VILLE D'YPRES.
Bravo
Don Quichotisme.
Une nouvelle proposition
révisionniste.
Nécrologie.
Moscou la ville sainte.
AVIS.
Le Bourgmestre de la
ville d'Ypres prévient le
public, qu'afin de permet
tre l'exécution de certains
travaux l'étang de Dicke-
busçh, la distribution d'eau
sera interrompue, Diman
che, 11 Juin 1893, pen
dant toute la journée.
La fière protestation des instituteurs du
canton scolaire de Tournai contre le projet De
Harlez, auquel la Réforme a donne bien légère
ment son adhésion, a trouvé de l'écho dans tout
le pays et a été unanimement approuvée par
tous les libéraux.
Il est évident que si la coalition Lorand-De
Harlez l'emportait, nous verrions triompher en
Belgique un régime scolaire qui signerait la
decheance de l'enseignement national au profit
de renseignement congréganiste. Ce serait
livrer au cléricalisme, c est-à-dire la réac
tion, la génération prochaine et avec elle le
pays entier.
La vraie et saine démocratie, celle laquelle
les libéraux restent profondément attachée, veut
que le peuple ait sa disposition des ecoles en
rapport avec ses aspirations et ses besoins.
Comme le dit sobrement, mais avec netteté
et energie, la protestation de nos instituteurs,
cesl une singulière manière d'entendre les in
térêts de l'enseignement national que de sub
stituer un corps enseignant, légalement di
plômé, un corps recruté on sait comment, on
le sait trop
Si l'on veut le triomphe de l'ignorance et de
la réaction, que l'on acclame la proposition De
Harlez Mais, les libéraux modérés et progres
sistes s'uniront, sans aucun doute, pour barrer
la route ce triste projet, qui ne cherche
qu'une chose la ruine de l'enseignement offi
ciel.
La déclaration des vaillants instituteurs du
canton scolaire de Tournai dictera leur devoir
tous. Ils ont bien fait de la formuler, et de
cœur avec eux nous leur crions Bravo
-tcai* t
Nos cléricaux jouent les faux braves depuis
quelque temps et se complaisent prendre
devant la galerie des airs de matamore
Est-ce assez grotesque
Que deviennent donc les traditions de su
blime prudence du grand modèle Que
fait-on des terribles exemples de bravoure du
Maître
Carcasson fait concurrence dom Japhet
d'Armenie
Le pauvret, il prétend que nous l'excitons
l'action I
Allons, mon brave, partez donc en guerre,
et mettez-vous en action, ce sera chose dro-
letle et nouvelle que de voir le Journal dans
cet état-là
C'est un spectacle, qui nous porte plus rire
qua trembler, que la vue de ces fanfarons
d honneur qui s imaginent que pour effrayer
leur contradicteur, il suffit de laisser couler de
leur plume des flots de gros mots, de plates
injures, de faire des gros yeux bien terribles et
de jouer ce rôle ridicule que Flaute a ridiculisé
dans son miles gloriosus
Tout beau, mon jeune homme, tempérez
votre ardeur, car vos éclats tapageurs, pas
plus que vos menaces d action, ne nous font
peur
Nous avons calmé des gens qui paraissaient
plus redoutables que vous n étes sans doute
La fausse indignation, comme la fausse bra
voure, ne sont pas faites pour nous émouvoir,
soyez en bien sûr et ce n'est pas encore vos
airs de tranche-montagne qui auront le privi
lège de nous terroriser 1
Cherchez autre chose, sinon vous allez res
sembler l'aveugle (d Aurèlien Scholl), qui
joue de la clarinette pour embêter.... son
chien
C'est trop bête, mon garçon 1
M. Bergè a déposé l'article 53 la proposi
tion suivante
Les membres du Sénat sont élus directement
par les citoyens qui élisent les membres de la
Chambre des représentants.
Les électeurs sont répartis en trois groupes
Le premier groupe comprend les électeurs
auxquels l'article 47 accorde un triple vote
raison de la capacité.
Le second groupe comprend tous les électeurs
auxquels l'article 47 accorde un double vote.
Le troisième groupe comprend toutes les au
tres catégories d'électeurs.
Les trois groupes votent dans des sections sé
parées et ont droit chacun au tiers des mandats
conférer.
La répartition des sièges de sénateurs se fera
par séries divisibles par trois.
Mercredi dernier, une importante cérémonie
a conduit sa dernière demeure, M. Florimond
Deconinck-Platel, Echevin de la ville de Warnê-
ton.
