril.
U H
Comédie en 3 actes, de MM. E. de Najac
et A. Eennequin.
11 y avait longtemps que nous ne nous étions
amusés de si bon cœur. Cela est étourdissant de
verve et de gaieté. Les coups de théâtre abon
dent et les mots pétillent.
Le second acte surtout est d'une drôlerie in
concevable. Il s'y trouve une des meilleures
scènes de vaudeville que je connaisse, celle qui
sera célèbre demain Paris sous ce nom La
scène de la leçon de droit. Le public tout entier
a été pris d'un fou rire si intense, que l'on en a
perdu la moitié. Ce sera là, je crois, un grand
succès. Vous pouvez retenir vos places de con
fiance.
Jamais vous ne passerez une soirée plus gaie
au théâtre.
Francisque Sakcey.
Les membres du Ratier-Club Yprois sont priés
d'assister la réunion extraordinaire qui aura
lieu Lundi, 10 Avril prochain, 7 heures du soir,
au local Café du Boulevard
1. Réorganisation de la Société.
2. Dispositions prendre.
La nuit du 3 au 4, un incendie a éclaté dans le
cabaret de Ingang van Poperinghe. Deux granges
appartenant Séraphine Bloewe et Pierre Top
sont détruites de fond en comble. Deux maison
nettes, l'une occupée par Virginie Lacuille, a été
complètement détruite et l'autre le cabaret De
Eroon, occupée par M. Delois, seulement endom
magée.
Le dommage est assez considérable et rien
n'était assuré.
On attribue ce sinistre la malveillance.
Cette année, Avril n'aura pas eu cette peine
il a trouvé les beaux jours déjà ramenés et
bien ramenés par Mars son prédécesseur.
On pourrait fouiller longtemps dans sa mé
moire, secouer vigoureusement la poussière du
Kassé, avant de trouver souvenance d'un mois de
lars aussi beau, aussiprécoceque celui qui vient
de s'écouler. Il nous a apporté le soleil, la lu
mière, la chaleur, les bourgeons et même les
feuilles avant que la cloche de l'équinoxe eût
fait retentir les airs, il nous avait donné le prin
temps.
Tout ce que nous pouvons souhaiter de mieux
l'Avril venu au monde Samedi, c'est de se con
duire aussi bien que Mars d'oublier le dicton
Permis lui, pourtant, de se souvenir de ce
lui-ci
On sait que de grandes fêtes seront données
Bruxelles, dans le courant du mois, en l'hon
neur des vaillants explorateurs du Katanga. Il y
aura réception la gare du Midi, spectacle gala
la Monnaie, cérémonie officielle au Palais des
Académies, sous la présidence du Roi, et enfin
banquet donné par souscriptions.
A ce propos rappelons quelles sont les expédi
tions qui ont parcouru cette partie du Congo.
Pour l'Etat indépendant, l'expédition Paul Le
Marinel, qui fut la première traverser ces pa
rages. M. le Marinel avait sous ses ordres le lieu
tenant Légat, qui est en ce moment chef de la
station de Lufoi, située entre Bunkaga et le lac
Banguelo et un autre Belge, M. Verdickt. Le
chef de cette première expédition n'assistera pas
aux fêtes de Bruxelles, car il est retenuau Congo.
Vient ensuite l'expédition Stairs. On se rappelle
la mort de ce vaillant officier et la fin tragique
du capitaine Bodson, son second. Les trois sur
vivants de cette mémorable campagne, M. le
marquis de Bonchamps, le docteur Moloney et
M. Thomas Robinson, ont été invités aux festi
vités organisées Bruxelles. A citer dans l'ordre
chronologique l'expédition Bia, dont le chef
mourut récemment. Le lieutenant Franqui, char
gé de le remplacer, revenait en Europe avec ses
adjoints, le lieutenant Derscheid, le docteur
Amerlinck et M. Jules Cornet. Le sergent Cas-
sart, qui en faisait également partie, est resté en
Afrique, auprès du lieutenant Dhanis. Enfin,
l'expédition Alexandre Delcommune, qui rentre
en Europe avec le docteur Paul Briart. Un des
agents de Delcommune, M. Hakausson, a trouvé
la mort, on se le rappelle, au cours de cette ex
pédition, dans une rencontre avec les Arabes.
L'argent n'a pas d'odeur, a dit Vespa9ien. (10)
(10) Oui. Mais il n'aurait pas dit la même chose des
articles du Journal.
Comme il se fut piucé le nez
(11) On connaît ces haines et ces haineux-là, quelque
peioe qu'ils prennent pour se cacher.
(12) Quelle démangeaison de parler de corde dans la
maison même des pendus
(13) Les patrons du Journal fcsaienl mieux, comme on
sait. Ils allaient trinquer avec tous les louches cabareliers
du Zaalhof et d'ailleurs...
(14) Seule chose vraie. Voit-on M. Bossaert aller
prendre langue chez les hommes du 1' Février 1891 et
leur demander ce que sa dignité peut lui permettre
(15; Faut-il que les scribes du Journaaient été furieux
et aient vu rouge pour prendre, comme décoration de
l'Ordre de Léopold, le petit ruban bleu que M. Bossaert,
en qualité de membre de la Commission, avait mis sa
peu prétentieuse boutonnière
Sic transit gloria...
Ordre du jour
Le Secbétaibe.
J. Goethals.
Poperinghe.
Avril ramène les beaux jours.
Il n'est si gentil mois d'Avril
Qui n'ait son chapeau de grésil
S'il tonne en Avril,
Vigneron, prépare ton baril.