SêU (Sumnaatique
Chronique locale.
La question monétaire.
M. Woeste insulté.
Pitoyables arguments.
Mauvaise foi cléricale
VILLE D'YPRES.
LE MARDI 15 AOUT 1893.
La guerre et non la paix semble souffler de
ce côte, d'autant plus qu'une notable fraction
de la gauche reste fidèle aux deux degrés.
En vérité, l'avenir n'est pas couleur de rose,
tout pouvant être remis en question d'un mo
ment l'autre, 1 article 47 n'étant pas promul
gue rien de bon ne sortira du gâchis actuel
Klleest d unegravité intense et menace notre
trésor d'une véritable calamité.
Un événement recent est venu lui prêter
une acuité nouvelle et aggraver de quelques de
grés une situation déjà redoutable et une déso
lante perspective.
L'effet de la suspension de la frappe de la
monnaie d argent dans l'empire des Indes a été
une nouvelle et immédiate baisse dans le cours
de ce métal. 11 y a aujourd'hui, sur les grands
marchés de New-York et de Londres, une
baisse de près de cinquante pour cent sur le
pair.
La pièce de cinq francs qui valait encore, il
y a quelques mois, fr. 3,25, ne vaut plus au-
jourd hui que fr. 2,50.
Or, il convient de rappeler qu'ensuite d'une
clause de liquidation inscrite dans le traité de
prorogation de [union latine conclue entre la
Belgique, la France, l'Italie et la Suisse, nous
sommes tenus d échanger contre de l'or toutes
les pièces de cinq francs produites, au temps
de la libre frappe de [argent, par notre hôtel
des monnaies.
Rien que dans les caisses de la Banque de
France, il y en a pour deux cents millions.
En tout, il parait qu'il y en a pour un demi-
milliard, répandues daus tous les pays de
1 union latine. On les refoulera vers la Belgique
le jour où l'union sera dissoute. Nous voilà de
vant une perte de 250 millions et qu'on veuille
remarquer que la baisse de l'argent n'a pas dit
son dernier mot. Si le parlement Américain
devait abroger leSilver Bill, qui maintient
l'argent un cours factice, on assisterait une
dégringolade vraiment épouvantable.
Qu'est ce que M. le Ministre des finances a
fait pour prévenir ce desastre financier qui me
nace le pays Il a créé un fonds de prévision
qui n'a pas été alimenté et il a institue une
commission qui n'a pas fonctionne. Et c'est
tout après cela, M. le Ministre s'est borné
attendre les événements. C'est sa politique. Il
attend toujours les événements. Il ne les pré
voit jamais. Vivre au jour le jour et se raccro
cher des expédients, voilà sa méthode.
Telle sa politique révisionniste, telle sa poli
tique monétaire. De part et d autre il s'en est
allé l'aventure, sans volonté et sans boussole.
Son imprévoyance politique ne nous vaudra
peut-être que, de ci de là, quelques élections
déplorables mais son imprévoyance financière
a conduit le pays une véritable banqueroute.
La réédition d'un des regrettables épisodes
de l'agitation révisionniste a failli être offerte
Mardi soir, vers 6 heures, aux habitants de la
commune d'Uccle, nous apprend l'Indépen
dance
M. Woeste, la séance de la Chambre des
représentants terminée, se rendait sa maison
de campagne lorsque, en descendant du tram
way. sur la chaussée d'Alsemberg, il a été
accosté, grossièrement invectivé et menacé
par un inconnu.
Renseignements pris, celui-ci ne serait autre
qu'un ami et vengeur de l'anarchiste Le-
vêque, auteur de [agression commise contre
le ministre d Etat et député clérical au mois
d Avril dernier.
M. Woeste s'est éloigné précipitamment et
se voyant suivi par son insulteur, est entré
chez le suisse de l'église d Uccle. Celui-ci s'est
immédiatement rendu au commissariat de
police pour requérir sa protection et en est
revenu accompagné d'un agent, et tous deux
ont reconduit M. Woeste chez lui.
L'agresseur avait eu du reste le temps de
s'éclipser, et il ne restait sur la voie publique
qu'un rassemblement de curieux qui commen
taient vivement l'incident.
On annonce que M. Vandenpeereboom, en
couragé par le succès des cartes d'abonnement
sur les réseaux, de quinze jours, va émettre des
cartes d'abonnement de huit jours dont les prix
seraient de quinze francs en troisième classe,
vingt-trois francs en seconde et trente en pre
mière.
Excellente idée.
La seconde sortie du Cortège de l'Agriculture,
Bruxelles, qui avait dû être remise par suite
du mauvais temps, est fixéeà Dimanche prochain,
6 Août, 2 h. de l'après-midi.
De l'avis de tous, ce cortège, est le plus artis
tique qui ait jamais été organisé dans la capita
le, et on ne sait vraiment ce qu'il faut admirer
le plus, de la conception de l'ensemble, due au
peintre Den Duyts, des chars superbes, édifiés
par les artistes les plus en renom, de la musique
si caractéristique de M. Huberti, ou des costu
mes si frais et si variés de tous, confectionnés
par M. Feignaert, l'intelligent costumier du
théâtre de la Monnaie.
Jamais cause mauvaise ne fut défendue par
de plus mauvaises raisons que celle des nouvel
les installations des eaux.
