Chronique locale. GASPILLAGE. l'après-midi, 28 degrés minuit et 27 1/2 2 heures du matin. En 1868, les chaleurs ont commencé dès le mois de Mai elles ont été des plus fortes pen dant les mois de Juin et de Juillet, et se sont continuées jusqu'à la mi-Septembre. L'année 1893 pourra être comparée l'année 1868, l'une des plus extraordinaires de notre siècle sous le rapport de la chaleur. Ce mot n'expire plus sur les lèvres des hom mes du lrFévner. Onle colle même sur les murs, et celui qui crie le plus fort est précisément le plus ignare de la bande. El tout celaàproposdel'instructionpublique A les entendre, l'ancienne administration a jeté l'argent par la fenêtre Il suffira pour faire justice de toute cette hâ blerie de jeter un coup d'œil sur le passé et de rappeler les réformes introduites par l'ancienne administration,réformes commandées par l'inté rêt évident de la population Yproise. Nous ver rons après si le moment n'est pas venu d'appeler un peu plus l'attention du public sur le véritable gaspillage de la caisse communale et sur les abus que les moins clairvoyants signalent tous les jours dans le service des travaux publics. On cherche n'occuper l'esprit public que des écoles afin qu'il ne s'aperçoive pas de la façon désastreuse dont on administre les finances et dont on gaspille l'argent des contribuables pour satisfaire toutes espèces d'appétits et faire mous ser les affaires du parti. Mais quoiqu'on fasse, nous serons là pour dévoiler tous ces tripotages. Parlons d'abord du Collège communal. Cette institution existe depuis plus d'un siècle, et sauf les modifications nécessaires introduites dans le programme des études, imposées même par tous les gouvernements qui se sont succédés, catholi ques aussi bien que libéraux, le collège existe aujourd'hui comme ci-devant. Il est subvention né par l'Etat, et comme conséquence, soumis aux conditions auxquelles est subordonnée cette subvention. Ses budgets et comptes, après avoir été examinés et arrêtés par le Conseil communal doivent être contrôlés et approuvés par l'autori té supérieure. Où est le gaspillage Quels sont les articles du budget du Collège qui sont sujets critiques Pourquoi se borne-t-on jeter des cris Qui accuse doit pouvoir prouver, et jusqu'à ce jour, on n'a entendu que de très vagues géné ralités. Aucun fait précis aucune dépense n'a été signalée comme abusive. Nous eussions en tendu avec plaisir poser ainsi la question pen dant les débats. Où est le gaspillage Pourquoi tout ce bruit Êuisse satisfaire aux exigences de la vie Les udgets comme ceux du Collège, ont, après exa men par le Conseil communal, été soumis l'ap probation de l'autorité supérieure. Où et quand a-t-on gaspillé l'argent des contribuables Aux accusateurs répondre quand ils sont mis au pied du mur, ils se dérobent. Mais nous les y clouons, et nous ne les lâcherons pas tant qu'ils n'auront pas répondu notre sommation Ca lomniateurs précisez, indiquez nous quels ar ticles du budget consacrent des dépenses su perflues fabricants s'enrichissaient par le fruit de leur travail. Courbées sur leur carreau, dès leur ten dre enfance, dans des locaux malsains et dans les conditions hygiéniques les plus désastreuses, ces malheureuses étaient la plupart laissées dans l'ignorance la plus absolue. L'administration communale songea mettre un terme cette si tuation et, malgré les difficultés de toute nature, elle créa une école primaire pour filles qui ne tarda pas prendre un développement inespéré et être signalée par tous les inspecteurs, y com pris même l'inspecteur catholique actuel, com me une école modèle. Et quelles écoles existaient pour la classe bourgeoise Pas une. Les parents se trouvaient obligés, malgré la grande répugnance d'un grand nombre, confier leurs tilles des maisons reli- fieuses, où l'instruction était absolument insuf- sante. Il fut donc créé une école payante, et si elle n'eut pas toute la prospérité de l'Ecole