Chronique locale. Sans ambition. Notre gare. meni l'ancien petit sajon, nous avons le café. La cour est convertie en champ de pommes de terre, le preau couvert en jeu de boule. Lesdeux classes, naguère séparées par une cloison, ne forment plus qu'une seule et même buanderie, dans laquelle nous remarquons entre autres, une dizaine de bancs (dernier système, deux pla ces) mis les uns au-dessus des autres, des bottes de paille, un boulier-compteur, gisant terre, du bois brûler, des débris d un système de poids et mesures, des instruments de jardinage, un tableau sur lequel on peut lire encore tra vers une épaisse couche de poussière un problè me inachevé. A la muraille pend toujours le portrait du Roi. La baztn nous dit qu'il y aura lutte aux prochaines élections communales. Peut-être que (instituteur l'homme chassé pourra revenir alors reprendre possession de son école. Souhaitons-le Pauvre Belgique Uue variation par H. Surmont sur le violon de M. Le Jeune. A propos de notre prison cellulaire, il a été question ces jours-ci de notre Premier, M. le baron Surmont de Volsberghe. Que ses amis se rassurent on ne l'a pas mis dedans, bien au contraire S'agissant de la nomination de Président et de Vice-Président de la Commission administrative de notre pensionnat de délinquants, un arrêté royal a désigné pour la première place l'honora ble docteur M. Poupart, père et, pour la se conde, M. le baron susnommé. Cela a l'air de n'être rien du tout et pour tant c'est quelque chose. L'usage constant, jusqu'ici, était de nommer la présidence le chef du parquet. Feu M. Berghman était président après M. Nuyttens de Terbecq celui-ci après M. Bor- mans, et ainsi de suite, de prédécesseur en suc cesseur. Partout, du reste, il s'en va de même, et, dans les quelques rares commissions où d'aventure le Procureur du Roi n'est pas investi de la prési dence, il est, tout au moins, vice-président. Ici, et cette fois, on a rompu avec la tradition. Et, cependant, il venait de nous arriver, com me Procureur du Roi, un homme d'un mérite rare un juriste remarquable qui a fait ses preuves un magistrat hautement recomman- ciable par la correction et la dignité de ses allu res. Mais (nos politiciens cléricaux trouvent des mais partout) il parait que le nouveau venu est d'opinion libérale, et c'était déjà une raison pour le reléguer l'arrière-plan. A côté de cette raison-là, il y en avait encore une autre. Donc, on a nommé président l'honorable doc teur susdit, lui-même surpris, pensons-nous, de cette promotion laquelle il ne tenait sans doute guère et, vice-président, M. le Sénateur- Bourgmestre en personne, en attendant qu'il devienne président son tour. Ceci, pour ceux qui veulent se donner la peine d'observer et de réfléchir, est une petite révéla tion de plus. Le but do M. Surmont de Volsberghe est évi demment d'arriver la tête de tout, de hisser sa personne et sa volonté tous les sommets. Et pour peu que le doigt des électeurs, dé faut de celui de la Providence, n'y mette obsta cle, nous verrons bientôt notre Premier cumuler, avec les fonctions de Bourgmestre, celles de Président du Tnbunal, de Commissaire d'arron dissement, de Chef du parquet, de Major de la garde civique, de Commandant de la gendarme rie, de doyen, etc., etc., toutes ces dernières, par personne interposée, bien entendu. Son rêve, digne d'un pacha, est de devenir, lui, bloc, et de voir tout le reste poussière, com me eut dit Victor Hugo. Aussi, n'est-ce pas sans motif et sans but qu'il a alourdi son nom patronymique du titre de baron et du surnom de Volsuerghe. Personne n'ignore, et les roturiers quéman deurs de parchemins le savent encore mieux que tout autre, de quels poids la noblesse, même toute neuve, pèse, de nos jours encore, sur les petits, les faibles, les timides et les imbéciles. Et cependant, M. Surmont dit, qui veut l'entendre, qu'il n'est pas ambitieux. Que serait-ce donc, grand Dieu s'il l'était 11 est de toute évidence que nos représentants sont impuissants et que ce ne sont pas eux qui nous donneront une nouvelle gare. La réponse de M. le ministre ne laisse plus subsister le moindre doute cet égard. Demander la So ciété du chemin de fer de la Flandre 147,000 fr., c'est comme si on lui demandait sa peau, et il n'est pas de mode qu'on se dépouille de sa peau pour en revêtir un autre. Il n'y a donc rien attendre de ce côté. Et qu'y a-t-il attendre de M. de Bruyn M. Vandenpeereboom remettra, dit-il, l'affaire M. de Bruyn auquel il incombe de faire respec ter les conditions du contrat qui lie la Société. A quoi tout cela peut-il mener Au fond, c'est déplacer la question et finalement la remettre aux calendes grecques. A quoi est obligée la Société A assurer le service et fournir des installations convena bles, suflisantes, et quand cela est lait, tout est dit, et tous les de Bruyn du royaume doivent s'in cliner. Or si M. de Bruyn veut forcer la Société agrandir les locaux, ce qui est d'une nécessité absolue s'il exige que les quais et toute la gare reçoivent des agrandissements en rapport avec les besoins du service, il est dans son droit. Seu lement, la Société ne se refuse pas exécuter les travaux nécessaires, mais elle se borne cela et tout cela ne doit pas coûter 147,000 fr. Mais le nécessaire ne contentera