Il serait, disait le Bourgmestre, dangereux de
mélanger les eaux de Dickebusch celles de
Zillebeke
Serait-ce parce qu'il prévoit des batailles en
tre leurs microbes
La qualité de l'eau de Zillebeke, affirme-t-il,
est beaucoup plus mauvaise
Les analyses (non pas les analyses erronées du
rapport de M. Temmerman), les vraies analyses
prouvent que ces eaux se valent. M. le Bourg
mestre doit savoir cela.
De plus, les Yprois se rappellent que du
temps de l'ancien système des eaux, lorsque M.
Surmont était encore Voormezeele, et lorsque
Zillebeke alimentait les deux tiers de la ville,
son eau était plus régulière, moins dure et
moins souvent mauvaise que celle de Dicke
busch.
Le terrain Saelens ne pourrait supporter ni le
poids d'un château d'eau, ni les trépidations
d'une machine vapeur, parce qu'il y a des fos
sés proximité
Le fait est que ce terrain est meilleur, mieux
assis que celui de la porte d'Elverdinghe.
Je cite, rapport Temmerman, page 67 l'eau
affleure lm50 sous le sol. Nous employe-
rons donc comme fondation un empâtement
de béton de lm50 d'épaisseur, dans un encof-
frement de pieux et palplanches. Une voûte
renversée repartira les pressions sur tout le
n massif de fondations. Si ce terrain était bon,
il ne faudrait pas toutes ces précautions.
D'un autre côté, sur le terrain Saelens, M.
Lapiere y a établi, il y a 25 ans, une machine
vapeur dont les trépidations n'ont jamais rien
produit d'insolite.
Le toupet de M. le Bourgmestre est prodi
gieux. Quelle idée doit-il avoir des conseillers
pour les croire capables de gober cela
Mais M. le Bourgmestre savait bien où il vou
lait mener le Conseil et il savait que de sa majo
rité il fait ce qu'il veut. Son but caché était de
faire une grande dépense, d'en faire ressortir la
nécessité inéluctable pour pouvoir taire accep
ter son emprunt. L'emprunt c'est de l'argent en
abondance pour les grands travaux et leB petits
amis.
Mais les finances d'Y'près, la santé de ses ha
bitants et l'avenir de l'industrie ont été compro
mis. On ne tard ara pas s'en apercevoir.
Pour conquérir ou conserver l'Hôtel de Ville,
tous les moyens sont bons. P. V.
Nous lisons dans la Chronique du lr Août
A Y PRES.
A cela le Journal d'Ypres du 2 Août répond
Voilà où en est la mauvaise foi cléricale
.av V
LES I N FATIGABLES,
HOUPUNES, LILLE, MESSINES, TOURCOING
et de f HARMONIE COMMUNALE.
CORTÈGE des Sociétés 3 1/2 heures,
Réunion au local Lions Apprivoisés rue du Verger.
A 4 heures précises,
EXERCICES GYMNASTIQUES
SUR L'ESPLANADE.
PROGRAMME.
1° Entrée des gymnastes.
2° Exercices d'ensemble la cannepar les Infa
tigables.
3° Mouvements d'ensemble avec massuespar la
Jeune Garde de la Lys de Comines.
4° Travail artistique aux appareilspar la Vail
lante de Lille.
5° Mouvements la canne de ferpar la Courtrai-
sienne.
6° Boxe exécutée par la Vaillante.
7® Travail libre aux appareilspar les Compatriotes
d'Eouplines et la jeune garde de la Lys.
8° Leçons au bâtonparla Société Progrès par le
travail de Messines.
9° Mouvements d'ensemblepar l'Union Tourquen-
noise.
Un malheur n'arrive jamais seul. A peine notre triste
administration a-t-elle décidé la suppression du collège
communal, qu'un effondrement se produit au tunnel du
canal Lys-Yperlée qui était peine terminé. La partie
effondrée comporte une longueur d'une centaine de mètres.
Voilà un contretemps qui recule encore, et peut-être pour
longtemps, l'achèvement du canal, véritable gouffre mil
lions, car nous ne sommes pas au bout.
Le gouvernement, qui dépense des sommes fantastiques
pour constructions et réparations d'églises et de presbytè
res, liarde terriblement lorsqu'il se trouve en présence d'un
travail de réelle utilité publique Cest ainsi que le budget
extraordinaire prévoit un crédit de 100,000 francs pour
réparer la partie comprise entre la Lys et la route de
Warnêton, mais pas un sou pour les ouvrages destinés
alimenter te canal et protéger les berges. Or, étant don
née la nature du terrain, des éboulements sont redouter.
Il existe en Belgique une malheureuse tiadition. Dans
un but électoral on décrète une foule de travaux, on met
la main l'œuvre, puis on abandonne les travaux ou on
les conduit avec une lenteur désespérante. C'est le caspour
notre canal.
Le correspondant de la Chronique voit tout
bonnement le doigt de Dieu dans l'a faire (effondre
ment du tunnel), y mêle la politique que c'est plaisir
et rend plus ou moins responsable de Veffondrement
notre triste administration communale qui a décidé
la suppression du Collège communal
Après notre èdilité, le grand coupable c'estle
Gouvernement, qui dépense des sommes fantastiques
pour constructions et réparations d'églises et pres
bytères n
(assomption)
organisée par la Société
avec le bienveillant concours de
l'Administration Communale
et des Sociétés de Gymnastique de
COMINES, COURTRAI,