gra tuite, elle n'en répondait pas moins un besoin. Les Écoles gardiennes sont les pépinières des écoles primaires en les créant l'administration ne fit que remplir son devoir. Il en existait une sous la direction nominative d'une commission de Dames, mais en réalité, sous la haute direc tion du clergé. Dans le principe, les relations entre la ville et cette commission de Dames ne donnèrent lieu aucun dissentiment. Mais les changements survenus dans le personnel de cette commission en modifièrent complètement les tendances l'autorité communale dut défendre ses prérogatives et s'opposa ce que son rôle fût réduit verser une somme annuelle dans la caisse de la Commission. C'est ainsi que naqui rent les écoles gardiennes officielles pour y pré parer les jeunes enfants, par les méthodes les plus perfectionnées, suivre les cours élémen taires de l'Éole primaire. Encore une fois où est le gaspillage Tous leurs budgets et comptes furent annuel lement approuvés par les autorités compétentes. Ces diverses institutions ne pouvaient être créées sans qu'on érigeât les bâtiments nécessai res pour les abriter. Il y avait en outre faire les frais de lr établissement. De là évidemment accroissement du budget général de l'instruction publique. Mais où est le GASPILLAGE On créa en outre un ouvroir et une école mé nagère, institution vraiment modèle ;et qui fut dans notre pays le point de départ de la création d'un grand nombre d'écoles similaires. Mais tout cela ne peut pas se faire sans dépenses, et l'an cienne administration par sa sage gestion, a pu y pourvoir et consacrer en même temps des sommes considérables des travaux publics, tout en laissant un très beau boni dans sa caisse. Encore une fois où est le GASPILLAGE Les anciens administrateurs,nous ne craignons pas de le dire, sont fiers de leur œuvre, et notre humble avis, il est plus beau et plus diffi cile d'ériger que de détruire. Entre eux et les nouveaux venus, nos descendants reconnaîtront facilement quels étaient les vrais amis du peuple. Mais dit-on, les ressources de la ville ne per mettent pas de consacrer l'instruction publi que une si large part. Il y a en ville des écoles libres qui suffisent aux besoins do la population. L'enseignement officiel peut disparaître. C'est l'éternelle question de la liberté d'ensei gnement elle a été débattue trop souvent pour que nous ouvrions nos colonnes cette discus sion. Nous nous bornerons y répondre en citant l'article 17 de la Constitution Belge qui n'est pas encore revisé. Cet article loin de placer le Gouvernement en dehors du droit commun, de lui interdire la faculté de posséder et de diri ger des établissements soutenus par le trésor Eublic, lui en fait une obligation et un devoir. 'assemblée constituante de 1830 comprit que l'action de l'État est indispensable pour contre balancer les effets de la liberté illimitée de l'enseignement. Les institutions fondées et diri gées par le Gouvernement avec le concours de la législature sont destinées faire naître une noble émulation, prévenir le monopole, écarter la routi ne, maintenir constamment Vinstruction au niveau du progrès de la science et fortifier enfin le sentiment national. Cela résulte l'évidence des discussions du Congrès. Supposons un instant qu'on supprime chez nous l'École communale de garçons. Qui nous dit que les écoles libres existantes n'ayant plus le stimujant de la concurrence, ne finiront pas par s'éteindre pour faire place des écoles des petits frères N 'a-t-on pas vu s'ériger en notre ville un pareil couvent, il y a une vingtaiue d'années, une époque où l'École communale était cepen dant encore soumise au régime de la loi de 1842 Mais qui oserait assumer la responsabilité de forcer les parents, défaut d'école communale officielle, placer leurs jeunes garçons dans un pareil antre d'immoralité Pendant les quelques années qu'ils ont vécu en notre ville, n'ont-ils pas laissé les plus tristes souvenirs