Chronique locale. i\° 78. Jeudi. 55e ANfÊE 28 Septembre 1893 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Où il y a de la gêne... L'esprit d'équité du R. P. L'affaire Folie. Gonsummatum est 6 FRANCS PAR AN. PARAISSAIT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Ypres, le 27 Septembre 1893. Bon, voilà qu'on prétend, la chose est raide, qu'un fonctionnaire du département de l'inté rieur aurait affirmé que vu le retard apporté la confection des listes électorales, la Consti tuante prorogerait les élections communales, provinciales et législatives jusqu'en Mai et Juin 1895", qui deviendrait une année électorale ex ceptionnelle... Où il y a de la gêne, il n'y a pas de plaisir... Pourquoi ne pas proroger les pouvoirs de la Constituante jusqu'en 1896 ou 97, par exemple, afin d'accorder encore ces bons cléricaux trois ou quatre années d'un pouvoir tranquille, sans nuages En vérité, la plaisanterie est forte et la Con stitution n'est plus, aux mains des cléricaux, qu'un vieux tuyau de poêle, sur lequel on s'as sied pour le transformer en accordéon. Encore s'il donnait des airs harmonieux, mais toujours la complainte cléricale... Franchement, nous en avons assez. Espérons que les retards annoncés seront dé mentis par les événements et que le corps élec toral aura la parole au cours de l'année 1894 ce ne sera pas trop tôt après quatre années de procé dure révisionniste. On parle souvent de l'esprit de justice et d'équité qui anime le paternel P. Boom. Yoici encore une preuve nouvelle de ces bons senti ments. Il était accordé, depuis un temps immémorial, une indemnité de cinq francs pour frais de sé jour aux agents de l'administration envoyés en détachement dans une station balnéaire. En Février dernier, le père des employés envoya une circulaire aux chefs de service prescrivant la suppression de l'indemnité aux chefs-gardes et gardes détachés Ostende et Heyst, du 1er Juillet au 30 Septembre, lorsque c'est leur de mande qu'ils ont été transférés dans l'une ou l'antre de ces résidences. Malgré cette circulaire, les demandes affluè rent encore et l'administration décida de faire signer aux aspirants une déclaration par laquelle ils consentaient faire le service d'été sans au cune indemnité de séjour. Or, il arrive aujourd'hui que, malgré l'enga gement souscrit par tous les intéressés, un cer tain nombre d'entr'eux ont vu maintenir l'allo cation de leur indemnité journalière, tandis que les autres ne reçoivent pas un rouge liard de ce chef. Et cependant les oubliés n'ont pas moins de droit et de mérite que les avantagés, leurs charges et frais de déplacement sont les mêmes. Toujours le favoritisme, le système des deux poids et deux mesures. Est-ce là le moyen d'en tretenir la bonne entente et la confraternité au sein du petit personnel La décision dans l'affaire de l'Observatoire a été prise Jeudi matin par M. De Burlet, ministre de l'Intérieur et de l'Instruction publique. Cette décision est intervenue conformément aux con clusions du rapport de la commission chargée d'examiner le dossier Folie. D'après ce rapport, trois faits principaux se raient reprochés M. Folie il aurait modifié le libellé d'une quittance pour esquiver toute ob servation de la Cour des comptes, très pointil leuse, comme chacun sait il aurait fait impri mer, aux frais de l'Observatoire, un travail personuel qui, d'ailleurs, intéressait tous les établissements similaires enfin, il aurait vendu de vieux journaux au poids.- Se fondant sur ces irrégularités de fait, mais tenant compte des travaux scientifiques qui ab sorbent le directeur de l'Observatoire et l'empê chent de donner tous ses soins l'administration de son établissement, reconnaissant d'ailleurs que sa vie est probe et qu'en dépit de ses légère tés administratives son honorabilité reste intac te, le ministre de l'intérier s'est borné infliger un blâme M. Folie. M. De Burlet lui aurait dit' aussi que, pour parer toutes les nécessités du service, étant donné le peu d'aptitudes administratives du directeur actuel, il le déchargeait de cette par tie de sa tâche et lui réservait exclusivement son travail scientifique. Oui, c'en est fait de notre vieux et renommé Collège communal Arrière 1'inBtruction vraiment scientifique et tous