Supplément au PROGRÈS D'YPRES du 27 Juillet 1893.
Obscurantisme.
Le vicaire et Jean.
Ville cTYpres.
Variétés.
Nous lisons dans le Libéral de Louvain,:
L œuvre de réaction et de ténèbres laquelle
s'est voué le cléricalisme Belge se poursuit avec
une inflexible ténacité.
Le dernier collège communal laïc que pos
sédassent encore nos malheureuses Flandres
vient de sombrer dans la tourmente déchaînée
par le fanatisme Ultramontain.
Malgré de solennels engagements électoraux,
sans honte ni vergogne, la majorité catholique
du Conseil communal d'Ypres vient de brutale
ment supprimer le collège d'humanités établi
dans cette ville depuis plus d'un siècle.
il n'a été produit, pour justifier cet odieux
coup de parti, ni motifs sérieux ni considéra
tions d'aucun ordre. L'épiscopat, intéressé la
destruction du collège, avait signifié ses volon
tés elles ont été servilement et silencieuse
ment obéies.
En vain les libéraux du Conseil ont-ils fait
valoir les droits de la population Yproise un
enseignement digne de ce nom en vain ont-
ils rappelé la majorité au respect de la parole
donnée; rien n'y a fait. Toutes considérations
de justice, d'honneur, d'utilité publique ont
cède devant le parti-pris de l'obscurantisme
farouche et intraitable...
Qu'en pensent M. Lorand et 1 Union démo
cratique, et trouvent-ils encore le moment
opportun pour pactiser avec le cléricalisme sur
la question scolaire
Le Moniteur publie la loi portant l'ajourne
ment de la revision des listes électorales
Par dérogation aux nos 43 et suivants des
lois électorales coordonnées, il ne sera pas procé
dé en Août 1893 la revision des listes électora
les. La date des opérations relative cette revi
sion et les règles observer seront déterminées
par une loi ultérieure.
Et la loi portant ajournement du renouvelle
ment partiel des conseils communaux
Par dérogation aux nos 117, alinéa lr, et
264 des lois électorales coordonnées, la réunion
ordinaire des électeurs l'effet de procéder au
renouvellement partiel des conseils communaux
n'aura lieu, sauf disposition législative nouvelle,
qu'à la date du troisième Dimanche d'Octobre
1894.
En conséquence, la durée des mandats des
conseillers communaux appartenant la premiè
re série du conseil est prolongée d'un an.
Est de même prolongée d'un an, la durée
des mandats des échevins nommés pour un ter
me expirant le lr Janvier 1894.
n Les conseillers communaux auxquels auront
été conférés antérieurement au mois d'Octobre
1894, les nouveaux mandats créés par la loi du
29 Décembre 1892, portant nouvelle classifica
tion des communes, entreront en fonctions dès
qu'il aura été statué sur leurs pouvoirs confor
mément au n° 263 des lois électorales coordon
nées et seront reconnus élus pour un terme expi
rant respectivement le lr Janvier 1895 (première
série) et le lr Janvier 1897 (deuxième série).
11 existe un vicaire qui est menacé d'une con
gestion cérébrale chaque fois que l'on prononce
devant lui le mot Jean.
Il avait dans sa chambre un S1 Jean qui
avait coûté 75 frs, il l'a cassé. Dimanche dernier,
il devait publier les bans d'un nommé Jean... Il
faisait chaud 34° l'ombre. Lentement il gra
vit l'escalier de la chaire de vérité, arrive enfin
en haut, hors d'haleine, s'essuie, puis d'une voix
tremblante Je vous annonce le premier ban
de mariage entre J...J...J... Sa langue tourne, il
balbutie comme un apoplectique, mais impos
sible de faire sortir le ...ean.
On se regarde le vicaire sue des gouttes gros
ses comme ça et, pris de vertige, descend en
disant J...J...J... A la stupéfaction du public,
il va droit la sacristie en sort bientôt pour tra
verser l'église, semblable un malheureux que
la folie aurait frappé, en continuant J...J...J...
