De plus fort en plus fort. Conseil communal d'Ypres. La grande objection faite la ligne du Bizet était que Ploegsteert n'intervenait dans la con struction qu'à la condition expresse que la ligne fût prolongée jusqu'à Armentières. Or, disaient «os maîtres, Armentières refuse absolument de se relier au Bizet. Donc on doit abandonner le pro jet du Cercle Commercial... Mais, M. le conseiller Brunfaut a donné, Sa medi, lecture d'une lettre de la Municipalité d'Armentières disant que si la ligne était con struite d'Ypres au Bizet, la ville d'Armentières prolongerait cette ligne jusqu'à sa gare. D'un autre côté il y avait une lettre du bourgmestre de Ploegsteert qui déclarait que sa commune donnerait les 109.000 fr. votés antérieurement pour la ligne du tram, et plus si c'était nécessaire. Toute personne qui a cœur les intérêts et le bien-être do sa ville aurait entamé de nouvelles négociations qui, les preuves sont là, auraient abouti. Mais M. Surmont a déclaré... qu'il n'y avait pas lieu de tenir compte de ces lettres!!! Le vote devait être émis immédiatement, subito prestosi non la question du tram allait être re mise aux calendes grecques. Et si la ligne au Seau n'était pas votée dans cette séance même, nos seigneurs de Kemmel et de Neuve-Église retiraient leur épingle du jeu!!! Le vote a donc été émis par crainte d'une menace et le couteau sur la gorge. C'est une honte Et parce que M. Brunfaut proposait au Con seil de remettre toute décision jusqu'après en tente avec Ploegsteert, M. Colaert s'est oublié au point d'accuser la minorité du Conseil et le Cercle Commercial, d'obstructionnisme Retour nez-vous, de grâce, cher Monsieur, vous qui êtes de toutes les réunions et complots qui se font dans votre cercle, rue de Menin. Est-ce bien vousque revient le droit de parler d'obstruction nisme Mais vous avez toutes les audaces, vous êtes connu, beau masque! Nous nous demandons, non sans crainte, quel complot a bien pu être ourdi entre les seigneurs et maîtres d'Ypres, de Kemmel et de Neuve- Église Pourquoi MM. Surmont, Colaert et au tres Boone ont-il montré tant d'acharnement vouloir voter, malgré le bon sens, malgré une pétition des habitants d'Ypres, malgré tout, la construction d'une ligne dont lesbénélices seront en raison directe de la colossale bêtise qu'ils ont faite. Y a-t-il eu un pacte Quel est-il Serait-il inavouable Tout nous Bemble louche dans cette affaire. Lee avantages qu'Ypres aurait retiré d'un tramway ayant Armentières comme têtede ligne, nous les avons exposés maintes reprises dans nos colonnes. Seuls, nos maîtres n'ont pas voulu voir clair. Le motif Nous le saurons peut-être un jour mais entreteraps les Yprois sont dupes de l'entêtement et de la complicité d'étrangers venus ici pour nous dominer et nousdicter la loi. Kemmel aussi n'a pas voulu comprendre ses intérêts. Les 8/10 des personnes qui se rendent Kemmel ne 6ont-ce pas des français Kemmel avait donc tout intérêt aller chercher le plus grand nombre de Français dans un grand centre français. Armentières, avec ses 60,000 habitants était tout indiqué. Entre Armentières et le Seau il n'y avait pas tergiverser. M. le châtelain de Kemmel, et son troupeau sa suite, a préféré le Seau. Le Seau avecses lOmaisons, ou rien. Pour quoi Quid Pourrions-nous le savoir Neuve-Église de son côté a fait chorus avec les aigles d'Ypres et de Kemmel. Périsse tout plutôt que le Seau Voilà donc deux communes qui étaient com prises dans les deux projets, qui auraient tout intérêt se relier aux grandes villes, qui préfè rent la campagne Que peut-il y avoir de si attrayant sur la route de Neuve-Église au Seau Mystère Mystère Nous le répétons, le vote émis Samedi est tout bonnement absurde Il donne la mesure de la capacité des aigles qui...garnissent les fauteuils de notre