Chronique locale.
LA DISTRIBUTION DES PRIX
Fête de nuit.
Le festival.
nu\ élèves
«lu Collègo CoiuiiiHiuil «^t tio
l'École >Ioyeime.
Lundi, 10 heures, a eu lieu l'Hôtel de
Ville la distribution des prix aux élèves du Col
lège communal et de l'Ecole moyenne de l'Etat.
Public nombreux autant que distingué. De
puis longtemps on ne s'était plus trouvé, en
pareille circonstance, devant une affluence de
monde aussi considérable. Longtemps avant
l'ouverture de la séance les places avaient été
prises d'assaut et la grande salle, choisie pour la
cérémonie, n'avait pas tardé se remplir. Parmi
les assistants, beaucoup de gens occupant des
positions personnifiant le mérite et l'intelligen
ce. Ils avaient voulu, par leur présence, mon
trer combien ils comprennent et flétrissent tout
ce que contient de stupidité, de réaction, de
haine, d'esprit de parti, le criminel attentat
l'instruction que la majorité du Conseil vient
d'oser proposer l'approbation du Roi et que
celui-ci, nous l'espérons, ne ratifiera pas.
Le discours d'usage, savamment écrit, a été
prononcé par M. Meert, professeur de flamand
Sujet nécessité de l'emploi de la langue fla
mande en matière d'enseignement.
Parmi les élèves qui se sont distingués d'une
iaçon particulière, citons, l'Ecole préparatoire:
les élèves Albert Lefebvre (2e année d'études),
Victor Vandaele (3® année d'études), Victor
Toussaert et René Feruagut (4® année d'études),
l'Ecole moyenne les élèves Lucien Lamaire,
Hector Benoot, Maurice Lemahieu, respective
ment en 1®, 2®, et 3® année Au Collège commu
nal en 7®, Rodolphe Delvaux, en 6®, Joseph
Clinckemaille, en 5e, Achille Duthoy, en 4e, Au
guste Joye, Emile Clarebout et Robert Joos, en
3®, Jean Deschacht, en 2® Théophile Hoorelbeke
et en rhétorique, Arthur Deschacht.
Comme tous les ans l'Ecole moyenne et le
Collège communal d'Ypres se sont fait remar
quer par de nombreuses nominations au Concours
général.
Somme toute, la distribution des prix de cette
année a été plus qu'une séance froide et officiel
le. Elle a été une belle et éloquente manifesta
tion. Les personnes présentes, par la spontanéité
mise accourir en grand nombre la cérémo
nie ainsi que par la façon enthousiaste et émue
dont elles soulignaient de leurs applaudisse
ments nourris et répétés la proclamation des
lauréats du Collège, avaient tenu manifester
leurs ardentes sympathies pour le séculaire et
bienfaisant Collège communal d'Ypres, et
protester énergiquement contre la besogne
odieuse et malpropre que vient de remplir
une majorité sans nonte, obéissant au mot d'or
dre de ceux qui mènent aujourd'hui les Yprois
par le bout du nez et sont les maîtres de notre
vieille cité jadis si libre, si indépendante les
curés et les slochslagers de la clique dite Jeune
Garde catholique.
La distribution terminée, un incident se pro
duit.
M. le conseiller Brunfaut, quittant son fau
teuil, s'avance jusqu'au bord de l'estrade et
annonce au pubiic qu'il a quelques mots lui
dire.
A peine a-t-il commencé de parler, que M.
l'Echevin Colaert se dirige vers lui et lui fait
observer qu'il n'a aucune qualité pour porter la
parole dans l'occurrence et qu'il ne peut, lui,
comme présidant la cérémonie, permettre pa
reille infraction aux règles de la hiérarchie.
M. Brunfaut répond qu'il entend parler et
parlera, non au nom de l'Administration com
munale, mais en sa qualité de Conseiller, com
me membre de la minorité, au nom de celle-ci
et sous sa responsabilité personnelle; libre,
pour le surplus, Monsieur l'Échevin de dé
clarer la cérémonie close et de se retirer si bon
lui semble.
11 ne pouvait être question de faire un appel
la police et d'agir par la violence.
C'est ce que M. l'Échevin comprend de suite.
Aussi se borne-t-il, tout en protestant de nou
veau, déclarer la cérémonie terminée et la
séance levée.
Là-dessus il quitte l'estrade et tous les invités
de le suivre.
Rendons cette justice M. l'Échevin Colaert,
qu'il s'est conduit en cette circonstance avec la
dignité et le tact voulus disons aussi que les
invités officiels, qui l'ont suivi dans sa retraite,
ont correctement agi de leur côté. (1)
Ceci ne veut pas dire toutefois que M. Brun
faut a, lui, mal agi et a eu tort. (2)
Une fois la distribution finie, M. Brunfaut
avait parfaitement le droit de s'adresser aux
pères et aux mères de famille présents pour
expliquer sa conduite et celle de ses amis au
Conseil
11 s'est exprimé d'ailleurs dans un langage me
suré, modéré, digne, et tout fait approprié la
solennité de la circonstance.
Si nous ne reproduisons pas aujourd'hui son
excellent petit discours, (3) aussi bien dit que
bien écrit, et très-applaudi par tout le public
demeuré en place, c'est que M. Brunfaut ne l'a
pas voulu, et ce pour la raison qu'il se propose
d'en envoyer une copie au Roi, l'appui de la
requête qui a été présentée Sa Majesté pour
obtenir que la mesure néfaste, votée par la ma
jorité de hasard du Conseil, ne soit approuvée.