La messe est finie ahuris les paroissiens s'en
vont en disant le vicaire est sot
...Le lendemain, dans l'après-midi, le prêtre
sortait de la cure et se dirigeait vers le bois, sa
promenade préférée
Dans les sentiers remplis d'ivresse
desenfantsjouaient. J uste au inpmentoù le vicaire
passait l'un d'eux dit l'un de ses amis Jean
comment appelle-t-on ta sœuh Maria. A
ces mots, le prêtre furieux s'élance comme un
tigre vers les enfants qui fuient sous bois et se
cachent sous le taillis. JLe vicaire, lui, continue
les chercher, quand le hasard l'amène un
champ de seigle. Un fermier y lie sa récolte avec
ses ouvriers et lorsque le prêtre apparaît sur la
lisière du bois, s'épongeant avec son mouchoir,
un ouvrier crie son patron Jean, il y en a 500
gerbes...
La nuit est venue. Là-bas dans le bois, le
voyageur attardé entend, alternant avec le cri
luguore du hibou, un son plus trist6 encore
c'est le J...J... du vicaire.
Qu'aurait-il fait Jean, ce vicaire
TU 1N PAG.
GRANDES COURSES VÉL0C1PÉDIQUES
le Dimanche 6 Août 1893, 5 heures de Vaprès-midi
la Plaine D'ahoub.
1200 francs de prix.
PROGRAMME DES COURSES.
1° Championnat d'Ypres, réservé aux coureurs
yprois 1650 mètres. 6 prix 100 frs.
2° Course internationale pour vétérans 3500 mè
tres. 4 prix 100 frs.
3° Course internationale de vitesse 2000 mètres.
5 prix 200 frs.
4° Course nationale 2500 mètres.
5 prix 105 frs.
5° Grande course internationale de fond: 20000
mètres. 8 prix 500 frs.
6° Course de consolation 2500 mètres.
5 prix 100 frs.
7° Course d'honneur, réservée aux gagnants des
6 courses précédentes 1650 mètres.
3 prix 95 frs.
Les inscriptions doivent être prises chez le Se
crétaire Fol-Debreyne Y près, avant le 3 Août.
Courses Vélocipédiques d'Ypres
DU 6 AOUT 1893.
Avis important.
A partir de ce jour le public pourra se procu
rer des cartes d'entrée chez tous les membres
de la Commission.
Les enfants en dessous de 11 ans paieront
1/2 place.
Le nombre des places réservées sera limité.
i 1° Place réservée numérotée (chaises) 2 fr.
PRIX 2° (chaises et bancs) 1 fr.
o
BUFFETS.
Sur le champ des Courses 4 buffets seront ad
mis par soumission, dont UN dans l'enceinte
réservée et TROIS dans le public. Pour tout
renseignement s'adresser chez M. Fbaipont,
Receveur communal, rue de Lille, tous les jours
de 10 heures midi, le Dimanche et le Lundi
exceptés.
Alost, 25 Juillet. Notre marché de hou
blons, qui a été relativement actif dans le cou
rant de la semaine dernière, a donné lieu de
grandes fluctuations dans les prix. Le change
ment dans la température, qui est devenue
moins chaude, et les pluies d'orage que nous
avons eues ces derniers jours, ont exercé sur
nos plantations une influence des plus favora
bles, ce qui a eu pour résultat de provoquer,
pendant la journée de Vendredi, un mouvement
assez accentué de baisse. Au commencement de
la semaine, il a encore été payé jusque 135 fr.
par 50 kil.pour plusieurs lots de houblons
d'Alost 1893, en balles comprimées sur Octobre-
Novembre, en huit marques de contrat, mais ce
prix n'a pu se soutenir, et depuis quelques jours
il s'est présenté quelques vendeurs de fr. 115
112-50, avec acheteurs réservés, qui ont pris gé
néralement une position d'attente. En clôture,
les prix sont de nouveau fermes et on offre inu
tilement lr. 117-50 120 fr. Les perspectives de
la prochaine récolte de houblons dans le pays
d'Alost continue de donner pleine satisfaction,
et toutes nos plantations restent parfaitement
saines et exemptes de toute maladie quelconque.
