55e ANNÉE. 19 Octobre 1895. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Le peuple et les cléricaux. M. Vandenpeereboom sur la sellette. Nos cléricaux. A La Chambre. l\° 84. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACyCIRIT EONDO. Ypres, le 18 Octobre 1893. Nous empruntons (Etoile belge les excel lentes réflexions qui suivent Qu'esl-cé que le parti conservateur a fait, chez nous, pour le peuple? Sont-ce les catholiques qui lui ont donné les libertés modernes Est-ce eux que nous devons la liberté de conscience, pour laquelle nos aïeux du XVI* siecle versèrent leur sang sur les champs de bataille et les échafauds? De quel côte se trouvaient alors les catho liques Sonl-ce les cléricaux de 1789 qui ont donné au peuple iegalite civile Est-ce le libéralisme ou bien l'esprit de l'Eglise qui animait nos pères de 1830 Est-ce aux conservateurs que le peuple belge doit la diffusion de l'enseignement? Sont-ce les conservateurs belges qui ont lutté pour la revision constitutionnelle? Le nouvel article 47 est-il leur œuvre? Que les gazettes cléricales repondent ces questions, et qu'elles cessent de nous opposer les conférences de Saint-Vincent de Paul. (le sera l'elernel honneur du libéralisme d'avoir donné au peuple l'égalité civile et l'éga lité politique. L'histoire dira au prix de quelles luttes il a mené bonne fin cette grande œuvre d'émancipation. Le parti conservateur belge n'a rien fait qu'il puisse mettre en balance avec une œuvre pareille. Hostile au progrés, il a combattu tou tes les réformes, quitte s'en servir dans un intérêt égoïste après les avoir inutilement re poussées. Le parti conservateur belge n'a jamais eu d'autre but que d'assurer et de per pétuer sa domination. mwaaaainw Dans les premiers jours de la session, M. Maurice Lemonnier demandera interpeller le ministre des chemins de fer sur les faits qui ont provoqué le suicide du malheureux Splin- garl. Il ressort de l'enquête laquelle a procédé l honorable député de Bruxelles que rien n'au torisait le R. P. faire rétrogader sa victime, de chef de division simple commis, et de 6,000 3,100 francs. M. Splingart, il est vrai, était divorcé et le divorce a été prononcé contre lui, mais les considérants du jugement n'ont nullement l'importance que le R. P. leur a donnée plai sir, tenant condamner surtout l'institution du divorce. Ils sont assez réservés et l'on ne peut les qualifier de flétrissants. De l'avis de tous les fonctionnaires du déparlement des chemins de fer, sans distinction, il n'y a pas eu scandale Bublic, et dès lors, Splingart étant remarié, nique, abominable et odieux, en le traitant avec une pareille sévérité. Et lui-même, bourrele de remords honteux de l'infamie qu il venait de commettre, chose qu'on ignore jusqu'ici, a fait donner Splin gart quelque temps après cette exécution si dure, une gratification de mille francs... Cette aumône ne pouvait effacer la faute du ministre et surtout empêcher le malheureux Splingart de se trouver dans une situation oberee, puisqu'avec ses 3.000 fr. de traitement il devait en accorder 2.400 sa première femme La sévérité du R. P. a frappé d ailleurs sin gulièrement l'epouse offensee. Splingart s'étant remarié et s'étant suicidé treize mois après sa seconde union, c'est sa dernière femme qui va toucher la pension obligatoire. Quant la première, elle n'a rien et perd la rente que devait lui faire son ancien époux. Le ministre a donc poussé ce malheureux au suicide et ruine celle qu'il voulait venger. Jolie logique D'autres faits seront mis en lumière parcelle interpellation qui avancera la condamnation définitive du fanatisme du R. P., doublé d une affligeante sécheresse de cœur. [Economie). ummmjwm Un homme très digne de foi, notaire fort con sidéré de l'arrondissement de Nivelles, houb a conté ceci Etant en tournée électorale dans son pays, pour les dernières