ASSOCIATION LIBERALE D'YPRES.
SAMEDI 24 JUIN 1893, 8 1/2 heures du soir,
au Café de la BOURSE, rue Carton.
Chronique locale.
Les masques tombent.
\0 50. Jeudi,
55e ANNÉE.
22 Juin 1895
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Tout n'est pas dit
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
.ml
C'est donc chose résolue, sinon faite
Toutes les écoles officielles sont condam
nées et seront supprimées, depuis l'antique
Collège jusqu'aux simples écoles gardien
nes. On ne fera peut-être pas tout dispa
raître d'un coup mais ce ne doit être
qu'une question de temps. De même que
le Collège suivra son Pensionnat, la Loye
et l'école de Mm* Dhaeseleire suivront les
Jardins d'enfants. A part l'Ecole moyenne,
que nos nouveaux maîtres ne peuvent sup
primer eux seuls, il n'y aura plus que
des écoles du clergé, le système de l'adop
tion aidant C'est parfait, et, pour
certains, tout sera pour le mieux dans la
vieille ville libérale d'Ypres, tombée en
un jour de corruption et de fraude, jour
de honte et de ruine, entre les mains
des plus fanatiques cagots que Ton vit
oneques...
Cagots, oui, sans conteste mais, plus
encore, trompeurs et menteurs
Se rappelle-t-on les dires et protes
tations d'avant les comices de 1890 et
1891
Aux allégations des libéraux, soutenant
que c'était surtout l'enseignement officiel
que les candidats cléricaux en voulaient,
et prédisant que, si la liste de ceux-ci
triomphait, on verrait disparaître toutes
les écoles organisées par la ville, les chefs
du parti de la sacristie opposaient les plus
solennelles déclarations que rien ne serait
changé cet égard et c'était chose pres
que touchante d'entendre les Surmont,
les Colaert, les Struyc et autres Bege-
rem, s'écrier en chœur que les libéraux
mentaient et qu'aucune école publique ne
serait sacrifiée. D'autres s'en allaient, dé
votement, dire la cantonade qu'il était
bon, préférable même, qu'il y eût des
écoles de deux sortes, les enfants des ca
tholiques purs ne courant ainsi aucun
risque d'être mêlés, dans une promiscuité
dangereuse, aux enfants des libéraux, lit
plus d'un électeur hésitant a cru ces
affirmations et s'est laissé tromper par ces
engagements.
On voit aujourd'hui ce qu'il en est;
quelle confiance on pouvait avoir en des
gens qui, recourant tous les moyens pour
triompher, ne devaient avoir aucun souci
de dire la vérité aux bénévoles électeurs.
A cette heure cependant, un peu de
craintive et honteuse pudeur semble leur
être revenu.
C'est d'une façon détournée qu'ils ont
saisi le Conseil de leur projet préconçu.
Ils n'ont osé porter leur ordre du jour
de la séance publique SUPPRESSION
DU COLLÈGE COMMUNAL ET AU-
TRES ECOLES.» Cela eut mis les
Conseillers libéraux, ce qu'il en reste, en
éveil et en garde, et amené du monde
l'Hôtel de Ville. Us ont dit Mksui-.es
financières»), voulant masquer, par cet
euphémisme équivoque, mensonger, leur
manquement leurs promesses et l'odieux
de leur détermination. Aussi, est-ce bon
droit qu'un honorable Conseiller, libéral
modéré s'il en fut, s'est écrié ému, indi
gné, que le procédé manquait de fran
chise Manque de franchise n'a été, dans
l'occurrence,qu'une expression polie,cour
toise, chevaleresqueNous dirons, nous,
sans mettre des gants, que le procédé est
cafard, hypocrite, déloyal, hautement mal
honnête et digne de ceux qui l'ont mis en
pratique.
11 s'imposait d'ailleurs, ceux qui ont
dupé le corps électoral, de tâcher de duper
encore le Conseil L'une forfaiture en
traîne l'autre.
En voilà assez pour aujourd'hui. Nous
reviendrons sur cette honteuse affaire.
Habitants d'Ypres, ne saluez pas Restez
couverts devant vos maîtres
Le projet ridicule du tramway aboutissant au
Seau, préconisé par les hommes de la nuit du
lr Février 1891, a prévalu dans la séance du
Conseil communal de Samedi dernier. Nous
irons donc peut-être, car tout n'est pas dit
au Seau, aggloméré de 10 maisons, en lieu et
place d'Ârmentières.
Le Cercle commercial d'Ypres, qui a dans son
sein la plupart des négociants de la ville,
avait fait un projet de chemin de fer vici
nal passant par Kemmel, Neuve-Eglise, Ploeg-
steert et le Bizet. C'était rationnel et des
plus avantageux pour nous. Seulement le Pire
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