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Chronique locale.
55. Dimanche,
55e ANNÉE
9 Juillet 1895
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEU1M ET LE DIMANCHJ
VIRES ACgEIRIT EONUO.
Heures de départ partir du 1' Juillet
ûTYpres pour
Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 9-43 11-50
o
TSAM.
Y PRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
4-45— 7-26 9-50 1-05 3-45
Depuis une semaine que le Conseil commu
nal a remis sa décision au sujet de la suppres
sion des écoles, le sujet de toutes les conver
sations est resté invariablement le même et il
semblerait, qu'en dehors de cette question, le
monde peut tourner ou ne pas tourner, une
chose intéresse, seule, le public, c'est la ques
tion scolaire. Nous navons pas revenir sur la
gravite de la situation nous navons pas
démontrer l'odieux d une mesure qui jette la
perturbation dans une foule de familles et qui
ouvre notre antique cité les plus tristes hori
zons tout cela a été dit. Il s'agit de savoir si le
Père de la Citémal inspire par des économies
mal entendues, obéissant des incitations qui
n'ont rien de commun avec linterôt véritable
de ses administrés, persistera dans la voie rui
neuse où il s'est si malencontreusement engagé,
ou bien si, l'esprit ouvert aux bonnes raisons et
se montrant, non le serviteur d une coterie
étroite et rétrograde, mais le protecteur attitré
de tous les droits, il saura abandonner ce rôle
de persécuteur que des amis imprudents et
brouillons voudraient lui voir jouer. Tout est
là. Et la raison économique ne saurait être un
obstacle absolu la solution de la question. En
fait d'économies, les plus larges concessions
ont ete proposées. M. Gravet, mû par un désir
sincère d'aboutir, a fait ce sujet les conces
sions les plus larges. Il a tendu la planche de
salut quelques-uns même pourraient dire
qu'il a ete un peu loin dans la voie des sacrifi
ces mais là-dessus il ne faut pas chicaner
on n'en verra que mieux ce que valent les
criailleries cléricales et si reellement tout en
se trompant dans leurs moyens, nos adversai
res se sont trompés sincèrement, Errare huma-
num est.
A vrai dire, nous nattendons rien de M. H.
Iweins le langage qu'il a tenu dans la discus
sion du lr Juillet nous dit clairement ce qui
couve dans sa cervelle nevrosee. On n'est pas
du troisième ordre et un homme de tolérance,
de liberté et de progrès la fois.
Les crustacés sont les derniers survivants
d'un monde disparu on les subit, en attendant
leur éclipsé définitive, mais ce n'est pas avec
eux qu'on compte. Pour I honneur de notre
Conseil, nous nous permettons de croire qu'il
y a là encore autre chose que des crustacés
et que si, autour du tapis vert régnent des
cléricaux, ces cléricaux ne sont pas tous des
sectaires intraitables, des mal embouches
d une epoque condaœmée, de caricatures ridi
cules de Torquemada, d'odieuse mémoire.
Déjà iMonsieur l Ecbevin Colaerla montre que,
pour être catholique, on n'en peut pas moins
avoir des idées libérales. C'est du Montalem-
bert, trop rare aujourd'hui. M. Colaert, en sa
qualité d Echevin de l'instruction publique, a
vu de près les établissements de la ville, il a
pu les apprécier et il en a certes fait, en son
for intérieur, la comparaison avec ce qu'il
connaît. Avec une sincérité qui l'honore, il en
a pris la defense et il a eu le courage de se sé
parer de ses amis, pour rester sur le terrain de
la liberté et de la tolérance. Il a vu le côté
mesquin et erroné de la prétendue économie
il a vu I intérêt de la ville là où il existe vérita
blement et avec une largeur de vue, avec une
clairvoyance politique laquelle nous nous
plaisons rendre hommage, il s'est montré
la hauteur de la position qu'il occupe. Nous ne
saurions trop l'en louer Et qu'on ne se mé
prenne pas sur nos intentions en jugeant
I Echevin tel que nous le faisons, nous n'avons
pas la naïveté d'espercr l'amener dans notre
giron, M. Colaert est un catholique et restera
notre adversaire, nous n'en doutons pas, mais
il n'en est pas moins constant qu'un adversaire
de celte trempe impose le respect jusqu'à la
reconnaissance.