pas les Yprois, sans quoi tout cela aurait déjà été fait; les Yprois désirent plus et ce plus devient l'affaire du gou vernement. Mais le gouvernement, de son côté, ne tient pas embellir trop luxueusement les gares qui ne lui appartiennent pas, et cela pour les beaux yeux des Yprois, pas plus que pour les beaux yeux de leurs représentants. Cependant il ne devrait pas oublier que c'est très humiliant pour ces représentants d'être traités comme s'ils avaient des yeux sans séduction aucune. A-t-il bien re gardé les yeux de M. Struye Et ceux de M. Colaert Et ceux de M. Surmont, donc Non, il ne les a pas regardés, sans cela il eût été vain cu. Mais enfin, il faudra cependant bien sortir de cette situation, mais comment Peut-être y a-t-il moyen et voici, selon notre humble avis, de quelle façon on pourrait s'y prendre. Il est quasi certain, et cela ressort des der niers débats de la Chambre, qu'un jour ou l'au tre, l'Etat reprendra toutes les lignes ferrées. Cela se fera peut-être plus vite qu'on ne pense, parce que plus on tardera plus l'opération sera onéreuse, et il suffirait d'un nouveau ministre aux vues larges et prévoyantes pour que la chose se fit. La Flandre serait donc reprise comme le reste et probablement une des pre mières, puisqu'il y a déjà eu des négociations cette fin. La Flandre appartiendra donc un jour l'Etat. S'il en est ainsi le gouvernement ne pourrait-il pas se fendre plus largement, même prendre tout, ou peu près, sa charge et stipu ler que lors de la reprise, il sera tenu compte de ce sacrifice, et que dans l'évaluation qui serait faite de la ligne et de ses dépendances, la gare d'Ypres serait défalquée avant tout, comme appartenant déjà l'Etat. Cette solution nous paraît acceptable et M. Vandenpeereboom ne devrait pas craindre d'être accusé de gaspillage, mais de prévoyance et il aurait bien mérité des Yprois. Que nos Représentants et Sénateur portent la question sur ce terrain, qu'ils la travaillent, la chauffent et la cultivent, non la Chambre par des discours qui ne sont que des réclames élec torales et dont on n'a que faire, mais dans les bureaux où se fait réellement sentir l'influence, quand on en a. La mort de Nadaud donne l'occasion aux jour naux français de rappeler force incidents de la vie de cet aimable chansonnier. Se douterait-on que sa célèbre chanson des Deux Gendarmes fut déférée au tribunal correc tionnel cause du refrain populaire Le gouvernement impérial crut y voir une at teinte la dignité de la gendarmerie mais le tribunal qui cette chanson fut déférée en jugea différemment. On rappelle qu'un jour, la princesse Mathilde convia chez elle les premiers écrivains et artistes de l'époque. Nadaud était invité en même temps et par la princesse, et par Lamartine. Il préféra la première et s'excusa légèrement auprès du se cond. L'auteur de Jocelyn, ayant eu connaissance de ce fait, envoya au chansonnier l'épigramme que voici Cette boutade du doux chantre d'Elvire et de Laurence vaut bien la chanson notre avis. La Chroniquelaquelle nous avons emprunté l'anecdote qui précède, avait dit, dans son nu méro de la veille, que jamais le célèbre chan sonnier n'avait voulu se rallier au Bonapartisme et l'Empire. La célèbre princesse en était, cependant, de l'Empjre. Dimanche après-midi, une maison, apparte nant M. Pierre Deramauw et située Oost- vleteren, a été totalement détruite par un incendie. Le domestique est tombé par une fenêtre du deuxième étage et a été relevé ayant une côte brisée. Les pompiers se sont rendus sur les lieux. Bourse de Bruxelles. (Journal des instituteurs). Brigadier, répondait Pandore, Brigadier, vous avez raison Un jour le vaincu de Pharsale M'offrit un dîner d'un écu. Le vin est bleu, la nappe est sale, Je n'irai pas chez le vaincu. Mais quand la cousine d'Auguste M'invite en sa noble maison, J'y cours, j'arrive l'heure juste. Chansonnier, vous avez raison Le feu. Notre rnaiché terme est lourd dans son ensemble. On ne traite guère que la Saragosse 196 3/4 et 193 1/2; la semaine était en diminution importante. La Varsovie se relève 483 sur la nouvelle que le Conseil d'Administration proposera la distribution d'un dividende de R. 6.75. Au comptant on se croise les bras. Nos rentes sont plutôt faibles. Bonnes demandes en Wagons-Lits 4 °/0 489-50 et en Chemins de fer réunis 468 1/2. Il faut croire que les gens qui ont des capitaux placer et qui cherchent autre chose que des obligations ..revenu fixe sous prétexte que celles-ci sont toutes trop chères, regardent bien mal la côte. En effet, il y a encore des obligations de premier ordre qui restent dans l'oubli, on se demande pourquoi et qui aux cours actuels constituent le placement le plus avanta geux que l'on puisse faire. Nous n'en citerons qu'une l'obligation 5 p. c. Guerrouma qui est actuellement 475. Pourquoi cette indifférence l'endroit d'une valeur de tout repos, dont les garanties sont indiscutables et qui ce prix rapporte 5.15 p. c. Charbonnages et valeurs sidérurgiques sans change ment. Les ordinaires Haut-Congo sont en forte hausse 650. L'assemblée générale des actionnaires de la Société du Téléphone Bell se sont réunis Mardi. Comme il fallait s'y attendre on a remplacé un de ces adminis-

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2