A USONS. Le 17 Avril JOURNÉE SANGLANTE. Fin de la grève. A Bruxelles. A Gand. M. Colaert est l'un des plus remarquables acolytes de M. Woeste les Yprois ignoraient peut-être qu'ils avaient dans leurs murs un Woestiti. Par suite de l'abondance des matières le compte-rendu de la séance du Conseil communal du 17 Avril dernier, ne pourra être inséré que dans notre prochain numéro. Voici les listes doubles des candidats présen tés par la cour d'appel séant Gand, en assem blée générale et publique du 30 Mars 1893, et par le conseil provincial de la Flandre orientale, en séance du 14 Avril suivant, pour la place de vice-président vacante au tribunal de première instance de Gand, par la nomination de M. Baertsoen d'autres fonctions. Premier candidat M. Steyaert, juge d'in struction près le tribunal de première instance de Gand Second candidat M. Obrie, juge au même tribunal. Premier candidat M. Steyaert, qualifié ci- dessus Second candidat M. De Bock, juge au tribu nal de première instance de Gand. M. Van Schoor, procureur général, est venu hier matin en ville. Ce haut magistrat a conféré avec les membres de notre parquet auquel il a donné des instructions très sévères. Le 5e escadron de chasseurs cheval, sous le commandement du major Frantzen, est parti hier après-midi pour Boussu. Dans la matinée MM. les bourgmestres de Boussu et de Saint-Ghislain avaient réclamé l'as sistance de latorce armée pour qu'il fût utilement mis opposition au projet de pillages nettement exprimé dans divers meetings par un grand nom bre de grévistes. Rencontres entre la garde civique et les émeutiers. Terribles ccliauiïourécs. L'ÉMOTION EN VILLE. Gardes civiques blesses 5 grévistes tués et 5 blessés. Depuis ce matin, les grévistes se massent aux avenues de Jemappes et de Cuesmes. Ail heu res, il y en avait déjà beaucoup, mais dès ce mo ment la circulation est interdite au passage niveau et au pont sur la Trouille. Toutes les maisons de la cité Hoyaux et rues voisines jusqu'au rond-point de Bavière ont leurs volets clos et sont barricadées intérieurement et extérieurement. La place de Bavière est noir de monde parmi les curieux beaucoup de femmes, les gamins sont grimpés sur les arbres et tous attendent avec an xiété les événements. Il en est de même en ville. A chaque instant des ouvriers de Mons, par forfanterie, veulent passer la barrière du passa ge niveau, pour aller dans les cabarets voisins. Il y a alors des colloques très-vifs entre les ivro gnes et les gardes civiques. Les grévistes en pro fitent pour redoubler leurs insultes contre les gardes civiques qui sont postés là. Car, chose étrange, on n'avait pas cru devoir utiliser l'armée l'endroit le plus exposé et où on savait que les grévistes devaient nécessaire ment être les plus nombreux et les plus mena çants. Le 2® chasseurs cheval est Cuesmes, quant l'infanterie elle est consignée dans nos caser nes. Toute la gendarmerie a fait le service de pa trouilles dans le Borinage, pourchassant sans cesse les manifestants pour leur faire rebrousser chemin, mais ceux-ci se cachent dans les ruelles et vont se reformer plus loin en bandes. C'est ainsi que d'heure en heure les grévistes arrivent grossir, aux alentours de Mons, l'im mense cohorte des manifestants. Vers 3 heures, il y en a environ 3,000 l'ave nue de Jemappes et 5,000 l'avenue de Cuesmes. A l'avenue de Jemappes, ils sont relativement calmes et c'est par erreurqu'on a fàit courir le bruit qu'ils avaient attaqué la brasserie Pecher. Là se trouve en observation le commissaire de police de Jemappes. A certains moments, on fait servir de la bière aux assoiffés. C'est l'avenue de Cuesmes, près du pont sur la Trouille, que les manifestants se montrent les plus menaçants. Ils insultent nos soldats-citoyens, qu'ils qualifient de lâches, imbéciles, fainéants, voleurs et de tout le vocabulaire de tout bon gré viste. 3 heures. Vers deux heures et demie une bande de 5,000 grévistes se massent l'avenue de Cuesmes. Tous ces gens sont armés de bâtons, d'outils et ont une allure très menaçante. M. l'échevin Georges Leclercq, accompagné de M. le commissaire Korten et de deux agents se portent la rencontre des manifestants aux quels M. Leclercq intime l'ordre de se disperser. Cette invitation ne produit qu'une surexcita tion plus grande des grévistes. C'est alors que la compagnie d'intanterie, commandée par le capi taine Denuit, opère une charge la baïonnette contre les émeutiers qui reculent. Au cours de cet engagement un certain nom bre de grévistes sont blessés aux jambes. Les cris, les huée3 redoublent. Malgré cette première charge les grévistes se reforment plus menaçants encore et du secours est demandé, la compagnie des bleus se voyant sur le point d'être débordée. Aussitôt arrive au pas de