Chronique locale. Garde Civique. M. Ch. Paquet Ypres. Théâtre dYpres. J organise et je paie l'enseignement que je fais donner. Si d'autres enseignent qu ils paient. On ne sortira pas de là, c'est la seule thèse constitutionnelle et qu'on ne l'oublie pas, nous allons au gâchis et la division si Ion abandonne cette voie, si l'on transige encore Nous bornons là nos observations, parce que nous ne voulons pas discuter les conséquences d'une entente qui amènerait une loi perfide et détestable. Les conséquences seraient surtout désas treuses au point de vue financier Bruxelles paye acluellementle cinquième des impôts du pats. Ce serait donc encore nous qui payerions les petits-frères sous le régime nouveau comme sous le régime actuel. CELA NE SERA PAS, n'est-ce-pas Et les radicaux vont, n'est-il pas vrai, reti rer incontinent leur épingle du mauvais jeu auquel on les convie Il ne parait plus douteux que le gouverne ment soit décidé proroger jusqu'au 31 Décem bre 1894 les pouvoirs des conseils communaux qui, sans les formalités encore nécessaires la revision de la Constitution, devraient avoir lieu en Octobre 1893. A la Chambre d'y donner son approbation, ce qui ne manquera pas, la droite trouvant dans ces lenteurs un moyen de pro longer son agonie. Ce n'est pas que la chose fût inévitable. Si au lieu de commissionner et de recommissionner les projets, les amendements et les sous-amende ments si au lieu de discuter vide deux mois durant, pour finalement adopter en une heure le vote plural sans l'ombre d'une discussion, la Chambre eût été la hauteur de sa tâche et eût fait besogne utile, cette prorogation n'eût pas dû se faire et nous ne nous trouverions pas dans une situation où les difficultés et les irrégulari tés iront en s'accumulant, mesure que nous avancerons dans cette période anormale. Mais enfin le mal est fait, tout ce que nous pouvons maintenant espérer, c'est que la leçon aura pro fité nos honorables et que, mettant le bien du pays au-dessus de leurs petits intérêts électo raux, ils sauront achever l'œuvre de la revision: loi électorale, reconstitution du Sénat, etc., en un temps suffisamment court pour que le régime Îiarlementaire n'ait plus souffrir davantage de eur impuissance. Assez de discours, assez de bavardage, le moment est l'action, la raison, aux affaires. Le pays est las de toutes ces pas- Spinades, il ne faut pas l'irriter une nouvelle ois. Une fois était déjà trop et a failli nous coûter cher. Et pour nous en particulier, cette annonce de prorogation a été accueillie en ville avec un sentiment de regret non équivoque. Déjà on es comptait le mois d'Octobre prochain et on se préparait faire maison nette l'Hôtel de Ville. Les balais étaient prêts et on brûlait de s'en servir. Cela se conçoit il y a une fatigue telle de ce que l'on voit tous les jours autour de soi les murmures sont si fondés, les griefs si nom breux que l'issue d'une élection apparaît déjà comme une délivrance dont on n'a plus qu'à marquer la date. Dans ces conditions l'impatien- ce s'explique. Mais que faire Attendre est la seule et unique ressource, et si la fête est remise, la dégringolade n'en sera que plus profonde. D'un côté les fautes, les déceptions et les arle- quinades iront toujours en se multipliant pour s'ajouter au passé déjà passablement chargé de l'autre, le mécontentement grandira, les for ces se doubleront, parce que c'est dans l'adver sité qu'on se retrempe, et au moment venu, la bombe éclatera avec une intensité telle qu'il ne restera plus de toute cette fantasmagorie élevée le lr Février 1891 que débris, cannelle et pous sière. Donc, les amis, patience, persévérance et cou rage. Ce qui est différé n'est pas perdu, dit la sagesse des nations, et cette sagesse a raison. l'our une fois que le Journal JYpres se hasar de de parler, avec quelque suite, de la revision de la Constitution, il ne peut s'empêcher d'en parler avec force restrictions. C'est qu'au fond il n'en était pas partisan. Il a beau dire que chacun a reconnu que la Constitution ne ré- pondait plus aux aspirations du jour et que chacun a éprouvé le besoin de la mettre en harmonie avec le Bouffie démocratique qui se manifeste et s'accentue depuis quelque temps on se demande qui est ce chacun Sont-ce nos représentants Est-ce Mons Co- laert qui a déclaré que s'il le fallait, il serait le seul ne pas reviser Est-ce Mons Colaert qui a mis son nom au bas d'un projet élaboré par M. Woeste et ce projet n'était-il pas un défi au bon sens, au progrès, la démocratie N'est- ce pas Mons Colaert qui, au vote final, s'est abstenu, de sorte qu'il n'est pour rien dans la revision Qu'y a-t-il donc de commun entre les patrons du Journal et ce beau souffle démocratique Maintenant que le vin est tiré et que le Jour nal et ses patrons devront le boire, ils font en trevoir d'autres progrès. Il faudra, dit la pieuse feuille, démocratiser d'autres organis- mes publics, notamment, le plus important de tous la législation scolaire. Et là-dessus, il enfourche son dada guerre l'Etat quand il veut se mêler d'instruire. L'Etat est un mauvais instituteur, il n'a ni morale, ni religion il est incompétent. Les petits frères, les petites sœurs, voilà le salut. C'est l'ancienne histoire et on sait ce qu'elle vaut. L'Etat n'a pas de religion et n'en enseigne aucune. L'Etat abandonne la religion aux prê tres de toutes les confessions, aux familles, mais l'Etat ne saurait se désintéresser