33e ANNEE. 4 Mai 1893. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Le vote obligatoire. Les grands financiers cléricaux. Ce que deviennent nos écoles communales! 6 FRANCS PAR AN. Y PRES-FU RN ES FURNES-YPRES. Ypees, le 3 Mai 1893. l\'° 36. Jeudi, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acqc1rit EVNUO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour Restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du 1p Octobre c^Ypres pour Popertnghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-43 6-25. llouthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Comines, 5-13 7-44 8-00 9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23— 12-03 2-44 3-53 -6-23. Langemarck-Ostende, 6-569-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-30 7-35. Courtrai-Bruxelles, 5-13—9-41—10-59—2-29—5-03. Courtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 5-37. 4-43 7-23 9-49 12-43 3-43 6-28. 4-47 7-27 9-53 1-03 3-47 6-19. Les abus que tout le monde a pu constater dans ces derniers temps et principalement dans les élections chaudement disputées, lesquelles dépendent de quelques abstentions le plus souvent forcées, ont remis sur le tapis la ques tion du vote obligatoire. Quant la légalité du vote obligatoire, que d'aucuns ont cru devoir y opposer, elle ne saurait être douteuse, mais d autres, et 1'Etoile belge est du nombre, tout en en étant partisans en principe, hésitent sous prétexte que la liberté du citoyen en serait enrayée et que la liberté est une chose sacrée que la loi doit respecter avant tout. Ils admet traient le vote obligatoire si l'électeur au lieu d'être circonscrit forcément, comme aujour d'hui, dans la liste des candidats qu'il n'a pas choisis mais qu'on lui a imposés, pouvait porter son vote sur le nom qui a ses préférences lui. Sous le régime actuel, en décrétant le vote obligatoire, toute la liberté laissée l'électeur, c'est de tamponner où il veut ou de ne pas tamponner du tout. Encore ne tient-on pas compte de cette cir constance qui a bien son prix, c'est que tout candidat a déjà subi une espèce d'epreuve préparatoire, soit dans les meetings, soit dans toute autre réunion électorale, et qu'il n'est pas un seul électeur qui n'ait eu l'occasion de con tribuer cette élection préparatoire. Ce n est donc pas tout-à-fait la suppression de la liberté, mais ces défenseurs de la liberté qui voient si bien comment on la leur rogne rait par le vote obligatoire, ne voient-ils pas qu'en la sauvegardant d'un côté, ils la sacri fient de l'autre Empêcher un électeur de se rendre au scru tin, cela est-il assurer la liberté de l'électeur Et quand un propriétaire, un candidat influent, ou tout autre agent électoral, par des moyens quelconques, retient un électeur chez lui, ces abstentions devant amener le triomphe de tel ou tel parti, la liberté est-elle sauvegardée La loi défend toute pression, toute con trainte, dira-t-on. On sait ce que cela signifie et le cas qu'il en faut faire. Nous n'en parlerons pas. Le fait est que sans le vote obligatoire la liberté de l'electeur peut être enrayée et ne l'est que trop souvent. L'obligation y remédié et c'esL pourquoi les scrupules de l'Etoile belge n'ont pas leur raison d'être. L'electeur de l'Etoile n'a pas le choix absolu, puisqu'il est renferme dans les listes arrêtées davance, mais il a la liberté de ne voter pour aucune d'elles. Le vote obligatoire empêche la suppres sion de cette liberté. A tout prendre l'Etoile enlève plus la liberté que ne le fait le vote obligatoire. Et comme des deux maux, si maux il y a, il faut choisir le moindre, l'Etoile ferait bien de se ranger du côté des partisans du vote obliga toire. M. Richald a profilé de la discussion du budget du P. Boom pour établir nouveau le caractère fantasmagorique des fameux bonis, grâce auxquels M. Beernaert s'est si souvent taillé des reclames pour lui et pour les siens. Cela nous remet en mémoire le discours pro noncé par lhonorable député de Bruxelles, lors de l'examen du budget des voies et moyens. Les chiffres qu'il a cités alors sont édifiants. De 1884 1893 M. Beernaert accuse des bonis successifs pour une somme totale de 67,300,000 fr. Ce serait très beau, si cela était dû I habi- lete financière du grand ministre, mais M. Ri chald prouve que la