bel Hôtel de Ville. Mais tout n'est pas fini, le dernier mot n'est pas dit. Il reste obte nir des approbations sur cette manière de voir ridicule, Nous espérons que le Cercle Commercial qui, lui, connaît et comprend les intérêts de notre bonne ville d'Ypres, saura faire son devoir jus- qu'aubout et faire comprendre des gens intel ligents ce que nos maîtres n'ont pas su ou voulu comprendre. Tout n'est pas dit Dans notre numéro du 15 Juin dernier, nous avons rapporté qu'un musicien des Blaume Kous- sen avait été appréhendé par un gendarme pour son attitude inconvenante dans l'enceinte réser vée au public du Tribunal de Ie instance. Le Journal d'Ypresselon sa louable habitude, a l'audace de dire que cela est fauxarchifaux. Nous maintenons ce que nous avons narré ce sujet et si le Journal a le toupet de nier la chose, nous lui dirons que c'est un effronté men teur. Nous pourrions, au besoin, le renvoyer au gendarme qui a mis ce Blaume Kousse sa place et citer textuellement les propos qui ont été tenus. Car ce n'est nullement pour le fait que le pieux organe des sacristies raconte ses lec teurs que le fameux Natte Kazak a été appré hendé. Pouf l'édification du public, nous ajouterons que c'est ce même calotin qui, dans les séances du Conseil communal, a la prétention de se moquer des Conseillers libéraux qui prennent la parole. Carcasson a de nouveau manqué une belle oc casion de se taire. Nous ne pouvons ignorer, car on désire que ce soit connu, que M. Baus, Charles pour les dames, le beau Commandant des pompiers, le 3me Echevin de la ville d'Ypres nommé en de hors du Conseil Communal poursurveiller tout ce qui est surveiller et tous ceux qui sont surveiller, l'ami des officiers du cour de l'école d'équitation de 1891, est allé assister Londres un Congrès de pompiers. Craignant le mal de mer, il s'est fait accompagner, coinma tous les grands personnages, par son médecin et ami M. Van Raes, un ancien libéral. Que les temps et les hommes sont changés Quand on fait un si long voyage pour assister un Congrès, ou doit avoir cœur de faire rap port sur tout ce qu'on y a fait, vu et entendu. M. Baus, Charles, n'y faillira pas. Le bruit circule, mais nous avons peine y ajouter foi, que les deux congressistes auraient reçu de la ville chacun 500 frs pour leur voyage. Le Journal J Ypres pourra nous dire ce qu'il en est. Le meilleur remède contre le sommeil c'est d'aller assister aux séances du Conseil commu nal de la ville d'Ypres le tout y est tellement intéressant que vous perdez immédiatement le goût de dormir. La comédie s'y joue la perfection les rôles sont bien distribués et on remarque immédia tement que les artistes ont dû assister plu sieurs répétitions. Les uns tâchent d'être sérieux, d'autres rient ou ricanent et les plus en vue, ceux qui sont ré putés les plus malins, s'époumonent et pous sent des éclats de voix casser les vitres de la salle de délibération. Pour y aller avec l'intention d'entendre des choses sensées et sérieuses de la part de nos maîtresn'y songez pas tout ce que vous y verrez, ce seront des protestations de leur sincérité, de leur franchise vous les entendrez toujours dire la vérité commeles arra cheurs de dents. Dans la séance du 17 cl, toutes les fois que les Conseillers, chargés de la défense des intérêts de la ville, ont demandé nos maîtreschargés des intérêts de la commune de Neuve-Eglise, pour quoi ils donnaient la préférence la ligne du beau, ils avaient la bouche close. Un seul, un petit roquet, s'est hasardé d'affir mer que cette ligne allait être reliée d'autres probablement celles qui feront un jour le tour du monde en passant par la rue de Lille. Cette majorité docile, menée la baguette, vote des parts d'intervention considérables, sans calcul et sans s'assurer si l'argent de tout