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Ces nobles et belles paroles prononcées au
nom de tous les catholiques qui siègent dans
cette enceinte, ratifiées par les longs applaudis
sements d'une nombreuse assemblée, n'ont ja
mais été ni répudiées ni démenties. Dans aucune
des élections subséquentes, ni en 1884, ni en
1887, ni même en 1890, vous n'êtes revenu, Mon
sieur le Bourgmestre, et vous, mes honorables
collègues de la majorité, sur ces déclarations
qui vous lient devant la population Yproise, de
vant le corps électoral, et qui lient vos conscien
ces.
a Malgré tout ce qui nous divise malgré nos
luttes si vives, si âpres, si ardentes, au fond des-
?[uelles il reste même, (pourquoi ne pas l'avouer
ranchement), un peu d'inimitié, je persiste
croire que les engagements si solennellement
pris, seront respectés et que vous ne toucherez,
que pour les améliorer, des institutions que
vous avez promis de maintenir. Il ne sera pas
dit que l'histoire de la ville d'Ypres sera mar
quée par le passage aux affaires, d'hommes qui,
oublieux des grands exemples donnés par nos
anciens bourgmestres, les Carton, les Van der
Stichele de Maubus, les Vanden Peereboom,
les Beke et les Van Heule, se seront parjurés
devant leurs concitoyens
n J'ai dit. j>
Si au moment de soumettre cette question au
Collège, M. lweins et ses cosignataires avaient
connu ce qu'ils savent maintenant ils n'auraient
pas solliciter l'examen de cette mesure, mais
ils auraient proposé la suppression immédiate.
La suppression du Collège Communal n'est
pas chose nouvelle. Déjà M. Alphonse Vanden-
Seereboom avait négocié avec son pavent Mgr
lalou, alors évêque de Bruges, pour obtenir
quasi une fusion entre le Collège épiscopal
peine créé et le Collège communal. M. Van-
aenpeereboom reconnaissait donc que deux
collèges c'était trop pour une ville comme
Ypres.
Le corps enseignant eut été moitié prêtres
moitié laïques. Les pourparlers entre M. Van-
denpeereboom et son cousin n'aboutirent pas
et le statu quo persista.
Les dépenses de la ville en matière d'enseigne
ment ont toujours augmenté ont doublé même.
D'autre part la population décroissait et l'ensei
gnement catholique ou libre se développait dans
d'énormes proportions.
Comment concilier ces deux faits. L'enseigne
ment officiel mange l'heure qu'il est 33 °/0 du
budget communal. C'est une dépense exorbi
tante et elle èst cause de la peine qui existe
équilibrer le budget. Si les libéraux veulent un
enseignement pour leurs enfants qu'ils élèvent
des écoles comme les catholiques.
Les impôts sont une charge lourde en suppri
mant le Collège on les évite.
La manifestation de Dimanche dernier prouve
que la majorité de la population désire la sup
pression proposée. (Murmures).
En examinant la question bien fond on ferait
la dépense nécessaire aux eaux sans entamer
aucun établissement d'instruction.
A l'ordre du jour de la dernière séance il y
avait simplement eaux alimentaires mesures finan-
cières aujourd'hui on ajoute entre parenthèse:
suppression du Collège et de certaines écoles.
Le mot insidieux lui a été lancé deux fois par
M. le Bourgmestre la réunion en sections il
ne l'a pas relevé parce que ce mot ne pouvait
l'atteindre.
J'ai l'honneur de proposer au Conseil
l'ajournement de la 5e question l'ordre du
jour, qui porte
x Pour les importantes considérations qui
suivent
1° La proposition de suppression du Collège
communal et de certaines écoles est motivée par
la dépense résulter de l'amélioration des eaux
alimentaires.
Or, cette question si grave, tant au point de
vue de l'hygiène que des finances de la ville,
n'est pas suffisamment étudiée, ni complètement
résolue, ce que peuvent les résolutions mêmes
votées le 31 Décembre 1892,essentiellement pro
visoires. Yoici l'extrait du procès-verbal
Le Conseil arrête
n Les eaux amenées actuellement en ville se-
x ront purifiées par décantation, filtration ou
tout autre système d'épuration, avant d'être
x livrées la consommation publique.
