76. Jeudi, 55e ANNEE. 21 Septembre 1895. 6 FRANCS PAU A A. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Surveillons Tartufe. La loi électorale. A l'œuvre. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperingbe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-45 Y PRES-FU RN ES FURNES-YPRES. L'on a mis cent fois, dans les divers journaux libéraux, le parti démocratique en garde contre le travail de propagande auquel se livrent, sous main, les réactionnaires et c'est avec raison, toujours, qu'on l'a fait, car l'étendue du péril, sous ce rapport, est très considérable. Il y aurait une chose affligeante et doulou reuse c'est de voir les ouvriers eux-mêmes les ouvriers qui ont tant lutté et pour lesquels les démocrates se sont tant dévoués, détour nés, par la gent cléricale, de la voie qu'ils doi vent suivre dans leur intérêt propre. C'est, n'est-il pas vrai le plus beau côté de la démocratie au moins dans le Peuple, il y a de la vigueur, de l'entrain, un but noble et généreux, il y a des impatients qui désirent marcher, il y a tout un peuple qui attend l'arme pacifique qui lui servira dans la lutte. Et après que, grâce tant de subterfuges et de tactique, d'efforts et de discussions, de mena ces et de colères, nous serions parvenus arra cher au parti clérical le droit de vote pour l'ou vrier, nous devrions assister ce Bpectacle pé nible le travailleur, oublieux de ses devoirs, attiré dans les rangs réactionnaires, c'est-à-dire hostile ses intérêts et cela par les fallacieu ses promesses, les discours ou l'appât vulgaire du gain et des plaisirs. Et c'est pourtant ce qui se prépare embras sez d'un coup-d'œil le pays et examinez la situa tion. Vous verrez partout, en province princi palement, se créer des patronages et cercles d'ouvriers catholiques. Etudiez-en l'organisation et vous comprendrez alors le but qu'ont en vue les cléricaux et les moyens dont ils usent pour arriver leurs fins. Sous l'égide et la protection d'un saint quel conque un cercle se fonde il a sa tête un patron ainsi que le curé de l'endroit. Les mem bres se recrutent grâce aux poignées de mains partout distribuées et au tableau plein d'atti rance des réjouissances offertes chacun ban quets, tombolas, fêtes de tous genres, rien n'est oublié. L'ouvrier qui entre dans ce cercle, s'imagine ne faire partie que d'une société d'agrément, mais en réalité, il est prisonnier du Clergé, car les discussions politiques sont interdites dans les patronages (au rebours de la confession qui y est obligatoire) Celui qui en est le membre assidu perd bientôt tout esprit d'i:.dépendance et de discussion et, en acquérant la foi, suit aveugle ment ceux qui le conduisent. Déjà avant l'établissement du suffrage uni versel, les cléricaux avaient mis on œuvre ce moyen, en créant des ligues de capacitaires aujourd'hui qu'ils comprennent que le vent est la démocratie, ou bien ils forment de nou veaux cercles intitulés ouvriers ou bien ils donnent leurs ligues capacitaires un titre plus démocratique. La seule chose que puissent faire les démocra tes, c'est éclairer les ouvriers sur le piège qui leur est tendu il en est temps encore, mais dans quelques années, il sera trop tard car le travail néfaste et hypocrite sera chose accom plie. Tartufe aura fini son œuvre. La loi électorale n'est donc pas votée au cours de la session actuelle. Nos représentants ont pris un mois de congé après la promulgation de la nouvelle Constitution et ne discuteront la loi électorale que vers la mi-Octobre. De sorte que les élections législatives ne pour ront avoir lieu qu'en Octobre 1894 au lieu d'en Juin, plusieurs mois étant nécessaires pour dresser et reviser les listes électorales. Les élections communales et provinciales au ront lieu également en Octobre 1894. Le mouvement de constitution des syndicats agricoles se produit en ce moment avec un en semble et une spontanéité remarquables, se condé et assisté la fois par la sécheresse de l'été qui est venue porter son comble la crise agricole et par l'avènement du suffrage univer sel qui donne déjà aux campagnards le senti ment de leur puissance, et amène les curés ne plus perdre une minute pour pousser la consti tution des syndicats. Us sont l'œuvre partout, et comme les asso ciations d'agriculteurs sont indispensables tous les points de vue, ils réussiront partout un millier de syndicats agricoles aura surgi d'ici un an. Ce sera un grand bien pour le pays et l'on ne peut que faire des vœux pour le succès du mouvement. Mais faut-il laisser les curés en faire un in strument de domination politique, par consé quent de réaction économique? Faut-il permet tre au prêtre de rendre clérical le syndicat qu'il aide constituer Nous risquerons alors, aux prochaines élec tions, de voir les campagnards, embrigadés par les seigneurs et les curés, comme aux élections censitaires, venir apporter en masse leurs voix aux candidats de la réaction politique et écono mique et nous refaire une majorité la Woeste. Evidemment cela ne durerait pas ce seraient quelques années de réaction noire passer, puis l'éducation politique et économique des masses rurales se ferait après celle des masses urbaines et industrielles. Mais au prix de com bien de ruines, d'agitations violentes, de luttes épuisantes et fatales au développement du pays C'est là ce qu'il faut éviter, en empêchant les curés de donner un caractère confessionnel aux syndicats agricoles qui se constituent, en y en trant et en exigeant que tous puissent y entrer. Nous appelons sur ce point la plus sérieuse at tention de tous nos amis, progressistes et libé raux des campagnes. Ils peuvent en ce moment écarter de grands dangers pour le développe ment normal du pays, et contribuer efficace ment sa pacification intérieure en même temps qu'à l'émancipation des campagnes il suffit pour cela qu'ils montrent, pour la constitution des associations agricoles, le même zèle, et même plus de zèle que les curés qu'ils entrent et poussent tout le monde entrer sans accep tion de parti, dans celles qui se constituent, qu'ils en prennent au besoin l'initiative. L'œuvre accomplir est considérable, indis pensable et urgente. Elle dépend de l'initiative de chacun de nos amis. Car, avec le suffrage universel, il ne faut pas s'imaginer que l'on va pouvoir manœuvrer sur un mot d'ordre parti d'un comité quelconque. La propagande et l'action politique doivent être avant tout l'œuvre de l'initiative de cha cun, et chacun doit Be mettre l'œuvre, dès présent, tous les jours, dans son milieu local ou professionnel. Sinon c'est pour d'autres partis, et peut-être pour d'autres idées que les nôtres, que nous aurons conquis le suffrage universel. LE PROGRÈS TIRES ACQCIR1T ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. mm ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Las annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Procrês Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et t, rue de l'Enseignement, Bruxelles. Heures de départ partir du Juillet d'Ypres pour Poperinghe, 6-55 8-52 9-03 - 9-43 11-50 - 6-25. 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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1