le monde, celui du contribuable, sera placé produire de quoi garantir son intérêt et son amortissement. Cela leur est bien égal, que le tram passe par le Bizet ou le Seau, ils s'en battent l'œil de tous ceux qui siègent droite, il y en a un seul au courant de la question, mais c'est précisé ment celui-là qui a dû entendre d'un Conseiller qu'il manque de franchise comment voulez- vous alors avoir confiance dans ses déclarations Celui qui a égayé le public, c'est l'ami de M. Woeste, celui-là même qui s'est proclamé, lors des dernières élections législatives, le Père de Ploegsteert. En voilà un qui a bien défendu les intérêts de cette belle commune la place du Bourgmes tre, je convoquerais immédiatement le Conseil, mettant l'ordre du jour adresse de félicita tions et de remercîments voter M. Colaert. A peine M. le Bourgmestre avait-il lu la lettre adressée par le Bourgmestre de Ploegsteert, dans laquelle celui-ci déclarait que sa commune était disposée donner sa part d'intervention, soit 109,000 fr. et plus si c'était nécessairesi le chemin de fer vicinal passait par. Ploegsteert pour aller au Bizet, que le Père de la commune affirmait avoir reçu la visite de MM. le Bourg mestre et Secrétaire, qui lui auraient déclaré, que Ploegsteert tenait se voir relier Armen tières et pas Ypres et que par conséquent cette dernière ville n'avait aucun intérêt voir établir la voie ferrée par cette commune. Nous savons, nous, que les déclarations faites par ces Messieurs aux membres du Comité du Cercle commercial sont toutes autres que celles produites par M. Colaert c'est vraiment fâ cheux, dans l'intérêt de la vérité, que ces Mes sieurs ne fussent pas là. A Ploegsteert, le Père crie, Ploegsteert for ever, Neuve-Église il trame contre ses enfants et fait l'impossible pour les isoler dans le canton de Messines et pour les tenir l'écart du chef-lieu d'arrondissement aussi commence-t-on le juger sa juste va leur. Si la commune de Ploegsteert veut être reliée Armentières et Ypres, elle le peut, seule ment il faut qu'elle s'adresse immédiatement la Société des chemins de fer vicinaux et ne compte plus que sur elle-même, car elle est en tourée d'envieux et de jaloux, soutenus par Surmont, Colaert et C'e. Quant Ypres, n'en parlons plus. Ses intérêts se trouvent entre les mains de quelques étran gers, qui veulent la réduire et la rendre aussi pauvre que possible. La séance est ouverte 5 heures 10. Sont présenta MM. Surmont de Volsberghe, Bourgmestre-Président Colaert et Berghman, Échevins de Steurs, Brunfaut, Gravet, Ver- meulen, Poupart,Van Eeckhout, Breyne-Devos, Struye, lweins, Begerem, Biebuyck et Boone, Conseillers Gorrissen, Secrétaire. Le bruit du public qui entre empêche de com prendre l'abordable Conseiller. Après un instant M. Breyne reprend son dis cours. La sécheresse devient pour ainsi dire une calamité, si l'on songe qu'elle doit se pro longer jusqu'au moment des pluies. Il y a lieu d'économiser l'eau et de tenir le niveau le plus haut possible dans les fossés des fortifications. de la Cité qui défend et protège tous ses enfants, d'accord avec le châtelain de Kemmel (un an cien roturier) et les seigneurs de Neuve-Eglise, avait un autre projet celui passant par Kem mel, Neuve-Église, aboutissant au Seau et ayant, près de Kemmel, un embranchement passant par Wytschaete, Messines et s'arrêtant Warnêton. Dans l'avant-dernier n° du Progrès nous avons mis en regard les plans de ces deux projets. Nos lecteurs ont pu en juger en connaisance de cause. Séance publique du 17 Juin 1895. M. le Président dépose le procès verbal de là dernière séance. M. Breyne-Devos demande la parole et tire de sa poche un feuillet qu'il déploie devant lui. M. le Président. La parole est M. Breyne.

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2