réputation du grrrand homme est considérablement surfaite. En effet les augmentations de recettes que M. Beernaert a obtenues pendant le même temps et, qu'il n'aurait pu empêcher de se produire, se sont élevées 113,300,000 francs soit un solde de 46,000,000 de francs dont M. Beernaert a profite sans avoir rien fait pour l'obtenir. iVlais outre cela le total des recettes effec tuées par l'Etat s'est éleve de 306 millions qu'il était en 1884 344,000,000 francs, chiffre de 1893 il en résulte un ensemble de recettes qui s'est grossi jusqu'à fr. 242,700,000 dans les dix dernieres années (1884 1893); le mon tant des bonis est donc dépassé par les recettes nouvelles qui alimentent ie trésor public et le solde en faveur de l'augmentation des recettes est de 175,400,000 francs. M. Beernaert a donc eu sa disposition 242,700,000 francs pour réaliser 67,300,000 francs de boni, a dit M. Richald. Et il reste en faveur de l'augmentation de recettes 175,400,000 francs Vous vous demanderez avec moi ce que devient, dans ces conditions, la légende des bonis, l'admirable gestion de M. Reernaert, qui se résume en définitive par une augmentation de recettes Cette augmentation provient-elle des mesures qu'il a décrétées? Non, mais de la force des choses, de l'aug- mentation du produit des impôts et d'un mouvement industriel plus considérable. Il reste donc 175,400,000 francs, boni déduit. Vous me direz que, s'il y a eu des bonis, il n'y a pas eu de déficit, alors que, sous le dernier ministère libéral, il existait un déficit considérable. Eh bien, établissons la balance entre les deux gestions. En 1884, le déficit était de 16,200,000 francs. En 1885, le déficit a été de 746,000 francs, donc 15,454,000 francs en faveur de la gestion de M. Beernaert de 1886 1893, bonis donc 16,200,000 fr. annuellement en faveur de la gestion de l'honorable ministre des finances. Or, 15,454,000 francs plus huit fois 16,200,000 francs nous donnent 145,054,000 francs. L'augmentation de recettes dont je vous ai parlé tout l'heure étant de 175,400,000 francs, il reste ainsi 30,346,000 francs en faveur de iaugmen- tation des recettes. x Je ne demande plus ce que devient la légende des bonis, continue le député de Bruxelles, mais ce que devient cette gestion tutélaire. cette gestion qui a sauvé les finances du pays Mais, Messieurs, il est très facile d'avoir une belle gestion quand les ressources sont là et elles étaient là 30,347,000 francs de supplément'de recettes, 30,346,000 francs nets, liquides, sans charges, 30,346,000 francs qui ne doivent rien personne Ainsi s'est évanouie, une fois pour toute espérons-le, la légende du grand financier En vain il a essayé de repondre, le pauvre M. Beernaert, il n'est parvenu qu'à prouver que M. Richald avait bien raison de réduire des proportions modestes la réputation d'habile restaurateur de nos finances, que notre grand ministre s'était fabriquée lui-même Encore une légende qui finit s c-sfc-3 r3 Étes-vous déjà aile au Kluisberg» (petite montagne du Sud de la Flandre Orientale, l'Est de Renaix Non Eh bien, alors, c'est une excursion faire. Faites là, comme nous, pendant les vacances de Pâques, par un temps splendide vous serez amplement dédommagé des quelques lieues, que vous aurez faites pied, parle spectacle vraimentsplendtdeque la na ture renaissante vous offrira. Mais, je vous en prie, ne passez pas par le village de Quaremont, si toutefois vous êtes instituteur ou un ami de l'enseignement vous seriez douloureusement impressionné. Pourquoi Voyez-vous là-bas ce grand bâtiment? Eh bien, c'est l'école com munale, et, puisque nous y sommes, allons-y voir. D'ailleurs nous avons soif et nous y trou verons un verre de bière ne croyez pas que l'instituteur soit un de mes amis je n'ai même pas l'honneur de le connaître ce n'est pas lui qui nous recevra, il n'y est plus depuis long temps vous paierez tout bonnement dix centi mes pour votre verre ne faites pas semblant d'être étonné, ne payez-vous pas autant et sou vent plus dans les-autres cafés Tenez, voici l'enseigne En Amériqueon vend des bois sons. Entrons. A gauche, lancien parloir. le baas qui est la fois cordonnier et caba- retier, a installé son atelier. Adroite, probable- i« LE PROGRES

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