3' (debout) 0-50 C.
Hygiène de l'oeil. C'est le savant H. Henri de Par-
ville qui nous donne, en sa Revue des sciences, aux
Débats, l'intéressante information qui suit
Généralement on cherche un peu au hasard ou selon
son goût ie papier, les tentures d'appartement. Ici, on
préfère les teintes sombres selon l'ameublement là, les
papiers clairs, etc. Peut-être n'est-il pas superflu de faire
remarquer que les tons sombres absorbent de très gran
des quantités de lumière, en sorte que l'œil passe sans
cesse brusquement de la lumière directe une lumière
très raréfiée, ce qui n'est pas précisément avantageux et
la pièce elle-même étant peu éclairée se trouve dans de
mauvaises conditions de salubrité. Enfin, le soir venu, on
gaspille la lumière qu'on paye, puisqu'une bonne propor
tion est absorbée par les murs en pure perte, M. Sumpner
a eu l'idée récemment de mesurer l'influence considérable
qu'exerce la nature du revêlement d'un mur sur l'éclaire-
ment d'une salle.
Voici quelques-uns des chiffres qu'il a obtenus et qui
représentent les nombres proportionnels de bougies qu'il
y a lieu d'employer pour avoir le mêmeéclairement selon
que la pièce est revêtue de telle ou telle substance.
Drap noir100 bougies.
Papier brun foncé87
Papier bleu72
Peinture jaune mauve60
Boiseries propres non peintes ou peintes
en blanc50
Boiseries sales80
Badigeon blanc15
Ainsi une pièce tendue en papier sombre absorbe en
moyenne de six sept fois plus de lumière qu'une pièce
revêtue de teintes très claires. Dans un cas, il faut 80
bougies et dans l'autre 15, pour avoir le même éclaire-
ment dans la pièce. L'écart est énorme. On voit donc
combien il est utile, sans renoncer aux effets décoratifs,
défaire un choix judicieux dans la coloration des revête
ments des pièces habitées. On a tout intérêt, pour la salu
brité de ces pièces et pour l'hygiène de la vue, préférer
les tons gais et clairs aux teintes sombres ou foncées.
A propos d'orage. Vous êtes la campagne, vous
êtes même en forêt voici l'orage. Il n'y a pas dire, il
faut, bon gré mal gré, rester sous les arbres. Eh bien, en
pareil cas, lequel choisir pour s'abriter
Un savant, M. Wockert, va nous répondre qu'il faut
choisir le hêtre, et il vient d'en donner la raison, qui est
très intéressante.
Il faut choisir le hêtre, de préférence au chêne, parce
qu'il faut choisir généralement les arbres feuilles poi
lues, ou ciliées de préférence aux arbres feuilles lisses
et glabres.
Le danger de la foudre, pour les arbres, dépend non
seulement de leur hauteur, mais encore de leur conducti
bilité déterminée par leur plus grande richesse en sève et
leur tension électrique. Or, tout le monde connaît le pou
voir qu'ont les pointes de dégager l'électricité, pouvoir
dont le paratonnerre a été la plus célèbre application. Les
poils ou cils des feuilles velues jouent le rôle de petits
paratonnerres naturels et empêchent ainsi qu'il ne se
forme dans l'arbre une forte tension électrique, comme
cela arrive dans les arbres feuillage lisse d'où moindre
danger sous les hêtres que sous les chênes et leurs congé
nères.
Le doux Virgile avait déjà conseillé ses contemporains
de se réfugier sub tegmine fagi. 11 ne savait probablement
pas sï bien dire.
HOUBLONS.