Le regretté défunt, dont malheureusement
aucune voix autorisée n'a retracé la brillante
carrière, était un homme de bien dans toute la
force du terme. A une douceur et une affabi
lité exceptionnelles, il joignait cette fermeté de
caractère qui fait les hommes d'élite. Aussi
jouissait-il de la sympathie de tous les Warnê-
tonuois qui furent heureux de le voir siéger au
Conseil communal pendant plus de 30 années
consécutives comme conseiller et comme Eche
vin. Et s'il n'a point occupé la plus haute charge,
c'est qu'il l'a refusée par modestie, estimant un
autre plus apte que lui remplir les difficiles
fonctions de Bourgmestre. Administrateur intè
gre et dévoué, ennemi de toute domination,
M. Deconinck sera universellement regretté
dans la ville et son nom restera gravé dans
la mémoire de tous ceux qu'il a obligés.
Puisse ce faible témoignage de profond res-
{>ect et de vive reconnaissance, adoucir la dou-
eur de son honorablo famille et être considéré
comme l'expression des sincères regrets des
nombreux amis de celui qu'elle pleure.
CERCLE WALLON.
Concert du 11 Juin 1893,
5 1/2 heures, la Citadelle,
donné par l'Harmonie de Zonnebeke,
sous la direction de M. E. Iweins.
o
PROGRAMME:
1° Le Drapeauc'est la Patrie Marche mi
litaire par F. Degrez, officier, chef de
musique au 8e régiment de ligne. F. Degrez.
2° Fantaisie brillante sur l'opéra Le Pro
phète, arrangée par Walhain, chef de
musique au lr régiment de ligne.
Meyerbeer.
3° Les Baisersvalse extraite de la guerre
joyeusearrangée par C. Bender, offi
cier, chef de musique au régiment
des grenadiers. J. Strauss.
1° Grande Marche du Tannhaiiser. R. Wagner.
2° Transcription brillante de l'opéra le Cid,
arrangée par F. Degrez. J. Massenet.
3° Wagneriana, pot-pourri sur de3 motifs
d'opéras, arrangé par J. Kessels. R.Wagner.
Un joli tableau de Moscou la ville sainte,
que nous empruntons une correspondance
du Temps
Au contraire de Saint-Pétersbourg, ville
froide, officielle et administrative, la ville Bainte
est toujours, même en temps ordinaire, impré
gnée d'intimité et de grandeur.
Les maisons basses, les rues étroites, qui mon
tent, dévalent, tournent et se lacent en nœuds
de serpent, révèlent l'ancienneté et la continuité
de la vie active, tandis que le Kremlin, avec ses
hautes murailles, ses tours massives, ses portes
monumentales et profondes, sa tour gigantes
que, les ors et la diaprure de ses clochers rap-
fiellent avec l'éloquence des lignes et des cou-
eurs architecturales la longue et tumultueuse
histoire du peuple russe, la domination des
Tartars et le triomphe final du génie slave.
Tout ce décor de pierre, de marbre et d'or
symbolise inconsciemment par ses vieux mo
numents, intentionnellement par ses construc
tions plus récentes la loi profonde et abécé
daire, l'attachement inné aux traditions, qui
sont les caractéristiques de la nation russe, dont
la pensée sonde obstinément depuis des siècles
les mêmes horizons.
Lorsque le czar entre dans la ville sainte pour
la célébration de quelque cérémonie (et ces dé
placements sont rares Alexandre III n'est venu
que trois fois depuis le sacre), Moscou, la vraie,
l'indétrônable capitale, vit d'une vie nouvelle,
enfiévrée et joyeuse.
Il fait entendre la stupéfiante symphonie des
quarante quarantaines de clochers, dont les
voix d'argent, de cuivre et d'airain se mêlent, se
couvrent, se fractionnent, se fondent et se dis
joignent, donnant l'oreille la sensation de
l'inouï, au cerveau la perception d'une infinie et
déconcertante perspective de sons.
Il faut voir, la tombée de la nuit, lorsque
s'allument les feux électriques, les rampes de
gaz et de lampions, la fantastique apparition du
Kremlin, palais lumineux aux masses géantes,
dont les lignes l'infini prolongées et superpo
sées, scintillent et flamboient.
Quand pourrons-nous voir cela
C'est que Moscou n'est pas précisément près
d'Ypres.
Ypres, le 7 Juin 1893.
Baron Surmont de Volsberghe.
r 7
Bourse de Bruxelles.
s- tS2S -
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lre Partie.
2me Partie.
Le Bourgmestre,
Les cours se tiennent relativement bien sur les
grands marchés régulateurs nonobstant la situation
toujours tendue de la place de Londres.
A notre marché terme c'est la Varsovie qui s'est
le mieux comportée, on l'a poussée 500 sur une forte
amélioration du cours du rouble 217.75.
L'Espagnol est bien tenu 66 9/ib. Le gouvernement
espagnol fait annoncer le remboursement des 50 mil
lions qui lui ont été avancés par la Banque de Paris et
des Pays-Bas, de plus la crise ministérielle parait mo
mentanément écartée.
La Saragosse ne s'écarte pas des cotations précédentes.
Le Turc est très ferme 22.17
Le Brésil malgré la mauvaise allure du change se
soutient 65 1/8.