80. Jeudi, 55e ANNÉE 5 Octobre 1895 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Le péril clérical. Évolution. Proposition ingénue. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EPNDO. Heures de départ partir du T Octobre cJ'Ypres pour o TRAM. YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Ypres, le 4 Octobre 1893. Certains oracles ont proclamé gravement que l'avènement de tous les citoyens belges l'élec- torat amènera une nouvelle classification des partis. Il faut s'y attendre, en effet. Mais où ces oracles se trompent, c'est quand ils prédisent que la question cléricale sera relé guée au magasin des accessoires politiques, pour n'en plus sortir jamaiB. Désormais, ont-ils dit, c'est le règne de la dé mocratie qui commence. Au rancart, les vieil les balançoires Il va falloir abandonnant les querelles stériles s'occuper du peuple et ne plus travailler que pour lui. Comme si la lutte soutenue par le libéralisme contre le cléricalisme n'avait pas été le prélude et la cause déterminante de l'affranchissement populaire. Comme si, le jour où l'on aura cessé de lui tenir tête, 1' ennemi ne devait pas employer toutes ses ruses, sa puissance occulte, son in domptable ténacité reconquérir les positions perdues et replacer toutes les consciences hé sitantes et timorées sous son formidable étei- gnoir, Non, la lutte contre le cléricalisme ne peut être abandonnée, comme dit fort bien la Chroni que. Elle ne le sera pas. Tous ceux que le progrès attire et stimule, tous ceux pour qui la liberté est une nécessité sociale, tous ceux qui ont les yeux ouverts la lumière et la vérité, ne désarmeront jamais. Car le péril clérical existe toujours. Peut-être même, étant donnée l'influence du clergé sur les masses dont l'éducation n'est point encore faite, deviendra-t-il plus grand encore. La lutte devra donc être plus vive, plus soutenue, plus serrée. Nous voilà loin de la trêve dont quelques-uns ont parlé. Ces politiciens, qui se croyaient roublards, s'étaient dit Le pays vote maintenant. Or, le pays étant foncièrement catholique, le libéralis me va s'aliéner, s'il continue guerroyer contre le cléricalisme. Toute tentative de résistance contre les empiétements du clergé sera toujours considérée tort, il est vrai comme une atteinte portée la religion. Il est prudent de déposer les armes. Erreur 1 illusion dépl^^ble Que l'on songe seulement ce qui se produi rait si le libéralisme mettait bas les armes dans sa lutte contre le cléricalisme. Toutes les posi tions si vaillamment conquises seraient aussitôt perdues tous les droits si difficilement obtenus seraient sur-le-champ violés, anéantis toutes les libertés seraient compromises... Des résultats obtenus par soixante années de lutte, il ne reste rait bientôt rien. Et le peuple serait plus que jamais asservi. Ce n'est pas, nous nous plaisons le constater, ce que les susdits roublards désirent. Aussi n'abandonnons pas l'espoir de les voir bientôt reprendre rang parmi ceux qui, comme nous, pensent que plus que jamais, au temps présent, le cléricalisme est l'ennemi Après le Congrès de Liège, où les catholiques avaient manifesté des velléités sociales démo cratiques... et chrétiennes naturellement, voici le Congrès de Bruxelles qui, le 24, le 25 et le 26 Septembre 1893, entre pleines voiles dans la voie des revendications socialistes. C'était fatal Une fois la doigt dans l'engrenage, la main y passe (ça y est), puis viendra le bras et enfin le corps. Sans doute, vous vous feriez rabrouer du haut en bas si vous alliez dire ces braves gens Mais vous êtes des socialistes toutes les ré formes que vous préconisez sont celles pour lesquelles combat le parti ouvrier depuis de lon gues années. On vous prouverait qu'on n'a pas copié le programme socialiste, puisqu'ici