ses bienfaits Place la réaction Place l'obscurantisme Un arrêté royal paru au Moniteur le 21 Sep tembre approuve la résolution prise par notre Conseil communal, dans sa séance du 15 Juillet, supprimant le Collège communal partir du 1er Octobre 1893. Le Collège communal, fidèle tout son glo rieux passé, enseignait ses élèves la science vraie, positive, exempte de tous préjugés, de tous dogmes. Il produisait des hommes qui, leur tour, répandaient les principes du vrai, du beau et du juste. C'en était trop Il fallait aux esclaves du clergé, la foi aveugle qui défend tout raisonnement, des intelligences peuplées de su perstitions, de fantômes sans nom, pour mieux faire admettre les turpitudes enseignées sous le nom de religion. Dans la séance du Conseil communal du 17 Juin, le bourgmestre Surmont, sous prétexte d'économies faire pour résoudre la question des eaux, proposa la suppression du Collège communal, d'Ecoles gardiennes et de l'École d'adultes. La demande de suppression du Col lège avait été faite par écrit par les conseillers confits en N. D. de l'Ignorance, Iweins d'Eeck- houtte, Breyne-Devos, Eug. Struye, C. Boone et R. Begerem. Il est remarquer que MM. Iweins et Begerem sont d'anciens élèves du Col lège communal où ils n'ont jamais été que des fruits secs Cette question introduite d'une façon aussi insidieuse provoqua une indignation générale. Le premier magistrat de la ville avait manqué de franchise, il n'avait pas osé porter l'ordre du jour de la séance Suppression du Collège communal et autres écoles On devrait croire cependant que quand on se nomme baron Arthur Surmont de Volsberghe, quand ou est sénateur pour Ypres, bourgmestre d'Ypres, quand on se pique d'être nobilion et homme du monde, on devrait être franc et n'avoir qu'une parole Erreur profonde En 1884, le baron Surmont, déclarait, dans un dis cours électoral prononcé au Cercle Catholique tant en son nom qu'en celui des autres candidats au Conseil communal, que jamais il ne touche rait l'instruction, qu'au surplus il saurait rete nir ses amis trop ardents! Et le 17 Juin 1893, faisant litière de ses promesses et de sa parole, le même Surmont commet l'attentat le plus odieux qui puisse se perpétrer Mais aussi qu'est-ce qu'un individu qui a son nom affiché tous les coins des rues de la ville, qui est exposé la vindicte publique Qu'est-ce qu'un parjure La proposition de suppression du Collège communal et d'autres écoles reçut dans la séance du Conseil du 15 Juillet la solution laquelle on devait s'attendre. Malgré la proposition de M. Vermeulen de faire appel aux électeurs sur la question de l'instruction, malgré le projet de réduction de dépenses scolaires présenté par M. Gravet, malgré l'engagement pris par 1 Union des Anciens Élèves du Collège communal de fournir pendant deux ans la part incombant la ville dans les frais du Collège, malgré tout, MM. Surmont, Berghman, Breyne-Devos, Eug. Struye, Henritje Iweins, Boone, Begerem et Biebuyck votèrent la suppression du vieil éta blissement communal crée en 1777 par Marie- Thérèse et de l'École d'adultes pour garçons. Cette sale besogne accomplie, les mêmes aigles portèrent le minerval de l'Ecole gardienne de Mme Juncker 5 fr. et celui de l'École gar dienne de Mm* D'Ilaeseleire 1-50. Les amis de l'instruction publique ne per daient pas encore tout espoir quant au maintien du Collège. Le Roi allait-il approuver l'indigne et scandaleux coup de parti commis par une majorité factieuse LE PROGRÈS VIRES ACQCIRIT EONIK). ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ceTpir concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre; 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le "e danl de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, er%, rue de l'Enseignement, Bruxelles. -+-OSS»- Nos maîtresparvenus l'Hôtel de Ville par la fraude et la corruption la plus éhontées, par des moyens malpropres et malhonnêtes que tout homme qui a quelque peu le sentiment de dignité et de justice doit désavouer, sont arrivés leurs fins avec la complicité d'une députation perma nente et d'au ministre, courbés, rampant, se vautrant devant la crosse épiscopale

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Le Progrès (1841-1914) | 1893 | | pagina 1