Elles seront élevées dans un château d'eau
x et livrées sous la pression d'environ douze
a mètres.
A cette fin les ouvrages suivants seront exé-
tés
n 1° Modification la canalisation
2° Aménagement en bassin de décantation
x d'une partie des anciens fossés de la ville
3° Etablissement de machines de refoule-
i ment et d'un bâtiment pour ces machines
n 4° Construction d'un château d'eau et acces-
soires
5° Etablissement de bassins de filtration et
de bassins d'eau pure
6° Établissement éventuel pour l'installa-
lation d'une usine de purification au fer avec
bassin de décantation
7° Transformation et curage de l'étang de
7i Dickebusch.
7) En vous présentant cette délibération, nous
x visons les travaux projetés dans le rapport de
77 M. l'ingénieur de la ville. Mais ces travaux ne
77 seraient exécutés qu'à mesure des nécessités
x reconnues. Les améliorations seront indiquées
77 par l'expérience acquise. Il est difficile de pré-
x j uger dans ces questions une solution défini-
x tive. x
x Un nouvel examen est indispensable. L'uti
lité de tous les travaux n'est pas démontrée,
plusieurs articles font double emploi ou sont
inutiles.
x II y a des économies notables introduire
dans le projet.
x L'indispensable est, date plus ou moins
éloignée, le curement de l'étang de Dickebusch,
qui peut se faire peu de frais, d'une manière
permanente, par l'emploi d'un bâteau dragueur.
x Tous autres travaux peuvent être différés
en toutou en partie.
x La sécheresse que nous traversons prouve
que l'alimentation de l'étang est suffisante.
77 Du reste, quoi qu'on fasse, on aura toujours
la même eau.
x J'insiBte déclarer qu'il n'y a pas d'urgence,
x II y a étudier très sérieusement et avec la
plus grande prudence cette question vitale pour
éviter de nouveaux graves mécomptes. Une
trop grande pression, par exemple, ne ferait-
elle pas éclater de trop faibles tuyaux Les tuy
aux principaux ont été établis pour une pres
sion déterminée dès maintenant il y a des
ertes d'eau. La ville risquerait de devenir
e plus en plus un marais souterrain dont le sys
tème établi, il y a quinze ans, a en partie dimi
nué l'inconvénient.
x J'ai prédit l'écroulement du premier châ
teau d'eau.
x Puisse-t-on prouver que mes craintes actuel
les ne soient pas fondées
x 2° Le Conseil, la veille d'une dissolution,
et en présence d'un corps électoral nouveau, a-
t-il l'autorité suffisante pour résoudre, toute
vapeur, d'aussi graves questions que celles des
eaux et de l'Enseignement
x Ces importantes questions constitueront la
Elateforme x du corps électoral en formation.
.es électeurs actuels n'ont pas été prévenus
u'une question aussi constitutionnelle que celle
e la suppression du Collège Communal et de
diverses écoles serait présentée l'improviste,
au moment de l'expiration de nos mandats
x En tous cas des délibérations approfondies
seront indispensables,
x La ruse ni la violence ne fondent,
x 11 y a l'époque troublée que nous traver
sons, craindre de terribles représailles, surtout
pour le culte qui fut déjà supprimé il y a un
siècle.
x Je suis au premier rang aujourd'hui pour
défendre l'enseignement public et privé.
x Je serai au besoin au premier rang, pour
continuer défendre les droits et la liberté de
notre Sainte Religion.
x 3° La suppression de la moindre école pri
maire communale, exige l'approbation légale du
Gouvernement.
x II est équitable que le ministre compétent
soit consulté sur les suppressions proposées,
d'autant plus que l'Etat paie, inspecte, et doit
intervenir dans toute modification importante
x Art. 75, 86 et 87 de la loi communale,
x 4® La suppression immédiate du Collège
communal est presque impossible. Cette sup-
Quelle opinion se font-ils donc de leurs administrés,
ces hommes qui pour réussir l'élection prochaine in-
tentent de pareilles sottises Les Yprois ne sont-ils que
de sots, après 50 ans de libéralisme, toujours prêts
avaler toutes les bourdes que leurs seigneurs et maîtres
se plaisent leur offrir.