Est-ce leur retour que vous rêvez, Messieurs de l'Hôtel de Ville Et si le niveau des études continue baisser dans votre cher collège épiscopal (comme on s'en plaint si vivement depuis plusieurs années) ne serions-nous pas exposés, défaut d'établisse ment officiel, voir fermer, pour nos enfants, la porte de toutes les carrières, et la ville tomber dans le plus honteux crétimsme Qu'on ne dise pas que ce sont là des hypothè ses qui ne se réaliseront pas, que ce sont des craintes chimériques. L'histoire répond notre place. Après la pro clamation par le décret du 12 Octobre 1830 de la liberté d'enseignement, le pays tomba, au point de vue de l'enseignement, dans une anarchie complète. Des établissements officiels disparu rent dans un grand nombre de villes et commu nes. On espérait que l'enseignement libre allait suffire, mais le Gouvernement se vit bientôt dans la nécessité d'intervenir pour rétablir les éta blissements officiels afin de sauver l'enseigne ment si gravement compromis. Ecoutez le cri d'alarme que ieta l'un des vôtres M. Nothomb, lisez la circulaire ministérielle du 25 Janvier 1831. Vous apprendrez là combien il est indis pensable que des écoles officielles soient établies Sartout pour empêcher que l'avenir intellectuel e la nation, nesoit livré aux chances si variables et aux expérimentations parfois si dangereuses de la spéculation. Si la bonne eau et les égouts sont nécessaires pour la santé du corps, les bonnes écoles sont nécessaires pour la santé de l'âme. Mens sana in cor pore sano. Les détruire, c'est tarir les sources de la civilisation universelle. Devons-nous procurer l'instruction aux étrangers A ces paroles prononcées par M. Surmont le 17 Juin, nous répondons catégoriquement oui et nous prouvons. Ces étrangers sont des jeunes gens du canton ou de l'arrondissement dont Ypres est le chef- lieu. Or le chef-lieu est un centre qui profitebien plus que les autres communes, d'une foule de services publics payés par tout l'arrondisse ment. Les juges, les ingénieurs de la Province et de l'État, les professeurs et élèves de l'Ecole moy enne, les receveurs de contributions, les employés de l'enregistrement et dos accises, les officiers et soldats, les gendarmes et autres fonctionnai res ont leur résidence Ypres; c'est là qu'ils dépensent la plus grande partie de l'argent qui leur est payé au moyen des impôts par le canton ou l'arrondissement. De plus l'Yprois qui doit se rendre chez l'un ou l'autre de ces corps constitués, ne se dérange pas il est et reste Ypres Le rural se dérange et vient faire ses dépenses en ville. Et le commerce, et le marché qui faità lui seul toute la prospérité dont peut jouir la ville, où en sont les facteurs Dans l'arrondissement. Eh bien! pourquoi le chef-lieu ne soutiendrait- il pas ses frais des établissements utiles tout l'arrondissement Pourquoi ne rendrait-il pas ce dernier un brin des faveurs qu'il lui fait ac corder Or nous n'avons guère pour cela que notre vieux Collège communal. Donc il faut le conserver. Noisette. oti;. m -m Delenda Carthago Ecole Communale de Garçons la Loye. Encore une institution séculaire. Où est le gaspillage En quoi l'ancienne administration a-t-elle dépas sé les limites d'une sage gestion Le programme de l'école est celui imposé par le Gouvernement; le personnel enseignant a toujours été en propor tion avec le nombre des élèves, et si comparati vement l'époque éloignée de plus d'un demi siècle, les traitements ont subi une légère aug mentation, en est-il un seul qui dépasse ce qui eBt rigoureusement requis pour que l'instituteur Ecole ponrfilles. Avant 1870, il n'existait en ville aucune école communale pour l'instruction des filles. Tout le monde se rappelle dans quelles conditions déplorables les filles de la classe ou vrière étaient exploitées. La dentelle, rien que la dentelle et toujours la dentelle. Maîtresses et

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 2