charge la compagnie de chasseurs-éclaireurs qui était en réserve l'Hôtel-de-Ville et qui se masse derrière l'infan terie de la garde. La compagnie de M. Houdez forme alors un angle avec celle de M. Denuit. Les grévistes voyant survenir les chasseurs- éclaireurs de la garde civique, qui ont une allu re martiale, crient Vive l'armée Un peu après M. le lieutenant-colonel Dolez arrive au Rond-Point de Bavière. Le chef de la garde a félicité vivement les officiers et les hom mes de l'infanterie propos de l'excellente dé fense qu'ils ont opposée l'envahissement des cohortes socialistes. En effet, les gardes civiques ont montré un énorme sang-froid, offrant la multitude d'en ragés une barrière de baïonnettes absolument infranchissable. 3 heures 1/2. Nous revenons d'une tournée en ville. De nom breux magasins des rues amenant la place sont fermés. On remarque beaucoup de monde se di rigeant vers les extrémités de la ville. Toute cette foule manifeste une agitation ex traordinaire on conçoit qu'il y a dans les esprits un sentiment compréhensible d'appréhension. Partout aussi on ne manque pas de féliciter nos braves soldats citoyens do l'attitude énergi que qu'ils ont montrée jusqu'ici, car les racon tars vont leur tram et tout le monde relate la charge courageuse qu'ils viennent de faire l'a venue de Cuesmes devant la bande d'émeutiers féroces, menaçants d'autant plus encolérés qu'ils n'ont pas leur tête leurs chefs ordinaires. On nous apprend que plusieurs des membres du comité de la Fédération boraine se trouvent chez Maës, leur local habituel. De là ils sont l'abri des horions. 4 heures. On signalait, la porte du Parc, l'arrivée d'une foule de grévistes. Renseignements pris, il n'y a rien de vrai dans ce racontar. 4 heures 20. Une bande considérable de grévistes a voulu forcer la ligne du 2® bataillon de la garde civi que qui défendait l'entrée de la ville par l'ave nue de Jemappes. Une grêle de pierres s'abat sur les gardes civiques dont plusieurs sont blessés, l'un de ceux-ci a la mâchoire défoncée, un autre est affreusement blessé au nez. Le matériel d'ambulance, réquisitionné, ar rive. En présence du danger le major Lebrun com mande Feu Un grand nombre de grévistes sont blessés on croit qu'il y a cinq tués. Les grévistes se montrent plus méchants enco re il semble que leur exaspération grandit au fur et mesure que la répression s'exerce. Le3 blessés, les tués sont emportés par leurs camarades, les émeutiers. Dans les prairies, là-bas, sont massés des fem mes qui pleurent et se lamentent, c'est horrible 4 heures 25. L'artillerie de la garde civique arrive au rond- point de Bavière. Elle repousse la foule de Montois venus en curieux sur ce point de la ville. Les gens doivent reculer jusque l'entrée de la rue André Masquelier. Dans les groupes se manifeste une profonde indignation quand on apprend quel danger sont exposés les gardes civiques. A ce moment on reconduit deux gardes blessés. L'émotion est son comble. 4 h. 30. Un certain nombre de Borains ont pénétré en ville isolément,puis se sont rejoints l'intérieur. Par petits groupes ils circulent dans les rues, chantant dea couplets révolutionnaires, et criant Vive la Révolution Plusieurs arrestations ont eu lieu déjà. 4 h. 40. On nous téléphone Roger, le chef socialiste, veut passer pour aller engager les grévistes se retirer. MM. le bourgmestre Sainctelette et l'échevin Masson s'y sont opposés formellement. 4 h. 50. La foule augmente sur la place de la gare. Les trains amènent des cohues de gens venus pour voir. Les grévistes annoncent l'intention de passer la nuit sur les lieux. La situation s'aggrave donc terriblement. Il est présumer que les troupes casernées vont entrer en ligne. Le bruit se répand que dans une réunion qui aura lieu ce soir la Maison du Peuple, les chefs du parti ouvrier décideront de publier un mani feste engageant les ouvriers cesser la grève, tout en déclarant que le peuple n'est qu'à demi satisfait et qu'il doit continuer réclamer le suffrage universel pur et simple. Une députation socialiste vient d'être reçue par le bourgmestre. Elle a promis, vu le vote de la Chambre, d'engager les ouvriers reprendre le travail dès demain. Par jugement par défaut, en date du 12 Avril 1800 nonante-trois, le Tribunal de première instance séant Y près a prononcé la séparation de corps et de biens entre Dame Marie Vandermeersch, épouse Charles Van Elslande, particulière Wervicq, demanderesse ayant pour avoué Maître ALFRED LAHEYNE Ypres, et Monsieur Charles Van Elslande, né gociant domicilié Wervicq, défen deur défaillant. Y'pres, le 19 Avril 1893. Présentations de la Cour d'appel. Présentations du Conseil provincial. Pour extrait conforme A. LAHEYNE, avl.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 3