Nous renverrions les employés de l'Hôtel de Ville,
les ouvriers. Mais qu'ils le sachent donc, nos adversai-
res. Pour nous la première règle, le premier devoir de
toute bonne administration, c'est d'avoir des employés
capables, intelligents, connaissant les affaires, doués
d'expérience. On est en droit d'exiger d'eux la fidélité,
la loyauté, l'honnêteté. On n'est pas en droit de s'enqué-
rir de leurs idées personnelles ou de leurs opinions poli-
tiques, lis sont libres sous ce rapport. Que d'autres
entravent leur indépendance et exigent le servilisme.
Nous leur laissons le monopole de celte injustice.
Pour nous, nous ne la commettrons jamais. L'employé
n'est pas un esclave. C'est un homme libre. C'est un ci-
loyen dont nous voulons respecter la liberté et nous
saurons les respecter. (Applaudissements).
Et quant au Collège et aux Ecoles officielles, nous
n'en ferons pas davantage. Il y a des abus réprimer,
sans doute, mais il y a aussi l'opinion de nos adversai-
res respecter.
Il n'est jamais entré dans l'intention D'AUCUN de
nous de priver un grand nombre de nos concitoyens
des moyens de donner leurs enfants une instruction et
une éducation leur convenance.
Nous avons combattu pour l'indépendance du père de
famille catholique en cette grave matière. Nous enten-
dons la respecter chez le père de famille libéral. Y por-
ter atteinte c'est de l'oppression et nous ne voulons pas
être oppresseurs. Nous voulons la liberté pour nous
celle de nos adversaires doit être également sacrée
nos yeux.
Et sur ce terrain, permettez-moi de vous le dire eu
toute franchise, je résisterai aux désirs excessifs
que pourraient exprimer des amis trop ardents.
La liberté, Messieurs, nous avons pu en apprécier la
valeur. Voilà près de cinquante ans que la majorité
libérale règne et gouverne, nous avons souffert de l'op-
pression, nous avons été traités en parias comme si
nous n'étions pas des citoyens de la cité d'Ypres.
La liberté nous, nous la recouvrerons pour la
donner tousamis ou adversaires.
Nous sommes encore assez flamands, notre volonté
est encore assez énergique et notre persévérance assez
grande pour vaincre le despotisme. (Longs applaudisse-
ments.
M. de Stuers applaudit et un léger mouve
ment qui se fait entendre dans le public est
aussitôt réprimé par le Président.
M. de Stuers. Moi j'ai le droit d'applaudir.
M. le Président reconnaît ce droit M. de
Steurs mais pas au public.
M. Imeins d'Eeckhoutte remercie le Collège de
l'empressement qu'il a mis étudier la question
qui lui était soumise trouver les ressources
pour les travaux d'hygiène et d'utilité publi
que en économisant sur l'instruction et notam
ment en supprimant le Collège communal et
certaines écoles.
M. le. Président prie M. lweins de ne faire
aucune allusion la politique.
M. Imeins se résume en disant qu'il est essen
tiel de donner l'industrie de l'eau potable et
qu'il n'y a qu'un moyen d'aboutir c'est de sup
primer le Collège et certaines écoles.
M. Vermeulen croit que 230,000 fr. est un chif
fre exagéré et que les travaux projetés peuvent
être exécutés pour 100,000 fr. La ville de Dor-
drecht et d'autres villes ont obtenu de bons
résultats des chiffres de dépenses bien infé
rieurs aux devis.
M. de Stuers propose l'ajournement et revient
sur le mot insidieux qui lui a été reproché par
M. le Bourgmestre.
[M. le Bourgmestre se défend d'avoir employé ce
mot envers M. de Stuers, la prochaine fois, s'il
le faut, la parenthèse disparaîtra).
M. de Stuers attribue au mot insidieux une
autre signification que M. le Bourgmestre.
M. le Président ne voit dans ce mot d'autre
signification que celle de qui veut tromper.
M. de Stuers se lève et formule sa proposition.
Eaux alimentaires mesures financières (sup-
n pression du Collège et'de certaines écoles).