Notons, pour finir, qu'aucun des membres de
cette triste majorité n'était présent la céré
monie. Tous s'étaient dérobés avec un touchant
ensemble, ainsi que se dérobent d'ordinaire les
malhonnêtes qui ont quelque saleté sur la con
science; depuis l'homme qui vole jusqu'à l'hom
me qui ment depuis celui qui mange la fortune
de ses amis jusqu'à celui qui mange sa propre
parole depuis ceux qui font la bourse au coin
d'une forêt j usqu'à ceux qui font l'élection au
coin d'uneDéputation.
I jîi 1 >isstr*il>i«tioii des Prix
aux élèves
de l'École supérieure
pour fi 11 «3 s.
La Distribution des prix aux élèves de l'École
supérieure pour filles et du Jardin d'enfants,
sous la direction de Madame Juncker, a eu lieu
Mercredi dernier, au milieu d'une affluence de
monde considérable.
Après l'ouverture exécutée par l'Harmonie
communale, un essaim de charmantes jeunes
filles a chanté, d'une façon magistrale, deux
chœurs Bans les Blés et Wijnoogst.
La dévouée Directrice a procédé ensuite la
distribution des récompenses, aux applaudisse
ments des parents venus nombreux pour consta
ter, avec orgueil, les succès de leurs chères
fillettes.
Après une scène enfantine rondes et chansons)
divinement rendue par de jolis petits minois, la
cérémonie s'est terminée par la distribution des
récompenses aux élèves du Jardin d'Enfants.
Nous remercions Mm« Juncker pour l'impul
sion qu'elle a su donner l'enseignement dans
son école et nous rendons hommage au zèle du
personnel enseignant.
Malgré toute notre bonne volonté il nous est
impossible de signaler les élèves qui ont rem
porté des prix généraux, car l'imprimeur a telle
ment bien confectionné le programme que c'est
un vrai labyrinthe.
Les musiciens réunis de la Société des Anciens
Pompiers de la ville d'Ypres donneront Mardi,
15 Août prochain, 7 heures du soir, au Jardin
de la Citadelle, hors la porte de Menin, un bril
lant Concert, suivi d'un grand Bal champêtre.
Le jardin sera illuminé giorno.
Comme ces disciples de Grétry ne font jamais
les choses demi, nous pouvons donner l'assu
rance nos lecteurs que cette fête sera digne de
ses devancières et que le public y passera une
agréable soirée.
On peut se procurer des cachets au local de la
Citadelle.
Le prix d'entrée, par cavalier et ses damesest
fixé 1 fr.
Le 13 Juillet, le curé de Dottignies fêtait son
jubilé de 25 ans. Plusieurs cléricaux de notre
ville, accompagnés d'un merle, pardond'un
moine blanc, avaient tenu rehausser cette so
lennité par leur présence. C'est la suite de
cette visite chez M. le curé et des instances du
merle blanc que la musique catholique de Dot
tignies décida de participer au festival d'Ypres.
A ce qu'il parait, cette musique, qui ne compte
que 35 exécutants, espère recevoir la prime de
500 fr. Dottignies se prépare déjà faire une
entrée triomphale aux heureux 500 fr. échus,
PAR LE SORT, sa musique catholique. Pour
les catholiques de Dottignies, ils sont certains
de palper 500 belges sur la caisse communale
d'Ypres. Nous verrons le résultat du SORT,
mais comme dit le proverbe Promesse oblige.
a ^tcan^' c
Union «les Anciens élèves
du Collèg-e Communal et «le
l'Ecole Moyenne.
Lundi a eu lieu auCafé de la Bourse la réunion
annuellede l'Union des Anciens élèvesdu Collège
communal et de l'Ecole moyenne.
La réunion, particulièrement nombreuse, était
f)résidée par M. Aug. Brunfaut. Le rapport de
a situation de l'Union, fait par le Secrétaire M.
Ernest Nolf, nous a montré combien prospère se
trouve la société. M. Jules Kilsdonk a été nom
mé Président, l'unanimité des membres pré
sents.
Nous recevons de l'Hôtel de Vdle la demande
d'insertion gratuite, en vue d'un Concert qui
se donnera le Lundi, 14 Août prochain.
Comme lHôtel de Ville songe toujours
nous quand il s'agit de faire ses propres petites
affaires, sans que jamais elle s'inquiète des
nôtres, si non pour leur nuire, nous nous em
pressons de satisfaire sa demande.
Mais tout dabord, pourquoi nos maîtres
font-ils tant de cas de la publicité que nous
accordons leur réclame Est-ce que nos 39
abonnés (calcul du Journal d Ypres) seraient
par hasard de la môme force que les Gif mem
bres de l'Association (toujours d'après le calcul
du Journalalors qu il y en avait quatre
cinq cents
Quoiqu'il en soit, il est avéré que l'Hôtel de
Ville ne se contente pas des 3Î5 abonnés du
Journal et qu il lui faut absolument nos 39
(calcul du Journal).
VILLE D'YPBES.
Lundi, 14 Août 1893, 11 1/2 h. du matin, sur
le kiosque de la Grand'Place, Grand Concert,
sous la direction de M. J. Deladrière, par la
société ducale des fanfares de Frameries, grand
prix d'honneur au Concours de Lille, en 1883.
Nous faisons des voeux pour que ce concert
s'accomplisse par un beau temps, ce que les
cléricaux ne souhaitaient pas en 1890, lors du
grand Festival donné par l'Ancienne Adminis
tration.
(1) Il est inexact, comme on l'a fait dire la Gazette,
que M Colaert ait été hué. La vérité est, comme l'a rap
porté la Chronique, qu'il a été fait M. l'Echevin-un ac
cueil sympathique.
(2) On lui a reproché de n'avoir pas prévenu au moins
M. Colaert. Eh! est-ce que le Collège échevinal a prévenu
la minorité du Conseil quand on allait proposer en séance
la suppression du Collège et le reste 7
(3) Il sera reproduit ultérieurement.
(N. de la R.)