Combien aura-t-il d imitateurs Nous ne
parlons pas des crustacés, voués rester éter
nellement incrustés dans leur inflexible corse
let, mais de ceux (en petit nombre, hélas 1)
dont les antécédents jureraient avec le collier
d'esclavage que l evôché voudrait leur endos
ser. Oui, combien
La majorité ira-l-elle jusqu'au bout avec son
projet de fausses économies, ou, revenant
des idées plus sages, finira—t-elle par voir que
toutes ces soi-disant économies se réduiront
pour la ville en une perte sècbe de plusieurs
milliers de francs que rien ne pourra rempla
cer En d'autres termes, nos bons cléricaux
préféreront-ils le triomphe des capucins la
prospérité et la bonne réputation de la ville
d'Ypres? Un thème que nous avons entendu
soutenir, c'est qu'il vaudrait mieux, au point
de vue électoral, bien entendu, que nos maî
tres balaient, cassent et étranglent tout ce qui
ne leur plaît pas. La revanche n'en sera que
plus sûre et plus facile, dit-on.
Tout cela est bien et le raisonnement est
juste en tant qu'on n'envisage que le côté élec
toral Il est évident que plus nos maîtres feront
de sottises, plus vite on en aura raison. Mais
est-ce bien ainsi qu'il faut raisonner? Peut-on
désirer des ruines pour asseoir son pouvoir
Il est incontestable que nos maîtres sont en
train de nous bourrer les mains d'atouts et
qu'ils disparaîtront comme une muscade dans
les faux-fonds de la tabie de Robert Houdin.
Mais qu'à cela ne tienne, on en aura raison
quand même, et pas n'est besoin de cette co
lossale sottise, quelque avantageuse qu'elle
puisse nous être d3ns le scrutin.
Un jour, le grand Conseiller communal
Iweins, fils de feu Iweins-Fonleyne, en son
vivant Echevin libéral de la ville d Yprcs, ma
nifesta le désir d être candidat pour la Chambre
des Représentants. Sa demande fut soumise au
Comité de l'Association cléricale et repoussee
sans discussion, cause de l'ignorance absolue
et notoire de cet aspirant candidat. Siaumoins,
s'écria le président, il savait se taire
Celle petite histoire nous a été rappelée par
un brave et vieux catholique, propos de ce
qu'a dit ce petit farceur en la dernière séance
du Conseil communal. La suppression du
Collège communal, dit—il, n'est pas chose
nouvelle. Déjà M. Alphonse Vandenpeere-
boom avait négocie avec Mgr l'évêque de
Bruges pour obtenir quasi une fusion entre le
Collège communal et le Collège épiscopal.
Mais les pourparlers n'aboutirent pas.
Peut-on être plus maladroit et faire preuve
d'un plus grand manque absolu de bon sens?
Elait-ce le Collège épiscopal qui allait absorber
le Collège communal ou celui-ci qui devait
absorber le Collège épiscopal Quel fut le but
de M. Vandenpeereboom. dont le conseiller
Iweins invoque si étrangement le souvenir au
milieu des débats Ce but fut expose en séance
du Conseil communal du '2 Mars 18oi. Le Con
seil chargea le Collège échevinal d'entrer en
négociations avec l'évéque l'effet d'obtenir le
concours du clergé pour l'enseignement reli
gieux donner aux élèves du Collège commu
nal et de l'Ecole moyenne. C'est dans le cours
de ces négociations que naquit l'idée non de
supprimer soit lo Collège communal, soit le
Collège épiscopal, mais de les fusionner. Cette
fusion devait, dans la pensée de M. Yanden-
peereboom, avoir pour résultat de créer
Ypres un établissement de premier ordre et de
faire cesser les divisions qui partageaient les
habitants.
Ces négociations ne purent aboutir devant
les exigences du clergé qui revendiquait la
haute et presque exclusive direction du nouvel
établissement.
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Courtrai-Cand. 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03—
7-35.
De Poperinghe vers Hazehnmck, 7-13 -iû oo os
4.O1 - U-41,
Horaire des Trains du V au 31 Juillet 1893.
4-40 - 7-22 9-46 1-00 3-40 6-30.
10-36 (le Samedi seulement).
6-22.