élections législatives, il se présente chez un électeur douteux, aussi douteux qu'exigeant. Et, en effet, monsieur l'électeur déclare qu'il n'accordera sa voix (con dition sine qua non) qu'à ceux qui feraient ren trer illico et définitivement au foyer paternel son fils, qui est soldat. Tête du notaire, qui, étant libéral, n'est point influent en lieux ministériels. De plus, le jeune soldat est au camp de Bever- loo et il n'y a plus que trois jours avant l'élec tion. Que faire en trois jours, moins d'un quasi-miracle Eh bien, ce tour de force, il a été promis et accompli par les cléricaux. Et le brave militaire était rendu aux joies du foyer domestique avant l'heure du scrutin. C'est ainsi que, sous un ministère clérical, on fait les élections cléricales. Edifiant, pas vrai (Chronique) Représentation du 17 Octobre. A 2 heures 20, le doyen de la troupe, M. Ber- ten, le sympathique babouin de Poperinghe, est monté sur la scène, flanqué des deux ingénus de la Bande, le petit Rouillié et le jeune Raem- donck, le Capoul de Saint-Nicolas. Immédiatement, les pensionnaires ont nommé directeur M. De Lantsheere par 94 voix contre 2, données au père Tack, et 10 bulletins blancs sous-directeurs, MM. Tack et Van Wambeke secrétaires, MM. Anspach, De Sadeleer, De Briey et Snoy. Après avoir déposé deux bicots sur les joues flasques de M. Berten, M. Delantsheere a remer cié l'assemblée, puis a ajouté La tâche accomplir est grande, car il s'agit d'organiser l'application des principes de la re vision. Abordons, mes frères, cette tâche délicate arec l'esprit de justice et de modération qui nous caractérise notre patriotisme, avec l'aide de Dieu, trouvera la solution de cette grave ques tion. n On a procédé ensuite aux élections des com missions permanentes. A trois heures trente-cinq, M. Debnrlet dé posé les deux premiers actes du manuscrit de la revue le projet de loi électorale et le projet de formation des listes électorales. M. Lepage, pour activer les études, a proposé la nomination d'une commission spéciale qui exa minera ces projets. Cette commission, présidée par M. De Lantsheere, sera composée de MM. Feron, Lepage, Vanderkindere, Houzeau, Ligy, A. Visart, Woeste, Meeus, Snoy et un homme mystérieux dont le nom s'est perdu dans la moustache de M. De Lantsheere. La nomination de cette commission a permis la troupe de prendre des vacances jusqu'au deu xième Mardi de Novembre. Les pauvres n'ont pas encore assez rigolé cette année, et comme ils touchent leurs appointements quand même, ils veulent s'en fourrer jusque-là. Et ce deuxième Mardi, nous aurons quelques intermèdes. M. Feron a annoncé qu'il interpellerait M. Deburlet sur le cas de cet instituteur de Sorée qui crève de faim, la commune refusant depuis dix-huit mois de lui payer son traitement. Nous avons fait tout ce que nous devions faire, a répliqué M. Deburlet, qui a été pris vive ment partie ce sujet par M. Bara. M. Lemonnier a prévenu le R. P. qu'il lui de manderait des explications sur les peines discipli naires infligées certains fonctionnaires du che min de fer pourdes faits concernant la vie privée, et M. de Stuers a annoncé une interpellation sur la suppression du Collège Communal d'Ypres. Et grands et petits rôles, financiers, jeunes premiers, queues rouges et traîtres se sont sépa rés plus joyeusement encore qu'ils ne s'étaient réunis. Un essai public de représentation proportion nelle aura lieu le 29 de ce mois Malines. L'Avant-Garde libérale, le Cercle ouvrier catho- LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25 Insertions Judiciaires la ligne, un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, Bruxelles. UllUUIll/ljO OUIIl I VyUL/l3 M \J LA I 1 (J Restant de la Belgique et de l'I et 3, rué de l'Enseignement, Bru: t. Vandenpeereboom a commis un acte tyran-

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