de l'en seignement c'est son premier devoir et loin d'abdiquer, que le Journal en soit bien persuadé, il devra toujours en faire l'objet principal de ses préoccupations. L'Etat abandonnant la jeunesse aux petits frères, aux petites sœurs et aux jésuites, c'est comme si un père de famille, se contentant de loger, d'habiller et de nourrir son fils, l'aban donnait un confesseur ou un instituteur quel conque sans s'en occuper davantage. Et cela s'appelle démocratiser des organismes publicsquelle aberration Hier, Mardi, ont eu lieu les élections pour le grade de Lieutenant Adjudant-Major et pour le grade de Lieutenant Quartier-Maître. Les titulaires de ces grades étaient MM. Albert Ligy et Henri Vantholl. Avant l'élection, M. Ligy avait démissionné. Ont été nommés Pour le grade de LieutenantAdjudant-Major: l8r Candidat. M. Dumon Alfred. 2me M. Goddeliere Victor. 3me M. Féneau Victor. Pour le grade de Lieutenant Quartier-Maître 1er Candidat. M. Vantholl Henri. 2rae M. Hallynck Henri. 3rae M. Dedeyne Véron. Nous apprenons la présence en notre ville d'un habile pédicure spécialiste, M. Charles Paquet, qui nous arrive précédé d'une réputation méri tée de science et de dextérité, attestée par les nombreux témoignages de satisfaction qui lui ont été donnés par les clients qu'il a radicale ment guéris. Sa manière d'opérer toujours couronnée de succès, est toute nouvelle. M. Charles Paquet, qui vient de Lille, où son nouveau passage vient encore d'être marqué par des cures surprenan tes, attestées par de nombreuses lettres dont l'authenticité ne peut être contestée, a fait dans cette ville plus de 800 opérations. Le grand nombre de personnes qui ont eu re cours ce maître pédicure, prouve son habileté et son savoir faire. Son présent séjour Ypres est une bonne for tune pour les personnes qui souffrent des pieds mais il s'agit de se presser, car M. Paquet ne reste parmi nous qu'un laps de temps relative ment très court. Nous engageons donc toutes les personnes atteintes de ces douloureuses infirmités aller se faire opérer tout de suite son cabinet d'opé rations, 56, rue de Lille, Hôtel de la Tête d'Or, parce que, d'après les attestations qu'il a re çues partout où il a l'habitude de se rendre tou tes les années, nous sommes certains que ces fiersonnes nous sauront gré de leur avoir signalé e paisage de cet habile praticien. C'est grâce l'anesthésie locale des parties guérir, par l'emploi intelligent d'un alcaloïde nouveau, que l'opérateur obtient les résultats surprenants que nous signalons ajoutons que l'emploi de l'agent anesthésique dont il se sert pour insensibiliser la partie où il opère n'offre aucun inconvénient. Les personnes qui s'exposent sans cesse aux fjlus graves accidents en tailladant elles-mêmes es excroissances épidermiques dont leurs pieds sont affligés, seraient sans excuse de ne pas s'adresser un pédicure d'un semblable mérite, d'autant plus que ses prix sont modérés (2 francs par opération), et que toutes ces affections dis paraissent sous ses mains habiles, en quelques secondes et sans aucune douleur. Dans ces conditions, nous engageons donc nos lecteurs qui souffrent, profiter du court séjour de cet habile praticien dans notre ville. Le spectacle qui nous sera offert Lundi pro chain, 15 Mai, est composé des plus grands succès du théâtre, de la saison 1892-93. Ce n'est qu'au prix de très gros sacrifices et encombré d'un immense matériel, qu'il est permis de mon trer au public ces chefs-d'œuvres en tête des quels nous devons placer La Marche VÉtoile La Serpentine ta Lo'ie Lutter o La Marche l'Etoileest un mystère en douze tableaux dont les paroles et la musique sont de M. Fragerolle ce mystère a été joué plus de deux ans de suite Paris, au Chat noiret ré cemment Bruxelles, et nous ne pouvons mieux faire que de citer son égard ces paroles conte nues dans un journal de Bruxelles Certes, dans les productions des artistes groupés autour du Chat Noirce cabaret artisti que de Paris, tout n'est' pas louer, loin de là. Raison de plus pour féliciter l'ingénieux orga nisateur des soirées données en ce moment, en leur demandant celles de leurs œuvres que les familles peuvent entendre et applaudir sans réserve. Ainsi présenté, le Chat Noir ne fera qu'y gagner, même au point de vue artistique. 11 était charmant, le programme d'hier soir, et d'une variété souhait. Les superbes composi tions de M. Fragerolle, la légendaire Marche l'Etoilesont d'une poésie si pure, d'un symbo lisme si élevé. Un régal qu'une telle soirée un régal rare entre tous, car le Chat Noir est bien loin et il n'est pas accessible tous. Or, il n'y a pas dire, mais cause de l'originalité si haute de ces artistes, il manque toute intelligence cultivée qui ne les a pas entendus, un coin essentiel du tableau mouvant du monde contemporain. Les entendre dans le cadre et les conditions spécia les que nous venons de dire est donc une bonne fortune exceptionnelle. La simplicité de leurs moyens se traduit encore dans ces ombres chinoises se mouvant sur un fond d'une lumière si mobile, effets si divers, qui parlent aux yeux le même poème que leur voix détaille nos oreilles. Spectacle forain si l'on veut, mais digne d'un parterre de rois. Ce genre qui est propre M. Fragerolle, et auquel nous devons la Marche l'Etoile et le Rêve de Joël, est inappréciable. Il est sans com paraison dans les lettres françaises. et

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2