il y a un mot de changé, là une virgule déplacée, autre part un point exclamatif posé par un gros chanoine peut-être même vous montrerait-on un point d'orgue, ce qui ne s'était jamais vu dans un programme ou un manifeste et alors, pour faire plaisir ces gens de bonne foi, haus sez les épaules, dites qu'ils ont raison, que cer tainement vous êtes convaincu que leurs ouvriers se contenteront ad vitarn œternam de prières, de promesses de paradis et d'indulgenceB quant au beurre sur le pain, c'est là une de ces choses matérielles dont un bon spiritualiste n'a cure. Il y a si longtemps qu'on conduit l'humanité avec des mots, avec des discours sur la vie fu ture, avec des plaisirs religioso-mondains dans les patronages, avec de fallacieuses promesses de protection de l'agriculture, promesses jamais réalisées, avec, au besoin, des menaces tempo relles ou infernales, qu'on se dit que ce système peut faire encore un temps très long. La ficelle n'est pas usée, loin de là, car la bêtise humaine est sans bornes, et les disciples du Christ dont on a transformé la doctrine au profit de nos be donnants évêques, moines et curés, ces disciples seront encore nombreux, même quand la vérité scientifique crèvera les yeux des moins clair voyants. Pourtant, on pourrait se tromper. Des progrès qui ont demandé autrefois 600, 700, 800 ans se sont accomplis parfois en notre siècle en quel ques années. Les idées de justice et d'égalité ont des bottes de sept lieues, et de ce tram-là, elles ne mettront pas longtemps pour parcourir le monde, renversant tout sur leur passage. Déjà l'on n'ose plus se mettre en travers, hardiment, cyniquement comme on le faisait naguère. On fait semblant de marcher avec le courant, on tourne le dos la vague menaçante, on crie En avant, marchons, sans bouger d'une semelle. Mais c'est là un jeu dangereux. Les imprudents qui s'y livrent se voient bientôt isolés, sur un îlot, et tout autour la mer grondante, qui me nace de les engloutir... Il ne leur reste plus qu'une ressource, c'est de se jeter l'eau, sans réfléchir, et de suivre, trop heureux s'ils peu vent reprendre pied et regagner le sable. C'est ce qui arrivera nos cléricaux, qu'ils le veuillent ou non, c'est ce qui arrivera également nos doctrinaires. Nous établirons un concours et décernerons une médaille pour celui qui arrivera premier. Le concours aura lieu en 1899, la Saint Syl vestre. Et les derniers seront les progressistes et les socialistes, soyez en certain, car il n'y a que les néophytes pour prendre le galop... cer tains moments. Spicata L'Eglise jouit en Belgique d'une situation privilégiée et telle que, daDs aucun pays civilisé du monde civilisé, elle n'en occupe une aussi absolument favorable. L'Etat prend sa charge le traitement de tous ses ministres. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. Poperinghe, 6-58 8-52 9-03 9-43 11-50 2-43 3-43 6-25 8-38 9-41. Poperinghe-Hazebrouck, 6-55 8-52 11-50 3-45 6-25. Houthem, 5-13 8-00 10-59 5-03 7-35. Confines, 5-13 7-44 8-00 -9-41 9-46 10-59 2-29 2-35 5-03 7-35 8-40. Comines-Armentières, 5-13 7-44 10-59 2-35 5-03 8-40. Roulers, 5-58 7-46 -10-23— 12-03 2-44 3-53 -6-23. Langemarck-Ostende, 6-569-45 11-57 3-39 6-03. Courtrai, 5-13 8-00 9-41 10-59 2-29 5-03 7-35. Gourlrai-Bruxelles, 5-13—9-41 -10-59 2-29—5-03. Courtrai-Gand, 5-13 8-00 10-59 2-29 5-03— 7-35. De Poperinghe vers Hazebrouck, 7-13 10-09 12-08 4-01 6-41, Jo-a Trains A partir eh/ 1Ootohre i803, 4-40 7-22 9-46 1-00 3-40 6-30. 10-36 (le Samedi seulement). 4-45 7-26 9-50 1-05 3-45 6-22. sk INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour 'evestaat de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue île l'Enseignement, Bruxelles. r- _gxa o

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